La nette amélioration des conditions agropastorales réduit les niveaux de l’insécurité alimentaire
IPC 2.0 Acute Food Insecurity Phase
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current or programmed humanitarian assistance
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current or programmed humanitarian assistance
Les rapports de septembre 2018 sur la mise à jour de la sécurité alimentaire de FEWS NET présentent une perspective sur la sécurité alimentaire qui s’étend au-delà de la période de projection standard. A cet effet, la fin de ce rapport propose une projection de ces résultats les plus probables jusqu’à la fin de la prochaine période de soudure pour ce pays. Les prochains rapports pour ce pays pourraient suivre un calendrier non standard dans les mois à venir. N’hésitez pas à revenir sur ce site régulièrement pour de nouvelles analyses, à vous abonner aux mises à jour des rapports ou à nous suivre sur les médias sociaux.
Situation actuelle
Sur le plan pluviométrique : Les pluies tombées pendant la troisième décade d’août et au cours des deux premières décades de septembre ont considérablement réduits les déficits des cumuls saisonniers dans de nombreuses zones agricoles et pastorales après le début médiocre de la saison (Figure 1). Comparativement à la même période de 2017 environ 65 pour cent des postes suivis présentent des cumuls égaux voir excédentaires. Par rapport et à la moyenne 1980-2010 ce sont environ 69 pour cent des postes qui évoluent favorablement.
Sur le plan agricole : La repise pluviométrique a relancé les activités agricoles dans les zones de cultures pluviales et dans le sud de la zone agropastorale. Dans certaines zones agricoles, les cultures pluviales sont limitées autant par les longues pauses que par la divagation des animaux à la recherche de pâturages. Les zones des bas-fonds pluviaux, très importantes dans le centre et l’ouest de la zone agropastorale, ont été globalement inondées mais, vu que les bonnes pluies ne sont tombées qu’en fin août, elles ne pourraient être ensemencées, qu’en septembre contre juillet en année moyenne. Les zones de cultures de décrue quant elle sont en phase de submersion et pourraient être exploitée, comme en année moyenne, dès fin octobre. Le stade dominat des cultures est la montaison dans les zones de cultures pluviales et le tallage dans les autres zones. Bien que les paysans aient semé des variétés hâtives, le retard des semis (août au lieu de juillet) fait que les récoltes les plus précoces ne sont attendues qu’en octobre (au lieu de septembre en année moyenne). Dans la vallée du fleuve Sénégal, la campagne hivernale irriguée est en cours mais les difficultés d’accès au crédit agricole devraient conduire, pour la deuxième année consécutive, à une baisse des superficies exploitées par les collectivités.
Sur le plan pastoral : Les conditions pastorales sont déjà bonnes dans la majeure partie de la zone de cultures pluviales ainsi que dans l’est et le centre de la zone agropastorale. Dans les autres zones à vocation pastorale du nord (et de l’ouest qui n’ont commencé à recevoir des pluies consistantes qu’en septembre, elles sont encore médiocres et ne répondent pas encore à la demande du cheptel dont une importante partie reste encore en transhumance dans le sud du pays et au Mali.
Sur le plan phytosanitaire : Selon la direction de l’agriculture et le centre national de lutte antiacridienne (CNLA) elle est encore calme. Toutefois, le développement, suite aux importantes pluies d’août et de septembre, de biotopes favorables à la reproduction du criquet pèlerin incite à une méfiance plus accrue.
Sur les marchés et l’évolution des prix : Les marchés de consommation sont toujours bien approvisionnés en denrées alimentaires de base. L’analyse des données collectées dans les marchés suivis ne révèle aucune hausse saisonnière atypique de leurs prix. La disponibilité en céréales traditionnelles demeure toujours faible car les déstockages des paysans maliens de juin à juillet, avaient, du fait de la pause pluviométrique, été surtout achetés par les éleveurs pour nourrir leurs animaux. A cette demande prolongée est venue se greffer celle des agriculteurs (semences) entrainant ainsi, comparativement à 2017, et à la moyenne quinquennale, de fortes hausses des prix des sorghos et du niébé.
Les marchés de bétail offrent une physionomie saisonnière atypique puisqu’ils sont globalement bien approvisionnés alors qu’en année moyenne, avec l’amélioration des conditions pastorales, l’offre se restreint. Malgré cette suroffre les prix affichent de fortes hausses à cause des conditions d’achat qui avaient prévalu avant la fête de Tabaski. La prolongation de la séquence sèche dans l’ouest de la zone agropastorale ayant poussé les éleveurs à continuer leurs ventes serait à l’origine de la baisse des prix des animaux au marché de Boghé très fréquenté par les courtiers sénégalais.
Sur l’évolution des revenus : La préparation des sols, les semis et les premiers sarclages avaient, pendant la dernière décade de juillet, entrainé une importante demande en main d’œuvre agricole dans le centre et l’est de la zone de cultures pluviales et dans le sud de la zone agropastorale. Avec la longue pause des deux dernières semaines d’août avait brisé cette dynamique et considérablement réduit les opportunités de travail agricole. La reprise pluviométrique de septembre ne semble enthousiasmer les agriculteurs de ces deux zones qui se sont surtout investis dans des cultures de court cycle dont les gros travaux sont achevés depuis fin juillet. Globalement donc, le niveau des revenus saisonniers que les ménages pauvres de ces deux zones tiraient de cette activité sont nettement plus bas que ceux d’une année moyenne. Dans les autres zones de moyens d’existence, la modestie des superficies exploitées en cultures pluviales requiert rarement une main d’œuvre externe. Dans ces mêmes zones, le retour des travailleurs migrants réduit les revenus, déjà très faibles, qui provenaient de leur exode. Dans l’ouest de la vallée du fleuve du Sénégal, la récolte des cultures de contre saison chaude et le démarrage de la campagne hivernale constituent des opportunités de travail et de revenus pour les ménages pauvres d’agriculteurs mais la forte présence des travailleurs sénégalais, gambiens et Bissau guinéen limite leurs revenus. Dans les zones oasiennes, la baisse de la production dattier consécutive aux effets du déficit pluviométrique s’est traduite par une forte baisse des revenus qui en provenaient comparativement à 2017 où ils étaient déjà nettement plus bas qu’en année moyenne.
SUPPOSITION MIS À JOUR
Les hypothèses du scénario FEWS NET le plus probable pour la période de juin 2018 à janvier 2019 n’ont pas changé de manière significative.
PERSPECTIVE ESTIMÉE JUSQ’À SEPTEMBRE 2019
Résultats projetés jusqu’á janvier 2019
Au vu de l’évolution actuelle des cultures (pluviales et irriguées) et des conditions d’exploitation de celles de la décrue (Bas-fonds, barrages et walo), on peut s’attendre à des productions agricoles au moins meilleures que celles de 2017. Les apports du pastoralisme devraient contribuer à renforcer les impacts des production agricoles et réduire la pression sur des moyens d’existence ; une pression allégée, depuis juillet par l’impact des programmes d’assistance (cash transfert, distributions gratuites de vivres, boutiques de solidarité) encore en cours dans de nombreuses zones de préoccupation. Les marchés de consommation resteront bien approvisionnés en denrées alimentaires importées et l’offre en céréales traditionnelles va s’améliorer avec les récoltes du pluvial. L’offre va se réduire dans les marchés de bétail et de nouvelles hausses des prix des animaux (et donc de revenus) sont probables.
Toutefois, dans l’ouest de la zone agropastorale quelques ménages très pauvres resteront en situation de Crise jusqu’en mars à cause de la forte altération de leurs moyens d’existence et de leur important niveau d’endettement (3 à 4 mois de consommation).
Résultats projetés jusqu’á la fin de la période de soudure prochain (jusqu’á septembre 2019)
On s’attend à ce que l’approvisionnement des marchés de consommation soit régulier et suffisant. Par contre, au vu des perspectives des prochaines récoltes (probablement inférieures à celles d’une année moyenne à cause de l’impact des longues pauses pluviométriques), la probable disparition précoce des stocks familiaux des ménages pauvres du sud de la zone de cultures pluviales (sud du Hodh Chargui) de l’ouest de la zone agropastorale (sud et centre de Magta Lahjar, nord et centre de Monguel, sud d’Aleg, ouest et nord e M’Bout) va accentuer le dépendance du marché à partir de février au lieu de mai en année moyenne. En considérant que les programmes d’assistance ne sont pas encore planifiés, financés et probables, les ménages pauvres pourraient être en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) dès février. Par contre, dans la vallée du fleuve Sénégal, actuellement en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) l’exploitation du walo et des périmètres irrigués va réduire les niveaux de l’insécurité alimentaire dès janvier et la soudure ne devrait s’étaler que de mai à août comme en année moyenne. Dans le reste du pays les niveaux d’insécurité alimentaire évolueront entre une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) et une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC).
About this Update
This monthly report covers current conditions as well as changes to the projected outlook for food insecurity in this country. It updates FEWS NET’s quarterly Food Security Outlook. Learn more about our work here.