Food Security Outlook

La hausse généralisée des prix des aliments réduit davantage l’accès alimentaire par les ménages pauvres, surtout dans les zones de conflits.

March 2022

March - May 2022

June - September 2022

IPC v3.0 Acute Food Insecurity Phase

Presence countries:
1: Minimal
2: Stressed
3: Crisis
4: Emergency
5: Famine
Remote monitoring
countries:
1: Minimal
2: Stressed
3+: Crisis or higher
Would likely be at least one phase worse without
current or programmed humanitarian assistance
Concentration of displaced people – hover over maps to view food security phase classifications for camps in Nigeria.
FEWS NET classification is IPC-compatible. IPC-compatible analysis follows key IPC protocols but does not necessarily reflect the consensus of national food security partners.
FEWS NET Remote Monitoring countries use a colored outline to represent the highest IPC classification in areas of concern.

IPC v3.0 Acute Food Insecurity Phase

1: Minimal
2: Stressed
3: Crisis
4: Emergency
5: Famine
Would likely be at least one phase worse without current or programmed humanitarian assistance
FEWS NET classification is IPC-compatible. IPC-compatible analysis follows key IPC protocols but does not necessarily reflect the consensus of national food security partners.

IPC v3.0 Acute Food Insecurity Phase

1: Minimal
2: Stressed
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IPC v3.0 Acute Food Insecurity Phase

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1: Minimal
2: Stressed
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Key Messages

  • La saison des pluies a débuté dans la zone bimodale du Golfe de Guinée avec des précipitations en dessous de la moyenne enregistrée dans le sud du Cameroun et le sud du Nigeria en fin février/début mars. Cependant, les prévisions saisonnières de précipitation dans le Golfe de Guinée, élaborées par les centres régionaux (AGRHYMET, ACMAD) et nationaux indiquent pour la grande saison des pluies 2022 des pays du Golfe de Guinée des quantités de pluies globalement moyennes à déficitaires dans les bassins côtiers. Pour les pays de la bande sahélienne, les prévisions globales de la NOAA suggèrent un démarrage à temps de la saison des pluies avec des précipitions supérieures à la moyenne pouvant entrainer des inondations localisées entre août et septembre dans plusieurs zones, notamment celles situées dans les bassins des grands fleuves.

  • La persistance de l’insécurité et les conflits armés continuent d’entrainer des mouvements de populations dans le bassin du Lac Tchad, la région du Liptako-Gourma, le nord-ouest et centre-nord du Nigéria, la région du Tibesti au Tchad et les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun région. A la date du 28 février 2022, 2 058 769 personnes déplacées sont enregistrées dans le Sahel central et le Liptako-Gourma et 5 546 965 autres dans le bassin du Lac (IOM, février 2022). Les moyens d’existence typiques, les activités en lien avec les marchés et le commerce, la transhumance ainsi que l’accès aux services sociaux de base sont fortement perturbées pour ces déplacées dans. Au Burkina Faso particulièrement, les incidents et fatalités ont plus que doublé par rapport à la moyenne de la même période sur les trois dernières années, avec l’isolement de plusieurs localités par les groupes armés dont la plus critique est celle de Djibo où une détérioration significative de la situation alimentaire est certaine.  

  • Les prix des aliments de base ont continué d’augmenter et restent substantiellement supérieurs à la moyenne quinquennale dans pratiquement tous les pays de la région à cause de la baisse de la production agricole, la dégradation du contexte sécuritaire dans les pays du Sahel, la forte demande à l’exportation, la dépréciation des monnaies locales (hors zone franc) dans les pays Côtiers et la réduction des flux transfrontaliers d’une manière générale. Avec les niveaux élevés des cours mondiaux et des coûts de transport, les produits manufacturés et importés de grande consommation comme le riz, la farine de blé, l’huile végétale, les produits laitiers et le sucre ont enregistré ces récents mois des hausses de 20 à 50%, voire plus selon le pays. Cette tendance haussière pourrait être exacerbée par le mois de Ramadan prévu en début avril qui rime d’habitude avec une augmentation de la demande et des prix.

  • La majorité des zones restera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en septembre 2022 et Stress (Phase 2 de l’IPC) pour certaines. Dans la région de Diffa et l’extrême sud de celle de Maradi au Niger affectées par l’insécurité civile, le Stress !  (Phase 2 ! de l’IPC) demeurera jusqu’en septembre 2022 grâce aux assistances alimentaires. La Crise (Phase 3 de l’IPC) justifiée par la persistance de l’insécurité/conflits armés et de l’insuffisance des récoltes hivernales en 2021, et qui affecte les provines du Lorum, Yatenga, Soum, Seno, Yagha, Komondjari, Bam, Sanmatenga au Burkina Faso, la région du Lac au Tchad, la région de Ménaka, l’Est de la région de Mopti, Sud de celles Gao et Tombouctou au Mali, le Nord et l’Ouest de la région de Tillaberi et l’Ouest de celle de Tahoua au Niger, et le  nord-ouest et le nord-est du Nigeria persistera jusqu’en Septembre.  Au Burkina Faso, au Tchad et au Nigeria, elle s’étendra à d’autres zones à partir de juin.

  • La Crise (Phase 3 de l’IPC) qui prévaut actuellement dans l’Extrême Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun et en Centrafrique du fait de la persistance des conflits, persistera jusqu’en septembre 2022. Cependant, dans le nord des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun, la situation alimentaire connaitra une légère amélioration à partir de Juin/Juillet grâce aux nouvelles récoltes, permettant aux ménages d’évoluer en Stress (Phase 2 de l’IPC). Dans de l’Oudalan et le nord du Soum au Burkina, le nord et l’ouest de Borno au Nigeria, l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) qui est en cours du fait des conflits armés persistera jusqu’en septembre 2022 à toute la province du Soum et à d’autres LGAs de Borno. Dans ces zones, les conditions de sécurité alimentaire restent préoccupantes pour les PDI que les ménages hôtes pauvres car l’accès à la nourriture et aux revenus reste très limité, en plus d’un accès humanitaire très réduit et un recours à des stratégies sévères d’adaptation. 

PERSPECTIVES PAR PAYS

Burkina Faso

  • Les besoins d'assistance humanitaire au Burkina Faso et dans le reste l'Afrique de l'Ouest devraient être atypiquement élevés de juin à septembre, pic de la soudure. L’insécurité, l’épuisement précoce des stocks issus de l’autoproduction, l’augmentation atypique du niveau des prix des denrées de base et la baisse des revenus entraineront une détérioration de l’accès alimentaires des ménages pauvres en général et des personnes déplacées internes (PDIs) en particulier. Entre février et septembre 2022, les PDIs dans les zones inaccessibles de l’extrême nord seront exposés à l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC), ainsi que des perspectives de Crise (Phase 3 de l’IPC) seront répandus dans le nord du pays. 
  • Dans un contexte marqué par une baisse de la production nationale, une hausse des prix des produits importés et une réduction des flux extérieurs entrants de céréales, la détérioration de la situation sécuritaire va probablement entrainer des ruptures dans l’approvisionnement des marchés locaux du nord. Avec une pression croissante de la demande, les prix vont continuer à évoluer de façon atypique au-dessus de leurs moyennes saisonnières mensuelles entre février et septembre, une tendance observée dans la plupart de la région.
  • L’insécurité et le tarissement précoce des retenues d’eau limitent les activités de contre saison dans des zones de production ainsi que l’accès aux ressources pastorales, en particulier dans la moitié nord du pays. La réduction des superficies emblavées et du nombre de cycles de production entrainera une baisse des productions et des revenus générés de cette source. Bien qu’il soit probable que la saison des pluies s’installe à temps dans le pays, l’insécurité, les déplacements de population et l’augmentation des coûts des intrants et équipements agricoles, pourraient avoir de répercussions négatives sur les productions agricoles prochaines.

Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Burkina Faso de février à septembre 2022

Cameroun

  • Au cours des trois derniers mois, les prix des aliments de base ont continuellement augmenté sur la plupart des marchés du pays, de manière significative par rapport à la même période en 2021. Les prix du riz et du blé ont augmenté de 10 à 15 pour cent, l'huile végétale de 15 pour cent et, huile de palme produite localement de 15 pour cent. Ces récentes hausses de prix font suite à une année de hausses de prix continues. Par exemple : à Yaoundé et à Douala, les prix des aliments importés et transformés en 2021 étaient respectivement de 8.2 et 4.1 pour cent plus élevés qu'en 2020, selon l'Institut National de la Statistique (INS). Les hausses de prix sont principalement dues aux coûts d'expédition élevés liés à la pandémie de COVID-19 et aux perturbations liées aux conflits intérieurs. Ces tendances sont également observées dans toute la région de l'Afrique de l'Ouest.
  • Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les ménages pauvres ne peuvent pas acheter suffisamment de nourriture pour satisfaire leurs besoins alimentaires de base dans un contexte de prix élevés des denrées de base et de faibles revenus. Les résultats de la Crise (Phase 3 de l'IPC) sont attendus jusqu'en Juin, le pic de la période de soudure. À partir de juillet, la plupart des ménages pauvres commenceront à consommer et à vendre leurs propres récoltes, et l'amélioration vers Stress (Phase 2 de l'IPC) se poursuivra probablement jusqu'en septembre. Les exceptions à cela incluent les départements relativement plus précaires et inaccessibles de Momo, Lebialem, Meme, Menchum et Ndian, où une faible production agricole est prévue, et les résultats de Crise (Phase 3 de l'IPC) devraient persister jusqu'en septembre 2022.
  • La population affectée par les insurrections dans les départements du Logone et Chari, du Mayo Sava et du Mayo Tsanaga dans l'Extrême-Nord fait face à des résultats de Stress (Phase 2 de l'IPC) malgré les récoltes hors saison en cours. Les ménages pauvres dans ces endroits dépendent fortement des marchés pour acheter de la nourriture et malgré les récentes restrictions à l'exportation de céréales imposées par le gouvernement, les prix des céréales sont élevés et devraient augmenter. Les résultats de la Crise (Phase 3 de l'IPC) devraient apparaître en mars alors que la dépendance saisonnière au marché augmente encore davantage, et persiste jusqu'en septembre.

Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Cameroun de février à septembre 2022

Mali

  • La production de céréales de la campagne 2021-2022 pratiquement similaire à la moyenne des cinq dernières années (-6%), favorise une disponibilité alimentaire satisfaisante dans le pays. Cependant, les baisses localisées de récoltes liées à la sècheresse et/ou à l’insécurité ont réduit les disponibilités alimentaires dans les zones d’insécurité du Centre et du Nord où l’accès à certains marchés est perturbé.
  • Les conditions d’élevage globalement moyennes dans le pays sont favorables à une soudure pastorale normale d’avril à juin excepté dans la bande du Sahel occidental et par endroits dans les zones d’insécurité du centre et du nord où elle sera précoce dès février au lieu d’avril à cause du déficit de pâturage et des concentrations inhabituelles de troupeaux.
  • L’accès des ménages aux céréales est moyen dans l’ensemble grâce à la disponibilité moyenne de leurs propres productions bien que faibles par endroits et des paiements en nature. Cependant, la poursuite des conflits qui affecte négativement l’environnement économique et la baisse du revenu des ménages, la hausse des prix par rapport à la moyenne quinquennale réduisant les termes de l’échange chèvre/mil, continuera d’affecter négativement l’accès des pauvres aux denrées alimentaires.
  • L’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) en cours dans le sahel occidental connaitra une détérioration en Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir d’avril jusqu’en septembre à cause de la soudure précoce liée à l’épuisement rapide des stocks et à la hausse inhabituelle des prix des céréales qui affecte les capacités d’accès des pauvres aux vivres. Quant aux ménages du Liptako Gourma, la situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) en cours se dégradera en Crise (Phase 3 de l’IPC) d’avril à septembre 2022 à la suite des impacts négatifs de l’insécurité sur les moyens d’existence et du recours aux stratégies d’adaptation négatives de réduction du volume et de la qualité des repas et aussi aux ventes de biens d’équipement. 

Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Mali de février à septembre 2022.

Niger

  • À la suite des faibles stocks de report et la baisse de la production agricole pluviale de 2021 dû au déficit pluviométrique et à la baisse des superficies, les disponibilités céréalières sont inférieures à la moyenne. Les disponibilités sur les marchés sont aussi inférieures à la moyenne mais elles sont suffisantes pour la demande constituée surtout par les achats commerçants et institutionnels. Les prix des produits de base en janvier 2022 sur les marchés sont aussi substantiellement plus élevés que leur moyenne quinquennale comme ce qui a été observé à travers la région Afrique de l’Ouest et du Sahel.
  • Toutes les zones pastorales ont enregistré une baisse de la production fourragère due à un déficit pluviométrique et un accès perturbé aux pâturages dû aux conflits. Toutefois, le fourrage disponible permet un état d’embonpoint et une valeur marchande moyenne des animaux.
  • Les tensions sécuritaires persistent dans les régions de Diffa et de Tillabéry, du Nord Tahoua et Sud-ouest Maradi avec même des tendances d’élargissement à d’autres zones observées dans certains foyers. Ces conflits continuent de bloquer les activités agricoles de contre saison, de perturber le mouvement des animaux et de la main d’œuvre agricole et d’entraver le fonctionnement des marchés dans les zones affectées de Tillabéry, Diffa, Tahoua et Maradi.
  • Les résultats de la sécurité alimentaire sont globalement une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) en février 2022 à la faveur des stocks céréaliers résiduels, des apports alimentaires et financiers des cultures de contre saison et des revenus des ventes d’animaux qui permettent d’accéder aux aliments et faire les dépenses non alimentaires sans adopter de stratégies négatives. Une insécurité alimentaire de Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) prévaut dans la région de Diffa et le Sud-ouest Maradi où les assistances alimentaires sont régulièrement fournies et permettent de couvrir les gaps des besoins alimentaires. Dans la région de Tillabéry et le Nord Tahoua, les ménages pauvres n’arrivent à couvrir les besoins alimentaires car aux déficits de stocks céréaliers et financiers se greffe un déficit dans l’accès aux assistances alimentaires dû aux conflits et à l’insécurité, ce qui provoque une Crise (Phase 3 de l’IPC) chez la majorité des ménages pauvres.

Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Niger de février à septembre 2022.

Nigeria

  • Les besoins en assistance humanitaire au Nigéria devraient être anormalement élevés pendant le pic de juin à septembre de la période de soudure, avec une plus forte concentration des besoins dans les États du nord-est, du nord-ouest et du centre-nord. Ces besoins élevés sont motivés par des niveaux élevés de conflits perturbant les activités liées aux moyens d’existences et les déplacements qui en résultent, une faible production et des prix nettement supérieurs à la moyenne non seulement au Nigeria, mais dans toute l'Afrique de l'Ouest. Les résultats les plus graves sont attendus dans certaines zones inaccessibles du nord-est, où des résultats d'urgence (phase 4 de l'IPC) sont attendus et des résultats de crise généralisée (phase 3 de l'IPC) probables jusqu'en septembre au moins dans les États du nord-est, du nord-ouest et du centre-nord.
  • En raison de la persistance de mauvaises conditions macroéconomiques, de l'augmentation des coûts de transport et d'une production inférieure à la moyenne, les prix élevés des aliments limitent le pouvoir d'achat des ménages. Malgré la hausse des prix internationaux du pétrole, les conditions macroéconomiques restent médiocres car l'inflation annuelle reste élevée. Les prix intérieurs élevés du carburant entraînent des coûts de transport élevés, exerçant une pression supplémentaire sur les marchés locaux. Les prix des aliments demeurent nettement au-dessus de la moyenne dans tout le pays et continueront d'augmenter, culminant de juin à septembre. Les prix du maïs, un aliment de base pour de nombreux ménages pauvres, en janvier sur le marché de Dawanu à Kano sont 27 pour cent plus élevés que l'an dernier et 65 pour cent supérieurs à la moyenne.
  • Le conflit dans les États de Borno, d'Adamawa et de Yobe persiste, perturbant les activités liées aux moyens d’existence. De nombreux ménages pauvres et touchés par le conflit ont épuisé leurs propres stocks de produits alimentaires et dépendent du marché. Les prix élevés des denrées alimentaires de base et l'accès limité aux revenus font que de nombreux ménages sont confrontés à des résultats de Crise (Phase 3 de l'IPC). Les ménages les plus touchés par le conflit et ceux des zones difficiles d'accès ont un accès limité à l'aide humanitaire et dépendent principalement des aliments sauvages. En conséquence, les résultats d'urgence (Phase 4 de l'IPC) dans les LGA de Kukawa, Guzamala, Abadam, Gubio et Magumeri dans l'État de Borno sont présents et devraient persister.
  • L'augmentation des conflits dans les régions du nord-ouest et du centre-nord limite l'accès à la nourriture et aux revenus, qui est encore plus limité par des prix alimentaires anormalement élevés. La récolte de la saison sèche en avril/mai sera inférieure à la moyenne, ce qui limitera les améliorations de l'accès aux aliments produits par nos soins. Pendant la période de soudure typique entre juin et septembre, les ménages devraient avoir des stocks alimentaires limités et faire face à des prix alimentaires nettement supérieurs à la moyenne. En outre, les opportunités de revenus et les salaires sont susceptibles d'être inférieurs à la moyenne, ce qui entraînera une réduction du pouvoir d'achat. L'accès à la nourriture diminuera probablement avec la généralisation des résultats de Crise (Phase 3 de l'IPC) au cours de la période de juin à septembre. Certains ménages connaîtront d'importants déficits de consommation alimentaire et devraient faire face à l'Urgence (Phase 4 de l'IPC).
  • Dans les zones moins touchées par le conflit, la plupart des ménages ont pu participer à la récolte de la saison principale et consomment des aliments qu'ils produisent eux-mêmes. De plus, ces ménages gagnent un revenu grâce au travail agricole pendant la période de culture de la saison sèche en cours. Cependant, les prix des produits alimentaires anormalement élevés, associés à des conflits localisés dans le sud-est, certaines inondations et le faible pouvoir de paiement des ménages se traduiront par des revenus limités pour les ménages pauvres. Par conséquent, ces ménages seront en Stress (Phase 2 de l'IPC) pendant la période de soudure.

Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Nigeria de février à septembre 2022.

Tchad

Les besoins d'assistance humanitaire au Tchad, et dans toute l'Afrique de l'Ouest, seront élevés entre juin à septembre, pic de la soudure agricole. Ces besoins élevés sont motivés par une hausse de conflits intercommunautaires, l’insécurité, les perturbations pluviométriques pendant la saison écoulée, et des prix au-dessus de la moyenne. Les populations déplacées internes (PDIs) et les ménages hôtes du Lac feront face a l’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) tant que des résultats de Stress (Phase 2 de l’IPC) seront répandus dans le reste du pays entre février et septembre. 
La recrudescence des conflits communautaires est rapportée depuis janvier 2022. Au Lac, l’insécurité liée à Boko Haram et la Province de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest continue d’affecter les moyens d’existence des déplacés et ménages hôtes comme dans la plupart des foyers de tensions.
Une dégradation de la situation pastorale est rapportée dans la plupart des localités des zones agropastorales et de transhumance. Face à la raréfaction du tapis herbacé et l’assèchement des points d’eau, les animaux sont nourris par le pâturage aérien et la complémentation (tourteaux, sons, foins, etc.). Une soudure pastorale, précoce dès février est ainsi rapportée dans ces zones.
Compte tenu de la dépendance précoce et plus importante aux marchés suscitée par la baisse des productions et les épuisements de stocks des ménages, une tendance haussière générale des prix de céréales dont ceux du mil comparée à la moyenne quinquennale est rapportée à Abéché, Mao, Moussoro, Bol et N’Djaména, limitant l’accès aux marchés par les ménages très pauvres et pauvres. Ces niveaux de prix élevés par rapport à la moyenne sont en lien avec les tendances générales observées dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Sahel.

Pour en savoir plus, voir le rapport des Perspectives de la sécurité alimentaire au Tchad de février à septembre 2022.

Pays suivis à distance[1]

Mauritanie

  • En raison des faibles niveaux de revenus des ménages et la hausse continuelle des prix des denrées alimentaires, une grande partie des populations pauvres et très pauvres continuent d’être confronté à une insécurité alimentaire de phase Stress (Phase 2 de l’IPC) le plus remarqué à partir d’avril/mai jusqu’en septembre 2022 particulièrement dans les zones de cultures pluviales, agropastorales et pastorales. Néanmoins, durant la période de soudure plus rude d’avril jusqu’à juin, de nombreux ménages dans ces zones de moyens d’existence risque de faire face probablement face à une Crise (Phase 3 de l’IPC) mais ce sera inferieure a 20% de population totale dans ces zones.
  • Les prix des produits de première nécessité sont toujours en hausse comparé à l’année dernière et à la moyenne quinquennale dans le pays, et dans la plupart de la région de l’Afrique de l’Ouest, à cause des mauvaises récoltes 2021/22 et aux couts élevés des transport ainsi que les couts liés au fret maritime.
  • La campagne pastorale 2021 s'est illustrée par une production de biomasse négative dans la quasi-majorité des zones notamment au niveau des régions de Tagant, de l’Assaba, au centre et au nord du Guidimakha, dans le centre et le nord des deux Hodset et du Gorgol entraînant des départs précoces et massifs des transhumants vers les zones du sud du pays (réf. Figure 1). Une baisse de la production et les perspectives de revenu pour les ménages pauvres est attendue, notamment dans les zones agropastorale (MR07) et les zones de cultures pluviales (MR09).
  • Les marchés suffisamment approvisionnés restent la principale source de nourriture pour la quasi-totalité des ménages pauvres et très pauvres, tandis que les flux internes et externes en produits alimentaires de bases en provenance du Mali et du Sénégal sont réguliers.

Pour en savoir plus, voir le rapport des Mise à jour de février à septembre 2022 concernant le suivi à distance de la Mauritanie.

République Centrafricaine

  • Au 31 décembre 2021, le nombre total des personnes déplacées internes (PDI) en RCA est estimé à 691 791 individus soit une augmentation 3,3 % par rapport au mois de novembre (CMP, Décembre 2021). La présence des diverses forces armées en présence continuait de profondément perturber la mise en œuvre des activités économiques et des moyens d’existence des populations rurales se trouvant dans les zones durement touchées par les conflits.
  • Les approvisionnements des produits alimentaires de base sur les marchés sont moyens dans les zones moins affectées par les conflits et inferieurs dans les zones sous occupations rebelles et d’accès difficiles. Les prix des produits locaux sont en légère hausse par rapport à l’année dernière pour la même période, tandis que ceux des produits importés restent toujours élevés, et cela est dû principalement aux coûts élevés du transport et aux tracasseries routières le long du corridor d’approvisionnement du pays.
  • Dans les zones moins affectées par les conflits, une grande proportion des ménages restera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) ou Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en septembre 2022. Cependant, les PDI et les ménages hôtes pauvres feront face un insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’en septembre 2022. Il s’agit notamment les ménages pauvres et très pauvres plus vulnérables des zones de conflits des préfectures du sud-est et ceux déplacés des préfectures du nord- ouest, nord-est et du centre face à l’épuisement précoce des stocks et des faibles niveaux de revenus.

Pour en savoir plus, voir le rapport des Mise à jour de février à septembre 2022 concernant le suivi à distance de la république centrafricaine.

 

[1] Avec le suivi à distance, un analyste travaille habituellement à partir d’un bureau régional proche, comptant sur un réseau de partenaires pour les données. Par rapport aux pays ci-dessus où FEWS NET dispose d’un bureau local, les rapports concernant les pays suivis à distance peuvent être moins détaillés. 

 

EVENEMENTS QUI POURRAIENT CHANGER LES SCENARIOS

Zone

Evènements

Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire

Centre et nord du Mali ; nord-est, centre-nord et nord-ouest du Nigeria ; bassin Lac Tchad ; région du Liptako-Gourma ; région du Tibesti ; République Centrafricaine ; Nord-ouest et sud-ouest du Cameroun

 

Aggravation de l’insécurité civile/conflits armés

·      Augmentation du nombre des déplacés et réfugiés dans les pays voisins

·      Grave perturbation des flux commerciaux et prix atypiques

·      Très faible approvisionnement des marchés locaux

·      Grave détérioration des moyens d’existence des ménages

·      Réduction de l’accès des zones par les humanitaires pour l’assistance

·      Détérioration significative du niveau de consommation des ménages

·      Perturbation des mouvements de transhumance et inaccessibilité des zones pastorales

 

Région

Crise ukrainienne

·      Perturbation et baisse des flux commerciaux internes et régionaux

·      Hausse des prix des denrées alimentaires, notamment manufacturés et importés

·      Baisse significative des revenus des ménages pauvres particulièrement dépendant du travail journalier et des revenus issus de la migration saisonnière et/ou permanente

·      Perturbation de l’accès aux intrants agricoles pour la campagne 2021/22

·      Baisse des exportations et pertes de revenus entrainant des tensions macroéconomiques

·      Hausse des prix internationaux du pétrole et du Gaz

·      Hausse des prix des transports internationaux

·       Rupture /retard de la chaine d’approvisionnement du blé

 

 

About Scenario Development

To project food security outcomes, FEWS NET develops a set of assumptions about likely events, their effects, and the probable responses of various actors. FEWS NET analyzes these assumptions in the context of current conditions and local livelihoods to arrive at a most likely scenario for the coming eight months. Learn more here.

About FEWS NET

The Famine Early Warning Systems Network is a leading provider of early warning and analysis on food insecurity. Created by USAID in 1985 to help decision-makers plan for humanitarian crises, FEWS NET provides evidence-based analysis on approximately 30 countries. Implementing team members include NASA, NOAA, USDA, USGS, and CHC-UCSB, along with Chemonics International Inc. and Kimetrica.
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