Download the report
-
Des baisses comparées à la moyenne de superficies récoltables ont été rapportées au BEG, Kanem, Hadjer Lamis, Lac, Wadi Fira. Des baisses sont également signalées dans la Tandjilé Est, Mayo Kebbi Ouest (Gagal, Léré) à cause des inondations et l’arrêt précoce des pluies au Logone Occidental (Bourou, Bénoye, Saar Goyen). En zone sahélienne, la situation pastorale est en deçà d’une année normale.
-
Malgré les manifestations par la coalition Wakit Tama réclamant des garanties politiques et l’organisation d’un dialogue plus consensuel, la situation sécuritaire demeure relativement calme en raison d’une large adhésion des acteurs au processus en cours.
-
Malgré les faibles productions anticipées dans de nombreuses zones, les prix sur les marchés céréaliers sont identiques à la moyenne quinquennale grâce à une disponibilité dans les ménages. En revanche, l’insécurité au Lac accentuée des baisses de productions occasionnent des hausses des prix du mil et du maïs à Bol et Ngouri. Par ailleurs, une tendance haussière des prix de l’arachide, niébé et sésame est observée sur la plupart des marchés en raison d’une forte demande à l’exportation vers le Nigéria, le Soudan, et la Chine.
-
Compte tenu des perturbations sécuritaires sur les moyens d’existence des ménages et des baisses globales des productions, les déplacés et ménages hôtes du Lac font face à des déficits de consommation ; ils sont en Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) grâce aux assistances alimentaires en cours. Conséquemment aux faibles flux avec la Libye et des faibles productions pluviales (séquences sèches), les ménages du BEG, Kanem, Hadjer Lamis, Wadi Fira, ont une consommation alimentaire réduite d’adéquation minimale ; ils sont en Stress (Phase 2 de l’IPC). Les ménages des localités agropastorales notamment ceux de la zone soudanienne sont en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) grâce aux stocks en cours de renouvellement.
Situation actuelle
Situation politique : Suite au décès du Président Deby en avril 2021, le gouvernement de transition du Tchad a nommé un comité préparatoire du dialogue national inclusif, en aout 2021, composé de membres du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), ainsi que de politiciens de l'opposition et de membres de groupes de la société civile, ce qui a entraîné une diminution de la fréquence des manifestations dans les grandes villes. En octobre 2021, le Conseil National de Transition (CNT) participe de la mise en œuvre des institutions de la transition. En prélude au dialogue national inclusif prévu pour la fin de l’année 2021, des missions sont déployées dans différents pays pour convier les groupes armés aux assises dudit dialogue.
Contexte économique : La situation économique nationale continue d’être ralentie par les impacts négatifs conjugués de la crise économique et financière induite par le choc pétrolier de 2015 - 2016. Elle reste exacerbée par les impacts de mesures luttant contre le COVID-19 telles que les restrictions sur le trafic qui persistent malgré l’atténuation de la prévalence suivie de la relaxation des autres mesures comme la réouverture des frontières.
Conflits politico-militaires : A la suite des ripostes de l’armée contre les rebelles du FACT, et compte tenu de l’appel au dialogue national inclusif avec tous les acteurs de la société tchadienne, il est observé une accalmie sécuritaire générale depuis fin juillet 2021. Au Tibesti, principal théâtre des affrontements entre les belligérants, le renforcement des positions gouvernementales par des patrouilles mixtes aux frontières tchado-libyennes maintient un calme relatif malgré les incidents sécuritaires mineurs récurrents entre les forces de défense et de sécurité et les orpailleurs observés dans les zones aurifères.
Conflits intercommunautaires et mouvements de population : A l’exception des altercations signalées entre les pasteurs tchadiens revenus de la République Centrafricaine et les agriculteurs locaux à cause des destructions isolées de périmètres agricoles, les différents foyers de tensions intercommunautaires, à l’intérieur du pays, affichent une accalmie relative. Cependant, les déplacés des récents différends intercommunautaires rapportés durant l’hivernage à Gagal (Mayo Kebbi Ouest) ont pu regagner leurs localités après médiation menée par les religieux. Au Ouaddaï, un calme est revenu après les affrontements intercommunautaires de Ouadi Hamra (canton Modjobok) en raison des actions de médiation menées par les leaders d’opinion (cheikhs ; imams, chefs de canton, etc.).
Pandémie à COVID-19 : La situation du COVID-19 s’améliore progressivement. A la date de 27 octobre 2021, aucun cas actif n’a été rapporté. Selon les chiffres officiels du Ministère de la Santé Publique, la moyenne bi-hebdomadaire varie entre 6 et 8 cas. La campagne de vaccination est effective dans le pays avec un effectif de 4 478 personnes complètement vaccinées et 200 000 doses administrées. Cependant, le taux de couverture de population ne dépasse pas actuellement un pour cent. Certaines mesures gouvernementales (fermetures des frontières) ont été levées tandis que d’autres (restrictions sur le trafic, port obligatoire du masque facial, etc.) ont été relaxées. Cependant, la reprise économique tarde à se concrétiser. La plupart des secteurs continue d’être impactée par les effets négatifs des mesures notamment la limitation des opportunités d’embauche tant en milieu urbain (main d’œuvre non agricole) que rural (main d’œuvre agricole).
Les récoltes de la campagne agricole pluviale : Conséquemment aux perturbations pluviométriques caractérisé par des séquences sèches de plus de 8 à 12 jours et un arrêt précoce des pluies en septembre, plusieurs localités de différentes zones du pays ont enregistré des cumuls pluviométriques globalement inférieurs à ceux de l’année passée. Ces faibles cumuls ont occasionné des abandons de périmètres agricoles au Lac de près de 30 pour cent comparés à l’année 2020 et 9 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. Des baisses de récoltes sont également rapportées au Batha ouest, Hadjer Lamis (Ngoura, Massakory), Logone occidental et Logone oriental, Mayo Kebbi, Wadi Fira, etc. à cause des séquences sèches enregistrées. Dans les provinces du centre du pays, la production de sorgho pluvial est en baisse d’environ 5pour cent tandis qu’à Yao la production est proche de la moyenne. A Oum Hadjer, la production de pénicillaire est estimée légèrement d’environ 5 à 7 pour cent comparé à la moyenne. Des baisses de près de 5 à 8 pour cent, comparées à la moyenne, de production sont rapportées à Mokofi, Abtouyour, Mangalmé. En zone soudanienne, à la suite des inondations dans le Mayo Kebbi Ouest ; 1294 ha ont été détruites par les inondations et 200 ha détruites par les troupeaux.
Les ressources pastorales et le mouvement de bétail : Malgré les perturbations durant l’hivernage, la reconstitution du tapis herbacé et le remplissage des mares semi-permanentes sont proches de la normale avec des baisses localisées. Toutefois, les localités du Wadi Fira, Chari Baguirmi et du Sahel Ouest (BEG et Kanem) affichent de bas niveaux de tapis herbacé comparé à la normale. De faibles niveaux de pâturage est rapporté à Biltine, Amzoer et Megri dans le Wadi Fira ainsi que dans le nord-est du département de Ouara (Ouaddaï) par suite des mauvaises répartitions spatio-temporelles découlant en des déficits pluviométriques durant l’hivernage. Ces faibles niveaux de pâturage ont provoqué le départ hâtif des transhumants vers le sud du pays, dès mi-septembre 2021, ou les zones d’accueil dont les étendues de parcage du bétail sont de plus en plus réduites par l’extension des cultures et l’augmentation des effectifs de bétail créant une surcharge pastorale.
Stocks céréaliers des ménages : Par suite des baisses de productions de la campagne pluviale, la reconstitution des stocks à partir des récoltes en cours sont à des niveaux relativement inférieurs à la normale dans les zones sahéliennes comme au BEG, Kanem, Lac et Wadi Fira. En zone soudanienne, à l’exception de quelques localités de la zone soudanienne comme au (Mayo Kebbi Ouest, de la Tandjilé) où les niveaux de stocks sont plus bas qu’en année normale, les stocks en cours de renouvellement, sont moyens voire légèrement supérieurs à la moyenne comme au Moyen Chari et au Mandoul.
Evolution de la MAG pendant la période de scenario : La situation nutritionnelle demeure préoccupante et se traduit par des taux élevés de malnutrition aigüe toutes saisons confondues. En l’absence de données d’enquêtes nutritionnelles récentes, les programmes de nutrition au niveau national ont enregistré un total de 146 327 nouvelles admissions d’enfants sévèrement malnutris au mois de juin 2021 avec une tendance à la hausse par rapport aux 5 dernières années. Cette tendance pourrait s’expliquer par la dégradation constante du contexte sécuritaire et le mouvement de populations qui limitent les interventions humanitaires dans les zones à risque et l’accès au service sociaux de base.
Assistance humanitaire : Actuellement, l’intervention humanitaire en cours dont FEWS NET dispose des données est celle fournie dans la province du BEG (Tableau 1) à 96045 personnes (Tableau 1). Toutefois, dans la région du Lac, les informateurs clés indiquent que les assistances fournis pendant la soudure continuent en septembre et octobre. Selon les informations de FEWS NET, l’assistance représente une principale source de nourriture pour les PDIs dans cette zone, ayant couvert 228 991 personnes déplacées internes soit 54,2 pour cent des PDIs pour une grande partie de leurs besoins de consommation.
Suppositions :
- La majorité des acteurs politiques du Tchad, y compris les groupes armés non étatiques et la coalition d'opposition Wakit Tama, devraient participer à un dialogue national prévu pour novembre-décembre 2021, qui est susceptible de marquer un tournant décisif dans la transition politique et d'apaiser les tensions politiques. Il reste incertain de la manière dont les négociations seront arbitrées, et si les pourparleurs seront conditionnés par le désarmement des groupes armés.
- Dans le Tibesti, des cas de violence identiques aux niveaux actuellement observés pourraient se maintenir durant la période scénario, car les négociations avec les groupes armés et les représentants du gouvernement se poursuivent.
- La fin précoce de la saison des pluies dans l'ensemble de la région du Sahel entraînera un mouvement plus précoce que d'habitude du bétail entre les zones de pâturage, ce qui devrait entraîner une augmentation des combats intercommunautaires d'octobre 2021 à au moins début janvier 2022 a des niveaux de violence plus élevés observés au cours de cette période par rapport à la même période de 2020-2021.
- Malgré le soutien militaire supplémentaire du gouvernement rwandais et l'arrestation d'un commandant du groupe rebelle 3R par les forces armées camerounaises, il est probable que la poursuite des affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes rebelles entraîne une augmentation du nombre de réfugiés fuyant vers l'ouest au Cameroun et vers le nord au Tchad.
- Des baisses de productions comparées à la normale pourront être enregistrées dans la plupart des zones. Cette situation affecterait également les zones de production de berbéré comme au Salamat, Guéra et au Mayo Kebbi en contre saison à cause de la faible hygrométrie résiduelle.
- L’offre en main d’œuvre agricole a la sortie de la campagne pluviale, évoluerait de moyenne à légèrement supérieure à la moyenne suivant les provinces du pays. Au Moyen Chari, elle serait en baisse comparée à la normale tandis qu’au Lac, elle serait supérieure à la normale à cause d’effectifs élevés de déplacés. Une tendance identique serait observée au Chari Baguirmi à cause des effectifs de réfugiés en provenance du Cameroun et des déplacés internes par suite des conflits intercommunautaires dans le Mayo Kebbi Ouest.
- La demande en main d’œuvre resterait normale dans la plupart des provinces avec des hausses localisées comme au Moyen Chari et dans le Ouaddaï en vue de faciliter les récoltes des cultures à la suite d’extensions de superficies et d’anticiper sur l’arrivée des transhumants. Les salaires journaliers suivraient les tendances de la demande dans les différentes localités ; en hausse comparée à la normale dans les provinces du Moyen Chari, Ouaddaï. Inversement, ils seraient inférieurs à la moyenne au Chari Baguirmi, Mayo Kebbi et au Lac à cause d’une hausse de l’offre.
- La main d’œuvre non agricole continuerait de fonctionner au ralenti à cause des perturbations économiques limitant les opportunités d’embauche.
- Compte tenu de la persistance de l’insécurité en territoire libyen et l’instabilité sociopolitique au Soudan, avec son corollaire d’impacts négatifs sur l’économie, les volumes d’argent à destination des ménages très pauvres et pauvres du Sahel ouest (BEG et Kanem), du Ouaddaï, du Borkou et du Tibesti seraient inférieurs à une année normale.
- Les ventes de bois mort et des produits sauvages rapporteraient des revenus limités aux ménages du BEG et du Kanem à cause d’une concurrence sur ces ressources limitées découlant d’une pression sur les volumes disponibles. Les niveaux de revenus seraient proches de la moyenne d’octobre 2021 à janvier 2022 mais baisseraient graduellement à l’amorce à partir de février 2022 à cause de la raréfaction des ressources disponibles et de la pression sur la collecte.
- Une intensification des ventes de petits ruminants impulsée par le bon état d’embonpoint stimulant la demande extérieure favorisée par l’allègement des mesures anti-COVID-19 (réouverture des frontières) et les fêtes de fin d’année pour la demande locale serait observée entre octobre 2021 et janvier 2022. Malgré le bon état d’embonpoint des animaux et la réouverture des frontières avec le Cameroun et le Nigéria et des zones frontalières avec le Soudan, les prix évolueraient peu par suite d’une faible demande. Une éventuelle dépréciation du naira nigérian accentué d’une dévaluation ainsi que l'amplification des tracasseries sur les axes routiers durant l’exportation limiteraient la demande en petits ruminants sur les marchés à bétail au Tchad. Quelques hausses isolées de la demande en petits ruminants pourraient être enregistrées par suite de la contrebande à travers des couloirs informels. Toutefois, les prix de ventes resteraient globalement inférieurs à la moyenne dans la plupart des marchés à bétail. Des niveaux moyens ou modérément supérieurs à la moyenne pourront être rapportés notamment durant les fêtes de fin d’année en entre décembre 2021 et janvier 2022 et au cours de la célébration de la fin du jeûne du ramadan, entre avril et mai 2022, en raison des hausses ponctuelles de la demande.
- Les autres sources de revenus (maçonnerie, manœuvre dans les places des marchés, gardiennage, emplois domestiques, etc.) rapporteraient des revenus très limités; les opportunités étant rares, les salaires pratiqués continueraient d’être modérément inférieurs aux niveaux d’une année normale.
- Compte tenu des impacts négatifs conjugués persistants de la crise économique due à la baisse des prix du pétrole et de la pandémie du COVID-19, la relance économique du Tchad resterait mitigée. Les coûts financiers du dialogue national en perspectives et d’un fort investissement par le Comité Militaire de Transition dans le secteur de la sécurité intérieure suscitée par les nombreux foyers de tensions/insécurité retarderaient davantage la reprise de la vie économique national.
- L’approvisionnement des marchés serait renforcé par les nouvelles récoltes de la campagne pluviale. Cette disponibilité se maintiendrait d’octobre 2021 à janvier 2022 à des niveaux d’une année normale. Les récoltes de la campagne de contresaison renforceraient l’offre sur les marchés à partir de mi-février jusqu’en fin mars – début avril 2022. Les flux transfrontaliers de produits alimentaires manufacturés continueraient d’être perturbés par le renforcement de la sécurité aux frontières avec la Libye notamment à travers le déploiement des forces gouvernementales en prévision de toute incursion rebelle; les volumes des produits importés seraient en baisse significative comparée à la normale
- De février à mai 2022, la demande sur les marchés céréaliers resterait globalement inférieure à la moyenne sur la plupart zones du pays à cause des bons niveaux de stocks des ménages d’une part reconstitués par les nouvelles récoltes. D’autre part, les faibles revenus des ménages très pauvres et pauvres limiteraient l’accès aux marchés dans les zones structurellement déficitaires comme au Bahr El Ghazel et le Kanem entre février et mai 2022, malgré leur dépendance aux marchés pour leur consommation après épuisement des stocks des ménages. Les achats institutionnels, resteraient moyens à cause des difficultés budgétaires récurrentes de l’Etat ; les stocks de l’Office national de sécurité alimentaire (ONASA) seraient renforcés par les dons. Cependant les achats seraient orientés dans des zones de très bonnes productions afin de ravitailler celles déficitaires ou à faibles productions. Ils viseraient davantage à réguler les marchés et ne perturberaient donc pas les fonctionnements des marchés des zones pourvoyeuses
- Les prix resteraient globalement moyens à supérieurs à la moyenne sur la plupart des marchés céréaliers. Dans les zones en conflits comme au Lac, la forte demande des déplacés occasionnerait des hausses modérées de prix sur les marchés céréaliers. Cette tendance des prix serait également observée au Borkou et au Tibesti à cause de l’instabilité sécuritaire limitant les échanges transfrontaliers avec pour conséquence des baisses de volumes des flux de produits alimentaires importés. Les céréales locales seraient davantage sollicitées en substitution des produits importés (pâtes riz, etc.), de plus en plus rares et à des prix en hausse. Il en résulterait une hausse des prix sur les marchés céréaliers de ces zones. Cependant, des tendances haussières, comparées à la moyenne quinquennale, des prix variant de 10 à 25 pourcents voire plus seraient observées sur les prix des oléagineux (arachide, sésame) et légumineuses (niébé) par suite d’une demande à l’exportation à destination du Nigéria, Soudan et lointainement, en Chine surtout pour le sésame.
Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire
D’octobre 2021 à janvier 2022, les impacts négatifs des conflits sur les moyens d’existence avec son corollaire de mouvements de populations continuent d’affecter significativement la consommation alimentaire des ménages. Dans l’absence de l’assistance alimentaire, les faibles productions céréalières de la campagne pluviale accentuent les déficits de consommation des déplacés et ménages hôtes de la Province du Lac qui seront en Crise (Phase 3 de l’IPC). Compte tenu des faibles productions enregistrées et des faibles revenus résultant de la conjoncture économique les ménages pauvres du BEG, Kanem, Wadi Fira, du Département de Ouara (Province du Ouaddaï) auront une consommation alimentaire minimalement adéquate mais ne pourront s’engager dans des dépenses non alimentaires essentielles sans développer des stratégies de Stress. Ils sont en Stress (Phase 2 de l’IPC). Faisant suite à la conjoncture économique et de sa sévérité exacerbée par les impacts négatifs des mesures anti-COVID qui restreignent la reprise de l’économie nationale, le pouvoir d’achat des ménages, très pauvres et pauvres, reste très limité. En dépit de cette précarité financière découlant de la baisse des revenus issus des principales sources (main d’œuvre agricole, main d’œuvre non agricole, vente de produits forestiers, etc.) conséquemment à la faible demande, les ménages de la plupart des localités agropastorales de la zone soudanienne auront une consommation normale et seraient en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC).
Entre février à mai 2022, les déplacés et ménages hôtes du Lac resteraient en Crise (Phase 3 de l’IPC) à cause des perturbations sur les moyens d’existence par suite des conflits (mouvements de populations) persistant accentués des faibles productions agricoles qui résulteront en d’épuisements précoces de stocks. Par suite de la baisse des stocks, atypique dans certaines provinces en zone sahélienne, la consommation alimentaire des ménages de ces zones serait en détérioration. Ils auront des difficultés à accéder aux marchés pour se ravitailler en produits alimentaires à cause des bas niveaux de revenus. Les provinces du BEG, Kanem, Wadi Fira resteraient en Stress (Phase 2 de l’IPC). Malgré les perturbations occasionnant des baisses, légères à modérées de production, les ménages très pauvres et pauvres des autres localités de la zone soudanienne continueraient d’être en insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l’IPC), jusqu’à mai 2022 grâce aux niveaux, proches de la moyenne, de leurs stocks céréaliers
Zone | Evénements | Impact sur les résultats de la sécurité alimentaire |
---|---|---|
National | Détérioration de la situation sécuritaire par suite des manifestations politiques à Ndjaména et dans les grands centres urbains | Ceci occasionnerait des perturbations sur le fonctionnement des marchés dans les centres urbains. Il en résulterait une hausse des prix sur les marchés de produits alimentaires par suite des enchères des commerçants réduisant ainsi l’accès alimentaire des ménages très pauvres et pauvres qui ne disposeraient pas de revenus suffisants pour se procurer des vivres sur le marché. L’on assisterait à une détérioration de la situation alimentaires de ces ménages qui pourraient basculer à une insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) |
Retard dans l’organisation du dialogue national inclusif en fin d’année pourrait occasionner manifestations avec des perturbations sur les flux internes de produits alimentaires notamment céréaliers | Ces manifestations conduiraient à une baisse de l’offre avec pour conséquences, des hausses de prix découlant des enchères. Compte tenu des faibles revenus des ménages très pauvres et pauvres, ils auraient une consommation alimentaire en Stress (Phase 2 de l’IPC) qui pourraient se détériorer à la Crise (Phase 3 de l’IPC) selon la durée du contexte sociopolitique et ses impacts sécuritaires. | |
Détérioration du contexte sanitaire obligeant les autorités à rétablir les mesures anti -COVID | On aurait une baisse de l’offre avec pour conséquences, des hausses de prix découlant des enchères. Compte tenu des faibles revenus des ménages très pauvres et pauvres, ils auraient une consommation alimentaire en Stress (Phase 2 de l’IPC) qui pourraient se détériorer à la Crise (Phase 3 de l’IPC) selon la durée des mesures gouvernementales | |
Déploiement de l’assistance humanitaire/Organisation des ventes à prix modérées ou distribution gratuites dans les provinces du Sahel Ouest (BEG, Kanem) | Ces interventions permettraient de réguler les prix sur les marchés de produits alimentaires en facilitant l’accès aux ménages très pauvres et pauvres. Ils continueraient par une consommation relativement normale malgré leurs faibles niveaux de revenus. Leur situation se maintiendrait stable grâce à ces disponibilités. | |
Reprise des attaques par les groupes politico militaires | Les approvisionnements des marchés seraient négativement affectés ; les volumes de l’offre sur les marchés seraient inférieurs à une année normale. Cette situation serait sévèrement ressentie dans la plupart des zones déficitaires au Sahel notamment au BEG, Kanem, etc. |
Source : FEWS NET
Source : PAM, Moussoro
Source : FEWS NET
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.