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Malgré les premières récoltes, les prix des denrées alimentaires sont toujours à la hausse

Malgré les premières récoltes, les prix des denrées alimentaires sont toujours à la hausse

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  • PERSPECTIVES PROJETÉES À JANVIER 2023
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    • La situation sécuritaire en RCA demeure imprévisible et se détériore à l’Est, au Sud-Est, au Centre et au Nord-Ouest, plus précisément dans les préfectures de Mbomou, Haute-Kotto, Vakaga, Nana-Mambéré et de Mambéré-Kadéï, où les affrontements armés affectent la population civile à travers des mouvements de populations et perturbent les activités de moyens d’existence. Selon UNOCHA, à la date du 31 juillet 2022, le nombre total des personnes déplacées internes (PDI) en RCA est estimé à 647 883 individus (154 964 personnes dans les sites et 492 919 personnes dans les familles d’accueil). Cette population déplacée est en hausse de 37 618 (6,2%) par rapport au mois de juin 2022 (CMP, juillet 2022).

    • En attendant les grandes récoltes d’octobre à décembre, qui devraient demeurer globalement similaires à celles de l’année passée, mais en-dessous de la moyenne des cinq dernières années, les petites récoltes des cultures hâtives de sorgho, maïs, arachide et manioc sont en cours en août principalement dans les zones sud du pays. Ces récoltes vont permettre d’atténuer les pénuries alimentaires des ménages dans ces zones.

    • Les approvisionnements en produits alimentaires de base sur les marchés sont faibles à moyens et les circuits restent grandement perturbés dans les zones sous occupation de groupes armés et à accès difficile en raison des inondations, des menaces d'engins explosifs, des abus et tracasseries sur les axes routiers impactant ainsi les prix des denrées alimentaires et leurs disponibilités. Les prix des denrées locales (maïs et manioc) et ceux des produits importés (riz, haricot blanc, huile végétale et viande de bœuf) continuent d’augmenter et demeurent supérieurs à ceux du mois précédent et à leurs niveaux de l’année dernière à la même période sur l’ensemble des marchés (Figure 2). Les principaux facteurs qui occasionnent la hausse des prix demeurent entre autres les restrictions des exportations de produits céréaliers et d’huile par le Cameroun et les impacts de la crise en Ukraine sur le coût élevé des cours mondiaux des intrants agricoles et des hydrocarbures.

    • Les ménages pauvres et très pauvres ainsi que les personnes déplacées internes (PDIs) dans les préfectures du Nord, du Sud-Est et du Centre sont exposés à l’insécurité alimentaire aigue Crise (phase 3 de l’IPC) en raison de l’épuisement de leurs stocks, de l’inflation élevée affectant négativement le pouvoir d’achat et de l’insécurité qui réduit l’accès aux champs et aux produits fauniques et de cueillette.  Dans les régions sud du pays, les récoltes en cours (manioc, maïs et arachide) permettent d’améliorer la situation alimentaire des ménages pauvres et très pauvres. Toutefois, l’insécurité et le mauvais état des routes continuent de limiter leur accès aux marchés pour la vente de leurs récoltes. Ainsi, les ménages font face à une insécurité alimentaire Stress (Phase 2 de l’IPC).  

    PERSPECTIVES PROJETÉES À JANVIER 2023

    Situation sécuritaire et mouvements de la population : La situation sécuritaire de la RCA reste toujours précaire et imprévisible. La violence et l’insécurité persistent dans les secteurs du Nord-Ouest, du Centre et du Sud -Est de la RCA, et plus précisément dans les préfectures de Mbomou, Haute-Kotto, Vakaga, Nana-Mambéré et de Mambéré-Kadéï, (MINUSCA, Juin, 2022).  A la date du 31 juillet 2022, le nombre total des personnes déplacées internes (PDI) en RCA est estimé à 647 883 individus (154 964 personnes dans les sites et 492 919 personnes dans les familles d’accueil) soit une hausse globale de 37 618 PDI (6,2%) par rapport au mois de juin 2022 (CMP, juin 2022). Ces mouvements de populations en juillet 2022 sont dus aux intrusions et exactions des hommes en armes contre la population civile, les conflits liés à la transhumance, mais surtout aux inondations et écroulements des maisons suite aux pluies diluviennes dans Bangui et ses environs, et aussi dans les préfectures de l’Ombella M'Poko et Nana-Gribizi.

    Accès et disponibilité alimentaires : Les cultures connaissent un développement normal grâce à un cumul pluviométrique saisonnier légèrement au-dessus de la normale pour la moyenne (2000-2018) (réf. Figure 1.). Les disponibilités alimentaires provenant de la production locale (maïs et riz de bas-fond, manioc, patate douce et sorgho) s’améliorent auprès des ménages pauvres et très pauvres et sont renforcées par les produits de cueillette, de la pêche et de la chasse. Cependant avec la hausse des prix du carburant, les prix de produits agricoles locales sont en hausse par rapport à l’année dernière à la même période (réf. Figure 2.).  

    Les mois de juillet et août ont été marqués par des inondations, et des intempéries qui ont fortement impactées les moyens d’existences et les conditions de vie des populations pauvres, les rendant encore plus vulnérables à l’insécurité alimentaire aigue. En effet, des inondations survenues dans les préfectures de Bangui, Ombella M’Poko, Lobaye, Nana-Gribizi, Ouham-Pendé et Ouham-Fafa durant la période du 21 au 23 juillet ont causé des pertes humaines et détruit plus de 2 000 maisons et une dizaine de ponts, ainsi que des milliers de latrines et puits d’eau. Actuellement, ce sont plus de 21 700 personnes qui ont perdu leurs maisons et se réfugient dans des familles d’accueil, écoles et églises (OCHA, Août 2022). Des risques d’écroulement des maisons fragilisées par l’eau sont réels, et le bilan pourrait s’alourdir dans les semaines à venir. 

    Le mois de septembre correspond à la période des premières récoltes de sorgho, de maïs, d’arachide et de manioc dans les zones agricoles du sud du pays, où la disponibilité ainsi que l’accessibilité de ces produits agricoles contribuent à l’amélioration des apports alimentaires et nutritifs des ménages pauvres et les plus pauvres. Toutefois, l’insécurité limite leur accès à des revenus stables.

    Durant cette période, avec l’intensification des travaux agricoles et ouvrières, les populations pauvres et très pauvres, en particulier ceux en proximité de la capitale profitent des ventes de leurs produits à des prix élevés. Cependant, ils doivent acheter les produits importés encore plus chers ce qui réduit leurs pouvoir d’achat. Les conditions d’alimentation s’améliorent fortement avec la disponibilité des produits de la cueillette, de la chasse et de la pêche qui jouent un rôle essentiel dans les rations alimentaires journaliers des ménages pauvres et très pauvres notamment dans les zones forestières et soudaniennes. Cependant, la capacité des ménages d’accéder aux marchés reste limité (pour la vente et l'achat de denrées alimentaires et pour l’achat d’autres articles essentiels), aux champs et les opportunités d’accessibilité aux travaux rémunérés en raison des conflits dans les zones sous occupation des groupes armés et à accès limité.

    Marchés et évolution des prix : Les récentes pénuries de carburant, qui rehaussent davantage les coûts de transport, et exacerbent les pressions sur la disponibilité et les prix des produits alimentaires dans le pays. Ainsi, entre mai et juin 2022, d’importantes évolutions à la hausse des prix ont été enregistré, notamment pour l’arachide (33 pour cent), le manioc (+29 pour cent), le riz importé (25 pour cent) (REACH, Juin 2022). Les prix des denrées alimentaires de base (locaux et importés) sont à la hausse par rapport aux mois précédents (mai, juin) et aux deux dernières années, pour la même période et en particulier pour les produits alimentaires importés, notamment le sucre.  La hausse des prix saisonnière est autant plus exacerbée par des problèmes et des perturbations dans les chaines d’approvisionnement des marches, de la hausse du prix du carburant, les impacts négatives de la crise en Ukraine ainsi que des coûts élevés des cours mondiaux des matières premières et les intrants agricoles (Figure 2). Les approvisionnements des marchés restent inférieurs à la moyenne dans les zones sous occupations rebelles et à accès limités par contre moyens dans les zones moins affectées par les conflits armées (centre-ouest et sud-ouest). Les offres locales en denrée de base restent inferieures en cette période de soudure et les demandes supérieures à la moyenne sur les marchés.  

    En saison des pluies, les conditions des moyens d’existence ainsi que la disponibilité des produits alimentaires des ménages pauvres et très pauvres devront s’améliorer à partir de septembre/octobre jusqu’en janvier 2023, du fait des nouvelles récoltes et de la disponibilité de la main d’œuvre agricole et ouvrière dans les zones moins affectées par les conflits. En plus de l’insécurité civile, les pénuries de carburant, l’inaccessibilité des routes durant les périodes des fortes pluies restant impraticables, certaines localités risquent de connaitre des difficultés d’approvisionnement en produits alimentaire de base.

    En attendant les premières récoltes à partir de septembre, les ménages pauvres et très pauvres ainsi que les personnes déplacées internes (PDIs) dans les préfectures du Nord, du Sud-Est et du Centre font face à l’insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC), en raison de l’épuisement de leurs stocks issus de l’autoproduction depuis le mois de mai et aussi du fait de l’insécurité et de l’inflation entrainant des prix au-dessus de l’année passée. Dans les régions sud du pays, les récoltes en cours de la première saison (manioc, maïs et arachide) contribuent à l’amélioration de la situation alimentaires des ménages. Toutefois, les déplacements de populations, les pertes de biens suite aux inondations et l’accès difficile aux marchés empêchent ces derniers de reconstituer les moyens d’existence qui demeurent sous pression (phase 2 de l’IPC).

    Entre octobre et janvier, les principales récoltes devraient améliorer l’accès alimentaires des ménages et renforcer l’offre alimentaire sur les marchés. Toutefois, en raison des coûts de transport élevés et de l’inflation, les ménages pauvres dans les centres urbains continueront de voir leur pouvoir d’achat à la baisse et resteront exposés à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC). De même dans les zones sous l’influence des groupes armés et dans les zones victimes des inondations, il est probable que les pauvres soient incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires et de protéger leurs moyens d’existence. Ils feront face à l’insécurité alimentaire aigue Crise (phase 3 de l‘IPC) pendant la période.

     

    ZONE

     

    ANOMALIES ACTUELLES

     

    ANOMALIES PROJETÉES

    Nationale

     

    • Les exactions des groupes rebelles affectent négativement les activités de moyens d’existence, en limitant l’accès aux champs, aux sources de revenu et l’approvisionnement des marchés locaux. En outre, ces conflits communautaires provoquent de nombreux déplacements des populations et constituent une menace pour la sécurité alimentaire des ménages pauvres.
    • Les prix des denrées alimentaires, en particulier les produits importés (maïs, riz, huile de palme) sont en hausse par rapport à l’année dernière à cause de l’insécurité, des effets induits des cours mondiaux des produits de base et l’état de délabrement des routes qui limitent l’approvisionnement des marchés dans les zones les plus difficiles d’accès.
    • Les pluies sont régulières et intenses dans le pays et les inondations enregistrées en juillet dans les préfectures de Bangui, Ombella M’Poko, Lobaye, Nana-Gribizi, Ouham-Pendé ont entrainé des pertes de biens et le déplacement de 21700 personnes. Les cumuls pluviométriques entre le premier avril et le 20 août sont modérément à largement supérieurs à la moyenne dans la moitié nord du pays (préfectures de Vakaga, Haute-Kotto, Bamingui-Bangoran, et nord Nana-Gribizi et Paoua)
    • La situation alimentaire des ménages pauvres et très pauvres va connaitre une amélioration en vue des perspectives des prochaines récoltes d’octobre. Toutefois, l’accès aux récoltes risque d’être sérieusement perturbé par les groupes armés et les inondations en particulier dans les préfectures Nord-Ouest (Ouham, Ouham-Péndé) ainsi que dans les préfectures du Sud-Est (Basse-Kotto, Haut-Mbomou) et dans le centre du pays.  
    • Le niveau des prix des produits alimentaires importés restera en hausse due principalement à la dégradation de l'état des routes, le risque des inondations et des intempéries, la pénurie de carburant, les restrictions d'exportations établies par le Cameroun ainsi que les impacts liés au conflit en Ukraine qui vont probablement réduire l'approvisionnement et maintenir les prix à la hausse.
    • La période de juillet à septembre enregistre habituellement le pic de la mousson. Il est donc probable que les inondations surviennent dans les zones où les la pluviométrie dépasse déjà la moyenne. De même, avec le débordement des cours d’eau, il n’est pas exclu une aggravation dans les zones ayant enregistrées des dégâts au cours du mois de juillet.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Figures Figure 1.

    Source : USGS/FEWSNET

    Figure 2.

    Source : PAM, Aout 2022

    Source : FEWS NET

    In remote monitoring, a coordinator typically works from a nearby regional office. Relying on partners for data, the coordinator uses scenario development to conduct analysis and produce monthly reports. As less data may be available, remote monitoring reports may have less detail than those from countries with FEWS NET offices. Learn more about our work here.

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