L’insécurité et la pandémie de COVID-19 affectent négativement les moyens d’existence
IPC v3.0 Acute Food Insecurity Phase
current or programmed humanitarian assistance
IPC v3.0 Acute Food Insecurity Phase
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IPC v3.0 Acute Food Insecurity Phase
countries:
current or programmed humanitarian assistance
ZONE |
ANOMALIES ACTUELLES |
ANOMALIES PROJETÉES |
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National |
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Zones de moyens d’existence (ZOME) 8 ; 7 ; 5 et 9 |
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PERSPECTIVE PROJETÉE À MAI 2021
Au niveau national
La pluviométrie a été globalement satisfaisante dans le pays. Les productions céréalières prévisionnelles seraient 16 pour cent au-dessus de la moyenne quinquennale (DGESS/MAAH). Toutefois, FEWS NET estime que les productions définitives pourraient être moyennes au regard de la réduction des superficies dans les zones plus touchées par l’insécurité et aussi des impacts négatifs des poches de sècheresse, des inondations, des difficultés dans l’accès aux intrants. Selon les évaluations conjointes faites en octobre par le système d’alerte précoces, ces différents aléas et insuffisances ont impacté négativement la production dans 91 communes, soit environ ¼ des communes du pays.
La disponibilité des ressources en eau et en fourrage est bonne et permet aux animaux d’avoir un bon état corporel. Elle devrait permettre une soudure pastorale globalement typique entre mars et juin. Les activités de saison sèche (maraichage) ont commencé autour des points d’eau. Cependant, le niveau d’endettement des ménages dues aux revenus en dessous de la moyenne au cours de 2020, les pertes enregistrées au cours de la contre saison écoulé, et l’insécurité limitent le nombre de producteurs ou les superficies emblavées comparativement à la normale. Tout comme la saison passée, l’accès limité aux sites de production par les acheteurs étrangers du fait de l’insécurité pourrait affecter négativement les prix aux producteurs et contribuer ainsi à une baisse des revenus par rapport à la moyenne entre décembre et mai.
L’autoproduction constitue la principale source de nourriture et de revenu des ménages. L’approvisionnement des marchés s’améliore avec les stocks paysans. Les prix des céréales enregistrent néanmoins des hausses comparativement à l’année passée du fait de la demande additionnelle des populations déplacées : 20 pour cent pour le maïs, 15 pour cent pour le sorgho et 30 pour cent pour le mil. Cependant, ils demeurent stables par rapport à la moyenne quinquennale à l’exception d’une hausse de 10 pour cent pour le mil dont l’offre est encore faible sur les marchés. Dans l’ensemble, jusqu’en mai, l’évolution des prix des céréales pourrait suivre la tendance saisonnière moyenne du fait de la demande typique des ménages pendant la période, mais ils resteront toutefois au-dessus des prix de l’année passée.
En ce qui concerne les produits de rente, le prix d’achat fixé aux producteurs de coton connait une baisse d’environ 10 pour cent du fait des difficultés d’écoulement des stocks vers l’extérieur. Par contre, pour le niébé et l’arachide coque, les prix aux producteurs sont en hausse respectivement de 12 et 14 pour cent par rapport à la moyenne.
La recrudescence des transmissions communautaires des COVID-19 au niveau national et dans les autres pays de la région freine la reprise normale des activités économiques. Les secteurs du tourisme et l’hôtellerie continuent de fonctionner au ralenti. Les frontières terrestres restent fermées et le renforcement des contrôles limitent les migrations saisonnières, en particulier vers les pays côtiers. Les personnes du secteur informel qui occupe 89 pour cent des emplois non agricoles sont particulièrement vulnérables en raison d’une part de la baisse de leurs revenus et d’autre part de l’augmentation générale des prix à la consommation. En effet, par rapport à octobre 2019, l’inflation est de 4,6 pour cent (INSD, IHPC, octobre 2020) du fait de l’augmentation des prix du combustible (bois de chauffe et charbon), des frais de scolarité dans l’enseignent privé et des prix des produits alimentaires.
Grace à leur propre production, la majorité des ménages pauvres dans les zones plus calmes demeureront en insécurité alimentaire aigüe Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en mai. Par contre, la baisse des revenus et du pouvoir d’achat continuera d’affecter négativement les moyens d’existence des pauvres dans le secteur informel, en particulier dans les centres urbains. Une proportion inférieure à 20 pour cent de la population du milieu urbain restera exposée à une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC).
Zones de moyens d’existence 8 ; 7 ; 5 et 9 (Régions du Sahel, Centre-Nord, Nord, et Est)
Depuis le mois d’octobre les attaques et menaces de représailles de la population par les groupes terroristes se multiplient dans la zone. Elles touchent plus les localités frontalières de l’extrême nord et entrainent des nouveaux déplacements de populations vers les chefs-lieux de communes (Déou, Markoye, Gorom-Gorom, Djibo).
L’insécurité a fortement perturbé les activités agricoles, si bien que les récoltes sont 20 à 50 pour cent inférieures à la moyenne dans plusieurs communes. Selon les résultats de l’évaluation faite auprès de 67 pour cent des PDI (SP/CONASUR, octobre 2020), l’agriculture qui représente habituellement la première source de revenu pour 91 pour cent des PDI, concerne à peine 21 pour cent de leur revenu actuellement et 61 pour cent des PDI déclarent ne pas avoir d’activités génératrices de revenu.
L’amélioration de la sécurité sur l’axe reliant la capitale et le principal marché de la province du Soum (Djibo) favorise l’approvisionnement de ce marché en denrées de base et sa fréquentation par les acheteurs étrangers de bétail. Le prix du mil y est en légère hausse (12 pour cent) comparé à la moyenne. Sur les autres marchés de la zone, les prix sont dans l’ensemble stables avec toutefois des hausses de 22 pour cent pour le mil à Arbin et 26 pour cent pour le sorgho à Kaya.
Sur les marchés à bétail de Djibo et de Dori, les offres d’animaux se sont améliorées pour atteindre des niveaux similaires à la moyenne. La demande est aussi satisfaisante car au moins 80 pour cent des animaux présentés sont vendus en raison de la demande additionnelle pour les fêtes de fin d’année. Cette hausse de la demande et le bon embonpoint des animaux permettent des prix de vente, en particuliers les petits ruminants, similaires à la moyenne sur le marché de Dori, mais en hausse respectivement de 19 pour cent pour les béliers et 53 pour cent pour les boucs sur le marché de Djibo par rapport à la moyenne. Les termes de l’échange sont stables à Dori et en amélioration de 37 pour cent par rapport à la moyenne sur le marché de Djibo. La situation sur les marchés principaux accessibles pourrait cacher la réalité pour les marchés secondaires qui sont moins fréquentés par les collecteurs et sont faiblement approvisionnés. Les termes de l’échange dans ces zones seraient en défaveur des éleveurs en raison des prix plus bas des animaux et des prix plus élevés des denrées de base.
Autour des marchés à bétail, la vente du fourrage constitue une source de revenu pour les ménages pauvres. Cependant en raison de la baisse de la demande et de la hausse de l’offre, les prix de vente ont chuté de moitié par rapport à l’année passée. Malgré l’accessibilité réduite à certaines zones de pâture, la disponibilité du fourrage et de l’eau supérieure à la moyenne favorisera des départs normaux en transhumance à partir de février. Toutefois, il est probable que le bétail des transhumants soit concentré dans les régions frontalières du sud compte tenu des difficultés d’entré dans les pays côtiers pour raison de contrôle sécuritaire renforcé dans ces pays.
Les résultats de l’enquête SMART (DN, octobre 2020) indiquent une situation nutritionnelle préoccupante dans les provinces du Bam et du Namentenga et une situation critique dans la province du Séno. La dégradation de la situation alimentaire et des moyens d’existence, l’accès limité aux soins de santé et les mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement dans les zones de forte présence de PDI sont entre autres les principales raisons.
Nonobstant les nouvelles récoltes, le marché et l’assistance alimentaire constituent l’essentielle de leurs sources de nourriture des ménages. L’assistance alimentaire planifiée en novembre, devrait atteindre 23 pour cent de la population dans le Soum, 40 pour cent dans le Sanmatenga et 25 pour cent dans le Bam. Toutefois, depuis le début de l’année, en moyenne 68 pour cent de l’assistance est mensuellement délivrée en raison de l’insécurité. Dans ce cas, elle sera juste suffisante pour favoriser une insécurité alimentaire aigue Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) uniquement dans la province du Sanmatenga. Dans les autres provinces où les PDI représentent au moins 20 pour cent de la population (Soum, Séno, Oudalan), l’insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC) touche les PDI et populations hôtes. Face à l’insuffisance et à la l’irrégularité de l’assistance, les PDI et ménages hôtes pauvres adoptent comme stratégies, la réduction des quantités journalières consommées, l’emprunt et la substitution des aliments préférées par des produits moins chères. Entre février et mai, l’épuisement précoce des stocks et la hausse saisonnière des prix, l’adoption de ces stratégies va s’intensifier et la situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) s’étendra aux provinces du Bam, du Namentenga, du Loroum et du Yagha.
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