Food Security Outlook

Après un an sous blocus, la population de Djibo fait face à un risque de Famine (Phase 5 de l’IPC)

February 2023 to September 2023

February - May 2023

June - September 2023

IPC v3.1 Acute Food Insecurity Phase

1: Minimal
2: Stressed
3: Crisis
4: Emergency
5: Famine
Would likely be at least one phase worse without current or programmed humanitarian assistance
Concentration of displaced people
FEWS NET classification is IPC-compatible. IPC-compatible analysis follows key IPC protocols but does not necessarily reflect the consensus of national food security partners.

IPC v3.1 Acute Food Insecurity Phase

1: Minimal
2: Stressed
3: Crisis
4: Emergency
5: Famine
Would likely be at least one phase worse without current or programmed humanitarian assistance
Concentration of displaced people
FEWS NET classification is IPC-compatible. IPC-compatible analysis follows key IPC protocols but does not necessarily reflect the consensus of national food security partners.

IPC v3.1 Acute Food Insecurity Phase

1: Minimal
2: Stressed
3+: Crisis or higher
Would likely be at least one phase worse without
current or programmed humanitarian assistance
Concentration of displaced people
FEWS NET classification is IPC-compatible. IPC-compatible analysis follows key IPC protocols but does not necessarily reflect the consensus of national food security partners.
FEWS NET Remote Monitoring countries use a colored outline to represent the highest IPC classification in areas of concern.

IPC v3.1 Acute Food Insecurity Phase

Presence countries:
1: Minimal
2: Stressed
3: Crisis
4: Emergency
5: Famine
Remote monitoring
countries:
1: Minimal
2: Stressed
3+: Crisis or higher
Would likely be at least one phase worse without
current or programmed humanitarian assistance
FEWS NET Remote Monitoring countries use a colored outline to represent the highest IPC classification in areas of concern.

Key Messages

  • L’Urgence (Phase 4 de l’IPC) devraient continuer de répandre dans la région du Sahel et à la région du Nord, où les groupes armés limitent l'accès des ménages aux sources typiques de nourriture et de revenu et à l'aide humanitaire. Dans les zones sous blocus, les contraints aux mouvements de population et à l’accès commercial et humanitaire ont provoqué des pénuries d’aliments, ont érodé les moyens d’existences et ont diminué la capacité d'adaptation des ménages. De nombreux ménages font recours à la mendicité et la consommation d’aliments sauvages, et il est probable qu’il y ait des ménages en situation de Catastrophe (Phase 5 de l'IPC) qui connaissent des déficits de consommation alimentaire extrêmes. La zone la plus préoccupante est la commune de Djibo, dans la province du Soum, qui est soumise à un blocus depuis un an. À Djibo, les ménages passent plus fréquemment des jours et des nuits sans manger, ce qui entraîne des signes visibles d'émaciation et des rapports de décès liés à la faim.

  • Actuellement, au moins 10 communes sont sous blocus dans les régions du Nord, du Sahel et de l'Est. L'augmentation du nombre de localités sous blocus a entraîné une demande accrue d’escortes militaires pour approvisionner les marchés, mais les contraintes logistiques entraînent des délais plus longs entre les livraisons. À Djibo, le dernier approvisionnement du marché a eu lieu fin novembre. De plus, les humanitaires ne peuvent atteindre les zones sous blocus que par hélicoptère, et les faibles niveaux d'assistance sont insuffisants pour atténuer la gravité des déficits de consommation au sein de la population. En raison de l’absence d’un marché fonctionnel et des pénuries alimentaires, les prix des aliments de base ont atteint des niveaux record, en particulier à Djibo, Arbinda, Titao, Sebba, et dans les communes du nord de l'Oudalan.

  • Dans le pays, l’offre des céréales sur les marchés reste moyenne à inférieur à la moyenne en raison des baisses localisées de production enregistrée par rapport à la moyenne et de l’insécurité le long des axes d’approvisionnement. Malgré la mesure d’interdiction en vigueur sur les exportations de céréales et de niébé, les prix enregistrent en janvier des hausses modérées entre 30 et 40 pour cent par rapport à l’année passée et des augmentations atypiques dépassant 75 pour cent comparativement à la moyenne quinquennale. Ces niveaux de prix vont probablement continuer d’évoluer au-dessus leurs moyennes saisonnières entre février et septembre et affecter négativement l’accès alimentaire pour les pauvres surtout dans les zones de forte présence de PDIs et dans les centres urbains.

  • Bien qu'il ne s'agisse pas du scénario le plus probable, FEWS NET évalue qu'il existe un risque de Famine (Phase 5 de l’IPC) dans la commune de Djibo où les PDIs et les ménages hôtes vivent une situation d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) prolongé. Si les groupes armés devaient intensifier leurs attaques, ceci limiterait d’avantage les mouvements de la population, notamment sa capacité à s'adonner au maraîchage, de la cueillette d’aliments sauvages et de mener les activités agricoles pendant la saison des pluies. De plus, l'approvisionnement du marché et l'aide humanitaire deviendraient probablement encore plus irréguliers et inadéquats que ce qui est actuellement prévu. Si ces conditions se matérialisaient, la Famine (Phase 5 de l'IPC) se produirait probablement. Il est urgent d'augmenter considérablement le nombre de livraisons aériennes d'aide humanitaire, de prendre des mesures pour garantir un accès humanitaire totale, et de mettre fin au blocus de Djibo pour mettre fin au risque de Famine (Phase 5 de l'IPC).
     

Sous un blocus prolongé, Djibo est confronté à un risque de Famine

Une année entière s'est écoulée depuis que des groupes armés non étatiques affiliés à la Jama'at Nasr al-Islam al Muslimin (JNIM) ont imposé le blocus de la commune de Djibo en février 2022, encerclant une population d'environ 360 000 personnes, dont 75 pour cent sont des personnes déplacées d'autres localités du Sahel. Alors qu'au moins 10 autres communes du Sahel sont également soumises à des blocus, le blocus actuel de Djibo a été le plus long et le plus restrictif, les groupes militants cherchant à avoir un contrôle total sur la zone. La population isolée de Djibo est confrontée à des pénuries de nourriture, d'eau, et de médicaments, et de nombreux ménages connaissent des déficits de consommation alimentaire importants à extrêmes et l'épuisement des stratégies de survie. Bien que les contraintes d'accès aient entravé la collecte de données, les rapports anecdotiques des partenaires humanitaires et des informateurs clés suggèrent des signes visibles et répandus d'émaciation chez les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes et des niveaux atypiques de décès liés à la faim. Ces niveaux très élevés d'insécurité alimentaire aiguë correspondent à des situations d'Urgence (Phase 4 de l’IPC) et de Catastrophe (Phase 5 de l’IPC), et il est fort probable que le blocus se poursuive. Bien que la Famine (Phase 5 de l’IPC) ne soit pas actuellement considérée comme le scénario le plus probable en raison de l’accès de ménages aux produits de cueillette et maraichers, complétée par de la faible présence de l’assistance, FEWS NET évalue qu’en cas de recrudescence de l’insécurité, Djibo ferait face à un risque de Famine (Phase 5 de l’IPC) pendant la période de février à septembre 2023.

Les groupes armés contrôlent les voies d'accès à Djibo, détruisant les ponts, les infrastructures d'eau et de communication et limitant les livraisons normales de biens. Les rapports disponibles suggèrent la plupart des ménages ont vendu ou abattu leur bétail et n'ont qu'un accès très limité à des terres arables pour la production agricole ou maraichère et peu ou pas de revenus provenant d'activités typiques comme l’orpaillage et l’élevage. Selon les informateurs clé, le faible pourcentage de ménages qui avaient les ressources nécessaires pour planter des céréales de base pendant la saison des pluies 2022 n’ont récolté qu’un à deux mois de stocks, contre six mois normalement. L'approvisionnement du marché ne peut se faire que sous escorte militaire, et l’insécurité entraine des délais de ravitaillement de plus de trois mois, avec le dernier approvisionnement ayant lieu en fin novembre 2022. Bien que les informations sur les dynamiques du marché soient limitées, des rapports disponibles suggèrent que le marché n’est plus fonctionnel, qu’il y a de graves pénuries de produits alimentaires et que seul un petit nombre de personnes peut acheter et vendre des céréales de manière informelle. Les prix du mil, du maïs et du sorgho ont atteint le chiffre stupéfiant de 1 300-1 600 CFA/kg en janvier, soit environ 600 pour cent au-dessus de la moyenne. Depuis mi-janvier, les informateurs clés ne signalent qu’aucune de ces céréales n’est disponible.

Étant donné que le blocus de Djibo ne montre aucun signe de fin, la population civile devrait dépendre de la production maraichère autour du barrage de Djibo, de la cueillette d’aliments sauvages, de l'aide alimentaire humanitaire limitée, et des livraisons peu fréquentes de produits du marché pour survivre dans les mois à venir. Les informateurs clés rapportent qu’une majorité de la population déjà passe des jours et de nuits entières sans manger, et des cas de mendicité et de vols se sont accrus. Les humanitaires ne peuvent délivrée en petite quantité par largage aérienne, ce qui nécessite environ 20-25 vols d’hélicoptère par mois, juste pour couvrir 30 pour cent de ration mensuelle de la population. Cette assistance est redistribuée et partagée entre un plus grand nombre de ménages, mais ces niveaux sont insuffisants pour atténuer de manière significative l'ampleur de leurs déficits de consommation alimentaire. Compte tenu des niveaux de financement limités et des contraintes logistiques de la délivrance, l'aide alimentaire humanitaire restera très probablement limitée à ces petites quantités jusqu'en septembre.

Dans le scénario le plus probable, on s'attend à ce que les groupes armés maintiennent le statu quo dans l'intérêt de prendre le contrôle total de Djibo, limitant ainsi les approvisionnements prévus du marché par escorte et empêchant les civils d'avoir accès qu'à un niveau marginal de nourriture, y compris l'aide humanitaire, pour survivre. Par conséquent, les résultats d’Urgence (Phase 4 de l’IPC), avec certains ménages en situation de Catastrophe (Phase 5 de l’IPC), vont probablement persister, entraînant des niveaux atypiquement élevés de malnutrition aiguë et des décès liés à la faim. Cependant, il existe un scénario alternatif crédible dans lequel la Famine (Phase 5 de l'IPC) pourrait se produire, compte tenu de la forte proportion de population déjà confrontée à une insécurité alimentaire aiguë et le potentiel d’une aggravation de la situation sécuritaire. Si les groupes armés intensifient des attaques dans la commune, ceci limitera davantage les mouvements de la population et leur capacité à s'adonner au maraîchage le long du barrage, de quitter la ville pour récolter des aliments sauvages et de mener les activités agricoles pendant la saison des pluies de juillet à septembre. Dans ce contexte, si le marché n'est toujours pas approvisionné et si l'aide humanitaire diminue encore, la Famine (Phase 5 de l'IPC) se produira probablement. Il est urgent d'augmenter considérablement le nombre de livraisons aériennes d'aide humanitaire, de prendre des mesures pour garantir un accès humanitaire totale, et de mettre fin au blocus de Djibo pour mettre fin au risque de Famine (Phase 5 de l'IPC).

CONTEXTE NATIONAL

Situation actuelle

Situation sécuritaire : Le niveau du conflit au Burkina Faso a augmenté pour la cinquième année consécutive, atteignant un nouveau record en 2022. Dans l'ensemble, les incidents ont augmenté de près de 40 pour cent en 2022 par rapport à 2021, tandis que la gravité du conflit mesurée en nombre de fatalités est restée similaire (Figure 1). En dehors des zones traditionnelles qu’il contrôlait, Jama'a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin' (JNIM), continue d’étendre ses exactions dans le centre et l’ouest du pays, augmentant ainsi les incidents de manière significative dans les régions du Centre-Est, du Centre-Nord, du Centre-Ouest, des Hauts-Bassins et dans la Boucle du Mouhoun.

Depuis novembre 2022, les forces de défense et de sécurité (FDS) du pays ont procédé à des réorganisations internes et à un accroissement des effectifs de Volontaires de Défense de la Patrie (VDP). Les autorités procèdent aussi à une diversification des partenaires, surtout dans le domaine sécuritaire. Les FDS et leurs supplétifs ont mené une série d'opérations réussies contre le JNIM, notamment dans la province de Banwa (région de la Boucle du Mouhoun). De plus, des pertes importantes ont aussi été infligées contre les groupes armés militants dans la province du Yagha (région du Sahel).

Malgré les pertes subies, les groupes armés militants restent mobiles et dispersés à travers le pays et continuent de représenter des menaces en maintenant le blocus sur plusieurs zones des régions du Nord, du Sahel et de l'Est par le contrôle des principaux axes:  Ouahigouya-Titao-Djibo, Kongoussi-Djibo, Kaya-Dori, Dori-Arbinda et Fada N'Gourma-Kompienga. Depuis janvier 2023, les enlèvements de civiles et les attaques contre les transports en commun se multiplient, limitant ainsi les mouvements et les flux internes de marchandises et  entrainant des ruptures fréquentes dans l’approvisionnement des marchés, notamment de Titao, Djibo, Arbinda, Sebba. Les déplacements internes de populations continuent de s’observer, alors que le nombre de PDIs atteignait près de 1,94 millions en fin janvier 2023 (SP/CONASUR). Cela représente un accroissement d’environ 13 pour cent par rapport aux effectifs enregistrés à la sortie de la saison des pluies en septembre 2022. Le manque d’opportunité de revenu dans les zones de forte présence de PDIs au nord, entraine des flux secondaires de ces PDIs vers les centres urbains ou vers les zones du sud relativements plus calmes.

Conjoncture économique : Les effets cumulatifs du conflit, de l’instabilité socio-politique et de crise russo-ukrainienne agissent négativement sur la performance économique du pays. Depuis le deuxième trimestre de l’année écoulée, la conjoncture économique nationale est défavorable en raison du renchérissement des tarifs douaniers d’une part, et d’autre part, des faibles niveaux de production, de vente des entreprises, et des baisses dans le recrutement d’employés par les entreprises (INSD).

En 2022 l’inflation a atteint un niveau record de 18,2 pour cent en juillet avant de s’établir progressivement à la baisse avec les récoltes de produits agricoles pour se situer à 9,6 pour cent en décembre (UEMOA). La persistance du conflit russo-ukrainien continue de perturber la chaine d’approvisionnement des produits importés (hydrocarbures, engrais, farine de blés et huile alimentaire) et maintenir les prix domestiques élevés. En début d’année 2023, le gouvernement a procédé à une relèvement des impots et taxes et à une troisième augmentation du prix du carburant, soit un cumul de 38,2 pour cent il ya un an.  Dans le but de favoriser les disponibilités internes de denrées et d’atténuer la hausse des prix, le gouvernement a maintenu l’interdiction d’exportation de céréales mis en place depuis maintenant quatre ans. Cependant, contrairement aux années précédentes, les mesures de veille et de contrôle se sont renforcées.

Sources de revenu et d’alimentation: Malgré le bon niveau de remplissage des retenues d’eau à la sortie de la saison pluviale 2022 et malgré le soutien en intrants et équipements à la production par le gouvernement, la participation des populations aux activités de production de saison sèche, notammentnotamment le maraichage, enregistre une baisse comparée à la normale. D’une part, la persistance des menaces sécuritaires a limité l’accès à certains sites de production dans les régions du Nord, Centre-Nord, Sahel, Est et Boucle du Mouhoun. D’autre part, le coût élevé des intrants (engrais et produits de traitement) de 50 à 70 pourcent comparé à la moyenne, a contraint les producteurs dans les zones relativement calmes à réduire leurs superficies. Par ailleurs, les ruptures dans l’approvisionnement en carburant pour faire fonctionner les motopompes, ont contraint les producteurs dans les zones d’accès limité à abandonner leurs exploitation (cas dans la province du Sourou). Dans l’ensemble, ces différentes contraintes ont entrainé une baisse de la demande de main-d’oeuvre dans ce secteur habituellement pourvoyeur d’emplois saisonniers.

Dans l’ensemble des régions du pays, l’insécurité affecte négativement les autres sources habituelles de revenu. En effet, la restrictions sur les mouvements de population et les menaces d’attaque limitent l’accès aux sites d’orpaillage ou réduisent la durée de temps passé au quotidien sur les sites. Cela diminue les gains malgré le prix du gramme d’or environ 20 pour cent supérieur à la moyenne. L’insécurité limite aussi l’accès aux forêts pour la collecte de bois de chauffe ou de charbon et aussi de produits forestiers non ligneux (PFNL). Par ailleurs, la production de coton a été en dessous de la moyenne d’environ 50 pour cent dans le pays en raison des pertes dues aux ravageurs, notamment les jassides dont les attaques ont été plus sévères, plus rapides et plus repandues surtout dans la période critique de floraison-capsulation. Même si pauvres participent peu à la production du coton, les pertes enregistrées par la plupart des producteurs, notamment dans les zones de production de l’ouest et sud-ouest, ont contribué à réduire la demande de main-d’oeuvre pour la récolte entre novembre et décembre.

Prix des denrées alimentaires de base: Les prix des céréales de base sont élevés et supérieurs à la moyenne dans l'ensemble du pays en raison des impacts de la faible production agricole en 2022, de l'insécurité le long des routes d'approvisionnement, des anomalies dans le commerce transfrontalier et d'une demande atypiquement élevée. Premièrement, malgré une légère amélioration par rapport à l’année passée, l’offre des céréales va de la moyenne à inférieur à la moyenne en raison des niveaux faibles de la production par rapport à la moyenne dans le pays et de l’insécurité le long des axes d’approvisionnement. Alors que dans les zones de production relativement calmes au sud et à l’ouest du pays, les disponibilités de céréales sont satisfaisantes, les transferts de ces zones vers les zones déficitaires au nord (régions du Nord, du Sahel et du Centre-Nord) sont au ralenti du fait de l’insécurité et des escortes militaires sont devenus nécessaires pour atteindre de nombreux marchés sous blocus.

Avec la remise en vigueur de l’interdiction des exportations de céréales et de niébé, officiellement depuis 2019, les flux entrant de maïs à partir du Togo ont significativement baissé par rapport à la normale car les transporteurs togolais qui repartaient avec le niébé n’ont plus d’engouement à effectuer le déplacement. Parcontre, entre décembre et février, il a été noté un accroissement de près de 50 pour cent de l’entrée du maïs Ghanéen via le marché de Léo par rapport à la même période de 2022. La dépréciation du Cedi Ghanéen favorise les exportations vers le Burkina Faso où les prix de vente sont plus avantageux.

Enfin, la demande de céréles reste plus élevée que d’habitude du fait d’une part, de l’épuisement précoce, dès décembre-janvier, des stocks issus de l’autoproduction dans les zones impactées par l’insecurité. D’autre part, les besoins pour la reconstitution des stocks institutionnels sont plus importants que d’habitude compte tenu des déstockages effectués entre 2020 et 2022 pour faire face aux besoins d’assistance croissants suite à la pandémie de COVID-19, au nombre croissant de PDIs sur la période et au choc de prix record en 2022. Par ailleurs, en raison des difficultés ou des coûts d’importation plus élevés, les unités de brasserie et d’aliment volaille se sont tournées vers le marché national pour les achats en particulier de maïs et de sorgho avec des besoins de plus en plus croissants pour satisfaire une demande également croissante de boisson et fermes avicoles autour des centres urbains.

A travers le pays, la tendance saisonnière baissière des prix des céréales qui se déroule généralement entre octobre et février ne s’est pas s’observée, en particulier pour le maïs, la céréale dominante. En décembre, les prix ont amorcé une augmentation légère par rapport au mois précédent. Pour l’ensemble des trois principales céréales (mil, sorgho et maïs), des hausses modérées entre 30 et 40 pour cent par rapport à l’année passée sont observées en janvier. Des augmentations atypiques de prix depassant 75 pour cent demeurent comparativement à la moyenne quiquennale. Dans les zones sous blocus, les prix des aliments de base ont atteint des niveaux record, en particulier à Djibo, Arbinda, Titao, Sebba et dans les communes du nord de l'Oudalan. A Djibo, les prix des céréales affichent des hausses de plus de 600 pour cent en janvier.

Prix du bétail : L’érosion des avoirs en bétail des ménages, surtout dans les zones sous blocus, et la détérioration de la situation sécuritaire continuent d’affecter négativement les offres d’animaux sur les marchés et leur fréquentation par les acheteurs. Plusieurs marchés à bétail restent fermés dans la moitié nord et l’est du pays. A cause de la fermeture des grands marchés de bétails, telles que Djibo, les marchés principaux de Kaya et de Dori, plus accessibles, sont devenus des pôles d’attraction d’acheteurs nationaux et d’exportateurs. Sur ces marchés, les prix enregistrent en janvier des augmentations par rapport à la moyenne des cinq dernières années :  respectivement 80 et 50 pour cent pour les béliers, 10 et 20 pour cent pour les boucs et 30 et 15 pour cent pour les taureaux. Nonobstant ces hausses, les termes de l’échange bouc/céréales connaissent une dégradation d’environ 30 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale, à cause de la hausse accrue des prix des céréales.

L’assistance alimentaire : Les besoins d'assistance alimentaire augmentent dans le contexte du conflit et de l'insécurité actuels, en particulier parmi les populations déplacées, qui ont perdu l'accès à leurs champs, perdu ou épuisé leurs troupeaux et qui ont peu d'autres sources d'alimentation et de revenus. L'acheminement de l'aide alimentaire reste un défi, entravé par des financements insuffisants pour répondre à des niveaux d'insécurité croissants et aggravé par des contraintes opérationnelles. En 2022, les risques de détournement de convois ou d’incendie de camions de transport de marchandises avaient contraint certains partenaires à privilégier les transferts monétaires qui représentaient environ 60 pour cent de l’assistance, au lieu de l'assistance en vivres. Cependant, depuis janvier 2023, l’assistance via les transferts monétaires est interdite dans la région du Sahel par les autorités, probablement en raison des risques de détournement des fonds vers les groupes armés militants. De plus, les obstacles financiers, sécuritaires et logistiques limitent la capacité de livraison par voie aérienne pour la plupart des ONG’s. L’assistance par le gouvernement est faite principalement par escorte terrestre, mais la dégradation de la situation sécuritaire et la présence d’engins explosifs sur les routes limitent ces escortes et augmentent les délais d’approvisionnement en moyenne deux à trois mois.

Dans ce contexte, l’assistance humanitaire ne couvre qu’une faible proportion de la population dans la plupart du nord du pays. Les populations, en particulier dans les zones sous blocus, sont souvent contraintes de se contenter des faibles quantités de vivres acheminées par voie aériennes et qui couvrent à peine ¼ des besoins des populations ciblées, en particulier dans les provinces du Soum, du Yagha et du Loroum. La province du Sanmatenga, au Centre-Nord, qui accueille un grand nombre de PDIs, continue de recevoir de l’assistance humanitaire régulière, atteignant au moins 25 pour cent de la population avec une ration de 50 pour cent des besoins.

Résultats actuels de la sécurité alimentaire

Les moyens d’existence et l’accès alimentaire se sont dégradés dans la plupart des provinces dans les régions du nord, du Centre-Nord, du Sahel et de l’Est où les ménages pauvres et les PDIs sont contraints de limiter le nombre et les quantités de repas et sont exposés à l’insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC) ou pire.  Dans les provinces de Soum et Oudalan, l’érosion des avoirs, les pénuries de denrées sur les marchés, l’irrégularité et l’insuffisance de l’assistance, poussent de nombreux ménages hôtes et des PDIs à l’adoption de stratégies extrêmes en passant des journées et des nuits entières sans nourriture, en s’adonnant à des cas de mendicité ou en risquant leur vie en se déplaçant au-delà du rayon de sécurité à la recherche de produits de cueillette. Ils sont confrontés à l’insécurité alimentaire aigue Urgence (Phase 4 de l’IPC). Dans les zones sous blocus au nord du pays (province du Soum, du Yagha, de l’Oudalan et du Loroum), l’existence de signes visibles de malnutrition, surtout chez les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes, les cas signalés de décès inhabituels, en particulier dans les communes de Djibo et de Arbinda, indiquent que certaines personnes soient dans une situation de Catastrophe (Phase 5 de l’IPC).  

Dans les centres urbains, les niveaux élevés des prix des produits alimentaires et non alimentaires, l’augmentation des coûts de transport et des coûts de l’énergie de cuisson (bois, charbon, gaz), affectent négativement le pouvoir d’achat des pauvres, qui sont contraints de réduire la diversité de leur alimentaire ou à réduire les quantités par repas. Ces derniers restes exposés à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC). L’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC) touche également les zones dans lesquelles les récentes exactions des groupes armés ont entrainé des pertes de biens et ont contraint les populations à abandonner leurs réserves alimentaires pour fuir vers les centres urbains voisins : cas des provinces de la Kossi, Sourou (dans la Boucle du Mouhoun), Zondoma (dans le Nord), Namentenga (dans le Centre-Nord), Koulpélogo (dans le Centre-Est), Banwa (dans les Hauts-Bassins).

Dans les zones de production du sud et de l’ouest relativement plus calmes, les ménages pauvres continuent d’avoir un accès typique à l’alimentation principalement sur la base de leur propre production. Malgré la baisse des revenus, la majorité arrive à maintenir leurs stratégies d’adaptation habituelles et une consommation adéquate, est sont alors en Minimal (Phase 1 de l’IPC).

Suppositions

Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire de février à septembre 2023 se base sur des suppositions fondamentales suivantes, par rapport à l’évolution du contexte national :

  • Conflit et insécurité : Avec la hausse de mobilité pendant la saison sèche, la fréquence et l'intensité des attaques perpétrées par les groupes armés militants devraient atteindre des niveaux record depuis le début du conflit en 2016, jusqu'au pic de la saison des pluies en juillet 2023. À partir du pic de la saison des pluies de 2023, il est probable qu'il y ait une diminution relative des attaques jusqu'en octobre 2023, mais les niveaux de violence resteront toujours supérieurs à ceux observés en 2022. Les exactions des groupes armés militants devraient continuer à provoquer des déplacements internes, l'isolement de nouvelles localités et des perturbations importantes des marchés locaux ainsi que des activités agropastorales. Il est également possible que les attaques contre les civils et les forces de sécurité se multiplient dans le sud-ouest et centre-est du pays, les militants cherchant à étendre leur contrôle sur les frontières burkinabé-ivoiriennes et burkinabé-togolaises, historiquement sûres.
  • Prévisions saisonnières : Les prévisions saisonnières NMME indiquent des possibilités de précipitations moyennes à supérieures à la moyenne sur le Sahel de juin à septembre. Cependant, la confiance dans les prévisions est relativement faible étant donné l’écart de temps long par rapport à la période. Sous réserve d’une bonne répartition spatio-temporelle, ces précipitations pourraient favoriser une bonne croissance des cultures et des pâturages au cours de la période.
  • Conjoncture économique : La persistance du conflit russo-ukrainien pourrait continuer de perturber la chaine d’approvisionnement des produits importés (hydrocarbures, engrais, farine de blés et huile alimentaire) et maintenir les prix domestiques des denrées élevées. De même, la dégradation de la situation sécuritaire continuera d’affecter négativement les flux internes, de limiter l’accès des populations au sources habituelles de revenu et les activités économiques dans l’ensemble. Dans ce contexte, il est probable que l’inflation reste à un niveau élevé pendant les prochains mois, et continue d’affecter négativement le pouvoir d’achat des ménages dont les salaires restent inchangés ou dont les revenus monétaires sont à la baisse comparativement à la situation d’avant crise.
  • Production maraichère: Malgré le soutien apporté à la production par le gouvernement, et malgré la disponiblité moyenne des ressources en eau, les productions maraichères habituellement plus importantes entre janvier et mars resteront en-dessous de la moyenne. L’accès limité aux sites de production et au coût élevé des intrants (engrais, pesticides) et d’autres facteurs de production (carburant, semences) amènera les producteurs à réduire les superficies emblavées. Les revenus tirés de cette source seront inférieurs à la moyenne car l’augmentation des prix de vente ne suffira pas pour compenser la baisse de production. De même, la demande de main-d’oeuvre dans cette activité connaitra une baisse par rapport à la moyenne.
  • Revenu de la main-d’œuvre agricole : Outre la baisse de la demande de main-d’oeuvre dans l’activité de production maraichère en lien avec la réduction des superfices et les restrictions dans l’accès aux sites, la demande de main-d’oeuvre pour la préparation des champs de coton entre mars et mai et aussi pour les opérations de labour, de semis et d’entretien des champs entre juin et septembre connaitra aussi une baisse par rapport à la normale. En effet, les pertes de revenu enregistrées suite aux attaques phytosanitaires sur le coton pendant la saison écoulée et les risques de résurgence de ces attaques au cours de la saison à venir, pourraient décourager les producteurs à s’intéresser à cette activité et à substituer les superificies consacrées à la culture du coton par autres cultures moins exigeantes en main-d’oeuvre.
  • Fonctionnement des marchés et prix des produits de base : L’offre des céréales restera dans l’ensemble moyenne à inférieur à la moyenne en raison des baisses de production par rapport à la moyenne et de l’insécurité le long des axes d’approvisionnement. La demande demeurera plus forte du fait de l’épuisement précoce des stocks issus de l’autoproduction dans les zones sous blocus, mais aussi en raison des besoins plus importants pour la reconstitution des stocks institutionnels (dont les niveaux sont bas en général) et des besoins privés croissants dans les unités de brasserie et d’aliment volaille. Les niveaux de prix des céréales pourraient continuer d’évoluer au-dessus leurs moyennes saisonnières entre février et septembre et demeurer similaires, voir supérieurs aux niveaux records de prix observés l’année passée sur la période. Sur le marché de Sankaryaré dans la capitale, le prix du maïs blanc pourrait évoluer entre 30 et 50 pour cent au-dessus de la moyenne quinquennale (Figure 2).
  • Fonctionnement des marchés à bétail et prix des animaux :   L’érosion des avoirs en bétail des ménages, surtout dans les zones sous blocus, et la détérioration de la situation sécuritaire continueront d’affecter négativement les offres d’animaux sur les marchés de ces zones et leur fréquentation par les acheteurs. La réorientation des acheteurs vers les marchés des zones relativement plus calmes, va soutenir la demande dans ces zones. De plus, la demande additionnelle pendant les fêtes religieuses entre avril et juin, favorisera des niveaux de prix au-dessus de la moyenne d’une manière générale. Cette tendance de prix supérieurs à la moyenne se maintiendra également entre juin et septembre en la faveur de l’amélioration des embonpoints des animaux pendant cette période.
  • Réduction de l’assistance alimentaire: FEWS NET n'a pas encore reçu les plans d'assistance humanitaire définitifs pour 2023 de la part des partenaires humanitaires, en partie en raison des préoccupations selon lesquelles le plan de réponse reste sous-financé. Sur la base de la gravité de la situation et de l'analyse des tendances des dernières années, on suppose que l'assistance alimentaire se poursuivra tout au long de la période de projection ; cependant, les niveaux d'assistance atteindront probablement moins de 25 pour cent de la population dans la plupart des zones, à l'exception de zones localisées dans la région Centre-Nord. En outre, les distributions d'aide alimentaire sont souvent inférieures aux objectifs prévus en raison de contraintes sécuritaires, financières et logistiques, et FEWS NET estime que l'augmentation de l'insécurité limitera davantage la fourniture de l'aide humanitaire dans les zones les plus touchées.

Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

Dans la dizaine de zones sous blocus dans les régions du Nord et du Sahel et dans la commune de Djibo en particulier, l’assistance demeurera la principale source de nourriture des PDIs et ménages hôtes. Les contraintes liées à sa délivrance adéquate, les pénuries sur les marchés et l’érosion des avoirs, pousseront ces ménages à accroitre les stratégies sévères de consommation et le recours aux activités illégales (comme le vol), les maintenant des résultats de l’Urgence (Phase 4 de l’IPC). Entre juin et septembre, il n’est pas attendu un changement dans la délivrance de l’assistance car les contraintes logistiques et l’insécurité continueront de limiter les quantités convoyées par voie aérienne et de causer des délais longs dans la réponse. Toutefois, la reprise des pluies à partir de juin renforcera la disponibilité saisonnière de feuilles vertes dans les rayons accessibles par les ménages. Le recours à ces feuilles empêchera l’augmentation des formes d’inanition. On s'attend à une persistance des niveaux élevés de malnutrition dans les zones sous blocus où les restrictions de mouvement sont les plus sévères, et certains ménages connaîtront probablement des déficits de consommation alimentaire extrêmes après avoir épuisé leurs options de survie, ce qui est révélateur de populations en Catastrophe (Phase 5 de l’IPC).

Dans les zones de forte présence de PDIs dans les régions du Nord, du Centre-Nord et de l’Est, l’épuisement précoce des stocks issus de l’autoproduction en raison des faibles productions de la saison passée, l’accès limité aux sources habituelles de revenu et les niveaux atypiquement élevés des prix des denrées de base durciront les conditions de l’accès alimentaire. Les PDIs pauvres et les ménages hôtes pauvres dont les moyens d’existence se sont détériorés avec le conflit, seront contraints d’accélérer la pratique de stratégies inhabituelles en réduisant à un le nombre de repas par jour et ou en limitant la consommation des adultes au profit des enfants. Ils vivront une insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC) entre février et mai. Habituellement entre juin et septembre, les épargnes à partir des revenus du maraichage et de l’orpaillage, les transferts de l’exode et la main-d’œuvre agricole, favorisent l’accès alimentaire des ménages. Avec la baisse de ces revenus et les niveaux atypiquement plus élevés des prix des denrées, l’accès alimentaire des ménages va se dégrader pendant la soudure. Toutefois, le recours aux produits de cueillette (saisonnièrement plus disponibles) sera plus important entre juin et septembre et permettra de limiter les stratégies extrêmes de consommation et de maintenir la majorité des PDIs et ménages hôtes pauvres en Crise (Phase 3 de l’IPC).

Les zones de l’ouest et du sud jusque-là relativement calmes, continuent d’enregistrer de nouveaux déplacements internes de populations surtout dans les communes situées le long de la frontière avec le Mali (provinces du Sourou, Kossi, Banwa) et la Côte d’Ivoire (Comoé). Elles accueillent également des PDIs en provenance des zones au nord. Les PDIs qui ont subi des pertes de biens et des incendies de leurs récoltes sont pour la plupart dans des familles d’accueil et exercent une pression sur les réserves alimentaires de ces derniers et qui pourraient s’épuiser précocement dès avril-mai.  La période de soudure de juin à septembre pourrait être plus difficile dans ces communes et l’accès limité à l’alimentation et la dégradation des moyens d’existence exposeraient les PDIs et ménages hôtes pauvres à l’insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC). Dans le reste de ces zones, notamment les provinces des Banwa, Nayala, Sanguié, Koulpélogo, les ménages pauvres pourraient vivre normalement de leur propre production jusqu’en mai. Toutefois, la baisse de leurs revenus limitera les achats sur les marchés au moment où les prix atteindront leurs pics de la saison. Les pauvres de dans ces zones ne pourront donc pas se permettre une consommation adéquate et d’assurer la protection de leurs moyens d’existence et seront exposés à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC).

Dans les centres urbains, les revenus saisonniers supplémentaires issus de la vente de produits de cueillette, de la main-d’œuvre de l’agriculture resteront dans l’ensemble similaires à la moyenne, mais ne seront pas suffisants pour compenser les augmentations saisonnières du niveau élevé des prix des denrées. La baisse globale des revenus et la hausse des prix des denrées continueront de maintenir une pression sur le pouvoir d’achat des pauvres. Ces derniers continueront de réduire la qualité et les quantités de ration alimentaires et d’être en insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC) pendant toute la période de février à septembre.  

Évènements qui pourraient changer les scenarios

Tableau 1. Événements possibles au cours des huit mois à venir qui pourraient changer le scénario le plus probable.

Zone

Evénements

Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire

National

Installation tardive des pluies

Une installation tardive de la saison des pluies ou des séquences sèches plus longues en début de saison pourraient favoriser des comportements spéculatifs sur les marchés et entrainer des prix plus élevés que projetés. Cela retarderait aussi la régénération des feuille vertes. Dans l’ensemble, l’accès alimentaire pourrait davantage se dégrader et entrainer une exposition plus grande des ménages pauvres à l’insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC) ou Urgence (Phase 4 de l’IPC).

BF07 (Soum)

Augmentation de violences autour de Djibo

Une augmentation de violence autour de Djibo limitera la capacité des ménages à s'adonner au maraîchage le long du barrage, de quitter la ville pour récolter des aliments sauvages et aussi empêchera les ménages de mener les activités agricoles entre juillet à septembre. Ceci pourrait entrainer des interruptions de plusieurs mois dans le ravitaillement du marché et aussi dans la livraison de l'aide alimentaire humanitaire, et conduire à Famine (Phase 5 de l’IPC).

BFO7 (Soum, Yagha et Loroum)

BFO8 (Oudalan)

Amélioration de la situation sécuritaire

Une amélioration de la situation sécuritaire favorisera un meilleur approvisionnement des marchés locaux en denrée de base, toute chose qui pourrait atténuer l’augmentation des prix. Cela favoriserait aussi le déploiement de l’assistance et contribuera à améliorer l’accès alimentaire et à réduire les écarts importants de consommation. Même si cela ne changerait pas fondamentalement le niveau d’érosion des avoirs pendant la période, néanmoins les PDIs et ménages hôtes pauvres pourraient rester dans une situation d’insécurité alimentaire aigue Crise ! (Phase 3 ! de l’IPC).

BFO7 (Soum, Yagha)

BF08 (Oudalan)

Renforcement de l’assistance

Un renforcement des distributions aériennes ou la reprise des transferts de cash contribuera à rehausser la couverture de l’assistance et à réduire les écarts de consommation par les ménages. Cependant, pour prévenir les situations d'urgence, les humanitaires devraient augmenter leur aide pour atteindre au moins 25 pour cent% de la population au minimum et couvrir au moins 25 pour cent% de leurs besoins mensuels en kilocalories (Phase 3 ! de l’IPC). Les niveaux d'assistance pourraient devoir être encore plus élevés étant donné que le blocus affecte la majeure partie de la population.

About Scenario Development

To project food security outcomes, FEWS NET develops a set of assumptions about likely events, their effects, and the probable responses of various actors. FEWS NET analyzes these assumptions in the context of current conditions and local livelihoods to arrive at a most likely scenario for the coming eight months. Learn more here.

About FEWS NET

The Famine Early Warning Systems Network is a leading provider of early warning and analysis on food insecurity. Created by USAID in 1985 to help decision-makers plan for humanitarian crises, FEWS NET provides evidence-based analysis on approximately 30 countries. Implementing team members include NASA, NOAA, USDA, USGS, and CHC-UCSB, along with Chemonics International Inc. and Kimetrica.
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