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Selon le dispositif régional de veille sur la sécurité alimentaire animé par le CILSS, la production céréalière prévisionnelle 2021/22 est en baisse de 1,8 pour cent comparativement à l’an dernier, mais en légère hausse de 3,2 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. La baisse des productions céréalières par rapport à l’an dernier seraient plus accentuées au Niger, en Mauritanie, au Burkina Faso, au Mali et au Tchad, et sont principalement dues aux longues séquences sèches qui ont impacté le développement et la fructification/maturation des cultures, les baisses de superficies dans les zones affectées par les conflits armés et les inondations observées au cours du mois d’août par endroits. Les productions de tubercules quant à elles sont en hausse de 5 et 11 pour cent par rapport à l’an dernier et à la moyenne quinquennale, respectivement.
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L’insécurité et les conflits armés continuent d’accroitre le nombre de personnes déplacées dans la région. A la date du 26 novembre 2021, 2 191 645 personnes déplacées sont enregistrées dans le Sahel central et le Liptako-Gourma, dont 69 pour cent au Burkina Faso, et 5 462 244 personnes déplacées dans le bassin du Lac Tchad au 22 décembre 2021, dont 76 pour cent au Nigeria (IOM, Décembre 2021). Les moyens d’existence, les activités en lien avec les marchés, le commerce, les mouvements de transhumance ainsi que l’accès aux services sociaux de base par les populations sont fortement perturbés dans le bassin du Grand Lac Tchad, la région du Liptako-Gourma, le nord du Nigéria, la région du Tibesti au Tchad et les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
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La production de pâturages est inférieure à la moyenne au Niger, en Mauritanie, Mali, Sénégal et au Tchad, entrainant des départs précoces de troupeaux en transhumance. Les conflits pour la gestion des aires de pâtures pourraient être préoccupant au Mali qui accueille habituellement les troupeaux mauritaniens, mais également dans plusieurs zones au centre et à l’est du Sahel recevant les troupeaux des zones en conflits. Le niveau de remplissage des points d’eau de surface moyen à inférieur à la moyenne offrira des conditions d’abreuvement moyennes. La soudure pastorale précoce à partir de mars affectera davantage les ménages pastoraux des zones en conflit qui ont un accès réduit aux pâturages, aux marchés, et qui font face aux vols et pillages du bétail, à la hausse des prix des céréales avec des termes de l’échange qui ne leur sont pas favorables.
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En décembre, les approvisionnements continuent d’accroitre sur les marchés, mais restent inférieurs à la moyenne dans une grande partie de la région à cause de faibles niveaux de déstockage et de la rétention des céréales par les producteurs. La demande est en baisse saisonnière, mais reste supérieure à la moyenne en raison de la reconstitution accrue des stocks par les commerçants, les industries et même des ménages anticipant des prix élevés au cours de l’année de consommation. Il en résulte des prix de denrées de base stables ou en légère baisse par rapport au mois précédant mais encore supérieurs à la moyenne quinquennale, particulièrement au Nigeria et au Burkina Faso. Les prix seront probablement supérieurs à la moyenne tout au long de l’année de commercialisation en raison de la pression de la demande de reconstitution des stocks, des baisses de production dans la région, des coûts d'importations internationales plus élevés, et des restrictions d’exportation de céréales en vigueur dans certains pays de la région.
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La majorité des zones restera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en mai 2022 et Stress (Phase 2 de l’IPC) pour certaines y compris de nombreux ménages urbains pauvres qui peinent à recouvrer les niveaux de revenus habituels, avec un pouvoir d'achat faible, aggravé par l’inflation des prix des produits de base. Dans les zones affectées par l’insécurité civile comme dans la région du Centre-nord au Burkina Faso, dans les régions de Diffa, Tillabéry et l’extrême sud de la région de Maradi au Niger, le Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) demeurera jusqu’en mai 2022 grâce aux assistances alimentaires. Cependant, au Burkina Faso, la situation continuera de se détériorer dans les provinces du Loroum, Yatenga, Soum, Oudalan, Séno, Yagha, Komondjari et Gourma atteignant la Crise (Phase 3 de l’IPC) du fait de la persistance de l’insécurité et de l’insuffisance des récoltes. Dans la province de l’Oudalan, les deficits de consummation alimentaire et les recours à la mendicité ou à la migration forcée pourraient s’intensifier entre février et mai, et maintenir les PDI et les ménages hôtes en Urgence (Phase 4 de l’IPC).
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La Crise (Phase 3 de l’IPC) qui prévaut actuellement dans le Nord de la région de Tillabéry et l’Est de la région de Tahoua au Niger, la région du Lac au Tchad, dans le nord-ouest et le nord-est du Nigeria, dans une partie du Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun et en Centrafrique du fait de la persistance des conflits, persistera jusqu’en mai 2022. Dans l’Est de Mopti et de Ménaka au Mali et l’Extrême Nord du Cameroun également affectés par les conflits et des faibles productions, la Crise (Phase 3 de l’IPC) qui y prévalait en septembre, connait une légère amélioration en novembre avec les nouvelles récoltes, permettant aux ménages d’évoluer en Stress (Phase 2 de l’IPC). Au Nigeria, l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) qui est en cours dans les zones les plus affectées par le conflit dans l’Etat de Borno persistera jusqu’en mai 2022. Dans ce pays, les conditions de sécurité alimentaire restent préoccupantes pour les PDI aussi bien dans le nord-est que dans le nord-ouest où l’accès à la nourriture et aux revenus est très limité, en plus d’un accès humanitaire réduit.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.