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La sécurité alimentaire se dégrade en phase Crise (Phase 3 de l’IPC) dans une partie du Sahel

La sécurité alimentaire se dégrade en phase Crise (Phase 3 de l’IPC) dans une partie du Sahel

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  • CONTEXTE NATIONALE
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    • La consommation alimentaire des ménages pauvres des régions du Kanem, Bahr El Gazel (BEG), Wadi Fira et Guera s’est détériorée de Stress (Phase 2 de l’IPC) en Crise (Phase 3 de l’IPC) à cause de l’épuisement des stocks, de la soudure pastorale précoce et rude, et de la baisse du pouvoir d’achat causée par la baisse des prix de bétail. La persistance de l’insécurité maintient le Lac en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC).

    • La réouverture des frontières libyennes, début mars, a permis la reprise des approvisionnements des régions du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET). Malgré que les flux soient atypiques à cause de leur limitation à trois passages, ils améliorent la situation de la sécurité alimentaire des ménages. A cet effet, une partie de cette zone de moyens d’existence est en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de juin.

    • La situation pastorale est médiocre au Kanem, BEG, Batha, Guera, Ouaddaï, Wadi Fira et Ennedi à cause des manques des points d’eaux et du pâturage. Les animaux parcourent en moyenne 15 à 20 kilomètres pour s’abreuver et trouver du pâturage. Ceci affecte leur embonpoint, leur reproduction et causant la baisse de la production laitière, ainsi que les  prix de bétail sur la plupart des marchés.

    • Compte tenu des récoltes attendues moyennes en octobre, les ménages pauvres dans presque tout le Tchad (à l’exception du Lac) auront un niveau de stock moyen qui couvrirait les besoins alimentaires jusqu’à janvier 2018. Ils seront en Phase d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) entre octobre 2017 et janvier 2018. Quant au Lac, la situation alimentaire des ménages restera en Crise (Phase 3! de l’IPC) jusqu’à septembre en raison du niveau de déplacement.

    CONTEXTE NATIONALE
    Situation actuelle

    Situation agricole:

    La campagne agricole 2017/2018 a démarré de manière générale. Les cumuls des pluies indiquent des situations d’excédent large à modéré dans la zone soudanienne, à déficit léger à modéré dans la zone sahélienne. Dans la zone soudanienne, on a observé une installation précoce de semis, deux à trois semaines plus tôt comparée à la normale. Des semis en humides ont été effectués dès la fin du mois d’avril au sud du pays (au lieu de la 2ème et 3ème semaine de mai) et sont en cours de finition en raison de la bonne disponibilité des ressources en eau du sol. Dans la zone sahélienne, des précipitations localisées ont été enregistrées dans la plupart des zones agricoles notamment dans le Hadjer Lamis, Nord Guera, Salamat et Sud Est du Sila. Ces précipitations ont permis aux paysans de généraliser les semis par endroits (en moyenne trois champs sur cinq), car celles-ci n’ayant pas atteint le niveau de pluie utile dans toutes les localités.

    Dans les polders du Lac, la campagne de contresaison sèche tend vers sa fin avec les récoltes de maïs entamées vers fin mai et qui se sont poursuivies jusqu’à mi-juin comme en année normale. Les préparatifs (labours, carrelage, aménagement des réseaux d’irrigation, etc.) de la campagne pluviale sont quasiment terminés selon le calendrier.

    Les activités de maraîchage sont également en cours de finition dans le Lac avec les dernières récoltes des légumes et autres fruits. Dans le Ouaddaï, la récolte des cultures maraîchères (oignon, ail, etc.) est terminée. Elle est supérieure à la moyenne à cause de la bonne vulgarisation et de l’engouement des producteurs.

    La situation pastorale :

    Dans la zone sahélienne, elle est marquée par la rareté des ressources pastorales et des points d’eau, comparée à une année normale. Les animaux parcourent de grandes distances comparées à la moyenne (15 à 20 kms dans le Sahel et 5 à 7 kms au Lac) pour s’abreuver, affectant ainsi leur embonpoint.

    Dans le Sahel Ouest, la soudure pastorale oblige les éleveurs à se maintenir au sud des régions de la zone en quête du pâturage et des points d’eau. Ce mouvement est beaucoup plus visible dans la région du Lac où l’insécurité et la soudure pastorale dans les localités du nord obligent les pasteurs à descendre plus au sud pour profiter de la disponibilité des résidus de récolte de contresaison et l’eau pour leurs troupeaux.

    Dans la zone soudanienne, la situation pastorale s’est améliorée progressivement dès les premières pluies qui sont tombées en fin avril, deux à trois semaines plus tôt qu’en année normale. Ces pluies ont permis la régénération progressive de la végétation spontanée et la réalimentation des points d’eau servant à l’abreuvement du bétail. Malgré que le pâturage soit en dessous de la normale, on constate une amélioration des conditions physiques des animaux.

    Dans la zone de transhumance, le retour des transhumants, partis en migration saisonnière dans la zone soudanienne, continue d’être retardé en raison des pluies précoces favorisant la disponibilité des herbes fraîches sur place.

    La main d’œuvre agricole :

    Dans la zone soudanienne, les travaux agricoles (labour, semis, sarclage, etc.) de début de la campagne qui s’est installée précocement  mobilisent une main d’œuvre salariée, un peu plutôt qu’en année normale. L’offre est supérieure à une année normale à cause des arrêts des chantiers suivis des compressions et le retard de paiement des cotonculteurs pour la campagne de commercialisation du coton de 2016-2017. Cette forte offre a réduit les coûts de la main d’œuvre. Dans les zones rizicoles, les prix pratiqués sont en deçà des niveaux moyens; le repiquage d’un carré (1 carré = 50m²) qui se faisait à 20 000FCFA en année normale s’effectue à 8 000FCFA actuellement. Dans les départements de Mayo Boneye, Mont Illi, Lac Léré et d’autres localités du sud, les semis et sarclages en cours, se font à un coût journalier de 300 à 500 F contre 500 à 1 000F en année normale.

    Dans la zone sahélienne, la demande pour la main d’œuvre n’a pas encore démarré (sauf dans le Guera, Batha et le Salamat où la main d’œuvre reste familiale) car le début effectif de la campagne est attendu vers fin juin et mi-juillet.

    Dans la région du Lac, les activités préparatoires de la campagne pluviale impliquent des besoins en main d’œuvre salariée comme en année normale. La suroffre due à la présence des déplacés continue d’impacter les coûts journaliers qui restent stables (1 500FCFA) comparés à la moyenne de 2 000FCFA/personne/jour.

    Mouvements de populations :

    Dans le Sahel, on observe le retour des ménages du département d’Abtouyour dans leurs localités d’origine. Ces personnes  étaient en mouvement dans les grands centres au début de l’année suite à la baisse de la production céréalière due aux attaques des oiseaux granivores. Si pour certains, le Ramadan a anticipé, d’autres retournent principalement pour le début de la campagne agricole.

    Dans le Sahel Ouest, la relative accalmie sécuritaire prévalant au Lac a été perturbée par une attaque des éléments Boko Haram, de la localité de Kaïga (5 mai, 2017). Ces hostilités ont causé le déplacement de 169 nouvelles personnes dont 124 déplacées et 45 retournées (Rapport de mission de la sous coordination humanitaire du Lac, 23-25 Mai 2017). Ces nouvelles personnes arrivées complètent l’effectif des  118.804 déplacés enregistrés auparavant.

    L’offre et la disponibilité céréalière :

    L’offre céréalière sur les marchés est légèrement supérieure à la moyenne dans l’ensemble du pays grâce à la bonne production excédentaire de la campagne 2016–2017; elle continue à répondre aux besoins de consommateurs avec des prix relativement inférieurs à la moyenne, de manière générale. Par contre, certaines régions de faible production comme le Kanem,  (BEG), Wadi Fira, et du Lac en raison de l’insécurité, présentent une offre sur les marchés en dessous de la normale.

    Au sud, l’offre sur les marchés est satisfaisante dans la plupart des régions de la zone soudanienne à l’exception de la Tandjilé Ouest (Kélo) et dans quelques localités des deux Mayo Kebbi, Est et Ouest (Bongor, Fianga Guelendeng) qui affichent une baisse. Les stocks institutionnels de l’ONASA, évalués à plus de 1 137 tonnes et, les stocks commerçants estimés à 147 670 tonnes, renforcent la disponibilité sur les marchés.

    La demande des produits céréaliers :

    Au Sahel Ouest, une hausse de la demande dans les régions du BEG, Hadjer Lamis et Kanem est aussi observée à cause de l’épuisement des stocks et de la dépendance des marchés pendant la période de soudure.

    Les flux et prix des céréales :

    Les flux céréaliers inter et intra-régionaux fonctionnent normalement dans presque tout le Tchad.  Dans le Sahel Ouest (BEG, Hadjer Lamis et Kanem), le flux de maïs en provenance du Cameroun a commencé plutôt que prévu (mars/avril au lieu de juin/juillet). Une préférence à ce maïs et celui de la zone soudanienne (Pala principalement) est observée en raison de sa qualité et son prix compétitif (220 FCFA/kg) sur le marché cette année comparée à celui du Lac (240 FCFA/kg).

    Dans la zone de transhumance, des flux saisonniers typiques mais forts à partir du Dar Tama qui a enregistré  un excédent de production, vers le Kobé déficitaire, sont constatés.

    Au Lac Tchad, des flux céréaliers normaux à destination de Massakory et N’Djaména sont observés. Mais le volume des transferts est  relativement faible, comparé à la normale, à cause du ralentissements des flux causés par l’insécurité et le mauvais état des routes.

    Au sud du Tchad, les flux céréaliers sont normaux et maintiennent leurs rythmes saisonniers. Toutefois, des transferts du mais à destination des localités de faible production (BEG, Kanem) sont observés à partir de Bongor dans le Mayo Kebbi, et des deux Logones.

    Les prix des céréales :

    Sur la plupart des marchés céréaliers, les prix sont en baisse, comparés à la moyenne depuis le début de l’année, reflétant ainsi la bonne production céréalière de 2016/2017 au niveau national. Cependant, quelques hausses modérées comparées à la moyenne sur certains marchés ont été observées. Dans la zone sahélienne, les prix des céréales sont toujours en baisse à l’exception du Wadi Fira où on enregistre des hausses à Biltine (+10 pourcent) et Guereda (+8 pourcent) sur les prix du sorgho. Cette tendance haussière dans ces deux localités s’explique par le déficit de production connu à l’issue de la campagne 2016–2017. Dans la zone soudanienne, la tendance générale des prix est à la baisse à l’exception de quelques tendances haussières localisées dans la Tandjilé et les deux Mayo Kebbi. On enregistre ainsi, des hausses allant de +6 à +52 pour cent sur les prix du mil à Guelendeng (Mayo Kebbi Est) et Léré (Mayo Kebbi (Ouest) à cause de la forte demande comparée à une année normale. La Tandjilé, dans son ensemble, connaît une baisse sur la plupart des céréales à l’exception du mil et du maïs à Kélo qui présentent des hausses. Cette tendance haussière est également observée sur le prix du riz à Pala (+33 pour cent) et le maïs à Kélo (+8 pour cent) et Bongor (+19 pour cent). Ces hausses isolées s’expliquent, principalement, par la forte demande du riz sur les marchés de Pala à destination des localités frontalières du Cameroun et le transfert du maïs à destination du BEG et Kanem.

    Les prix de bétail :

    Une stabilité de la tendance baissière des prix est observée sur presque l’ensemble des marchés à bétail à l’exception de quelques localités qui affichent une hausse sur les prix des ovins.

    Dans la zone de transhumance, une hausse de +13 pour cent a été rapportée sur le prix des ovins à Am Dam dans le Djourouf Al Ahmar suite au retrait d’un nombre important d’éleveurs faisant mouvement en direction des localités situées plus au sud, à la recherche du pâturage et de l’eau. Ce retrait est causé par la surcharge pastorale qui créé une  concurrence sur l’accès aux ressources pastorales.

    Dans la zone soudanienne, des hausses par rapport à la moyenne quinquennale sont enregistrées à  Beboto (+6 pour cent) et Benoye (+10 pour cent) en raison du retrait progressif des transhumants suite au démarrage des travaux agricoles à la faveur des pluies qui tombent en ce moment sur ces localités

    Assistance humanitaire:

    Le Tchad abrite 601 700 personnes déplacées, originaires de Centrafrique, du Niger, Nigeria, et Soudan. Divers acteurs dont les agences onusiennes et des ONGs sont opérationnelles dans les différents sites pour leur porter assistance. La Chine et l’Allemagne viennent d’apporter des appuis financiers respectifs de quatre millions de dollars et quatre millions six cent mille euros au bénéfice des populations affectées par les conflits.

    L’aide de la Chine vise spécifiquement à apporter une assistance alimentaire, de juin à septembre, sous forme de  vivres et de transfert monétaire à 57 500 personnes dont près de 30 000 femmes et plus de 10 000 enfants âgés de moins de 5 ans dans la Région du Lac Tchad. Elle contribuera également à assister 44 400 réfugiés soudanais installés dans l’est du pays.

    Le financement allemand, 4.6 millions d’euros, complètera les actions développées dans la région du Lac Tchad pendant la période de soudure et couvrira prioritairement l’assistance alimentaire à travers des repas scolaires dans les sites des déplacés, les transferts monétaires et des programmes de lutte contre la malnutrition.

    Malgré ces deux apports, il reste d’importants gaps évalués à plus 504 millions de dollars dont 236,80 requis pour la sécurité alimentaire.

    Situation de la sécurité alimentaire

    Les conditions de la sécurité alimentaire restent difficiles à cause des conflits dans le Lac, l’épuisement précoce des stocks (BEG et Wadi Fira), des conditions pastorales rudes dans la zone de transhumance et  la baisse des prix de bétail dans le Kanem. En réponse à cette situation, les populations développent diverses stratégies d’adaptation dont l’intensification de la main d’œuvre agricole et l’augmentation de la vente du bétail, qui n’arrivent pas à compenser le déficit de consommation alimentaire, malgré la vente de l’ONASA. Selon les résultats de l’insécurité alimentaire, il y’a d’importantes populations dans ces zones qui sont en Crise (Phase 3 de l’IPC).

    Il existe des zones isolées sous pression comme le Borkou et le Tibesti qui font face à un ralentissement des flux transfrontaliers des produits alimentaires avec la Libye (BET), le Nord Batha avec des conditions pastorales très difficiles conduisant à de pertes d’embonpoint et des baisses de prix de bétail.

    Dans la zone du Sud, la Tandjilé Est est en phase sous pression à cause de l’épuisement précoce des stocks dû à un déficit céréalier de 15 pour cent à l’issue de la campagne 2016 – 2017.

    Toutes les autres zones du pays restent en insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l’IPC) à cause des bonnes récoltes céréalières issues de la campagne agricole 2016–2017.

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de juin 2017 à janvier 2018 est basé sur les hypothèses suivantes au niveau national:

    • La campagne agricole 2017 – 2018 :
      • Les zones du Sud Tchad peuvent s’attendre à des cumuls pluviométriques moyennes à excédentaires et des dates de début de saison précoces pouvant entrainer des inondations et des attaques phytosanitaires. Dans ces zones, la croissance des cultures pourrait, en outre, être affectée par les séquences sèches plus longues attendues dans la première partie de la saison. La zone sahélienne pourrait aussi s’attendre à un probable fin de saison précoce. Ceci exposerait les cultures à un risque de sécheresses.
      • Le bassin du Lac Tchad, va probablement bénéficier de cumuls pluviométriques moyennes à excédentaires consécutifs à des dates de début de saison normales à tardives et des séquences sèches plus longues en début de saison ; ce qui présage la possibilité d’observer des fortes pluies ou des pluies groupées pouvant provoquer des inondations. Le début tardif de la saison et les séquences sèches plus longues pourraient aussi entraver l’installation des cultures dans cette zone.
      • Le Centre du Tchad pourrait s’attendre à des cumuls pluviométriques moyennes à excédentaires, des dates de début de saison précoces, des dates de fin tardives et à des séquences sèches longues pouvant affecter l’installation des cultures en début de saison.
    • Main d’œuvre agricole : L’offre de la main d’œuvre sera identique à une année normale pendant la campagne agricole pluviale dans la plupart des régions du pays. L’offre en période de contre saison froide sera aussi normale.La demande sera assez forte en première phase du scénario comparée à la moyenne à cause de la levée de subvention des tracteurs de labour par l’Etat. Elle sera normale en début de la seconde phase en raison des travaux de récolte qui nécessiteraient une main d’œuvre saisonnière. Les modes de paiement, en nature pourraient dominer durant cette campagne à cause des difficultés économiques du pays.
    • Les ressources pastorales et le mouvement de bétail : Dans la zone de transhumance, la dégradation précoce des ressources pastorales persistera, jusqu’en mi-juillet, en raison de la soudure pastorale avec des risques de conflits éventuels.  Ces risques pourraient être justifiés par la concurrence sur les ressources entre pasteurs au sud de la zone de transhumance et la destruction des pousses dans la zone méridionale pour les agropasteurs. A partir de mi-juillet, l’embonpoint pourrait s’améliorer grâce à la reconstitution du tapis herbacé dans les zones de pâturage.Le mouvement saisonnier des pasteurs vers la partie septentrionale s’effectuera progressivement à la faveur du début de la campagne agricole en zone soudanienne. Actuellement timide en raison de la soudure pastorale dans la zone sahélienne, le mouvement s’intensifiera graduellement au rythme de la saison pour atteindre son pic en fin juillet.
    • La demande de produits alimentaires (achats institutionnels) et de bétail : La demande de produits alimentaires restera stable dans la zone soudanienne, à l’exception de la Tandjilé, au début de la première période du scénario en raison du bon niveau de stocks dans les ménages. Elle connaîtra une hausse relative dans la Tandjilé et dans presque toute la zone sahélienne suite à la baisse/rupture des stocks due aux faibles productions de 2016). Les achats institutionnels pour la reconstitution de stocks de sécurité alimentaire ne se feront pas pendant toute la période de scenario.La demande nationale de bétail connaîtra une hausse relative à cause de la période/fête de Ramadan durant la première phase du scénario. La hausse persistera en milieu de la seconde phase en raison des fêtes de Tabaski et de fin d’année, après une courte baisse vers la fin août septembre.
    • Les stocks des ménages : Les régions déficitaires (BEG, Wadi Fira), les départements d’Abtouyour (Guera) et de la Tandjilé Est (Région de Tandjilé) souffriront de l’épuisement de leurs stocks durant toute la première phase du scénario. Le reste du pays disposera de bons niveaux de stocks qui assureront la consommation alimentaire des ménages durant la période de soudure agricole. Le niveau des stocks sera normal pendant la deuxième période des scenarios grâce aux récoltes pluviales de 2017.
    • La tendance des Prix : Les prix des céréales connaitraient une hausse saisonnière prononcée en début de la période de soudure en raison du Ramadan. Cette hausse pourrait être significative dans les régions déficitaires suite à l’épuisement des stocks dans les ménages. Les récoltes du riz de contresaison dans la Tandjilé ne contribueraient pas à maintenir stables les prix, entre juin et septembre, en raison du déficit de production de la campagne pluviale 2016. La demande atypique du riz pourrait causer une hausse significative des prix entre juillet et août 2017. Les prix se comporteront comme en année normale d’octobre 2017 jusqu’à janvier 2018.
    • L’offre de produits alimentaires et de bétail: L’offre des produits alimentaires sera moins importante pendant la soudure en raison de l’épuisement des stocks dans certaines régions déficitaires et de faibles productions (BEG, Wadi Fira et Kanem).Une amélioration serait possible  au cours de la seconde phase du scénario grâce à l’apparition des prémices qui soutiendront progressivement l’offre jusqu’aux récoltes, en fin de seconde phase. Les approvisionnements des marchés resteront normaux à cause du bon niveau des stocks commerçants et des produits de l’ONASA mis sur le marché à prix modérés (50 pourcent inférieur aux prix du marché).
    • Flux entre le Tchad et la Libye: On pourrait s’attendre à ce que les flux transfrontaliers avec la Libye se maintiendraient stables durant toute la période du scénario. Leur évolution est tributaire du contexte sécuritaire dans la zone et relève de l’appréciation des autorités nationales.
    • Réfugiés de la RCA: Les récentes attaques menées dans la partie septentrionale de la RCA pourraient causer à l’afflux de réfugiés supplémentaires vers le  sud du Tchad, entre juin 2017 et janvier 201\
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    Pour la période de juin à septembre, la situation de la sécurité alimentaire au Lac se maintiendra en Crise (Phase 3 de l’IPC) pendant la soudure à cause de la persistance de l’insécurité, et de l’épuisement des stocks alimentaires. Dans les régions de BEG, du Kanem et du département d’Abtouyour, elle restera aussi stable en juin comparée à la période pré-soudure à cause du faible niveau des stocks des ménages. De même, dans la zone de transhumance (Départements de Kobé et Megri dans le Wadi Fira),  la situation restera aussi stable à cause des conditions pastorales difficiles et la baisse des prix du bétail. Les populations de ces zones intensifieront la main d’œuvre agricole ainsi que la vente de bétail en vue de couvrir leurs besoins alimentaires qui resteront toutefois déficitaires.  Par contre, les zones du Nord Kanem et nord BEG connaîtront une amélioration à partir de fin Juillet grâce à la régénération des herbes fraiches, suite à la saison pluvieuse, qui favorisera une disponibilité laitière. Dans le Borkou et le Tibesti, l’ouverture des trois corridors en mars a amélioré l’accès aux produits alimentaires. Les résultats des analyses de l’insécurité alimentaire aigüe, montrent que les zones du nord Kanem et Nord BEG, les régions du Borkou et du Tibesti, seront sous pression à partir de juillet et y resteront durant  le reste de la soudure.

    Presque toutes les autres zones resteront en phase d’insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l’IPC) grâce aux bons niveaux de stocks issus de la campagne 2016–2017. Seule, la Tandjilé Est, dans la zone soudanienne,  restera en Stress (Phase 2 de l’IPC) en raison de l’épuisement des stocks des ménages qui limite leur capacité de couvrir leur consommation de base.

    Pour la période d’octobre 2017 à janvier 2018, Au Lac, la sécurité alimentaire connaîtra une légère amélioration grâce aux nouvelles récoltes de la campagne en cours. Toutefois, la pression des déplacés continuera de réduire la consommation alimentaire des ménages. La situation de sécurité alimentaire aigue restera inchangée au Borkou et au Tibesti à cause du ralentissement des échanges avec la Libye. Par conséquent, les zones du Lac, Borkou et Tibesti seront en situation de sécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) durant la période post hivernale. En l’absence de l’assistance humanitaire diverse au Lac, les ménages seraient en Crise (Phase 3 de l’IPC).

    Les autres zones du pays seront en insécurité alimentaire minimale grâce au renforcement des stocks à partir des nouvelles récoltes de 2017/2018, à la disponibilité laitière, au bon embonpoint des animaux et, la baisse saisonnière des prix des produits alimentaires, ainsi que la hausse des prix de bétail au cours des fêtes de fin d’année. Les stocks des ménages seront renforcés et la situation alimentaire s’améliorera durant toute la seconde période du scénario, d’octobre 2017 à janvier 2018.

     

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    Figures Carte des résultats actuels de la sécurité alimentaire, juin 2017 Carte des résultats actuels de la sécurité alimentaire, juin 2017

    Source : FEWS NET

    Calendrier saisonnier pour une année typique Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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