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Actuellement toutes les régions sont en Phase 1 (Aucune/Minimale) et y resteront jusqu'à juin 2013 (Figure 1). De juillet à septembre, les ménages du Kanem, le Bahr-El-Gazal (BEG), Batha Est, Logone Oriental, Tandjilé, Logone Occidental et le grand Mayo Kebbi seront en Stress (Phase 2 de l’IPC 2.0) à cause de l’épuisement des stocks plutôt qu’en année typique et de la hausse saisonnière normale des prix des céréales.
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Les bonnes performances fourragères et en eau qui sont observées dans la zone agro-pastorale en raison de la bonne pluviométrie de 2012 commencent à se ralentir à l’approche de la soudure pastorale (avril-juin) à cause de l’éloignement progressif des pâturages et du tarissement des cours d’eau semi-permanents. Cependant, l’état d’embonpoint des animaux et les productions animales sont maintenus à un niveau normal.
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Le niveau de stocks des ménages dans la partie sahélienne commence à baisser mais reste à un niveau élevé qu’en année normale. Cependant, la consommation alimentaire des ménages est stable due à la disponibilité du lait, aux produits maraîchers et aux interventions qui ont commencé dans le Kanem, BEG, le Lac et le Hadjer Lamis.
Situation actuelle
Situation agro-pastorale
Dans les zones de production de berbéré, les récoltes sont déjà effectives depuis mars et les ménages s’adonnent actuellement au maraîchage pour certains, et l’artisanat et la briqueterie pour d’autres à l’exception de la zone de Haraze Mangueigne où le battage de berbébé se poursuit encore. Dans les polders aménagés du Lac Tchad, les activités agricoles sont centrées sur les récoltes de maïs. Dans les polders traditionnels, les producteurs commencent à semer le maïs pour le troisième round pour être récolté en juin. En outre, la récolte de blé et fève est déjà finie depuis mars dans cette région et certains producteurs sont à l’étape de battage et d’autres au stockage. Dans la zone soudanienne, le défrichement et le nettoyage de champs constituent actuellement les principales activités des producteurs. Ces activités agricoles fournissent des opportunités de main d'œuvre pour les ménages pauvres mais à un niveau inférieur comparé aux autres activités agricoles (sarclages, récoltes..) qui nécessitent plus de main-d'œuvre.
Les performances pastorales sont en baisse selon la tendance saisonnière mais restent meilleures que l’année dernière à la même période à cause d'une bonne disponibilité en pâturage et en eau due à la bonne pluviométrie de 2012. Dans la bande sahélienne, le niveau d'eau dans les points d'eau semi permanents est presque nul avec l'augmentation de la chaleur du mois d'avril bien que le tarissement s’est fait un mois plus tard qu’une année normale. En outre, le bétail bénéficie pour l’instant d’une alimentation normale. Dans la partie soudanienne, les effets des feux de brousse associés aux premières pluies enregistrées en mars ont détruit comme d’habitude qualitativement le pâturage herbacé et troublé aussi la qualité des eaux de mares. Sur le plan épizootique, la situation est en général calme sur toute l’étendue du territoire à l’exception du Moyen-Chari et une partie du Salamat où elle reste caractérisée par la présence de deux charbons (bactéridien et symptomatique), la suspicion de pleuropneumonie contagieuse des bovins, la peste des petits ruminants et une épidémie porcine qui a décimé prés d’une centaine de têtes. Il est aussi important de signaler quelques cas de Newcastle enregistrés dans les deux Logones et la Tandjilé, et aussi quelques cas de peste des petits ruminants enregistrés autour du Lac Tchad. Les transhumants « chameliers » sont en train de remonter et sont actuellement autour d’Am-timan selon la tendance saisonnière normale, tandis que les « bouviers » sont dans le Moyen- Chari géographique.
Situation des refugiés
Selon l’UNHCR au Tchad, les récents troubles intercommunautaires survenus au début de l'année 2013 au Darfour, au Soudan et la flambée de violences en République centrafricaine ont occasionné des déplacements massifs de populations, générant ainsi des nouveaux réfugiés aussi bien à l'est qu'au sud du Tchad. Le nombre total de personnes arrivées au Tchad, en mi-avril, est estimé à quelques 21.000 personnes à Tissi (sud-est du Tchad, à la frontière Tchad-Centrafrique-Soudan), et 5.620 réfugiés centrafricains dans la Nya-Pendé (sud du Tchad, à la frontière avec la Centrafrique), qui viennent s'ajouter aux quelques 65.000 réfugiés centrafricains vivant dans les camps dans le sud du pays depuis janvier 2013. Le Gouvernement a déjà fourni et distribué plus de 100 tonnes de céréales, 1.000 sacs de couvertures, 1.000 nattes en plastique, 1.000 sacs de sel, 450 sacs de farine de blé, 400 cartons de lait, 400 bidons de 20 litres d'huile aux refugies installés à Tissi. Il a été rapporté que ces réfugiés sont composés des familles avec beaucoup d'enfants. Cette situation nécessite une attention particulière dans mois à venir.
Assistance humanitaires
Dans le cadre d’appui aux ménages vulnérables dans les zones structurellement déficitaires, une ONG humanitaire de la place a lancé un projet de distribution de 1.492 tonnes de denrées à 7.920 ménages dans les régions de BEG, Kanem et Lac.
Marchés et flux
Les marchés céréaliers sont normalement approvisionnés et l’offre est renforcée grâce aux récoltes de sorgho de décrue mises sur le marché. L’approvisionnement en mil et sorgho pluvial commence à baisser dans les zones déficitaires par rapport à la moyenne quinquennale (Logone Occidental, Moyen-Chari et Tandjilé) à cause des effets des inondations de 2012 et celles structurellement déficitaires (Kanem et BEG) suivant la tendance saisonnière. Les prix des céréales au cours du mois d’avril sont en général stables comparés au mois dernier (mars 2013) en raison des disponibilités qui sont renforcées par les récoltes du maïs, du blé et de berbéré de contre saison. La baisse la plus significative (10 pour cent) est observée sur le prix du sorgho à Abéché; Alors que la hausse la plus significative (13 pour cent) est observée sur le prix du sorgho à N’Djamena à cause du faible approvisionnement du marché en cette céréale. Comparé à l’année dernière à la même période, on observe en général une baisse sur les prix des céréales et la baisse la plus significative (38 pour cent) est celle enregistrée respectivement par le prix du mil pénicillaire à Abéché et du prix du maïs à Bol. Cependant, comparé à la moyenne quinquennale, on observe en général une hausse générale sur les prix des céréales oscillant entre 6 et 25 pour cent à l’exception des marchés d’Abéché où le mil pénicillaire a connu une baisse de 18 pour cent et le sorgho une baisse de 13 pour cent. Ces différentes variations observées se justifient par le niveau d’offre.
Quant aux flux, le transfert de la zone soudanienne vers la zone sahélienne s’observe surtout pour les oléagineux (arachide et sésame) comme en année normale. Dans la partie sahélienne, les flux céréaliers intra zones sont faibles comparés à la tendance saisonnière normale à cause de la bonne disponibilité céréalière dans les ménages, qui a conséquemment réduit la demande dans cette partie. En outre, les flux céréaliers sont faibles par rapport à une année normale à cause des restrictions administratives interdisant la sortie des céréales de certaines régions vers d’autres. Au niveau transfrontalier, les échanges commerciaux avec le Nigeria sont au ralentie et ne suivent pas la tendance saisonnière normale à cause de l’insécurité civile au Nigeria et de la fermeture de la frontière. Les échanges transfrontaliers entre le Tchad et le Soudan sont normaux et concernent beaucoup plus le sucre, la farine et les pâtes alimentaires. Cependant, on observe toujours des importations de la Libye renforçant ainsi la disponibilité alimentaire dans la bande saharienne du pays jusqu’à la région de Wadi Fira.
Sur le marché du bétail, les prix sont restés stables comparés à leur niveau de mars 2013. Toutefois, à Abéché on observe une baisse (16 pour cent sur le prix du caprin et 12 pour cent sur le prix d’ovin) en raison de la baisse de la demande émanant de la Libye qui à son tour est causée par la fermeture de la frontière. De même, le prix du bétail est en baisse dans la région du Lac à cause de la faiblesse de la demande en raison de l’insécurité au Nigeria. Par conséquent, le revenu issu de la vente des petits ruminants est légèrement inferieur qu'en année normale. Mais, en termes de résultats sur la sécurité alimentaire, l’effet est insignifiant sur l’accès aux aliments par les ménages pauvres à cause de la bonne disponibilité céréalière dans la zone à laquelle s’est ajouté le revenu issu de la vente des produits maraîchers afin de combler le vide.
Situation nutritionnelle
Selon les résultats de l’enquête SMART réalisée en janvier – février 2013 dans la partie sahélienne, la MAG a tendance à s’améliorer pour l’ensemble des régions avec une diminution des taux qui varient de 8 à 60 pour cent selon les différentes régions comparé à juillet 2012. Malgré cette amélioration, il est important de souligner que la situation nutritionnelle reste cependant critique pour certaines régions du Sahel (Kanem, Ouaddaï et BEG) avec des taux de prévalence supérieur à 15 pour cent. Pour la zone soudanienne, de façon globale la situation nutritionnelle dans la zone soudanienne reste normale pour la majorité des régions (enquête SMART janvier-février 2013) car la MAG est en dessous de 10 pour cent.
Situation de la sécurité alimentaire
La situation alimentaire est marquée par un contexte national favorable : disponibilité céréalière au niveau des ménages, stabilité des prix des céréales et disponibilité des produits maraîchers. Actuellement, les ménages vivent de leur propre stock et la situation des stocks ménages est globalement satisfaisante par rapport à la moyenne de cinq dernières années à l’exception de celle des ménages des régions déficitaires à cause des inondations (Mayo-Kebbi Ouest, Tandjilé, Logone Occidental, Batha-Est, Logone Oriental, Moyen-Chari et Chari-Baguirmi) en aout et septembre 2012 où le niveau actuel est inferieur comparé à une année normale. Dans la partie soudanienne et une partie de la zone sahélienne, le maraîchage a fixé certains producteurs et a amoindri l’intensité de l’exode rural vers les grands centres (N’Djamena, Abéché, Amtiman, Moundou) de grande opportunité de main d’œuvre. Cette activité permet aux ménages de renforcer leur pouvoir d’achat et constitue aussi une source de nourriture non négligeable. Dans les zones agro-pastorales, les ménages accèdent aux denrées alimentaires avec moins de difficultés par rapport à une année typique grâce à la stabilité des prix des céréales depuis trois mois consécutifs. Dans la partie saharienne, malgré la fermeture officielle de la frontière avec la Libye, on observe toujours des importations des denrées alimentaires renforçant ainsi la disponibilité alimentaire dans cette partie du pays jusqu’à la région de Wadi Fira. Grâce à cette disponibilité, les ménages dans cette zone accèdent normalement aux denrées alimentaires et gardent toujours leurs habitudes alimentaires. Au regard du contexte actuel, et selon les résultats de l’analyse de l’insécurité alimentaire aigüe, tout le pays est en insécurité alimentaire Minime (Phase 1 de l’IPC 2.0) (Figure 1).
Suppositions
Le scénario le plus probable d’avril 2013 à septembre 2013 est basé sur les hypothèses suivantes au niveau national:
- Situation pastorale : La soudure pastorale (avril-juin) sera un mois plus courte comparée à une année normale et l’alimentation du bétail se fera avec moins de difficultés jusqu’à septembre 2013 comparé à une année normale malgré la baisse saisonnière de la qualité du pâturage et de l’eau entre avril- mai. Avec l’installation effective de la saison de pluie attendue vers mai et juin selon les endroits, les conditions physiques du bétail pourraient s’améliorer grâce à la repousse des herbacées et une disponibilité d’eau dans les points d’abreuvement. Les maladies telluriques se comporteront comme en une année normale pendant toute la période du scenario et la montée des transhumants sera normale (mars/avril).
- Marchés du bétail : Les prix des animaux pourraient connaître des hausses allant de 7 à 25 pour cent selon la tendance saisonnière normale à partir de mai, à cause de l’éloignement des éleveurs des marchés à la recherche de l’eau et du pâturage pour le bétail. Cette hausse va s’accentuer en juillet, août et septembre à Abéché, N’Djamena, Mongo et Massaguet en raison de la demande locale qui sera importante en période de Ramadan et de la fête de Tabaski. Quant à la demande provenant du Nigeria et de la Libye, elle sera légèrement inférieure comparée à une année normale dans les localités situées près des frontières jusqu’à septembre à cause de l’insécurité au Nigeria et de la fermeture de la frontière avec la Libye.
- Marchés céréaliers et prix : L’approvisionnement des marchés en céréales sera régulier sur toute la période du scenario et l’offre en céréales sera normale. Le transfert de la zone soudanienne vers la zone sahélienne diminuera d’avantage à partir de mai avec l’installation effective de la saison de pluie et les flux intra zones seront aussi réduits dans la zone soudanienne comme en année typique. Avec l’afflux des réfugiés soudanais à l’Est et centrafricains au Sud, la demande par les acteurs humanitaires pour assister ces réfugiés serait supérieure à la tendance normale et l’offre quant à elle, sera renforcée par les récoltes sur les polders aménagés et traditionnels du lac Tchad. Les échanges transfrontaliers avec le Soudan se comporteront comme en année normale tandis que ceux avec le Nigeria et la Libye seront réduits pendant toute la période du scenario respectivement à cause de l’insécurité et de la fermeture de la frontière tchado-libyenne. Quant aux prix des céréales, ils suivront la tendance saisonnière normale avec de hausse évoluant entre 5 et 10 pour cent d’un mois à un autre jusqu’à août pour baisser en septembre. Cependant, ils resteront au-dessus de la moyenne quinquennale.
- La fermeture de la frontière Tchado-Libyenne : La frontière pourrait être fermée pendant toute la période du scenario. Les marchés dans le BET seront toujours approvisionnés depuis la Libye mais avec des quantités plus faibles que la tendance saisonnière normale. Les flux du commerce céréalier habituels à partir du Ouaddaï s’étendront jusqu’au Batha et Salamat afin de combler le vide.
- Les sources de revenu et de nourriture : Les sources de revenu et de nourriture des ménages se comporteront comme en année typique entre avril et juin. En juillet et août, la dépendance des ménages vis à vis des achats sur le marché sera légèrement au-dessus d’une année normale dans les zones déficitaires de la zone soudanienne et une partie de la zone sahélienne (Kanem, Barh-El-Gazel et Batha-Est) qui est structurellement déficitaire.
- La saison de pluie : Selon les prévisions saisonnières des grands centres (IRI, ECMWF, NOAA-NCEP), on s’attend à un début normal de la saison des pluies entre avril-mai-juin dans la bande sahélienne et la zone soudanienne. La répartition dans le temps et dans l’espace ne sont pas encore disponibles, mais en terme quantitative, la pluviométrie attendue sera normale à bonne et on n’enregistrera pas d’anomalies majeures jusqu’à la fin de la saison (septembre).
- La période de soudure agricole : Dans la partie sahélienne, elle sera normale et débutera en juin. Cependant, dans la partie soudanienne, elle s’installera un mois plutôt qu’une année normale et débutera en mai au lieu de juin comme en année normale.
- Situation acridienne : Compte tenu des prévisions saisonnières, la présence des criquets pèlerins au Tchad sera similaire à une année normale.
Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire
Au début de la première phase du scenario (avril-juin), la situation alimentaire demeurera calme dans la zone soudanienne ainsi que la zone sahélienne grâce à la disponibilité céréalière dans les ménages et aux produits maraîchers qui permettront aux ménages de diversifier leurs sources alimentaires. De même dans le BET, les problèmes alimentaires ne se poseront pas car les faibles importations de la Libye seront renforcées par le transfert des céréales à partir de Wadi Fira, Ouaddaï, Batha et Salamat, et permettront aux ménages d’accéder aux denrées alimentaires avec moins de difficultés durant cette période. Au mois de juin, avec l’installation effective de la soudure agricole, les stocks céréaliers des ménages seront réduits au minimum et les ménages pauvres et très pauvres ne dépendront que des achats sur le marché. Ainsi, on observera un début de dégradation de la situation alimentaire par endroits. Dans la partie soudanienne, le revenu issu de la vente du coton (avril/mai) permettra à certains ménages pauvres de renforcer leur stock pendant cette période, tandis que les ménages très pauvres de la zone sahélienne s’engageront dans les stratégies de subsistance habituelles qui se comporteront comme en une année typique. Cependant, dans les zones d’élevage, la vente normale des animaux pourrait atténuer la situation alimentaire en améliorant l’accès aux denrées alimentaires par les ménages. Par conséquent, pendant cette période, tout le pays restera en Phase 1 (Minimale/Aucune) de l’IPC 2.0 (Figure 1).
Pendant la deuxième phase du scenario (juillet-septembre), l’accès aux céréales deviendra progressivement difficile du Nord vers le Sud. Malgré la disponibilité en légumes sauvages pendant cette période de l’année, cette situation laisse percevoir des difficultés alimentaires dans certaines régions déficitaires par rapport à la moyenne quinquennale et celles ayant connu les inondations momentanées de 2012 (Mayo-Kebbi Ouest, Logone Oriental, Tandjilé, Logone Occidental). Les difficultés alimentaires seront également perceptibles dans certaines régions de la bande sahélienne (Kanem, Barh-El-Gazal, Batha-Est et la partie nord du Guera) à cause de l’épuisement du stock céréalier des ménages, et aussi de la MAG qui sera élevée pendant cette période de l’année dans ces zones. Toutes ces régions citées seront en phase 2 de l’IPC 2.0 pendant cette période et le reste du pays restera en phase 1. Toute fois, il est important de souligner que certaines zones (Wadi Fira et Batha Ouest) risqueront de basculer en phase 2 sans assistance et prise en charge de la malnutrition.
A la fin de la deuxième phase du scenario, en septembre, l’apparition de prémices atténuera la situation dans la zone soudanienne et une partie de la zone sahélienne.
Le Département de Mont de Lam (Chef Lieu Mbaïbokoum) / zone 1, « Zone sud, céréales et cultures de rente »
Situation actuelle
Niveau de production agricole
Dans le Mont de Lam, le bilan céréalier dégage un déficit de 712 tonnes par rapport aux prévisions 2012-2013, ce qui est en dessous d’une année normale. Ce déficit est causé par la nouvelle stratégie des producteurs d’augmenter les superficies en oléagineux au détriment des céréales cette année. Cette nouvelle stratégie est adoptée à cause l’attractivité des prix des oléagineux à la vente pendant l'année 2012. D’autres explications justifient aussi cette baisse comme la destruction des champs des céréales à un niveau normal par les ennemis de cultures (chenilles et oiseaux granivores), et dans une moindre mesure les inondations au-dessus de la normale sur le fleuve Logone.
Marchés et prix
Actuellement, les marchés céréaliers sont bien approvisionnés comme en année normale grâce aux importations céréalières du Cameroun et de la République Centrafricaine (RCA) qui sont au-dessus d’une année normale. L’offre sur le marché est légèrement au-dessus d’une année normale et est assurée en partie par des commerçants grossistes et demi-grossistes qui font la navette entre Mbaibokoum et le Cameroun et/ou la RCA. La tendance générale de l’évolution du prix du maïs est à la stabilité depuis janvier 2013 en raison des volumes importants importés; toute fois comparé à l’année dernière à la même période, le prix du maïs a connu une hausse de 19 pour cent. Le sorgho connait une hausse de 33 pour cent en mars 2013 comparé à mars 2012 en raison de sa forte demande pour la consommation et transformation en bière locale.
Maraîchage
Grâce à l’appui technique de l’Office National de Développement Rural (ONDR) et le nouvel appui en intrants par le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) et du niveau d’eau dans le fleuve Logone qui est au-dessus d’une année normale, les activités maraîchères se sont intensifiées dans la zone comparées à leur niveau normal en cette période. Les produits maraîchers constituent à la fois une source de nourriture et de revenu pour les ménages pauvres et très pauvres.
Stock céréalier dans les ménages
Le niveau de stock céréalier dans les ménages est en dessous d’une année normale du fait qu’ils ont produit moins des céréales en 2012 et plus des oléagineux. Ce stock ne peut couvrir les besoins que jusqu’à début avril, au lieu de juin. Leur stratégie c’est d’avoir un revenu issu de l’arachide beaucoup plus supérieur à celui du sorgho leur permettant de satisfaire leurs besoins en céréales. Donc, la plupart des producteurs a cultivé de l’arachide croyant gagner comme en 2012. A cet effet, il y a une saturation au niveau du marché et la demande provenant des commerçants exportateurs est faible comparée à la tendance normale à cause de l’insécurité du côté de la RCA et du Nigeria. Par conséquent, le prix d’arachide qui se vendait à 390 FCFA/kg en avril 2012, se vend actuellement à 270 FCFA/kg, soit une baisse de 30 pour cent.
Etat physique des animaux et Epizootie
L’état physique actuel des animaux est satisfaisant grâce aux résidus agricoles. La disponibilité fourragère est faible à cause du passage répétitif du feu de brousse sur le pâturage herbacé en cette période de l’année comme en année typique. La situation zoo-sanitaire est calme, à l’exception de quelques cas de Newcastle enregistrés dans la zone comme en année typique.
Assistance
Actuellement, il n’y a pas d’assistance alimentaire dans la zone similaire à une année normale. Toutefois, il faut signaler la nouvelle assistance en intrants maraîchers et outils aratoires (houes, daba, etc..) faites par le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) en décembre 2012 et janvier 2013.
Cueillette
Actuellement, la production de mangues comme en année normale dans la zone contribue à l’amélioration de la situation alimentaire des ménages pauvres et très pauvres et constitue une source de revenu non négligeable. Le prix de mangue est relativement normal en cette période de l’année.
Situation de la sécurité alimentaire
Actuellement, la situation alimentaire est stable grâce aux revenus issus de la vente des produits oléagineux et maraîchers qui ont renforcé le pouvoir d’achat des ménages leur permettant ainsi d’accéder aux céréales des marchés locaux et du Cameroun et /ou la RCA. Aussi, la disponibilité en produits maraîchers renforce considérablement la situation alimentaire des ménages. Et par conséquent, ces derniers seront en Phase I de l’IPC, 2.0.
Suppositions
Le scénario le plus probable d’avril à septembre 2013 pour le Mont de Lam est basé sur les hypothèses suivantes:
- Marchés et prix: Les marchés céréaliers fonctionneront normalement au cours de la période du scenario mais, à cause du déficit céréalier dans la zone, la demande en céréales sera supérieure à la normale. Et, afin de combler ce déficit, les importations des céréales du Cameroun et de la RCA seront supérieures à la normale entre avril et juin et amélioreront la disponibilité sur le marché. Entre juillet et août, le département de Mont Lam sera presque isolé du reste de la région à cause de la montée du fleuve Logone et à l’accessibilité qui y sera difficile. A cet effet, on pourrait s’attendre à une hausse du prix du sorgho (céréales de base) allant de 25 à 30 pour cent par rapport à la tendance saisonnière pendant cette période. Avec une tendance du prix d’arachide à la baisse et celle du sorgho à la hausse, les termes d’échanges vont continuer à se détériorer jusqu’à juin.
- Sources de revenu des ménages pauvres et très pauvres: Au cours de la période du scénario, elles seront les mêmes comme en année normale. Mais, on observera une légère hausse des revenus issus de la vente des produits oléagineux et maraîchers à la première période du scenario. A la deuxième phase du scenario, on observera l’intensification de certaines sources comme l’artisanat, la vente d’œufs et de volaille et la vente de bois de chauffe, pour tenter d’améliorer l’accès aux céréales entre juillet et août.
- Les sources de nourriture : Elles seront les mêmes comparées à une année normale. Mais, à cause de l’épuisement du stock céréalier au niveau des ménages, ceux-ci dépendront beaucoup plus des achats sur le marché entre avril et août.
Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire
Entre avril et juin, la situation alimentaire sera stable dans les ménages, car ces derniers pourront répondre à leurs besoins alimentaires grâce aux produits maraîchers et aussi des produits de cueillette qui compléteront le peu de stock céréalier disponible. La vente des produits oléagineux et maraîchers renforceront le pouvoir d’achat des ménages pendant cette période de l’année. Ainsi, ils pourront accéder aux céréales sur le marché avec moins de difficultés. Par conséquent, les ménages seront en phase 1 de l’IPC 2.0 pendant cette période.
Entre juillet-août, pic de la soudure, l’accessibilité aux céréales par les ménages deviendra difficile à cause de la hausse attendue des prix des céréales sur le marché, les niveaux des stocks qui ont été épuisé plus tôt que normale, et de la rareté des produits de cueillette, comme source de nourriture et de revenu. Par conséquent, les ménages commenceront à avoir des difficultés pour satisfaire leur besoin alimentaire. Pour faire face à ces difficultés, les ménages intensifieront à un niveau atypique la vente de bois de chauffe, des produits artisanaux et la vente des produits de l’élevage qui sera moins porteuse en cette période et seront en Stress (Phase 2 de l’IPC 2.0).
A partir de septembre, avec l’apparition des prémices, la dépendance des ménages vis-à-vis des achats sur le marché sera réduite et la consommation alimentaire s’améliorera.
Zone | Evénement | Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire |
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Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.