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Dans la zone soudanienne, l’accès aux aliments des ménages s’est nettement amélioré grâce aux bonnes pluies de juillet/août qui ont permis la récolte précoce du maïs, sorgho et l’arachide comme en année normale. La bonne disponibilité laitière et l’augmentation des revenus issus des prémices ont aussi contribué à augmenter la consommation alimentaire dans ces zones durant le mois de septembre.
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Dans la zone sahélienne, malgré l’installation tardive de la saison, la situation pluviométrique s’est améliorée nettement avec les pluies régulières d’août et une partie de septembre. Toutefois, les récoltes seront probablement quelques semaines plus tard que d'habitude en raison des retards dans le développement des cultures par endroits. Le niveau de pâturage est supérieur à la normale et les animaux présentent un meilleur embonpoint.
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Les ménages pauvres de Wadi Fira et du Sud Bahr El-Ghazel (BEG) continuent à faire face à un déficit de consommation et couvrent à peine le minimum de leurs besoins alimentaires jusqu’à la fin du mois. A cet effet, ces deux régions restent en Crise (Phase 3 ! de l’IPC). Quant aux régions voisines du Kanem, Hadjer Lamis, le nord BEG, et le Batha elles sont Stressées (Phase 2 de l’IPC) et y resteront jusqu'à la fin du mois.
La situation agricole: La situation agricole est relativement satisfaisante malgré le retard de deux à trois semaines de l’installation de la campagne grâce à une reprise des pluies à partir de fin juillet 2014. Le retard de l’installation a entrainé des retards sur les semis avec pour conséquences les retards sur la maturation comparés à une année normale. Par conséquent, les récoltes généralisées commenceront en mi-octobre pour la zone soudanienne contre début octobre en année normale, et fin octobre pour la zone sahélienne contre mi-octobre en année normale. La situation phytosanitaire est restée calme malgré la présence de certains ennemis inhérents aux cotonniers comme en année normale.
Main d’œuvre agricole: La demande et les revenues journalier de main d’œuvre agricole est importante avec les activités de récolte d’arachide et de maïs, puis celles des sarclages de niébé et de sésame dans certaines zones du Sud. Dans le Mont de Lam (Logone Occidental), le coût journalier est de 1000 FCFA en moyenne cette année contre 750 en 2013. Ce coût a une tendance à la hausse car les superficies emblavées ont augmenté de près de 9 pour cent par rapport à l’année dernière.
Situation pastorale: La situation pastorale s’est nettement améliorée dans la quasi-totalité des zones agropastorales et agricoles à partir du mois d’août. Actuellement, le niveau des pâturages est presque partout supérieur par rapport à la moyenne sauf dans quelques régions du sud (Moyen Chari et Mandoul) où le niveau de pâturage reste inférieur à la moyenne à cause du retard dans l’installation de l’hivernage, de la mauvaise répartition spatio-temporelle et de la pression exercée sur le pâturage disponible (du fait de la présence des éleveurs venus de la RCA et qui sont présents dans ces zones). Le niveau de remplissage des points d’eau reste normal. L’état d’embonpoint des animaux reste globalement satisfaisant et cela se traduit par la présence importante du lait sur les marchés. Les éleveurs transhumants se retrouvent toujours vers le nord au-delà de Wadi-Fira vers Arada.
Situation des retournés/réfugiés: Les retournés de la République Centrafricaine continuent par bénéficier de l’assistance des humanitaires, par le biais du PAM. Par exemple, la distribution des coupons entamée il y a deux semaines vient de prendre fin dans le Moyen Chari. Quant aux réfugiés, la distribution vient de commencer vers la troisième décade du mois de Septembre à Maro et Sido. D’une manière générale, la situation des retournés et refugiés est calme en septembre.
Marchés céréaliers et prix: Le sorgho connait actuellement une forte demande atypique de la part des éleveurs transhumants sur le marché d’Abéché vue la mauvaise production de 2013 à Biltine (leur marché typique pendant cette période); à cet effet, son prix est autour de 220 F CFA/kg contre 140 FCFA en 2013. Au Sud du pays, les prix des céréales sont en hausse comparés à septembre 2013 (16 pourcent pour le mil à Sarh, et 15 pourcent pour le sorgho à Moundou) sauf le mil qui reste stable à Moundou. Par rapport à une année moyenne, le prix du sorgho a cependant augmenté de 9 pourcent à Sarh; cette variation des prix se justifient par le faible niveau d’approvisionnement en céréales en ce moment avec le petit retard dans l’installation de la campagne et la maturation des cultures, et par la présence des retournés de la République Centrafricaine qui s’approvisionnent sur le même marché.
La situation alimentaire courante: Dans la zone soudanienne, elle s’améliore, car les nouveaux produits vivriers commencent à être récoltés et font leur apparition sur les marchés. Ainsi, certains ménages ont commencé à reconstituer leurs stocks grâce aux nouvelles récoltes. Les ménages pauvres et très pauvres peuvent satisfaire également leurs besoins alimentaires grâce aux revenus de la main d’œuvre agricole liés aux activités de récoltes. Dans la zone sahélienne, en dehors de Wadi Fira et de BEG, malgré une longue soudure observée dans la plupart des zones, la situation alimentaire courante commence à s’améliorer légèrement avec les prémices par endroits et la disponibilité laitière même si ils n'entrainent pas déjà de changement de phase en septembre. Quant aux deux régions qui sont en crise, il y’a aussi des signes d’amélioration de la sécurité alimentaire à cause des diverses assistances y compris la vente subventionnée (fixée à un prix bas de deux tiers que celui du marché), des produits de cueillette et de la demande élevée en main d’œuvre agricole. A cet effet, les ménages pauvres commencent à tirer un bon revenu journalier pour tenter d’accéder aux céréales bien que les écarts de consommation alimentaires devraient se poursuivre jusqu'à début du mois d’octobre.
La situation actuelle n’a pas affecté les hypothèses utilisées dans le développement du scénario FEWS NET le plus probable pour la période de juillet à décembre 2014. Un examen complet du scénario est disponible dans le rapport sur les perspectives de juillet à décembre 2014.
A partir d’octobre, les nouvelles récoltes seront disponibles et les perspectives seront bonnes jusqu’à décembre comme en année normale. Les ménages dans toutes les zones de moyens d’existence pourront subvenir à leurs besoins alimentaires avec moins de difficultés grâce aux récoltes principales et leur dépendance vis-à-vis des achats sur le marché sera fortement réduite. La disponibilité laitière s’améliorera ainsi que les revenus issus de la vente des produits agricoles et des activités maraîchères autour des points d’eau semi-permanents et permanents. La consommation alimentaire pourrait s’améliorer pendant cette période et les résultats de l’analyse de l’insécurité alimentaire aigüe indiquent que tout le pays sera en insécurité alimentaire Minime (Phase 1 de l’IPC) jusqu’à décembre.
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.