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La plupart des ménages au Tchad est capable de satisfaire ses besoins alimentaires et non alimentaires à travers des stratégies de moyens d'existence normales (ex. les stocks alimentaires issus de leur propre production, la main d'œuvre, la vente des animaux et des produits des animaux). Donc, toutes les zones de moyens d’existence sont actuellement en Phase 1 (Aucune/Minimale) de l’IPC 2.0.
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Les bonnes récoltes pluviales sont renforcées par les nouvelles récoltes de cultures de contre saison (berbéré et/ou maraîchage) améliorant ainsi le niveau actuel de stock des ménages. En outre, le coût journalier de la main d’œuvre reste élevé par rapport à l’année dernière permettant ainsi aux ménages pauvres d'accéder normalement aux denrées alimentaires sur le marché.
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Les prix des céréales sont relativement stables avec de légères baisses comparées à février 2013 et mars 2012, mais restent élevés dans la zone soudanienne par rapport à la moyenne quinquennale. A titre indicatif, on observe une hausse de 37 pourcent et 8 pourcent sur le prix du sorgho respectivement à Sarh et à Moundou.
- La situation agricole : Les récoltes du berbéré dans les zones de production (Salamat, Guera, Batha et une partie du Chari-Baguirmi) sont effectives et la production est supérieure à une année normale. La campagne de contre saison (maraîchage) dans la région du Lac Tchad s’annonce aussi très bien dans son ensemble.
- Stock céréalier des ménages : Dans la plupart des régions du pays, le niveau de stock reste satisfaisant et pouvant accompagner les ménages jusqu’à mai/juin, similaire à une année normale. Le stock céréalier des ménages dans les zones de production du berbéré vient d’être renforcé avec les nouvelles récoltes et permettra aux ménages de traverser la soudure (juin-septembre) sans de difficultés alimentaires. Par contre, dans les zones ayant connu les inondations en 2012 (Mayo Kebbi Est et Ouest, Tandjilé, Logone Oriental et Moyen Chari), le niveau actuel des stocks paysans est légèrement en dessous de celui d’une année normale mais ne pourrait couvrir leurs besoins que jusqu'à mai au lieu de juin.
- La situation pastorale : Elle reste relativement stable dans l’ensemble du pays et aucune épidémie ni maladie carencielle n’a été signalée. Actuellement, les prix des animaux sont stables sauf à N’Djamena où le prix du mouton a baissé de 14 pourcent comparé à février 2013 à cause d’une diminution de demande des commerçants exportateurs nigérians due aux problèmes d’insécurité civile au Nigeria.
- La main d’œuvre agricole : Elle reste importante avec le début des travaux de défrichement et de nettoyage des champs dans la zone soudanienne. Le coût journalier reste relativement normal mais supérieur comparé à l’année dernière à la même période quand le coût était en dessous de la moyenne. Le coût actuel de la main d'œuvre à Sarh est en hausse de 25 pourcent comparé à mars 2012.
- Marchés et prix : Les marchés sont bien approvisionnés en céréales même ceux frontaliers avec la Libye malgré la fermeture de la frontière. L’offre est en augmentation avec la récolte effective du berbéré. Au niveau des prix de céréales, on observe une stabilité avec une tendance à la baisse par rapport au mois dernier et à mars 2012 sur la plupart des marchés de la zone sahélienne. A Abéché, le prix du mil pénicillaire en mars a connu une baisse de 9 pourcent par rapport à l’année dernière à la même période, mais stable (+2 pourcent) comparé à la moyenne quinquennale. Cependant dans la zone soudanienne, la tendance des prix des céréales varie d’un marché à un autre en fonction du niveau de stock. A Moundou, le prix actuel du mil et sorgho est stable comparé à février 2012 mais en hausse de 19 pourcent respectivement par rapport à la moyenne quinquennale.
- La situation nutritionnelle : Pour la bande sahélienne, l’enquête nutrition SMART réalisée en janvier – février 2013, révèle que la MAG à tendance à s’améliorer pour l’ensemble des régions avec une diminution des taux qui varient de 8 à 60 pourcent selon les différentes régions comparé à juillet 2012.
- La situation alimentaire courante : La situation alimentaire courante est globalement satisfaisante; les ménages pauvres et très pauvres continuent de consommer leur propre récolte issue de la campagne pluviale et de contre saison. L’intensification du maraîchage grâce aux divers appuis a augmenté le revenu de ces ménages en cette période par rapport à une année normale. En plus du maraîchage, certains ménages dans la zone soudanienne diversifient leurs sources de revenu en pratiquant d’autres activités normales (l’artisanat, la briqueterie et la vente de paille, de sable, de gravier) et arrivent à couvrir aisément leurs besoins. Grâce aux prix actuels des céréales, les ménages pasteurs accèdent aux céréales comme en année normale et continuent à renforcer leur stock céréalier. A cet effet, les résultats des analyses de l’insécurité alimentaire aigüe courante montrent que toutes les régions du Tchad sont en Phase 1 (Aucune ou Minimale) de l’IPC 2.0.
La situation actuelle n’a pas affecté les hypothèses utilisées dans le développement du scénario FEWS NET le plus probable pour la période de janvier à juin 2013. Un examen complet du scénario est disponible dans les perspectives de janvier à juin 2013.
Les conditions de sécurité alimentaire entre avril et juin seront parmi les meilleures au Tchad comparées aux cinq dernières années grâce au niveau des stocks actuel qui permettra aux ménages de couvrir leurs besoins alimentaires de base jusqu’à mai sans faire recours aux stratégies d’adaptation quelconque. En outre, des prix des céréales qui seront inférieurs à la même période en 2012 permettront aux ménages pauvres d’accéder normalement aux denrées alimentaires sur le marché. Ainsi, ils resteront en Phase 1 de l’IPC 2.0 (Aucune/Minimale) entre mars et mai. Au début de la période de soudure (juin), on observera un léger déficit alimentaire dans les ménages des zones victimes des inondations dans la partie soudanienne et une partie de la zone sahélienne (des poches dans le Batha et Guera) à cause de l’épuisement de leur réserve alimentaire. Au niveau des ménages pasteurs, on assistera à une vente des petits ruminants comme en année normale afin de renforcer leur stock pour traverser la période de soudure. Pour combler ce déficit, ces ménages s’engageront dans les stratégies habituelles de subsistance et resteront en Phase 1 (Aucune ou Minimale) de l’IPC 2.0.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.