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Les semis avancent lentement au sud à cause de l’insuffisance des pluies qui ont commencé avec deux à trois semaines de retard au lieu de fin avril comme en année normale. Des pluies de faibles intensités ont été enregistrées dans les régions du Mayo Kebbi Est, Mayo Kebbi Ouest, la Tandjilé et au sud-ouest du Chari Baguirmi.
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L’épuisement des stocks des ménages, la baisse des revenus issus de la main d’œuvre agricole et de la vente du bétail, ainsi que la hausse atypique des prix des céréales réduisent l’accès alimentaire aux ménages pauvres du Sud Guera, une partie de Wadi Fira, Lac, Kanem, Bahr El Ghazel et Hadjer Lamis. L’insécurité alimentaire peut rester en Stress! (Phase 2 ! de l’IPC) grâce à l’assistance humanitaire.
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A cause des dégâts sur les cultures pluviales causés par la sècheresse de 2014 dans le département de Djourf Al Ahmar (Région de Sila), et les activités maraichères qui étaient affectées par la sécheresse et la forte chaleur, la situation alimentaire des ménages de ces zones reste sous pression. Cette situation est similaire dans les départements de Mangalmé et Abtouyour dans le Guera, ou la soudure a commencé précocement (mi-mai) avec l’épuisement des stocks.
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Les réfugiés et retournés de la RCA dans les régions du Logone Oriental, Moyen Chari, et sud du Mandoul, n’ont pas de difficultés à satisfaire leurs besoins minimum et continuent d’avoir accès régulièrement à l’assistance humanitaire, aux marchés et à la main d’œuvre agricole.
Situation agricole: Dans la zone soudanienne, l’installation de la campagne agricole connait un retard de deux à trois semaines par rapport à l’année passée et à une année normale. Certains ménages sont restés avec leurs semences par peur de les gaspiller car l’utilisation de ces semences influence sur le stock de consommation.
Situation des ressources pastorales: Dans la zone sahélienne, la situation pastorale demeure médiocre à cause d’une soudure pastorale précoce due à une faible disponibilité fourragère. A cet effet, certains pasteurs continuent d’acheter des aliments pour leurs bétails. Dans le Guera, le Salamat et une partie du Ouaddaï (vers Abdi), les dernières pluies enregistrées en mi- juin, ont permis la régénération des herbes vertes au profit des animaux, aussi bien des sédentaires que des transhumants. Au sud, la végétation s’améliore progressivement et commence à couvrir à peine les besoins du bétail. Les animaux observés sont souvent maigres et ceci par suite d’insuffisance de pâturage. La majorité des bœufs d’attelage ne peut fournir un rendement au travail escompté.
Mouvement de population: Le mouvement des réfugiés et des retournés du Nigeria continue vers le Lac mais avec moins d’arrivée en juin. La plus grande inquiétude est le manque des abris avec l’arrivée de la saison des pluies.
Stock céréalier dans les ménages: Les stocks résiduels diminuent de jour en jour ou l’on avance vers le pic de la période de soudure. Les ménages dans le Sahel Ouest ont déjà épuisé leur stock et développent maintenant des stratégies d’adaptation (main d’œuvre, vente de fagot, etc.) pour subvenir à leurs besoins. Dans le Guera, hormis la situation des cantons déficitaires du Bahr-Signaka et de Mangalmé, les stocks paysans peuvent permettre aux ménages pauvres de franchir la période de juillet mais avec quelques difficultés.
Marchés des céréales et du bétail: Dans la zone sahélienne (en dehors de la partie Ouest), les marchés sont bien approvisionnés en produits de base (céréales, légumineuses, oléagineux) grâce au niveau de stock supérieur à la normale dans les différents marchés ruraux /zones de production. La demande pour la consommation locale demeure faible à cause d’une bonne disponibilité qui a conduit à la reconstitution des stocks depuis décembre 2014. Par contre, dans la partie Ouest, les marchés sont faiblement approvisionnés à cause de la mauvaise production céréalière de 2014/2015 et le poids des refugiés et retournés sur la population hôte. A cet effet, les prix les plus élevés sont observés à Bol. Le prix du maïs actuel varie entre 256 à 260 FCFA par kg, soit une hausse de 31 pourcent comparée à la moyenne quinquennale. Les prix des animaux commencent à augmenter à cause d’une faible offre observée et de la demande saisonnière normale, ainsi que le mois de ramadan. Aucune demande venant de l’extérieur n’est enregistrée auprès des commerçants à cause de la perturbation liée à Boko Haram.
Dans le sud du pays, les produits alimentaires sont disponibles sur les marchés mais le niveau baisse comme en année normale à la même période à cause de l’épuisement des stocks. Mais l’apparition de la patate et les fruits de karité sur les marchés renforcent la disponibilité alimentaire dans la zone. La demande en maïs, pénicillaire, sésame et en arachide sur les marchés est élevée. A Moundou, le prix du pénicillaire est en hausse de 83 pourcent par rapport à juin 2014 à cause de sa demande élevée. Le prix de l’arachide a augmenté de 11,2 pourcent et le prix de sésame de 30 pourcent sur le marché de Doba. Ces prix vont atteindre le pic en juillet-août. Les prix du bétail sont en hausse par ce que le taureau moyen est beaucoup plus sollicité en cette période pour le labour; les petits ruminants ne sont pas nombreux sur les marchés à cause des occupations des agro éleveurs dans les champs.
La situation actuelle n’a pas affecté la plupart des hypothèses utilisées dans le développement du scénario FEWS NET le plus probable pour la période d’avril à septembre 2015.
La situation alimentaire courante au niveau national est satisfaisante dans l’ensemble malgré la consommation élevée des céréales en cette période par les ménages. Cette utilisation élevée est le fait que les ménages ont besoin d’assez d’énergie pour les travaux champêtres (surtout pendant l’installation et l’entretien des cultures). Dans la partie Ouest du Sahel, sud Guera et une partie de Wadi Fira, les ménages pauvres dépendent des achats sur le marché parce que le niveau de leur stock céréalier est au plus bas niveau par rapport à une année normale. Les ménages diversifient leur source de revenus à travers des activités telles que l’artisanat, la briqueterie, la vente de bois, de volailles ou des cabris, etc. pour avoir suffisamment de revenues afin de faire face aux besoins alimentaires et aux dépenses de la campagne. Malgré ces efforts, la plupart des ménages pauvres dans ces régions ont vu leur revenu baisser et ont réduit les dépenses essentielles non alimentaires et auront une consommation alimentaire réduite et d’adéquation minimale et seront en Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) jusqu’à septembre 2015 et seulement grâce à l’assistance humanitaire.
Dans la partie sud du pays, les ménages pauvres sont capables de répondre à leurs besoins alimentaires et non alimentaires grâce à leur propre récolte de 2014, au lait, et aux produits non céréaliers tels que légume hivernal, fruits sauvages, produits maraîchers qui sont actuellement disponibles. Ces produits leur permettent de compléter leur alimentation, et de générer de revenu; à cet effet, ils sont en phase d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC). Quant aux réfugiés et retournés de la RCA dans les régions du Logone Oriental, Moyen Chari, et sud du Mandoul, ils sont aussi en phase d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) grâce à l’assistance alimentaire qu’ils continuent de recevoir.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.