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- L’amélioration de la consommation alimentaire et des revenus de certains ménages a commencé grâce aux récoltes précoces localisées et aux ventes de produits frais de rente comme l’arachide et le maïs. Cette amélioration devrait se généraliser à partir d’octobre lorsque les superficies récoltées augmenteront. Cependant, les déficits de la consommation alimentaire vont persister pour les réfugiés soudanais dans les provinces de l’Est et les personnes déplacées internes dans le Lac, qui ont perdu leurs biens essentiels de subsistance. En conséquence, les besoins en assistance alimentaire resteront élevés dans un contexte qui reste marqué par les difficultés de financement auxquelles les acteurs humanitaires font face pendant la période de perspective.
- L’afflux de réfugiés soudanais et de retournés tchadiens, principale cause de l’insécurité alimentaire dans les provinces de Ouaddai, Sila, Wadi-Fira et Ennedi-Est, continue avec la persistance des conflits au Soudan. Avec l’intensification des conflits dans le Nord du Darfour, l’afflux des réfugiés soudanais en provenance de cette région dans les provinces de Wadi Fira et Ennedi Est a augmenté. Au 28 septembre, le Tchad a accueilli 878 398 réfugiés soudanais. Les enfants des réfugiés de moins de cinq ans arrivés à Tine, Wadi Fira ont un taux critique de malnutrition aiguë globale (MAG) élevé de 18 pour cent. En outre, l’épidémie de choléra qui s’est déclarée depuis le 13 juillet 2025 au camp de réfugiés de Dougui, et qui s'est rapidement propagée aux camps de réfugiés et aux communautés d'accueil, n’est toujours pas totalement maitrisée tout en aggravant le niveau de préoccupation humanitaire dans la zone. Au 26 septembre, l'épidémie a touché 9 districts sanitaires des provinces de l’Ouaddaï, du Sila et du Guéra. Au total 2 475 cas ont été signalés, dont 141 décès associés. La propagation rapide de l’épidémie de choléra dans les camps des réfugiés et les communautés va davantage détériorer l’état nutritionnel des ménages, en particulier les réfugiés et les ménages pauvres qui souffrent déjà de l’insécurité alimentaire aiguë. Les ménages hôtes pourront profiter des récoltes pour améliorer leur consommation, mais les déficits de consommation alimentaire persisteront chez les ménages réfugiés pendant la période de récoltes et au-delà, à défaut d’une augmentation substantielle des programmes d’assistance.
- Dans la province du Lac, les attaques des groupes armés non étatiques (GANE) persistent. Selon ACLED, il y avait eu deux incidents sécuritaires en août et sept incidents en juillet dans le Lac, empêchant les populations de conduire leurs activités normales de subsistance, notamment l’agriculture, la pêche et le commerce transfrontaliers avec le Cameroun, le Niger et le Nigeria. Ces attaques provoquent des déplacements des populations qui se réfugient dans les villages plus sûrs, ce qui génère souvent des conflits communautaires à la suite des pressions sur les ressources agricoles et pastorales en diminution à la suite de la montée des eaux du Lac. Selon l’UNHCR, le nombre de personnes déplacées internes atteint 225 689 personnes en aout 2025. Ces ménages font face à des difficultés alimentaires élevées à la suite des pertes de leurs stocks et des moyens d’existence pendant leur fuite, tout en augmentant les difficultés alimentaires des populations hôtes avec des compétitions sur les ressources agraires, halieutiques et pastorales. Une évaluation réalisée sur les sites de Nguilidou 2 et à Karam 2 a révélé une situation alimentaire préoccupante chez les ménages déplacés, dont le score de consommation alimentaire pauvre de 65 pour cent sur les deux sites et un taux global de malnutrition aiguë (MAG) critique de 15 pour cent à Karam et d’alerte de 7 pour cent à Nguilidou, mesurée à l’aide du périmètre brachial (MUAC). Ces résultats indiquent un déficit de la consommation alimentaire et la détérioration de la sécurité alimentaire chez les personnes déplacées internes.
- La saison agricole progresse bien avec des pluies importantes enregistrées depuis juillet avec une bonne répartition des pluies dans le temps et dans l’espace. Selon l’ANAM, des cumuls normaux à excédentaires sont observés dans la zone soudanienne et la zone sahélienne pendant les dix premiers jours de septembre. Cependant certaines provinces affichent des déficits généralement modérés comme le sud-est de la province du Ouaddai, le centre et l’est de Sila, la majorité de la province de Salamat, le Sud Guéra, le Moyen Chari, le Logone oriental, le sud-est de Chari Baguirmi, la Tandjilé. L’évolution des cultures est toutefois jugée bonne actuellement de façon générale, mais avec une diversité de stades de développement, des cultures allant du stade de sarclage, désherbage, à l’élongation des tiges, épiaison voire floraison et maturité laiteuse. D’après les prévisions, des précipitations moyennes sont prévues en septembre et octobre, ce qui pourrait stimuler le développement et la maturation de toutes les cultures. Cela favoriserait la poursuite des récoltes débutées localement et leur intensification jusqu’en décembre 2025. Elles marqueront la fin de la soudure d’une manière générale à partir d’octobre 2025.
- Les marchés sont encore approvisionnés avec des prix relativement stables ou en baisse grâce au déstockage des commerçants, aux ventes subventionnées opérées par l’Office National de la Sécurité Alimentaire (ONASA), à l’intensification de flux transfrontaliers avec la Libye, aux récoltes en vert et aux importations. Cependant, sur la plupart des marchés de l’est du pays et dans certaines provinces de la zone soudanienne, les prix de céréales ont gardé une tendance haussière en août 2025 en raison de l’afflux des réfugiés, du prix élevé du carburant et du mauvais état des routes. Ainsi, le mil pénicillaire a connu une hausse de plus de 26,6 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale sur les marchés locaux d’Allacha, de Farchana et de Hadjer Hadid dans la province de Ouaddai. Sur le marché de Kelo, dans la province de la Tandjilé, le prix du mil est en hausse de 7 pour cent en août 2025 comparativement à août 2024 et de 28 pour cent comparativement à la moyenne quinquennale. Le prix de la farine de manioc, principal produit substitut des céréales, est aussi en hausse de 40 pour cent par rapport à août 2024 et de 43 par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Citation recommandée: FEWS NET. Tchad Mise à jour des messages clés Septembre 2025: Conditions alimentaires toujours dégradées chez les réfugiés soudanais dans l’est et les personnes déplacées internes au Lac, 2025.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.