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- L’afflux des réfugiés soudanais et des retournés tchadiens dans les provinces d’accueil de l’Est du Tchad entraîne une pression continue sur les ressources et la compétition avec les ménages hôtes pour les rares opportunités de main d’œuvre. Cette dégradation des moyens d’existence produit une insécurité alimentaire persistante de Crise (Phase 3 de l'IPC), cependant, les déficits de consommation alimentaire des réfugiés et les retournés sont limités par les assistances alimentaires, permettant à Crise ! (Phase 3 ! de l’IPC). Bien qu’elles constituent leur principale source alimentaire, la faible mobilisation continue des ressources financières à destination de l’action humanitaire entraîne des distributions irrégulières d’assistance alimentaire aux réfugiés. Au Sahel Ouest (BEG, Kanem), les tendances haussières atypiques des prix des denrées alimentaires continuent de limiter l’accès à la nourriture, provoquant des déficits de consommation alimentaire pour les ménages très pauvres et pauvres. Au Lac, les fortes inondations depuis la fin juillet ont affecté davantage les moyens d’existence et exacerbé la précarité alimentaire de milliers de ménages déplacés et hôtes. En zone saharienne, les perturbations sur les flux transfrontaliers continuent d’induire des hausses sur les prix de produits alimentaires importés de la Libye. Les ménages très pauvres des provinces sahélo-sahariennes (Sahel Ouest, zone saharienne) continuent d’être confrontés à des déficits de consommation et restent en Crise (Phase 3 de l’IPC).
- Depuis mi-juillet, de fortes précipitations sont enregistrées dans la plupart des provinces des zones agricoles et agropastorales du pays. Les inondations ont touché plus de 300 000 personnes, dans de nombreuses localités du pays (OCHA) dont celles sévèrement touchées dans les provinces de la zone méridionale (Logone Occidental, Logone Oriental), du Sud Est (Salamat, Dar Sila) et la province du Lac, selon les acteurs humanitaires. De plus, les dégâts et les pertes en cultures de 157 000 hectares (FAO) montrent des pertes importantes de moyens d’existence qui pourraient affecter la production agricole, tandis que l'emportement de près de 7 000 têtes de bétails pourrait entraîner un manque à gagner important pour les éleveurs affectés. Les pertes de culture provoquées par les inondations en cours laissent entrevoir de baisses relatives de production agricole en zones agricoles et agropastorales. Ceci affectera la consommation alimentaire à cause des faibles disponibilités en produits agricoles issus de la propre production de ménages très pauvres et pauvres. FEWS NET continue de surveiller de près l’évolution et les impacts des inondations sur les sources de revenus et alimentaires des ménages pauvres.
- La persistance des conflits au Soudan continue d’entraîner des afflux réguliers de réfugiés et retournés à destination du Tchad. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés, le Tchad accueille plus de 632 179 réfugiés soudanais dont 89 pour cent sont des femmes et enfants. Selon le dénombrement en cours, une proportion de 14 pour cent de ces réfugiés sont des personnes à besoins spécifiques (UNCHR). Par ailleurs, 201 379 migrants tchadiens retournés dont 93 pour cent sont des femmes et enfants sont actuellement recensés dans les provinces de l’Est du pays. Ces populations déplacées qui sont forcées de fuir les hostilités au Soudan ont perdu leurs moyens d’existence et augmentent la pression sur les moyens d’existence des ménages hôtes, surtout compte tenu de financement limité des organisations humanitaires. La compétition sur les opportunités, la main d’œuvre agricole et non agricole, ainsi que sur les ressources naturelles, la collecte des bois de chauffe et des produits alimentaires de cueillette, s’intensifie continuellement. Ceci renforce la dégradation des moyens d’existence et renforce l’insécurité alimentaire dans les localités d’accueil.
- Les baisses saisonnières d’approvisionnement de marchés sont accentuées par les faibles productions de la campagne précédente, s'ajoutant à la demande supplémentaire générée par les réfugiés et les retournés ainsi que par les ménages hôtes sur les marchés des zones d'accueil. Par ailleurs, les coûts de transport élevés accentuent les faibles disponibilités céréalières sur la plupart des marchés du pays, tandis que le contexte sécuritaire aux frontières entre la Libye et le Tchad restreint les flux transfrontaliers qui alimentent normalement les marchés de la zone sahélienne. Des hausses atypiques des prix des produits alimentaires de base comparées à la moyenne quinquennale sont signalées, en témoigne la hausse du prix du mil de 70% à Abéché, de 76% à Biltine et voire de 78% à Goz Beida. En revanche, malgré les tendances haussières sur les marchés à bétail à la suite du bon embonpoint, les termes de l’échange restent en défaveur des pasteurs dû principalement aux niveaux élevés de prix sur les marchés céréaliers. En outre, la dépréciation du naira continue d’impacter les prix des bétails à l’exportation vers le Nigéria contrairement aux tendances saisonnières à la hausse habituelles attendues dans une année normale.
Citation recommandée: FEWS NET. Tchad Mise à jour des messages clés Août 2024: Les inondations perturbent les moyens d’existence en zones agricoles et agropastorales, 2024.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.