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Cette année, le recours des paysans plus que d’habitude vers les variétés hâtives de niébé et du mil Souna est une stratégie pour limiter l’impact négatif du retard d’installation des pluies sur la production agricole afin d’avoir une production proche de la moyenne. La baisse probable des superficies réalisées pour l’arachide qui constitue la principale culture de rente abaissera le niveau de revenu des ménages de décembre à mars par rapport à une année moyenne.
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Les mauvaises conditions pastorales de février à juin ont sérieusement affecté les revenus pastoraux à un niveau inférieur à la moyenne à cause de la baisse des prix et des productions animales. Les mortalités de bétail plus élevées que d’habitude ont affectés négativement les moyens d’existence des éleveurs limitant ainsi leur accès à la nourriture sur les marchés. La régénération des pâturages et des points d’eau a permis l’amélioration de la situation pastorale.
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Les appuis en vivre de la part du Gouvernement et des partenaires humanitaires atténuent les difficultés alimentaires des ménages pauvres. Le recours aux stratégies d’adaptation inhabituelles d’emprunts, de réductions des dépenses alimentaires et non alimentaires sera réduit au niveau des ménages bénéficiaires grâce à ces appuis humanitaires en vivres, cash et non vivres.
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Les prix des denrées sur les marchés restent à un niveau légèrement supérieur à la moyenne pour le mil local et inférieur à la moyenne pour le riz brisure ordinaire qui constitue la principale denrée consommée. Toutefois, la réduction des revenus des ménages agropastoraux pauvres par rapport à la moyenne ne permet pas un accès adéquat à ces denrées.
En 2014, le pays a connu une baisse de la production de céréales d’environ 20 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. L’arachide, principal produit de rente, a connu une chute de production de 50 pour cent par rapport à la moyenne, avec comme conséquence la baisse des revenus des ménages agropasteurs pauvres des régions du centre et du nord du pays. L’épuisement précoce des stocks de vivres a engendré des besoins de ressources supplémentaires pour couvrir convenablement les besoins alimentaires des ménages. Cependant, la baisse de revenus de la vente de bétail et des produits laitiers qui résulte des mauvaises conditions d’élevage à cause de la mauvaise pluviométrie de 2014 affecte négativement l’accès des ménages agropasteur pauvres aux marchés.
En raison de cet accès limité à la nourriture, les conclusions de l’atelier d’analyse du cadre harmonisé et celles du FEWS NET ont projeté une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC/CH) durant la période de soudure de juin à août 2015.
En plus de préoccupations des effets de la mauvaise pluviométrie de 2014 sur les résultats actuels de la sécurité alimentaire, les données de télédétection en juillet 2015 ont suggéré que le début de la saison des pluies de 2015 a été plusieurs semaines en retard en certaines parties du Sénégal, accompagnés par les cumuls pluviométriques saisonniers et conditions végétales inférieurs à la moyenne. Cela a contribué à des préoccupations qu'un pauvre début de la saison pourrait prolonger la période de soudure pastorale ou perturber la production agricole de cette année.
L’insécurité alimentaire de phase Crise et le début peu rassurant de la campagne agricole de 2015/2016 impose un suivi rigoureux de la situation alimentaire afin d’alerter précocement les décideurs. C’est dans ce cadre que, le FEWS NET a organisé une mission au Sénégal avec le Secrétariat exécutif du Conseil national de Sécurité alimentaire (SECNSA). La mission s’est déroulée du 27 juillet au 3 août 2015 dans les zones à risque notamment les régions de Fatick, Kaffrine, Tambacounda, Matam, Saint-Louis et Louga.
Dans les régions visitées, la mission s’est entretenue avec des autorités administratives et des techniciens dans le domaine de l’agriculture, l’élevage, la sécurité alimentaire, etc. Des rencontres individuelles avec les structures techniques ont été réalisées excepté dans la région de Louga où des services techniques et des organisations paysannes se sont retrouvés autour de l’Adjoint administratif du Gouverneur pour apprécier la situation. La mission a effectué également des visites de terrain dans les champs, les lieux de pâturage, les marchés de bétail, les marchés de céréales afin d’apprécier la situation et de s’entretenir directement avec les paysans, éleveurs, commerçants.
Situation pluviométrique
L’installation des pluies est dans l’ensemble en avance par rapport à la campagne dernière et en retard d’une à deux semaines par rapport à la normale dans les régions du centre et relativement correcte dans le nord du pays. Les hauteurs importantes ont été enregistrées dans la plupart des zones visitées occasionnant des dégâts importants sur les habitats. Il s’y ajoute qu’on a une meilleure répartition spatio-temporelle des pluies comparativement à la campagne 2014/2015. Toutefois, les pluies enregistrées à la date du 20 juillet étaient jugées insuffisantes pour le démarrage des semis dans certaines parties des régions de Fatick (département de Gossas), Kaffrine (département de Koungheul Kaffrine), Tambacounda (départements de Bakel et Tamba), Matam (départements de Ranérou et Matam), Louga (départements de Louga et Kébémer), et Saint-Louis (départements de Podor et Saint Louis).
Le niveau du fleuve Sénégal se situe environ à 3 mètres de hauteur. Ce niveau est stable par rapport à la période correspondante de l’année précédente mais est jugé faible pour permettre une bonne irrigation des terres destinées aux cultures de décrues notamment dans les départements de Podor et Matam.
Campagne agricole
Dans la vallée du fleuve, les récoltes du riz de contre-saison sont en cours et sont jugées moyennes à bonnes dans l’ensemble avec des rendements de 5 à 6 tonnes/hectare en moyenne. Il en est de même pour les exploitants de tomates et d’oignons pour lesquels les dernières récoltes sont en cours.
Quant aux cultures de décrue récoltés en juin-juillet et qui d’habitude, soulagent les paysans en cette période, les récoltes sont jugées mauvaises à cause de la faiblesse de la crue de 2014 qui n’a pas permis une bonne irrigation des zones de décrue. Ainsi, les récoltes de maïs, de sorgho, de patate, d’arachide utilisées comme aliment de soudure ont manqué ; ce qui aggrave l’insécurité alimentaire déjà difficile dans certaines zones visitées.
Cette année, les producteurs ont bénéficié de l’appui du Gouvernement et des partenaires comme la FAO en intrants agricoles (semences, engrais, urée). Les semences de mil, de maïs, d’arachide et de niébé ont été fournis aux producteurs à un prix subventionné de 50 pour cent du prix du marché. Ce qui a été une bouffée d’oxygène pour bon nombre de paysans qui sortent d’une mauvaise campagne agricole. Le prix de cession du kilogramme de semence de mil est à 140 F CFA contre 225 à 2550 F CFA sur le marché tandis que celui de l’arachide est de 350 F CFA contre 500 à 750 F CFA sur le marché. Toutefois, il est noté d’importants retards dans la mise en place de ces intrants dans certaines localités comme la région de Tambacounda. En outre, il est noté la faiblesse du quota par paysan.
Les paysans dans le sens d’anticiper sur un retard d’installation des cultures ont procédé dès le mois de juin à des semis à sec. Avec l’installation de l’hivernage, les semis et les labours se poursuivent dans toutes les zones visitées. Les semis se sont fait au rythme des pluies avec toutefois des cas de resemis notamment à Kaolack, Fatick, Tambacounda. Contrairement à 2014 où il y a eu plusieurs vagues de semis (4 dans la région de Matam), cette année on a enregistré en général qu’une seule vague. Les stades de développement des cultures vont de la germination à la levée-feuille pour les premiers semis.
En rappel, la production de 2014 a été mauvaise à très mauvaise pour les producteurs avec des baisses de 30 à plus de 50 pour cent par rapport à la moyenne selon la culture et la zone. Par conséquent, le kilogramme de semence d’arachide connait une hausse de 36 pour cent par rapport à la moyenne à Louga à cause du faible approvisionnement du marché suite à cette mauvaise production de l'année dernière. Compte tenu de ce manque de revenus et hausse de prix de semence, certains ménages ont réduit le niveau des superficies en arachide (principale source de revenus pour les ménages du bassin arachidier en année normale) au profit du mil et du niébé hâtif cette année.
En dépit des difficultés signalées, l’espoir reste de mise compte tenu de la fréquence des pluies depuis la dernière décade de juillet et de l’accalmie générale sur le plan phytosanitaire. L’évolution de la campagne agricole est jugée globalement moyenne.
Il est important de signaler des cas d’inondations dans certaines zones visitées notamment dans la région de Kaffrine. En effet, les fortes pluies de la dernière semaine de juillet ont causé d’importants dégâts matériels dans la commune de Kaffrine. Quant à la cité religieuse d’Arafat, située dans la commune de Koungheul, la pluie a provoqué la mort d’un bébé et plongé 112 ménages dans un profond sinistre. Le département de Kanel a également enregistré une perte en vie humaine et des dégâts matériels.
Situation pastorale
La situation pastorale est caractérisée par un pâturage fortement dégradé notamment dans les régions de Matam, Saint-Louis et de Louga. Dans ces localités, l’herbe est quasiment absente pour le bétail. A la faveur des pluies enregistrées dans la dernière semaine de juillet, on a assisté à un début de reconstitution du pâturage qui profite plus aux petits ruminants ; ce qui amène les éleveurs à procéder abusivement à des élagages de branche d’arbre pour les besoins des animaux.
Le mauvais pâturage qui résulte du déficit de pluie de 2014 et du retard dans la reconstitution cette année a engendré des mortalités plus élevées que d’habitude sur le cheptel notamment sur les moutons et les bovins. Pour limiter les mortalités, les éleveurs ont migré tôt vers les zones du sud voire vers le Mali à la recherche de pâturage. Ces descentes précoces et massives ont créé un surpâturage dans ces zones d’accueil habituelles. En outre, les troupeaux ont accusé un retard dans la remontée vers les zones d’hivernage à cause du retard d’amélioration des conditions d’élevage dans ces zones. Ce retard risque de créer des conflits avec les cultivateurs qui sont en plein dans les semis et les entretiens des cultures.
Les éleveurs aisés ont procédé à des ventes massives de petits ruminants pour se procurer de l’aliment de bétail afin de nourrir les bovins. Pour les ménages pauvres qui ont été amené à vendre plus pour se nourrir à cause de la baisse des prix des animaux de plus de 50 pour cent de mai à début juillet, ils ont connu en plus des ventes excessives, des mortalités inhabituelles qui ont conduit à une décapitalisation du cheptel créant ainsi un déficit total de moyen d’existence ; ce qui aggrave leur vulnérabilité à l’insécurité alimentaire.
Le Gouvernement du Sénégal dans le cadre de l’opération sauvegarde du bétail a procédé à la vente à prix subventionné de 14000 tonnes d’aliment de bétail à travers tout le pays. Le renouvellement de cette opération par les différentes coopératives a permis de sauver le bétail pour ceux qui ont eu accès à ces opérations. La mise à disposition de semences de cultures fourragères aux éleveurs rentre dans le cadre de l’amélioration des disponibilités alimentaires pour le bétail.
La reconstitution des pâturages observés présentement notamment dans le sud et le centre sud du pays permettront aux troupeaux de récupérer et d’améliorer la production de lait qui est pratiquement inexistante en cette période compte tenu du mauvais état d’embonpoint des animaux. La consommation de lait qui occupe une grande part dans l’alimentation des ménages éleveur est arrêtée en attendant le mois d’août pour la reprise.
Marchés
Les disponibilités en céréales sur les marchés sont moyennes dans l’ensemble. Il est noté une importante disponibilité de riz dans la vallée du fleuve (Matam et Saint Louis), en liaison avec les récoltes de contre saison en cours. Cependant, les offres de mil et de maïs sont en baisse par rapport à une année normale dans les régions de Matam, Tambacounda, Fatick et Saint-Louis à cause de la mauvaise production agricole de 2014. Le mil et le sorgho présents sur les marchés proviennent principalement de la zone du Saloum (Kaolack, Kaffrine, Fatick) mais aussi des pays limitrophes (Gambie et Mali). L’approvisionnement des marchés reste suffisant pour les demandes de consommation en dépit de la baisse des disponibilités plus qu’une année normale.
La hausse saisonnière des prix est de plus en plus observée sur les marchés mais avec une tendance à la stabilité pour le riz brisure importé qui constitue la principale céréale consommée. La stabilité des prix du mil sur certains marchés malgré la mauvaise production de 2014 s’explique par la baisse de la demande pour cette denrée au profit du maïs, du niébé et du riz mais aussi aux changements d’habitude alimentaire de plus en plus constatés au niveau des ménages. En effet, dans beaucoup de ménages ruraux, le couscous matinal est en train de céder le terrain au café, au pain, au niébé. Quant au prix du riz, il reste stable pour la brisure importée. Pour le riz local pour lequel les récoltes sont en cours, son prix qui oscille entre 270 à 275 FCFA/Kg devrait connaitre une baisse à 250 FCFA en début août avec la poursuite des récoltes.
En perspectives, les prix des céréales suivront la hausse saisonnière de légère hausse jusqu’en septembre mais resteront proches de la normale d’autant plus que les appuis alimentaires en cours constitueront un facteur tampon à cette hausse.
Les principaux marchés à bétail visités sont de plus en plus animés avec les ventes des éleveurs pour leur approvisionnement avant la remontée et la mouvance de la fête de Tabaski qui se ressent par le nombre de béliers sur les marchés. Les prix des animaux, après une période de baisse importante à cause des difficiles conditions d’élevage (mai-juillet) qui ont réduit la demande, s’améliorent peu à peu grâce à la reconstitution du tapis herbacé et de l’approche de la fête de Tabaski. Le prix du mouton connait actuellement une hausse d’environ 30 pour cent dans le grand marché de bétail de Darah (département de Linguère) par rapport au mois de juin mais est en baisse d’environ 36 pour cent par rapport à la moyenne.
Des cas de bradage d’animaux ont été signalés dans la plupart des zones visitées dans le cadre du déstockage stratégique des éleveurs afin de limiter les pertes de bétail. A Matam, on a signalé des baisses de prix pouvant atteindre parfois 70 pour cent par rapport au prix normal pour la vache en mai-juin en raison du mauvais état des animaux. Dans cette situation de mauvais embonpoint, les rares têtes entretenues (bétail d’embouches) qui se retrouvent sur le marché se vendent très cher. Cette situation profite aux éleveurs nantis qui ont les moyens d’entretenir le bétail.
Situation alimentaire
La situation alimentaire est de plus en plus difficile pour les ménages à faibles revenus qui ont des difficultés d’accès aux marchés pour s’approvisionner correctement en denrées alimentaires. Dans la zone du bassin arachidier visitée, la baisse de la production arachidière qui constitue la principale source de revenus des ménages agricoles a contribué à la chute des revenus de ces ménages de plus de 30 pour cent par rapport à la normale.
La situation des ménages pastoraux n’est guère reluisante dans les zones visitées. En effet, dans beaucoup de localités, des pertes de bétail sont notées, en liaison notamment avec le manque de pâturage (Matam, Tambacounda, Louga). En outre, la baisse des prix des animaux (30 à 50 pour cent par rapport à la normale), due au mauvais état d’embonpoint des animaux, a contribué à la dégradation des termes de l’échange bétail/céréales.
Dans la vallée du fleuve, la forte baisse des productions des cultures de décrue affecte significativement les disponibilités alimentaires au niveau des ménages pauvres. Cependant, la disponibilité des récoltes de riz issues de la rémunération en nature dans cette zone atténue de peu la situation pour ces ménages qui ne disposent pas des parcelles de riz irrigué.
Selon les personnes rencontrées dans les différentes zones visitées, ces baisses importantes de revenus ont provoqué des difficultés d’accès à la nourriture pour les ménages pauvres.
Stratégies d’adaptation en cours
Face à ces difficultés, les ménages ont recours de façon atypique à des stratégies d’adaptation pour atténuer les difficultés d’alimentation. En effet, certains ménages pauvres ont changé de régime alimentaire en baissant par exemple, le nombre de repas quotidiens de 3 à 2 ou 1 ; ce qui pourrait augmenter le taux de malnutrition.
Un grand nombre de ménages de la vallée notamment de la zone du Diéri (zone agropastorale du nord) ont recours plus que d’habitude aux envois de migrants. Malheureusement, ces envois sont souvent jugés insuffisants surtout s’ils proviennent des migrants qui sont à l’intérieur du pays ; ce qui est le cas pour les ménages pauvres.
Il est également noté le recours plus que d’habitude aux emprunts en nature et en espèce auprès de commerçants ou de parents plus nantis. Les remboursements se feront lors des prochaines récoltes qui interviendront vers le mois d’octobre 2015. Le recours aux crédits sans garantie est de plus en plus constaté au niveau des caisses de mutuel installées au niveau des villages.
En plus, selon certains témoignages recueillis, la réduction des dépenses de nourriture à travers l’abandon des achats de viande et de poisson contribuent à une hausse du niveau de malnutrition qui est chroniquement critique dans les régions du nord. Il en est de même pour les éleveurs qui ne disposent pas pour l’instant du lait pour leur consommation et pour la vente.
L’augmentation des superficies de niébé hâtif constatée dans certaines zones pourrait abréger dès le mois de septembre, les difficultés alimentaires auxquelles les ménages pauvres sont confrontés.
Appuis en cours
Compte tenu de la situation alimentaire difficile que traversent les ménages pauvres à travers les zones du centre et du nord, victimes de la mauvaise production agricole de 2014, le Gouvernement du Sénégal en collaboration avec les agences humanitaires a élaboré et mis en œuvre un plan national de riposte qui s’articule autour de trois volets: assistance alimentaire aux ménages pauvres, appui en aliment de bétail pour les agropasteurs et prise en charge des cas de malnutrition. La coordination de ce plan national de riposte a été confiée au SECNSA.
Pour ce qui concerne l’assistance alimentaire, le plan visait au départ 927 416 personnes (environ 92 742 ménages). Les 80 pour cent de ces ménages sont pris en charge par l’Etat du Sénégal à l’aide des 16,5 millions de dollars US provenant de la mutuelle panafricaine de gestion des risques et catastrophes (ARC). Les principaux partenaires de l’Etat sont :
- le PAM qui intervient dans les départements de Dagana, Tambacounda, Matam, Bakel et Podor, pour environ 15 567 ménages ;
- la Croix rouge sénégalaise, dans le département de Goudiry ;
- le consortium ACTED/CECI/ACF dans la région de Matam ;
- OXFAM dans les régions de Kolda et Kédougou ;
- CARITAS dans les régions de Saint-Louis et Thiès
L’Etat du Sénégal distribue du riz aux ménages bénéficiaires pendant trois mois. Chaque ménage ciblé recevra 10 kg de riz par personne avec un plafond de dix personnes par ménage. Les partenaires de l’Etat fournissent du cash ou des bons d’achat alimentaires. Le PAM, par exemple, fournira à travers un programme de cash et de bon d’achat d’une valeur de 5000 FCFA par personne avec un maximum de 9 personnes par ménage soit 45000. Sur le terrain, les opérations de distribution de vivres ont timidement démarré. Le commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA), chargé d’acheminer le riz éprouve des difficultés pour transporter le riz jusqu’aux points de distribution.
La situation alimentaire difficile pour les ménages pauvres en cette période de soudure connaitra une amélioration pour bons nombre de ménages avec la mise en œuvre correcte du plan national de riposte qui s’étendra sur trois mois (juillet-septembre 2015).
Le recours aux variétés hâtives de niébé et de maïs permettra aux ménages de disposer dès septembre des récoltes en vert et des produits de cueillette pour mettre fin à la soudure plus longue que d’habitude qu’ils viennent de traverser.
Pour les ménages pasteurs pauvres, en plus des activités de mains d’œuvre qu’ils intensifieront, ils bénéficieront de la solidarité locale en termes d’octroi de quelques têtes par les ménages nantis pour profiter du lait en termes d’alimentation et de revenus. La hausse du prix des animaux surtout à l’approche de la fête de Tabaski rehaussera le prix du bétail ; ce qui contribuera à l’amélioration des termes de l’échange pour les éleveurs et l’accès aux céréales avec les achats de marché.
La bonne tendance pluviométrique observée au cours du mois d’août à travers tout le pays a permis une bonne évolution des cultures et des conditions d’élevage à travers le pays ; ce qui fait renaitre de l’espoir pour une production proche de la moyenne. Toutefois, les dégâts importants qui découlent des inondations enregistrés dans les régions de Dakar et de Kaolack affectent négativement les conditions de vie des ménages déjà critiques en cette période de soudure.
Malgré la baisse plus qu’une année normale des offres en céréales locales, l’approvisionnement des marchés reste suffisant dans l’ensemble. Le niveau de prix des céréales du riz brisure ordinaire qui constitue la principale céréale consommée est stable dans l’ensemble par rapport au mois passé et inférieur ou similaire à la moyenne ; ce qui atténue les difficultés d’accès des ménages.
Le regain d’embonpoint pour le bétail avec l’amélioration des conditions pastorales, la relance de la production de lait et la hausse des prix du bétail en raison de la demande notamment en petits ruminants avec l’approche de la fête de Tabaski contribuent à rehausser le niveau de revenus des ménages éleveurs à un niveau proche de la moyenne; ce qui améliore ainsi leur accès aux marchés.
La situation alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) dans laquelle se trouve les ménages des régions du nord connait une légère amélioration grâce aux distributions humanitaires de vivres du plan national de réponse de l’Etat en collaboration avec ces partenaires. Les distributions de vivres et de cash en cours permettent aux ménages pauvres bénéficiaires de limiter le recours aux emprunts, aux ventes de biens productifs. Les récoltes en vert du niébé hâtif et du maïs attendue dans le mois de septembre amélioreront la situation alimentaire et les ménages agropasteurs se retrouveront en situation de Stress en attendant les grandes récoltes en fin octobre.

Source : FEWS NET/SECNSA

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Source : NOAA