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Les prévisions de pluies inférieures à normales de septembre à octobre ne permettront pas de combler le déficit hydrique déjà préjudiciable pour une production céréalière moyenne, après le retard de plus de deux semaines dans le stade de développement des cultures.
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Les premières récoltes attendues en fin septembre soulageront plus tard que normale la soudure des ménages pauvres dans les zones agropastorales du pays. Les récoltes en octobre et la baisse des prix des denrées entre octobre et janvier permettent aux ménages pauvres d’être en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC).
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L’épuisement précoce des stocks paysans et la baisse de revenus agricoles qui en découlent annoncent une soudure précoce pour les ménages pauvres de ces zones en 2015.
Zone | Anomalies courantes | Anomalies projetées |
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National | La mauvaise répartition des pluies dans le temps perturbe les opérations agricoles et occasionne beaucoup de ressemis dans le centre et le nord du pays, surtout dans les régions de St Louis, Louga, et Thiès. | Les perspectives de pluies inférieures à la moyenne attendues de septembre à octobre ne permettent pas d’avoir les conditions hydriques nécessaires pour le développement correct des cultures dans les zones sévèrement sèches. |
Le prolongement de la soudure agricole à cause de la disponibilité très faible et très localisée des récoltes en vert maintient la demande en vivres plus élevée que d’habitude en cette période sur les marchés ce qui maintien le prix à des niveaux élevés. | Les produits de soudure (maïs, arachide de bouche, niébé) plus faibles par rapport à la moyenne seront disponibles en fin septembre ce qui améliore l’accès des ménages à la nourriture et mettre fin à la soudure. | |
Les distributions de semences de céréales et de légumineuses à cycle court, de manioc sont en cours par le Gouvernement en vue de mitiger l’impact négatif de la mauvaise pluviométrie sur les productions agricoles. | Le recours aux semences mitigera les conséquences néfastes du retard de la saison dans les zones où leur utilisation a pu être possible. Leurs récoltes qui seront disponibles en octobre procureront de la nourriture et des revenus aux paysans. |
Le déficit de pluie continue de perturber le développement normal des cultures, particulièrement dans le centre et le nord du pays. Le cumul de pluie du 1er mai au 10 septembre reste déficitaire à nettement déficitaire dans la moitié nord du pays et normal à excédentaire dans le sud-est du pays (Figure 1). La poursuite des semis en dehors de la période habituelle des semis explique le retard d’au moins un mois dans le stade de développement des céréales et des légumineuses ce qui réduit plus que d’habitude la disponibilité des produits de soudure (maïs, arachide de bouche, niébé) en cette période. L’engouement autour des semences à cycle court de sorgho, niébé, sésame subventionnées par le gouvernement du Sénégal permet de mitiger l’impact négatif de la mauvaise pluviométrie sur la sécurité alimentaire. Les perspectives de pluies moyennes à inférieures à la moyenne de septembre à octobre selon les prévisions ACMAD météo ne permettront pas de combler le déficit hydrique pour permettre aux cultures de poursuivre leur développement.
Les grandes pluies du mois d’août ont permis la reconstitution des pâturages et des points d’eau à travers le pays. Cependant, la biomasse présente reste déficitaire par rapport à la moyenne avec des points de net déficit localisés dans le nord, l’ouest et le centre du pays (Figure 2). L’amélioration des conditions d’élevage et les appuis en aliment de bétail du Gouvernement ont limité les pertes de bétail et la reprise de la production de lait qui reste faible par rapport à une année moyenne. Cette baisse de la production réduit le revenu tiré de la vente de lait pour les éleveurs.
L’évolution peu rassurante de la campagne agricole en cours engendre une rétention des stocks de céréales locales au niveau des zones de production réduisant du coup les offres sur les marchés de consommation. La fermeture de fait des frontières avec la Guinée affecte négativement les flux entre les deux pays ce qui engendre des faiblesses d’approvisionnement de denrées alimentaires (riz, fruits, tubercules) et de bétail au niveau des marchés frontaliers de Kolda (Saré Yoba, Diaobé). Malgré la réouverture des frontières en début de mois, les flux continueront à connaitre l’effet de ce fléau par la baisse des transactions transfrontalières sur les marchés de Kolda et de Kedougou. Le prix du riz brisure importé qui reste la principale céréale consommée reste stable par rapport au mois passé et inférieur à la moyenne d’environ 4 pour cent à Kaolack et de 8 pour cent à Dakar ce qui maintient l’accès des ménages à la dite denrée. Par rapport à la moyenne des cinq dernières années (2008 – 2013), le prix du mil en août est supérieur de 4 pour cent à Dakar et de 15 pour cent à Tambacounda. La reprise de l’embonpoint du bétail grâce à l’amélioration des conditions d’élevage et la mouvance de la fête de Tabaski permet d’avoir des prix supérieurs à la moyenne surtout pour les petits ruminants de septembre à octobre.
Le retard dans la disponibilité des produits de soudure suite à la mauvaise pluviométrie dans la plupart des zones agricoles prolonge la soudure agricole particulièrement dans les régions du nord et du centre qui connaissent un retard d’environ un mois ou plus par rapport au calendrier habituel. Les ménages pauvres des zones de Kaolack, Fatick, Diourbel, Kaffrine, Bakel, Louga, Saint-Louis, Matam, la Casamance et Kédougou qui ont connu une baisse de production et de revenus agricoles en 2013/14 sont contraints de recourir plus que d’habitude à leurs stratégies d’adaptation pour satisfaire leurs besoins alimentaires. La réduction des dépenses non alimentaires, des activités habituelles de main d’œuvre agricole à cause des baisses de réalisation suite à la mauvaise pluviométrie, la vente de bétail plus élevée que d’habitude et le recours aux emprunts seront observés d’ici la disponibilité des premières récoltes en fin septembre. L’insécurité alimentaire de type Stress (Phase 2 de l’IPC) dans les zones à anomalie s’améliorera en octobre avec la disponibilité des récoltes principales, la stabilité et voire de la baisse des prix des denrées ce qui améliorera l’accès des ménages à la nourriture au moins jusqu’en décembre. Les ménages en plus des récoltes et de la poursuite normale des activités habituelles de revenus seront donc en insécurité alimentaire de type Minimale (Phase 1 de l’IPC) d’octobre à décembre.
Source : FEWS NET
Source : USGS/FEWS NET
Source : USGS/FEWS NET
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