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Les ménages agropasteurs pauvres dans le centre et le nord du pays qui ont connu une baisse importante de leurs productions agricoles en 2014/15 et partant de leurs revenus ont présentement recours à des stratégies inhabituelles et font face à des déficits de consommation alimentaire. Par conséquent, ils sont en situation d’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC).
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Les conditions pastorales actuelles à travers le pays sont anormalement mauvaises. Les prévisions pour la prochaine saison des pluies présentent des divergences entre les centres de prévision mais, si le début de la saison est tardive, comme prévu par les prévisions de PRESAO, il pourrait retarder l’amélioration des conditions d’élevage ; ce qui peut engendrer des mortalités de bétail plus élevées que la moyenne et affecter négativement les moyens d’existence et limiter leur accès à la nourriture.
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Les prévisions pour les cumuls pluviométriques sont également divergentes avec le PRESAO indiquant une probabilité élevée des pluies moyennes à supérieures à la moyenne pendant que d'autres prévisions (ECMWF, NMME, IRI, et UK MET) indiquent une probabilité accrue de précipitations inférieures à la moyenne. Par conséquent, les mises à jour de modèles climatiques actuels en juin doivent être étroitement surveillées.
Zone | Anomalies Courantes | Anomalies Projetées |
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National |
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La baisse de la production de céréales d’environ 20 pour cent de la moyenne et de 50 pour la production arachidière qui constitue le principal produit de rente a contribué à la baisse de revenus des ménages agropasteurs pauvres du centre et du nord du pays. L’épuisement précoce des stocks de un à deux mois plus tôt que d’habitude engendre des besoins de ressources supplémentaires pour couvrir convenablement les besoins alimentaires des ménages.
Cependant, les perspectives de production sont moyennes à bonnes pour le riz de contre saison dans la vallée du fleuve. Les récoltes attendues en juin-juillet permettront d’améliorer la disponibilité en riz auprès des ménages et sur les marchés. Les rémunérations moyennes en nature issues de ces récoltes amélioreront l’accès des ménages pauvres aux aliments dans la zone. En outre, les préparatifs pour la nouvelle campagne agricole 2015-2016 sont en cours et constituent des opportunités de revenus et de nourriture pour les ménages pauvres qui s’adonnent à cette activité.
Les prévisions saisonnières des agences météorologiques (NOAA/CPC, IRI, ECMWF, UK MET, PRESAO) montrent des projections divergentes pour la prochaine saison des pluies, avec certaines prévisions indiquant une probabilité accrue de précipitations inférieures à la moyenne (NOAA/CPC, IRI, ECMWF, UK MET), tandis que d'autres montrant une probabilité accrue de pluies supérieures à la moyenne (PRESAO). Le PRESAO a également prévu un début tardif de la saison de pluies de 2015. Avec ces prévisions à l'esprit, si la saison des pluies est très tardive ou est considérablement inférieure à la moyenne, cela pourrait conduire à une dégradation d’accès à la nourriture, aux revenues du bétail, de la main d’œuvre agricole et des résultats globaux de la sécurité alimentaire.
La dégradation inhabituelle des conditions d’élevage à cause de la mauvaise pluviométrie de 2014 notamment au nord et au centre-ouest du pays engendre des déplacements inhabituels de troupeaux vers les zones relativement fournies du bassin arachidier et le sud-est du pays. Ces mouvements perturbent l’approvisionnement des marchés de consommation ; ce qui renchérit le prix des animaux notamment pour le mouton de 15 pour cent à Dakar et 28 pour cent à Thiès. La poursuite de l’Opération Sauvegarde du Bétail (OSB) à travers la vente subventionnée à 50 pour cent du prix du marché de 14000 tonnes d’aliment de bétail de mai à juin permet aux éleveurs d’accéder aux aliments de bétail pour soulager les difficultés d’alimentation du bétail.
Les disponibilités céréalières sont globalement moyennes à faible dans le pays en cette période de fin de la campagne de commercialisation de l’arachide qui relance les offres de céréales sur les marchés. La hausse saisonnière des prix des céréales locales est de plus en plus observée par rapport au mois passé. La hausse va de 3 pour cent à Kaolack à 8 pour cent à Tambacounda par rapport au mois passé. Par rapport à la moyenne, les prix du mil sont en légère baisse sur les différents marchés exceptés à Tambacounda et Dakar où ils sont en hausse de 10 pour cent. Pour le riz brisure ordinaire qui est la céréale la plus consommée, les prix restent stables dans l’ensemble par rapport au mois passé et à la moyenne quinquennale. Malgré ces niveaux de prix relativement moyens, la baisse des revenus des ménages agropasteurs pauvres à cause de la réduction des revenus tirés de la vente des produits agricoles cette année limite leur accès aux denrées alimentaires.
Les ménages pauvres en baisse de revenus par rapport à la moyenne et qui connaissent une soudure précoce intensifient plus que d’habitude les activités de mains d’œuvres agricoles ou non agricoles en cette période de préparatifs pour la nouvelle campagne agricole. En outre, le recours plus important que d’habitude aux emprunts et les stratégies de diminution de volume et de qualité des repas rehausseront le niveau de malnutrition des ménages qui est déjà critique selon les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé avec un taux de malnutrition aigüe globale supérieur à 15 pour cent selon SMART 2014 dans les régions de Saint Louis (15,3 pour cent), Matam (19,3 pour cent). Bien que les appuis programmés du Gouvernement et de certains partenaires en termes de distribution de vivres, d’intrants agricoles de mai à septembre 2015 limiteront les stratégies d'adaptation négatives et permettront aux bénéficiaires de pouvoir s’adonner à l’installation de la nouvelle campagne agricole en juin, les ménages pauvres dans les zones les plus touchées par les mauvaises performances de la saison de pluies de 2014 dans le centre et nord du pays feront face à des déficits de consommation alimentaire équivalentes à l’insécurité alimentaire de type Crise (Phase 3 de l’IPC). En septembre, la disponibilité des récoltes vertes, bien que faibles si le début de la saison de pluies est en retard, permettront aux ménages d’être en phase de Stress (Phase 2 de l’IPC) en attendant la période des grandes récoltes en octobre.
Source : FEWS NET
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