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Les ménages agropasteurs pauvres dans le centre et le nord du pays dans l’incapacité de satisfaire leurs besoins alimentaires sans recourir à la réduction du volume des repas voire du nombre de repas et aux stratégies d’adaptation atypiques seront en situation d’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’en septembre 2015.
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La forte dégradation des conditions d’élevage dans le bassin arachidier et le Sud-Est du pays à cause du déficit de biomasse et de la faiblesse des points d’eau durcit la soudure pastorale. Ces conditions engendrent le mauvais embonpoint des animaux, rehaussent le risque de mortalité du bétail plus élevé que d’habitude et limitent l’accès des éleveurs aux marchés à travers la réduction des revenus pastoraux.
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Les cumuls de pluies ont été inférieurs à la moyenne jusqu’à présent, ce qui retarde le démarrage des activités agricoles dans certaines zones. Bien que les niveaux de précipitations doivent augmenter dans les prochaines semaines, certaines prévisions saisonnières indiquent une probabilité accrue de précipitations inférieures à la moyenne entre juillet et septembre. Les niveaux des pluies et les conditions agricoles, par conséquent, doivent être étroitement surveillés.
Zone | Anomalies Courantes | Anomalies Projetées |
|---|---|---|
National
| Le cumul de pluies est nettement déficitaire dans le pays à la date du 23 juin; ce qui retarde le démarrage de la campagne agricole et l’amélioration des conditions d’élevage dans les zones pastorales. | Bien qu’une augmentation des pluies dans les prochaines semaines doivent permettre la relance des activités agricoles, les prévisions saisonnières indiquent des projections divergentes pour la période de juillet à septembre avec certaines prévisions (NOAA, PRESAO/ACMAD) indiquant des conditions moyennes ou supérieures à la moyenne tandis que d'autres indiquant une probabilité accrue de pluies inférieures à la moyenne (ECMWF, IRI, UK MET). |
Zones pastorales | Une dégradation inhabituelle des conditions d’élevage est observée dans les zones de concentration du bétail du bassin arachidier et le Sud-Est du pays à cause du manque d’eau et de pâturage. Cependant, les distributions de l’aliment de bétail du Gouvernement permettront de minimiser les pertes d’ici la reconstitution des conditions idoines d’élevage en fin juin 2015. | Les conditions pastorales s’amélioreront avec le début de la saison des pluies dans les prochaines semaines. |
Le cumul pluviométrique du 1er mai au 23 juin reste déficitaire à nettement déficitaire avec un retard dans le début de la saison dans certaines localités, surtout dans le sud et l’ouest du pays (Figures 1 et 2). Les activités agricoles à cause de la faiblesse des pluies se limitent principalement aux nettoyages de champs et de transport de fumiers qui fournissent aux ménages des revenus inférieurs par rapport à une année moyenne à la même période. Les récoltes pour le riz de contre saison dans la vallée du fleuve au nord du pays sont en cours et sont jugées moyennes. Cette production en plus d’améliorer la disponibilité alimentaire dans la localité procure des revenus moyens aux ménages leur permettant de faire face à certains de leurs besoins en ce début de nouvelle campagne agricole.
La dégradation inhabituelle des conditions d’élevage dans les zones de concentration du bassin arachidier et de la zone du Sud-Est affecte dangereusement l’embonpoint du bétail et aggravent le risque de mortalité de bétail dans ces zones. Par exemple, selon les rapports des médias, des cas de mortalités plus élevés que d’habitude à cause du manque de pâturage et d’eau sont signalés dans la zone de Linguéré. En outre, ces pertes de bétail devraient s’aggraver si le début de la saison est tardif dans ces zones, comme prévu par les prévisions de PRESAO. Bien que la distribution de 14000 T d’aliment de bétail à prix subventionné par l’état (-50 pour cent du prix sur le marché) ait démarré dans les zones de concentration du bétail du bassin arachidier et dans le nord du pays, les risques de pertes de bétail réduiront les moyens d’existences et partant les capacités des ménages pauvres qui n’ont pas le moyen d’entretenir leurs petits troupeaux. En outre, certains troupeaux partis à la recherche de meilleures conditions sur le territoire malien ont duré plus que d’habitude à cause de ces mauvaises conditions ; ce qui prive les membres de la famille sur place au Sénégal de la consommation et du revenu des produits laitiers.
L’approvisionnement des marchés en céréales locales reste satisfaisant dans l’ensemble à travers le pays à cause de la mobilisation des stocks au niveau des zones de production pour les besoins financiers du ramadan ; ce qui induit une légère baisse des prix. Par exemple, les prix de mil sont en légère baisse sur les marchés suivis par rapport au mois passé et par rapport à la moyenne quinquennale exceptée à Tambacounda où une hausse de 2 pour cent est observée. Pour le riz importé, les disponibilités sont moyennes à importantes selon les marchés. Par conséquent, le prix du riz brisure ordinaire est par rapport au mois passé stable dans l’ensemble excepté à Ziguinchor où il est en légère hausse de 7 pour cent. Par rapport à la moyenne, le prix du riz est en baisse d’environ 10 pour cent à Dakar et 2 pour cent à Saint Louis et en hausse de 4 pour cent à Ziguinchor. Malgré ce niveau du prix du riz favorables, leur accès aux ménages pauvres en baisse de revenus est limité.
La soudure plus longue que d’habitude d’un mois (à partir de mai contre juin en année normale) que connaissent les ménages pauvres aussi bien dans les zones pastorales que dans les zones agricoles du centre et du nord à cause de la baisse de revenus et de productions agricoles et pastorales de 2014/15 les amène à réduire leur dépenses alimentaires et non alimentaires et intensifier plus que d’habitude les stratégies d’adaptation comme la main d’œuvre et la migration. En outre, la réduction du nombre et du volume de repas maintient le niveau de la malnutrition qui était à un niveau critique en 2014 selon les normes OMS (Organisation Mondiale de la Santé) dans ces zones. Bien que les distributions de vivres et d’intrants agricoles qui seront mises en œuvre à partir de ce mois par le Gouvernement aux ménages pauvres dans les zones touchées permettront de réduire le nombre de personne en déficit alimentaire et de leur permettre de s’adonner à la nouvelle campagne agricole, les ménages éleveurs et agropasteurs pauvres dans le centre et le nord du pays à cause des informations citées plus haut se retrouveront quand même en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) de juin à septembre. En septembre, le recours précoce aux récoltes en vert qui seront moindres qu’une année normale à cause du retard dans l’installation des pluies, permettra aux ménages pauvres de se soulager de la longue soudure et de se retrouver en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC).
Source : FEWS NET
Source : NOAA
Source : USGS
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.