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- La baisse de la production agricole d’environ 17% par rapport à la moyenne réduit la disponibilité alimentaire moyenne dans le pays particulièrement au niveau des ménages pauvres des zones victimes de la baisse importante de productions au nord et sud-est. Ces ménages auront des difficultés à couvrir leurs besoins et seront en insécurité alimentaire aiguë Stress (Phase 2 IPC 2.0) à partir d’avril.
- La majorité des ménages pauvres à travers le pays en cette période de hausse de prix des denrées feront recours à des stratégies d’adaptations pour combler le déficit de production et améliorer leurs revenus pour la satisfaction de leurs besoins alimentaires. Ils seront en phase d’insécurité alimentaire aiguë Minime (Phase 1 IPC 2.0) jusqu’en juin 2014.
- Les prix d’achat des céréales, après une série de baisse d’octobre à décembre présentent une légère hausse en janvier. La stabilité du prix pour le riz importé qui reste inférieur d’environ 7% à la moyenne permet un accès des ménages à cette denrée.
Zone | Anomalies Courantes | Anomalies Projetées |
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National | La tentative de boycotte de la commercialisation de l’arachide par le principal huilier du pays en raison de la hausse du prix La dégradation précoce des parcours pastoraux dans les régions du nord constitue une préoccupation quant à la soudure pastorale qui enregistrera l’arrivée massive des troupeaux de la Mauritanie. | Les perturbations nées de ce boycotte engendreront des pertes de revenus attendus pour les producteurs. La dégradation continue de pâturage dans les régions du nord engendre des déplacements inhabituelles de bétail ce qui affecte négativement les productions animales et les revenus des éleveurs. |
La campagne des cultures de contre saison maraichères et de riz particulièrement dans la vallée du fleuve Sénégal évolue normalement dans le pays. Les appuis en intrants agricoles de certaines organisations et le bon niveau de la crue augurent des perspectives de production moyennes à bonnes de janvier à avril pour le maraichage et de mai-juin pour le riz, une production importante pour les zones où il y a eu des déficits de production des cultures pluviales. Les productions agricoles pour la campagne hivernale selon les résultats officiels connaissent une baisse d’environ 17% par rapport à la moyenne et de 12% par rapport à celle de 2013 suite au retard et à la mauvaise répartition des pluies, aux inondations et aux déprédateurs qui n’ont pas permis un bon développement des plants. La baisse de la production agricole affecte la sécurité alimentaire des ménages agropasteurs des régions de Matam, Diourbel, Kafrine, Louga et Fatick, sur le littoral (Saint Louis) et au sud du pays à Kédougou. Les stocks, en raison de la baisse de production, seront épuisés autour d’avril, environ deux mois plus tôt que normal.
L’offre de céréales sur les marchés est en hausse par rapport au mois passé suite à l’arrivée progressive des nouvelles récoltes pour les produits locaux et à la présence d’importants stocks de riz au niveau des importateurs. La disponibilité actuelle des productions agricoles diminue comme d’habitude la dépendance des ménages aux marchés en cette période. Cependant, les stocks familiaux se sont reconstitués à un niveau moindre que pour une année moyenne suite à la baisse de la production particulièrement dans les zones du nord et du centre.
Les prix des céréales locales après une tendance à la baisse depuis octobre présentent une légère hausse d’environ 4% pour le mil et 3% pour le maïs et restent stables pour le sorgho et le riz local. Par rapport à la moyenne quinquennale, les prix sont supérieurs d’environ 20% pour le mil/sorgho, de 10% pour le maïs et légèrement inférieurs pour le riz local. Le prix du riz importé, principale denrée consommée, reste stable par rapport au mois passé et en baisse d’environ 7% par rapport à la moyenne. Les prix des denrées suivront la tendance saisonnière de hausse de février à juin.
Les revenus issus de la vente des productions agricoles, notamment pour l’arachide procurent des revenus supérieurs à la moyenne aux ménages pour faciliter leurs accès aux marchés. La hausse du prix des légumineuses d’environ de 17 à 20% par rapport à la moyenne contribue à affaiblir l’offre de céréales sur les marchés ce qui soutient le niveau élevé des prix. Cependant, une menace de boycott de la commercialisation de l’arachide par les huiliers suite à la fixation du prix qu’ils jugent élevé est à craindre. La prolifération des marchés parallèles qui en résulte ne permet pas aux exploitants de bénéficier des prix rémunérateurs notamment dans les zones où on a enregistré les déficits de production.
L’offre de bétail après la forte demande pour le pèlerinage de Touba connait une baisse malgré l’arrivée du bétail du Mali et de la Mauritanie. Les prix sont en hausse d’environ 3% pour les chèvres et restent pratiquement stables pour les bovins et les ovins par rapport au mois passé. Même si l’état d’embonpoint est actuellement normal, les conditions d’élevage en dégradation particulièrement dans le nord du pays victime de l’insuffisance pluviométrique, affecteront les productions animales ce qui ne permet pas aux éleveurs de disposer de revenus moyens. La soudure pastorale, qui commence en mars et, qui sera dure dans ces localités d’élevage abaissera le prix de vente du bétail et induit une réduction du pouvoir d’achat des éleveurs pauvres.
Les ménages pauvres dans les zones agricoles en plus des activités habituelles de revenus disposent de leurs productions ce qui réduit leur dépendance aux marchés jusqu’en mars-avril. Les revenus moyens tirés des activités habituelles (petit commerce, le manœuvre, vente de bois) en plus de ceux issus de la vente des productions agricoles faibles par rapport à la moyenne arriveront à maintenir leur accès à la nourriture jusqu’en juin. La majorité des populations sera en insécurité alimentaire aiguë Minime (Phase 1 IPC 2.0) de janvier à juin. Toutefois, les ménages agropasteurs pauvres dans les zones victimes de la baisse de production et des inondations dans les région de Louga, de Matam et de Diourbel, en raison de leur recours précoce aux marchés et de la baisse de revenus agricoles useront précocement des stratégies d’adaptation pour satisfaire leurs besoins alimentaires d’avril à juin, ce qui les met sous insécurité alimentaire aiguë Stress (Phase 2 IPC 2.0). On ne s’attend pas à une dégradation poussée de la situation dans ces zones si les possibilités de travail, de revenus fonctionnent normalement et ils resteront en Stress après juin jusqu’au la fin de année de consommation en septembre 2014.
Source : FEWS NET
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