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Les marchés restent suffisamment approvisionnés malgré la baisse de la production de céréales de 37 pour cent par rapport à la moyenne. Les stocks bien que faibles par rapport à une année moyenne réduisent comme d’habitude la dépendance des ménages aux marchés en cette période.
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La dépendance plus prolongée que d’habitude au marché en raison de l’épuisement précoce dès mars au lieu de juin des stocks et de la baisse des revenus agricoles ne permettent pas aux ménages agricoles pauvres de couvrir convenablement leurs besoins alimentaires. Par conséquent, ils seront en insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) de mars à avril et de Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de mai.
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La soudure pastorale précoce à cause du déficit de pâturage et des dégâts de plus en plus importants de feux de brousse dans les zones du nord et du centre affectera négativement les productions animales et la survie du bétail et par conséquent les moyens d’existence des ménages agropasteurs et éleveurs.
Zone | Anomalies Courantes | Anomalies Projetées |
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National |
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La baisse des revenus agricoles consécutive à celle de la production de céréales et d’arachide réduit le pouvoir d’achat des ménages agropasteurs particulièrement dans le centre et le nord-est du pays. Les productions moyennes des cultures maraichères sont en cours dans les zones habituelles de production ; ce qui procure des revenus moyens aux producteurs et améliore leur accès aux marchés. La faible disponibilité en eau dans certaines retenues pour les zones du nord limite cette production maraichère qui restera toutefois moyenne de janvier à avril. La campagne de contre saison du riz en cours dans la vallée du fleuve Sénégal offre des opportunités moyennes d’emplois aux ménages pauvres de février à mars. Les récoltes moyennes de riz attendues en mai-juin amélioreront la disponibilité en cette denrée dans la zone nord.
Le déficit de pâturage dans les zones pastorales des régions du nord engendre des mouvements inhabituels vers les zones relativement fournies du Sud et de l’Est ; ce qui limite l’accès des ménages aux produits animaux (lait, fromage). La baisse de la production de lait ainsi que celle de la valeur marchande du bétail en raison du mauvais embonpoint affecteront négativement les revenus des éleveurs et leur pouvoir d’achat. Le risque de mortalité de bétail plus élevé que d’habitude réduira les moyens d’existence des éleveurs. Le prix du bétail reste supérieur à celui de 2014 d’environ 13 pour cent pour les ovins et de 8 pour cent pour les caprins malgré la hausse des effectifs suite à la stratégie des éleveurs de déstocker précocement avant la période difficile d’avril. Le mauvais embonpoint du bétail attendu dès mars à cause des conditions d’élevage difficiles dans les zones pastorales abaisseront le prix des animaux ce qui contribuera à une dégradation des termes de l’échange pour les éleveurs.
Malgré la baisse de 37 pour cent par rapport à la moyenne de la production de céréales, les ménages agricoles disposent encore de stocks pour leur besoins. Toutefois, l’épuisement précoce des stocks d’un à deux mois par rapport à une année normale renforce plus que d’habitude la dépendance des ménages aux marchés ; ce qui abaisse d’avantage les moyens d’existence entamés par la baisse des revenus agricoles. On s’attend à une soudure précoce dès mars/avril particulièrement pour les ménages pauvres des régions de Thiès, Louga, Matam, Kolda et le nord de Tambacounda qui auront des difficultés à couvrir convenablement leurs besoins alimentaires à partir de mars.
Les disponibilités de céréales sur les différents marchés sont moyennes à importantes notamment pour le riz et le maïs importé. Le prix du riz brisure ordinaire qui constitue la principale céréale consommée est stable par rapport au mois passé et en baisse d’environ sept pour cent par rapport à la moyenne. Quant au prix du mil/sorgho, ils sont en légère baisse par rapport au mois passé et supérieurs d’environ six à neuf pour cent par rapport à la moyenne. Les prix des denrées suivront la tendance saisonnière de hausse de février à juin mais plus marquée pour les céréales locales à cause de la mauvaise production agricole ce qui limite l’accès des ménages pauvres à ces denrées. Le prix de l’arachide décortiquée est pratiquement stable par rapport à la moyenne et en baisse d’environ trois pourcent par rapport au mois passé. En effet, à cause des difficultés dans la campagne de commercialisation, les producteurs en besoins pressant de liquidité se retrouvent sur les marchés hebdomadaires ce qui augmente significativement les offres et il s’en suit une baisse des prix. La baisse de prix en plus de la baisse du volume commercialisable par rapport à une année normale réduisent d’avantage les revenus saisonniers et le pouvoir d’achat des producteurs ; ce qui rehausse leur vulnérabilité à l’insécurité alimentaire.
Le recours plus intense qu’en année moyenne à la migration, aux activités de mains d’œuvre agricole dans la vallée et dans les zones maraichères et aux activités non agricoles, d’exploitation de la forêt et des petits métiers et de la pêche par un maximum de personne procure des revenus moyens aux ménages pour améliorer leurs accès aux marchés. Les revenus issus de ces activités ne pourront combler complètement le déficit né de la baisse de revenus agricoles et de la durée de dépendance plus longue aux marchés. La hausse du prix des céréales locales qui sera plus élevée que la moyenne limitera l’accès des ménages pauvres jusqu’en septembre prochain où la disponibilité des récoltes en vert atténuera la longue soudure. Les ménages useront alors des moyens d’existence faibles d’avril à septembre ; ce qui aggrave le déficit de moyen d’existence de février à mars. La majorité des ménages agricoles se trouvent présentement en situation d’insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l’IPC). Les ménages pauvres affectés par l'insuffisance des pluies en 2014 alors en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) dès mars 2015 ont recours à des stratégies de diminution du volume des repas, de réduction du nombre de repas, de vente de biens productifs et ou de décapitalisation pour les éleveurs ce qui aboutit à une incapacité de satisfaire aux dépenses essentielles, non alimentaires et alimentaires vers les mois de mai/juin. Les ménages pauvres affectés en dehors de tout appui seront donc en insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de mai.
Source : FEWS NET
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