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L’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) se maintient pour la majorité des ménages du pays grâce à un bon approvisionnement des marchés qui favorisent un accès aux marchés. Toutefois, les ménages pauvres du centre et du nord-est en plus des victimes pauvres des inondations en cours ont des difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires à cause du recours à des stratégies d’adaptation atypiques. Ils sont par conséquent en insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) d’août à septembre.
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Les inondations atypiques suite aux grandes pluies de fin juillet à début à début août ont engendré des dégâts matériels importants sur les biens et des pertes en vie humaine dans les régions de Kafrine, Dakar, Saint Louis, Matam. Des ménages affectés dans ces régions sont en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) d’août à septembre.
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L’évolution des cultures en dépit d’un retard de démarrage plus ou moins important est jugée moyenne dans l’ensemble. Les appuis en intrants agricoles du gouvernement et des partenaires permettent d’espérer sur des récoltes moyennes dans le pays en octobre 2016. La majorité des ménages seront dans l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) en octobre après les récoltes.
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Le retard dans l’installation des pluies dans le bassin arachidier et le nord du pays risque d’affecter les niveaux de réalisation pour les céréales et les légumineuses (arachide, niébé) dans le pays. Les productions attendues pourraient être affectées négativement en dépit des énormes efforts du Gouvernement pour rehausser la production agricole du pays.
Zone | Anomalies Courantes | Anomalies Projetées |
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National | L’installation des pluies utiles particulièrement dans le bassin arachidier accuse un retard d’une à deux semaines par rapport au calendrier normal et à l’année dernière. Des semis ont été effectués dans les zones agricoles pour limiter les effets de ce retard. Les ménages pauvres dans les zones victimes de la mauvaise production de 2015 et qui ont des difficultés d’accès à la nourriture, ont recours aux stratégies inhabituelles d’emprunts et de réduction des dépenses non alimentaires.
La mise en place à temps à des semences et des engrais subventionnés dans les zones agricoles du pays par le Gouvernement a été faite afin d’améliorer leur accès aux ménages. | Les pluies faibles à modérées attendues selon l’agence nationale de la météo dans la première décade du mois permettront de démarrer la saison dans les zones qui accusent du retard. Le plan national de réponse en termes de subvention des intrants agricoles aux ménages pauvres réduira les charges des exploitants au profit d’une amélioration de leur accès aux denrées sur les marchés.
L’amélioration de l’accès des ménages aux intrants agricoles contribuera à rehausser le niveau des exploitations et partant le niveau des productions agricoles. |
Zones centre, Nord, Sud du pays | Les grandes pluies de juillet et d’août ont engendré des inondations avec dégâts sur les biens des populations. | Les prévisions de grandes pluies en août rehausseront le niveau des dégâts liées aux inondations dans le centre et le sud du pays ; ce qui affectera négativement les moyens d’existence des populations victimes. |
Le déficit pluviométrique jusqu’en mi-juillet s’est attenué avec les grandes pluies de fin juillet à début août. Le cumul de pluie du 1er mai au 20 août est normal à excédentaire dans la moitié Est et déficitaire à normal à l’Ouest du pays (Figures 1). Les hauteurs importantes enregistrées en fin juillet et début août ont engendré des dégâts importants sur les biens et des pertes en vies humaines suite aux inondations dans les régions de Fatick, Dakar, Kaolack, Saint Louis, Matam. Au 20 août plus d’un millier de personnes ont été touchées et environ 5 morts à Matam et Dakar. Des distributions de vivres et de kit d’assainissement sont effectuées par le Gouvernement et les partenaires pour soulager les victimes.
Les derniers semis sont en cours de même que les travaux d’entretien. Les importants appuis en intrants agricoles du Gouvernement et de ses partenaires en plus des prévisions de pluies normales selon les centres météo permettent d’espérer sur des récoltes moyennes à partir d’octobre 2016 dans le pays. Les activités agricoles en cours constituent des opportunités de revenus et de nourriture pour les ménages pauvres. Les récoltes moyennes à supérieures à la moyennes de juillet 2016 pour le riz de contre saison dans la vallée du fleuve procurent des revenus moyens et de la nourriture aux ménages dans la zone; ce qui atténue les difficultés d’accès à la nourriture pour les ménages pauvres.
La faiblesse des pluies en juin-juillet a retardé la reconstitution des pâturages dans le centre et le nord du pays ; ce qui explique l’embonpoint moyen à mauvais particulièrement dans la région de Matam. La reprise des pluies à partir de la dernière semaine de juillet a contribué à l’amélioration des conditions d’élevage et relancé la remontée des troupeaux vers la zone pastorale du Ferlo. Dans la région de Matam, la baisse de la production de lait à cause du mauvais embonpoint affectent négativement la qualité de l’alimentation et le revenu des éleveurs.
L’approvisionnement des marchés en céréales reste satisfaisant dans le pays grâce aux récoltes du riz de contre saison de la vallée du fleuve et les stocks importants au niveau des commerçants. L’offre de céréales surtout pour le riz brisure ordinaire importé et le riz local sont moyennes. Pour les céréales locales, elle reste satisfaisante en dépit de la baisse suscitée par la mise en place des intrants agricoles (semences, engrais) qui a limité le déstockage au niveau des paysans des zones de production. Les prix des céréales sont stables ou en hausse saisonnière par rapport au mois passé. Pour le mil, la hausse atteint 12 pourcent à Dakar et 8 pourcent pour le maïs à Kaolack et 16 pourcent pour le sorgho à Thiès. Par rapport à la moyenne quinquennale, les prix sont pratiquement stables pour le mil, en hausse pour le sorgho de 17 pourcent, et 14 pourcent pour le maïs. Le prix du riz brisure par rapport au mois passé reste pratiquement stable dans l’ensemble et en légère baisse de 5 pourcent par rapport à la moyenne quinquennale.
La majorité des ménages dans le pays se maintiendra en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) d’août jusqu’aux nouvelles récoltes en octobre grâce aux prix des denrées proches de la moyenne qui favorisent un accès moyen des ménages aux denrées et des revenus moyens tirés des activités habituelles. Cependant, l’épuisement précoce des stocks pour les ménages pauvres par endroits dans les départements de Matam, Kanel, Raneyrou, Linguère et Louga à cause de leurs mauvaises récoltes 2015/16 les amène à recourir à des stratégies d’adaptation atypiques pour satisfaire leurs besoins alimentaires. L’intensification atypique de la main d’œuvre, du recours aux emprunts et du choix des aliments les moins chers mettent les ménages pauvres en insécurité alimentaire de type Stress (Phase 2 de l’IPC) pendant la période de soudure d’août à septembre. En fin septembre, la disponibilité des récoltes en verts bien que faibles par rapport à la moyenne suite au retard d’installation des cultures et le niveau des prix des denrées proches de la moyenne amélioreront la situation alimentaire des ménages qui se retrouveront en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) à partir d’octobre. Cependant, les ménages pauvres victimes des inondations de juillet et d’août sont dans une situation de stress à cause des pertes de moyens d’existence et des difficultés à satisfaire convenablement à leurs besoins alimentaires sans assistance extérieurs. Par conséquent, ils sont en phase de Stress (Phase 2 de l’IPC) d’août à janvier 2016.
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.