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Les besoins en assistance humanitaire restent élevés malgré les récoltes

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  • Messages clé
  • Contexte de la sécurité alimentaire
  • Anomalies actuelles des conditions de sécurité alimentaire en octobre 2024
  • Suppositions clés sur les conditions atypiques de sécurité alimentaire jusqu’en mai 2025
  • Assistance alimentaire humanitaire
  • Résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë jusqu’en mai 2025
  • Messages clé
    • FEWS NET estime qu’entre 500,000 à 749,999 personnes auront besoin d’assistance alimentaire humanitaire entre avril et mai, avec des besoins légèrement réduits d’octobre à janvier grâce aux récoltes, mais en hausse dès avril. La majorité des populations dans le besoin sont des personnes deplacées internes et des réfugiés à l’est et au nord-ouest du pays, dans les zones à forts défits sécuritaires et d’inondations.
    • Le Haut-Mbomou, la Haute-Kotto, l’Ouham-Pendé, et la Vakaga, détiennent des taux élevés de personnes en Crise (Phase 3 de l’IPC) ou pire. Ces préfectures qui abritent un grand nombre de personnes deplacées internes (PDIs) et réfugiés, continuent d’être la cible de fréquentes attaques qui perturbent le quotidien des populations, le fonctionnement des marchés ainsi que les activités de moyens d’existence. Des pertes en vies humaines et des déplacements forcés de population sont fréquemment enregistrés, avec de nombreux ménages confrontés à des déplacements répétés en raison du conflit.
    • Les récoltes devraient améliorer significativement la disponibilité alimentaire dans les zones sécurisées, notamment au nord et centre. Toutefois, après plusieurs années d’insécurité dans les zones affectés par le conflit, la majorité des ménages pauvres ayant perdu beaucoup de leurs moyens d’existence  et de leurs capacités à faire face aux chocs, ne parviennent pas à couvrir leur besoins alimentaires sans recourrir aux stratégies de survie comme la vente des biens productifs.
    • Les besoins d’assistance alimentaire resteront élevés jusqu’en mai 2025. Les impacts conjugués du conflit persistant, l’insécurité et les inondations saisonnières provoqueront une insécurité alimentaire aiguë élevée dans les zones les plus préoccupantes pendant toute la période couverte par le scénario.  

    En savoir plus

    Les liens suivants fournissent des informations supplémentaires : 

    Contexte de la sécurité alimentaire

    En République centrafricaine, la majorité des ménages dépendent de l'agriculture pour leurs moyens d’existence. En plus de leur propre production agricole, les ménages dépendent fortement du travail agricole temporaire, de la vente de volaille et de petits ruminants, de la pêche et de la cueillette pour la consommation et la vente. À travers le pays, le manioc constitue l'aliment de base, récolté toute l'année. Dans la région méridionale, la période de soudure va d'avril à juin et la récolte de maïs et d'arachides commence en juillet. Dans le nord, la soudure s'étend de juillet à septembre suivie de la récolte du mil en octobre.

    La RCA a connu des conflits et une insécurité persistante, marqués par de fréquents coups d'État, des soulèvements militaires et un régime autoritaire. La situation s'est considérablement détériorée en 2013 lorsqu'une coalition de rebelles a renversé le président, entraînant de violents affrontements sectaires. Le pays reste en proie à l'instabilité, des groupes armés contrôlant de vastes territoires, notamment à l’est du pays. Parallèlement, la République centrafricaine est riche en ressources naturelles, ce qui a exacerbé les conflits alors que différents groupes se disputent le contrôle des mines. 

    Le conflit est le principal facteur de l’insécurité alimentaire aiguë en RCA. Malgré une pauvreté chronique répandue, amplifiée par des problèmes structurels comme le manque d'infrastructures et de services sociaux de base, l'insécurité alimentaire aiguë est globalement jugulée grâce à un environnement agro climatique favorable marqué par des précipitations régulières et abondantes. La plupart des ménages parviennent à répondre à leurs besoins essentiels en kilocalories et autres nécessités non alimentaires en l'absence d'un choc sévère. Cependant, l'insécurité civile qui limite l'accès aux champs, en entrainant une réduction et un abandon des surfaces cultivées, limite la capacité des ménages à se nourrir et à mener leurs activités génératrices de revenu. De plus, la baisse de la production agricole et les perturbations sur le fonctionnement normal des marchés entraînent une augmentation des prix des denrées alimentaires qui restreignent d’avantage l'accès des ménages à la nourriture.

    Outre les conflits, le pays subit fréquemment des chocs multiples, tels que les inondations saisonnières et d’une situation macroéconomique très instable. Les inondations qui culminent généralement entre mi-août et septembre, causent souvent des dommages aux infrastructures et aux biens des ménages. Le mauvais état des routes et l’isolement géographique de certaines populations, exacerbent les coûts de transport, et des prix des denrées alimentaires dans tout le pays et plus particulièrement dans les zones touchées par les conflits. Les opportunités économiques sont limitées, surtout dans les régions orientales peu peuplées et éloignées, ce qui fait que les ménages ont du mal à se remettre des chocs successifs. De plus, l'afflux de réfugiés des pays voisins comme les Soudans et la RDC, contribue à accroitre les besoins humanitaires tout au long de l’année.

    Figure 1

    Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source: FEWS NET

    Anomalies actuelles des conditions de sécurité alimentaire en octobre 2024

    La persistance d’affrontements opposant les Forces armées centrafricaines aux groupes armés, les conflits liés à la transhumance et les inondations continuent à provoquer de nouveaux déplacements, bien qu’une légère tendance générale à la baisse du nombre total de PDI dans le pays, est observée. Au début du mois de septembre 2024 selon l’OIM, le nombre de personnes déplacées internes (PDI) en RCA s’élève à 431,966 personnes (Figures 2 et 3), ce qui représente une baisse de 2 pourcents par rapport à la même période en 2023 et une baisse de 25.6 pourcents par rapport au pic de déplacement de décembre 2018.  

    Les attaques sporadiques et les coupeurs de route empêchent l’accès à certaines zones, imposent des impôts illicites lourdes et limitent les possibilités d’activités génératrices de revenus pour les ménages pauvres tels que la chasse, la pêche, la cueillette, la collecte de bois. 

    La pénurie de carburant à répétition fait grimper les prix du carburant sur le marché informel, désorganise les circuits d’approvisionnement, augmente les coûts de transport et exerce une pression à la hausse sur les prix des denrées alimentaires. Les prix des denrées alimentaires restent au dessus de la moyenne, nottamment dans les zones les plus touchées par l'insécurité (Figure 4), et limitent l’accès des ménages pauvres à la nourriture. De plus, les organisations humanitaires sont également touchées par la pénurie de carburant, les obligeant à réduire leurs opérations de distribution et de soutien aux personnes en besoin d’assistance humanitaire.

    Figure 2

    Le nombre des PDIs par préfecture

    Source: FEWS NET en utilisent les données IOM

    Figure 3

    PDIs en proportion de la population par préfecture

    Source: FEWS NET en utilisent les données IOM

    Figure 4

    Prix des denrées alimentaires au marchés clés en RCA (octobre 2024)

    Source: FEWS NET en utilisent les données PAM

    Depuis mai 2024, une interdiction d’exporter du charbon de bois et du bois de chauffe est en place. Cette décision gouvernementale vise à limiter la déforestation et ses impacts environnementaux. Cependant, elle pourrait avoir des répercussions négatives à court terme sur les revenus des ménages dépendant de cette activité. Il est important de noter que pour les ménages pauvres, la vente de charbon de bois et de bois de chauffe représente une source de revenu important, leur permettant d’acheter des biens essentiels alimentaires et non alimentaires.

    Zone de Préoccupation : Extrême Est du pays

    • L’ëxtrême sud-est du pays continue à être le théâtre d’affrontements de groupes armés contre des positions de l’armée gouvrnementale et leurs alliiés. Des attaques qui provoquent des morts d’hommes, des déplacements de population et qui limitent l’accès aux ressources naturelles.
    • La présence de nombreux réfugiés soudanais dans la préfecture de la Vakaga continue exacerber les pressions sur les économies locales, les moyens d’existence et les services sociaux de base et le coût de la vie.
    • Les nombreuses années de conflits, marquées par de nombreux déplacements de population, des incendies d’habitation et de champs de culture ont fragilisé les capacités de productions agricoles agricoles des ménages.

    Assistance alimentaire humanitaire

    • En 2024, le cluster Sécurité Alimentaire prévoit de fournir une assistance alimentaire à 1,5 millions des personnes en situation d’insécurité alimentaire aigue. Selon OCHA (à trvers financial tracking Service),  au 1er Août 2024, une assistance a été portée à un total cumulé de 755 000 personnes en RCA représentant environ 50 pour cent de la population cible.
    Suppositions clés sur les conditions atypiques de sécurité alimentaire jusqu’en mai 2025

    Suppositions nationales 

    • Les récoltes agricoles pour la campagne 2024-2025 sont disponibles dans l’ensemble du pays. Le niveau de production des cultures vivrières devrait être équivalent à supérieur à la moyenne des cinq dernières années du fait de l’accalmie qui gagne de plus en plus plusieurs localités du pays. Les ménages devraient pouvoir augmenter leurs superficies agricoles cette année et la bonne pluviométrie enregistrée depuis le démarrage de la saison devrait permettre une production moyenne à supérieure à la moyenne dans toutes les régions du pays.
    • L’existence d’ilots d’insécurité devraient persister à travers tout le pays. Ces poches d’insécurité sont caractérisées par des attaques sporadiques de groupes armés contre des positions de l’armée gouvernementale et ses alliés. Les régions de l’est (sous préfectures du Haut-Mbomou, Haute-Kotto et la Vakaga), les plus touchées par ces attaques, devraient continuer à enregistrer des morts d’hommes et des déplacements internes de population. Toutefois, le nombre de nouveaux déplacés devrait connaitre une baisse à cause de la réduction de la fréquence et de l’intensité des attaques.
    • Les perturbations dans l’approvisionnement du carburant devraient, cependant, se poursuivre pendant toute la période du scénario. Ce qui devrait contribuer à maintenir des tensions sur les coûts de transport de marchandises importées tels que le riz, l’huile végétale, les pâtes alimentaires. Ces difficultés devraient, également, entraver les transports urbains et interurbains, les échanges commerciales formelles et informelles, les interventions humanitaires et même les activités de maintien de la paix..
    • Les contraintes sécuritaires devraient perturber l’accès aux sources d’aliments et de revenus des menages pauvres, telles que la propre production, la vente de main d’oeuvre agricole, la vente de la production agricole, la vente de produits de cueillette, la vente de gibier, la main d’oeuvre dans les sites miniers et la vente de bois de chauffe. 

    Suppositions sous-nationales pour l’extrême est du pays 

    • Les arrivées des réfugiés Soudannais devraient se poursuivre et augmenter avec la fin de la saison des pluies en début d’octobre qui améliore l’accessibilité des routes.
    • Les braquages et des vols devraient continuer à perturber l’approvisionnement des marchés de Birao et Ndélé. Les perturbations des flux commerciaux en provenance du Soudan et du Tchad devraient se poursuivre pendant la période du scénario, ce qui maintiendrait les prix des denrées à des niveaux très élevés, innaccessibles aux ménages pauvres, dès le mois de février.
    Assistance alimentaire humanitaire

    Supposition nationale

    • L’assistance alimentaire humanitaire programmée devrait être exécutée normalement. L’arrêt des pluies en octobre sera favorable à l’accès des routes et permettre d’améliorer les possibilités d’intervention. Cependant les coûts du carburant porraient constituer une entrave à la bonne exécution de ces programmes.
    Résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë jusqu’en mai 2025

    Dans les zones à forts défis sécuritaires, tels que les sous-préfectures du Haut-Mbomou et de la Haute-Kotto, qui sont régulièrement la cible d’attaques de groupes armés et qui hébergent un grand nombre de PDI et de réfugiés, la majorité des ménages ne peuvent accéder à leurs champs et aux zones de cueillette, de chasse ou de pêche qu'à une distance maximale de 10 km autour de leur village, parfois même moins. Les effets cumulés des chocs répétés, tels que les inondations saisonnières ainsi que l’insécurité civile impactent négativement les capacités de production agricole et erodent les moyens d’existence des ménages. Les récoltes récentes ne devraient parvenir à couvrir les besoins de consommation que pendant 2 à 3 mois et leurs faibles niveaux de pouvoirs d’achat ne leur permettront pas de satisfaire leurs besoins alimentaires et non alimentaires sans recourir aux stratégies comme la vente des actifs productifs ou moyens de transport, la consommation des stocks de semences ou le retrait des enfants de l’école. D'autres risquent de ne pas pouvoir satisfaire leurs besoins minimaux en kilocalories et seront de plus en plus contraints de réduire la fréquence de leurs repas et la taille de leurs portions. De nombreux ménages devraient être confrontés à des situations de Crise (Phase 3 de l’IPC) entre octobre 2024 et mai 2025 et le nombre de personnes en insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l’IPC) ou pire devrait s’accroitre au cours de la période février à mai pendant la soudure. Une faible proportion des personnes vivant dans les zones les plus précaires, qui ont dû faire face à des déplacements forcés répétés en raison de conflits et d'inondations, pourraient être en insécurités alimentaire Urgence (Phase 4 de l’IPC).

    En revanche, dans les zones qui présente une meilleure sécurité civile, grâce à de bonnes récoltes, la plupart des ménages pauvres sont en mesure de satisfaire leurs besoins alimentaires et non alimentaires essentiels. De plus, les ménages ont accès à un plus grand nombre de possibilités d’emplois agricoles temporaires, d’activités de cueillette, de chasse et de pêche, ainsi que l'exploitation artisanale de minerai leur permettant de vivre une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l'IPC) jusqu’à janvier 2025. Entre février et mai, les activités de préparation des terres et d'ensemencement commenceront dans la zone sud. Ces activités offriront des possibilités d'emploi agricole aux ménages pauvres et les aideront à faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole. Cependant, alors que les ménages les plus pauvres épuisent leurs réserves alimentaires, nombre d'entre eux risquent d'avoir du mal à subvenir à leurs besoins alimentaires minimums, compte tenu des prix du marché nettement supérieurs à la moyenne ou en raison de la récupération en cours des impacts des inondations saisonnières pendant la saison pluvieuse. Ils seront susceptibles d'être confrontés à une situation de Stress (Phase 2 de l'IPC) de mars à mai 2025 pendant la soudure. 

    Citation recommandée: FEWS NET. République centrafricaine Mise à jour du suivi à distance Octobre 2024: Les besoins en assistance humanitaire restent élevés malgré les récoltes, 2024.

    Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.

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