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- Au niveau sécuritaire, malgré la baisse du nombre d’incidents dans le pays, la situation demeure volatile dans certaines régions, notamment dans les préfectures de la Haute-Kotto, du Haut Mbomou, de la Vakaga, et de l’Ouham, où, les derniers affrontements entre groupes rebelles et forces gouvernementales continuent de faire de nombreuses victimes parmi les civiles. Les ménages pauvres de ces zones rencontrent des difficultés à développer leurs stratégies de moyens d’existence habituelles, notamment la collecte d'aliments sauvages, l’artisanat, la chasse, la vente de gibier et de produits de cueillette. Ils sont confrontés à des déficits de consommation alimentaire exacerbés par les prix élevés des denrées alimentaires, ce qui les expose à une insécurité alimentaire aiguë correspondant à la phase Crise (Phase 3 de l’IPC).
- Les récoltes du maïs, d’arachide et de haricot sont achevées dans la quasi-totalité des régions. En revanche, le sorgho, le mil, le manioc, et le riz pluvial qui sont en cours de récolte, seront moyennes ou supérieures à la moyenne du fait de la bonne pluviométrie enregistrée au cours de la saison hivernale. De plus, l‘accroissement des superficies agricoles consécutif à la baisse du niveau d’insécurité dans plusieurs zones notamment dans le sud, le centre et l’ouest du pays qui a permis le retour de plusieurs milliers de PDI dans localité d’origine, dont les plus significatifs ont été rapportés dans les préfectures de l’Ouham-Pendé, de l’Ombella M'Poko, et de la Ouaka.
- Malgré les récoltes de maïs, d’arachide et de manioc, les prix des produits de base sont restés élevés. La comparaison des prix du mois d’août par rapport à la moyenne des 5 ans révèle des hausses très importantes sur les prix des produits alimentaires de base. L’augmentation des prix est plus prononcée dans les zones les plus affectées par le conflit. Les prix du manioc ont augmenté de 98 pour cent à Birao, 99 pour cent à Bangassou; 130 pour cent à Zemio et 131 pour cent à Obo. En ce qui concerne le maïs, des fortes hausses sont observées particulièrement sur les marchés de Yaloke (81 pour cent), Carnot (86 pour cent), Boda (118 pour cent) et Bossemptele (140 pour cent). Quant au riz, des accroissements sont observés dans la quasi-totalité des marchés et les accroissements les plus importants sont signalés à Bouca (82 pour cent), Bozoum (91 pour cent), Bria (102 pour cent), Paoua (192 pour cent), Obo (108 pour cent) et Zemio (153 pour cent).
- La soudure caractérisée par l’amenuisement des stocks alimentaires qui va démarrer en avril dans le sud du pays va contraindre les ménages à avoir recours au marché pour leur alimentation. Toutefois, le niveau élevé des prix va contraindre les ménages pauvres à développer leurs stratégies d’adaptations habituelles, notamment le recours aux activités de cueillette, de chasse et de pêche pour parvenir à une insécurité alimentaire aigüe de phase Stress (Phase 2 de l’IPC). Ils seront en mesure de satisfaire leurs besoins minimaux en kilocalories, mais auront probablement des difficultés à satisfaire leurs besoins non-alimentaires essentiels.
| Zone | Anomalies Actuelles | Anomalies Projetées |
|---|---|---|
| Nationale |
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Figure 1
Source: Données PAM
La période d’octobre 2023 à janvier 2024, sera marquée par les récoltes de mil, riz, sorgho et manioc qui permettront d’améliorer l’accès des ménages pauvres à l’alimentation et de réduire leur dépendance du marché. En outre, les activités de cueillette, de chasse, de pêche ainsi que l’exploitation artisanale de diamants et d’or vont constituer une source de revenu et de nourriture pour certains ménages pauvres qui leur permettront de vivre une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC). Les plus pauvres dont les avoirs relatifs aux moyens d’existences ont été fortement ébranlés par plusieurs années de conflits sont confrontés à une insécurité alimentaire de phase Stress (Phase 2 de l‘IPC). Toutefois, dans les zones à fort déficit sécuritaire, telles que les sous-préfectures du Haut Mbomou et de la Haute Kotto, les ménages ne peuvent accéder à leurs champs, aux espaces de cueillette, de chasse ou de pêche qu’à un rayon de 10 km de leurs villages, ou parfois moins. Cela est dû à l’insécurité liée à la présence de groupes armés. Les ménages pauvres sont confrontés à une insécurité alimentaire de phase Crise (Phase 3 de l’IPC). Ainsi, ils seront contraints de se départir de leurs avoirs relatifs aux moyens d’existence ou d’utiliser des stratégies d’adaptation de crise. Ces stratégies pourraient inclure la vente d'actifs productifs ou de moyens de transport, ou encore la consommation de leurs stocks de semences par manque d’argent pour acheter de la nourriture.
La période de février à mai sera marquée par l’épuisement des stocks paysans et la dépendance des ménages de plus en plus au marché pour leurs aliments de base et les semences, mais également, aux produits de cueillette tels que les champignons, les produits de chasse et de pêche pour leur alimentation. C’est aussi la période de démarrage des activités champêtres, notamment la préparation des parcelles de culture et le démarrage des semis. Ces activités agricoles vont offrir des opportunités d’emplois agricoles pour les ménages pauvres qui pourront tirer des revenus et faire face à l’accroissement des prix des produits alimentaires et à la flambée des prix du diesel.
Figure 2
Source: Données PAM
Toutefois, la période de soudure qui va intervenir en milieu de période en zone sud va contraindre les ménages pauvres à réduire leur consommation et à adopter des stratégies d’adaptation de crise.
Cette période sera aussi marquée par les mouvements de retour des transhumants des zones sud vers les zones nord en direction de leurs territoires d’attache au Soudan et au Tchad. Ces mouvements donnant souvent lieu à des conflits communautaires, il est à craindre que des affrontements intercommunautaires ne surviennent en cette période.
Le regain de l’activisme des rebelles dans certaines zones notamment à l’Est et au nord-ouest du pays avec la fin de l’hivernage, va affecter également négativement le commerce transfrontalier et la transhumance. Toutefois, la présence de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), ainsi que la présence des forces rwandaises et des combattants russes, devraient continuer à dissuader les groupes rebelles à mener des opérations de grandes envergures contre les forces armées nationales (FACA). En revanche, les groupes armés vont continuer à mener des actions spontanées et spectaculaires qui vont affecter les populations civiles et provoquer de nouveaux déplacements de populations d’une amplitude probablement moins importante que dans le passé.
Selon OCHA, le nombre total de personnes déplacées internes (PDI) en République centrafricaine (RCA) au 31 août 2023 était estimé à 488 866 individus dont 25 pour cent vivent sur des sites dédiés et 75 pour cent dans des familles d’accueil. Ce nombre a baissé de 5 pour cent par rapport aux effectifs enregistrés au mois de juillet 2023 qui étaient estimés à 514 547 personnes. Au cours du mois d’aout, on a malheureusement assisté à de nouveaux déplacements dans les zones affectées par les violences perpétrées par les groupes armés notamment dans les préfectures de l’Ouham, la Lobaye et la Ouaka. Toutefois, des retours spontanés ont également été rapportés, en raison de l’amélioration de la situation sécuritaire, et les retours les plus significatifs ont été signalés dans les préfectures de l’Ouham-Pendé, de l’Ombella M'Poko et de la Ouaka.
Citation recommandée: FEWS NET. République centrafricaine Mise à jour du suivi à distance Octobre 2023: Malgré les nouvelles récoltes en cours les prix des céréales de base restent élevés particulièrement dans les zones de conflits, 2023.
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.