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Crise (Phase 3 de l’IPC) devraient persister dans l’extrême nord plus touché par les inondations et dans les zones enclavées de l’est du pays plus exposées à l’augmentation des prix des denrées, où les ménages hôtes pauvres et les PDIs pauvres ont des récoltes insuffisantes et de faibles sources de revenus. Cependant, Stress (Phase 2 de l'IPC) est attendus dans les zones plus calmes du sud-ouest et du centre, ou les récoltes en cours sont normale.
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Les conflits et l'insécurité restent un facteur clé de l'insécurité alimentaire aiguë, en raison de l'érosion à long terme de la productivité agricole et économique. Cependant, les niveaux de conflit ont diminué par rapport à l'année dernière, permettant une amélioration relative des activités de subsistance typiques. En outre, des précipitations favorables dans la majeure partie du pays ont conduit à des récoltes moyennes à supérieures à la moyenne pour la majorité des ménages, à l’exception de ceux dans les zones touchées par les inondations ou dans les zones où les groupes armés sont actifs ou encore dans les zones de forte présence de PDIs.
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Malgré certaines tendances positives, le rétablissement des moyens de subsistance reste limité. La détérioration du réseau routier, l'insécurité et les prix élevés du carburant contribuent tous à la faiblesse de l'approvisionnement du marché et à la hausse des prix des denrées alimentaires dans les zones enclavées. En outre, des inondations localisées ont causé des pertes de récoltes dans les préfectures de la Vakaga et de l'Ouham. Les besoins d'assistance alimentaire devraient augmenter de février à mai 2023, lorsque les ménages pauvres épuiseront leurs stocks alimentaires et que les prix des denrées alimentaires commenceront à augmenter de façon saisonnière, surtout dans les zones plus affectées par les inondations et par l’insécurité.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉeS |
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Nationale |
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Les inondations ont été enregistrées dans la partie nord-ouest du pays entre juillet et septembre suite aux pluies légèrement a modérément supérieures à la normale compare à la période 1991-2020. Selon OCHA, Ces inondations ont affecté 104 000 personnes dont 29 pour cent de la population dans la préfecture de la Vakaga dans le nord et 21 pour cent dans la sous-préfecture de Kabo (dans la préfecture de l’Ouham). Les dégâts sur les cultures sont particulièrement importants dans la préfecture de Vakaga où 17689 ha de cultures ont été détruits. Outre les inondations, l’intensité des pluies a entrainé une détérioration du réseau routier rendant difficile les flux internes de marchandises, les interventions humanitaires et les flux entrant avec le Cameroun.
La situation sécuritaire est restée relativement calme depuis le début de l’année 2022 comparé à l’année dernière. En effet, les affrontements militaires et les exactions à l’encontre des civiles ont considérablement baissé d’intensité, probablement en lien avec la montée à l’offensive des forces armées régulières et leurs partenaires et aussi du redéploiement des forces de sécurité dans certaines zones du pays. Entre janvier et le 30 septembre 2022, 179 incidents sécuritaires ont été enregistrés contre 498 à la même période en 2021 selon les données d’ ACLED. Sur la même période, les fatalités ont baissé d’environ 37 pour cent en 2022 comparativement à 2021. Cette situation a favorisé une diminution de 28 pour cent le nombre de PDIs entre décembre 2021 et septembre 2022. Néanmoins, l’environnement sécuritaire demeure délétère pour les civils, et le long de certains axes routiers. Des cas de pillage et de braquage ont été signalés dans les régions de la Haute-Kotto, de l’Ouham-Pende, la Basse-Kotto, le Haut-Mbomou, le Mbomou, l’Ouham, et Bamingui-Bangora. On note aussi la présence d’engins explosifs dans l’ouest et le nord-ouest qui continuent d’entraver la circulation et l’approvisionnement des marchés, l’accès aux champs et la livraison de l’assistance humanitaire. Par ailleurs, les destructions des cultures aux champs liés aux mouvements de la transhumance sont marquées par des tensions et des violents affrontements entre les éleveurs et les agriculteurs, mais également des heurts entre les groupes armés et les éleveurs de suite de pillages ou de tentatives de pilages de bétails, et sont plus fréquents dans les préfectures de l’ouest (Ouham, Ouham-Pende), du centre (Bamingui-Bangoran, Basse Kott) et de l’est (Mbomou, Haute-Kotto).
Les activités agricoles se sont bien déroulées globalement, à l'exception des contraintes récurrentes dans l’accès aux semences pour la production, les restrictions localisées dans l’accès aux champs et des maladies des cultures surtout dans les préfectures de Nana-Gribizi et de Kemo. Selon l’enquête EFSA (Emergency Food Security Assessment) du PAM (Programme Alimentaire Mondiale) réalisée en août/septembre 2022, environ 68 pour cent des ménages ont déclaré que les récoltes en cours seront moyennes ou supérieures à la moyenne. La principale source de nourriture pour les ménages ruraux c’est l’autoproduction et la cueillette et la collecte des produits forestiers et de la faune tels que les chenilles, l’igname sauvage, viande de brousse et les légumes verts (feuille de manioc, Gnetum Africanum). Les ménages pauvres en milieu rural tirent l’essentiel de leur revenu de la vente des récoltes (arachide, manioc), de la vente des légumes feuilles et d’autres produits de cueillette et de faune, de l’extraction de minerais et de la vente du bois et du charbon de bois le long des principaux axes routiers et à proximité des centres urbains. Mais en raison de l’enclavement et du coût de transport élevé, les acheteurs en provenance des villes ne sont pas disposés à leur offrir des prix intéressants, si bien que les revenus générés sont bas comparés à la normale.
La distribution de l’assistance alimentaire réalisée au cours des trois derniers mois a surtout été entravée par la détérioration du réseau routier ayant empêché les livraisons pour certaines sous-préfectures enclavées à l’est du pays. Toutefois, selon les données capitalisées par le cluster sécurité alimentaire, l’assistance alimentaire entre juillet et septembre a couvert plus de 25 pour cent de la population dans les sous-préfectures de Bria, Bambari, Bozoum et Kabo. Les rations fournies correspondent à 75 pour cent des besoins caloriques minimums. Cette assistance a contribué à réduire l’adoption par les ménages de stratégies de crise sur la consommation dans ces zones. Selon les acteurs humanitaires, l’assistance devrait se poursuivre entre octobre et décembre 2022 et être au même niveau que les mois précédents. Tout comme les années passées, l’assistance devrait continuer entre janvier et mai 2023, mais avec une couverture réduite en zones et en bénéficiaires. Les données de planification pour la période ne sont pas disponibles.
Avec les récoltes en cours, la majorité des ménages, en particulier dans les régions du sud-ouest et du centre relativement plus calmes, devrait avoir une consommation alimentaire typique, à base de leurs propres productions entre octobre et janvier. Cependant, les avoirs issus des revenus agricoles et non agricoles restent insuffisants pour la reconstitution des moyens d’existence dans les zones encore sous la menace des pillages et limités par les restrictions liées au conflit dans l’accès aux champs ou dans les mouvements pour accéder aux sources habituelles de revenu. Dans ces zones, les ménages pauvres resteront exposés à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC) entre octobre 2022 et janvier 2023. Sur la même période, les ménages pauvres exposés à la Crise (Phase 3 de l’IPC) sont principalement ceux touchés par les inondations (préfecture de la Vakaga et sous-préfecture de Kabo dans l’Ouham). De même, les ménages hôtes pauvres et des PDIs pauvres dans les zones enclavées et sous l’activisme des groupes armées (Basse-Kotto, Haut-Mbomou, Mbomou) seront également en Crise (Phase 3 de l’IPC) et développeront des stratégies d'adaptation en limitant la fréquence et la portion des repas consommés par jour en raison de leur dépendance des marchés et de leurs pouvoirs d’achat limités.
Entre février et mai, les ménages pauvres dans les zones relativement plus calmes peuvent encore compter sur leur propre production de manioc, de légumes verts et sur les produits de cueillette, chasse et pêche pour accéder à la nourriture et générer des revenus. Ils devraient demeurer en insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC). L’épuisement précoce des stocks va entrainer une dépendance plus grande des ménages au marché dans les zones les plus touchées par les inondations ou par les restrictions sécuritaires au moment où les prix des denrées amorcent leur hausse saisonnière à partir du mois d’avril. En plus des préfectures de l’est, les restrictions dans la consommation alimentaire dans les préfectures de la Haute-Kotto, Barmingui-Bangoran, Nana-Gribizi, Ouham et Ouaka vont leur exposent à une insécurité alimentaire Crise (Phase 3).
Les ménages vivant dans les centres urbains dépendent des marchés pour s’approvisionner en nourritures. Les préfectures du sud-Ouest et du centre à savoir Lobaye, Ombelle M’Poko, Sangha-Mbaeré, Nana-Menberé et Kemo constituent les principaux centres d’approvisionnement pour Bangui la capitale en denrées locales. Les perturbations en cours sur l’approvisionnement en carburant ont entrainé une augmentation du prix entre 30 et 40 pour cent sur le marché informel, se répercutant sur le coût de transport des marchandises. Dans un contexte inflationniste, les prix des denrées ont enregistré des hausses légères à modérées au mois de septembre comparativement à la moyenne quinquennale, soit 6 pour cent pour le manioc (Figure 1), 17 pour cent pour le maïs et 46 pour cent pour le riz importé. Les revenus des pauvres urbains sont principalement issus de la vente des agrégats pour la construction, le petit commerce de produits maraichers et les petits métiers journaliers (maçonnerie, mécanique, menuiserie, etc.). Cependant, la hausse du prix du transport et le niveau élevé des prix des denrées de base affectent négativement leurs pouvoir d’achat et en conséquence leur accès aux aliments de base. Les ménages pauvres représentant plus de 20% de la population sont contraints de réduire la diversité alimentaire ou de limiter la portion des repas consommés. Ils sont exposés à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC). Il n’est pas attendu un changement significatif dans l’accès aux revenus dans les prochains mois. Au contraire, la hausse saisonnière des prix continuera de maintenir la consommation sous Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en mai 2023.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
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