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Suite aux tensions intercommunautaires qui s’amplifient dans les zones touchées par le conflit, les ménages déplacés, les familles hôtes ainsi que les retournés et les résidents pauvres ont un accès limite aux terres agricoles et aux moyens d’existence. Ces ménages n’arrivent plus à couvrir leurs besoins primaires et dépendent étroitement de l’aide humanitaire. Selon les dernières estimations d’OCHA, le nombre de personnes en déplacement est stable les derniers mois et totalise 384.884 personnes le 30 septembre (Figure 1).
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En raison de la persistance du conflit civile, les circuits commerciaux traditionnels restent perturbés avec des flux inférieurs à la moyenne et des prix de denrées de base dans une tendance haussière dans les centres urbains malgré la période des récoltes. A cela s’ajoute la baisse généralisée de revenus en dessous de la moyenne pour la vente des produits agricoles, du bétail et de la main d’œuvre. Cette situation entraine un faible pouvoir d’achat et des difficultés d’accès alimentaire pour les ménages pauvres.
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Malgré la généralisation des récoltes et la fin de la période de soudure en octobre, la sécurité alimentaire reste préoccupante car les disponibilités alimentaires ne pourront pas compenser les déficits alimentaires chez les ménages pauvres résidents dans les zones d’insécurité, les déplacés, et les familles hôtes. Ils seront incapables de couvrir leurs besoins alimentaires et resteront en Crise (phase 3 de l’IPC) jusqu’au moins mai 2017.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
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National
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Les déplacés, retournés, et familles hôtes du Nord-Ouest, du Centre, et du Sud-Ouest |
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Les facteurs climatiques, en particulier la pluviométrie, ont été favorables pour les cultures dont les récoltes sont en cours ou terminées. Toutefois, d’après les conclusions de l’analyse IPC d’aout 2016, la situation sécuritaire demeure préoccupante dans les zones du Nord-Ouest, du Centre, et du Sud-ouest en raison de nouvelles attaques armées. Cette persistance du conflit continue d’entrainer de difficultés d’accès aux champs et des mouvements de populations qui abandonnent les champs conduisant à une baisse de production pendant quatre années consécutives dans ces zones. Ces baisses successives des disponibilités alimentaires conjuguées aux perturbations des marchées conduisent les ménages pauvres résidents et les déplacés dans une situation préoccupante d’accès alimentaire et de consommation alimentaire. L’insécurité alimentaire dans certaines zones (Préfecture de la Vakaga) risque de se dégrader davantage à cause de la difficulté d’accès de la zone, le niveau d’assistance humanitaire très faible et la présence importante de rapatriés du Soudan du Sud.
La production des cultures maraichères risquent d’être compromises à cause de la présence des groupes armés qui limitent l’accès aux champs dans les préfectures encore soumises au conflit comme Ouham, Ouham Pende, Nana Gribizi, Ouaka et Vakaga. Les contraintes pour la production maraichères incluent aussi le manque de semences, le déplacement temporaire des populations en période de semis et la destruction et pillage des greniers et outils de travail. Du coup, on pourrait s’attendre à une baisse de la production de contre saison se traduisant par la baisse de la vente des produits agricoles et les opportunités d’emplois agricoles. Il est également attendu l’épuisement précoce des réserves alimentaires des ménages dans les zones les plus affectées en mars au lieu de mai en année normale.
En ce qui concerne l’élevage, les couloirs de transhumance sont toujours perturbés et contrôlés par les groupes armés qui opèrent fréquemment le pillage des animaux dans les préfectures de Ouham, Ouham Pende, Nana-Mambere, Nana-Gribizi et Ouaka. Cela engendre une baisse globale des revenus des productions pastorales.
Malgré la bonne pluviométrie et la remontée des principales cours d’eau cette année, les activités de pêche restent fortement perturbé pour des raisons d’insécurité et génèrent des revenus inférieurs à la moyenne en particulier dans les préfectures de Haut-Mbomou, Mbomou et la Haute-Kotto. Les autres activités génératrices de revenu telles que la chasse et la cueillette sont aussi perturbées à cause du conflit civil et procurent des revenus largement en dessous de la moyenne. Cette diminution générale de revenu continue à engendrer des baisses atypiques de pouvoir d’achats pour les ménages pauvres et à rendre difficile leur accès aux aliments.
La persistance de l’insécurité civile limite aussi l’accès aux marchés par les producteurs pour vendre leurs marchandises. Les circuits commerciaux restent perturber et le cout de transport élevé. Selon les résultats de l’IPC d’aout 2016, une tendance à la hausse des prix des denrées de base comme le manioc, le riz et le sésame est observée particulièrement dans les marchés des centres urbains à travers le pays.
Malgré la généralisation des récoltes en octobre, la Crise alimentaire (Phase 3 de l’IPC) va continuer d’affecter les déplacés, les retournées, les familles hôtes et les ménages pauvres dont l’accès aux moyens d’existence reste très limité. Cette situation va perdurer jusqu’au moins mai 2017 dans les zones affectées par le conflit du nord-ouest, sud-est et centre-nord (Ouham, Ouham Pende, Nana Gribizi, Vakaga) à cause de la baisse des stocks en dessous de la moyenne, la perturbation continue des flux commerciaux et la baisse de la plupart des sources de revenu et d’alimentation. L’alimentation va continuer à être peu variée (feuilles de manioc, tubercules et autres ignames sauvages) et les déficits de consommation alimentaire vont persister.
Source : Commission Mouvement de Populations
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