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Apres une succession de violences intercommunautaires en janvier-février 2015, les attaques baissent d’intensité mais la psychose persistante réduit les mouvements de retour et entrave davantage la réponse humanitaire planifiée pour assister les personnes déplacées. La situation alimentaire des personnes déplacées continue de se dégrader et persiste en Crise (Phase 3 de l’IPC) en mars 2015 suite à la perturbation des sources de nourriture et de revenus consécutive aux violences.
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Les ménages pauvres et déficitaires entament précocement la période de soudure et viennent s’ajouter aux personnes déplacées pour augmenter le nombre personnes en situation d’insécurité alimentaire en Crise (Phase 3 de l’IPC) en mars 2015. Avec l’épuisement progressif des stocks, plus de ménages seront en Crise (Phase 3 de l’IPC) ou pire dans les mois à venir.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES | ||
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National |
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Populations déplacées de Ouham, Ouham Pendé, Kémo, Ombolla M’Poko, Ouaka, Nana Mambere |
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La situation sécuritaire n’a pas connu d’améliorations significatives malgré l’accalmie observée en ce début de mars 2015. Les mouvements retour qui ont continué jusqu’en fin d’année 2014 sont devenus très timides depuis le début de l’année avec la recrudescence des attaques intercommunautaires. Les ménages en déplacement internes restent dans les camps et surtout dans les familles continuent à dépendre de l’aide humanitaire que l’on pourrait estimer insuffisante dans les zones rurales ou les forces internationales ne sont pas déployées. Ces ménages surtout localises dans les préfectures du Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et pourraient être maintenus dans la Crise (Phase 3 de l’IPC) ou pire jusqu’en juin 2015.
Dans l’ensemble du pays, en ce mois de mars 2015, les ménages pauvres ne disposent plus de stocks suite à une campagne agricole déficitaire. Les marchés sont approvisionnés en produits vivriers par les commerçants. Les prix des produits céréaliers ont été stables à baisse par rapport à la moyenne suite d’une faible demande selon les résultats de l’évaluation de la production et de la sécurité alimentaire des ménages de la FAO et PAM conduit en septembre/octobre 2014. Cette faible demande, essentiellement constituée par celle des ménages non déplacés est due, selon les évaluations conjointes de la situation alimentaire par le PAM et la FAO, au fait que les ménages ont préféré les produits locaux moins chers (manioc, produits de cueillette…). La demande continue de diminuer aussi avec la dégradation du pouvoir d’achat et la diminution du nombre de personnes dans les villages à cause de l’insécurité qui amplifie les mouvements de personnes.
Les violences intercommunautaires qui continuent surtout dans les zones rurales enclavées pourraient engendrer une diminution des superficies agricoles emblavées en mars/avril à septembre et conduire à une réduction de la demande de main d’œuvre pour les travaux agricoles qui sont pourvoyeurs de revenus pour les ménages pauvres. Ces violences peuvent aussi entraver les activités génératrices de revenus telles que les ventes de poisson, de produits de chasse et de cueillette sauf dans les zones ou les conditions de sécurité sont meilleures a la faveur de la présence des forces multinationales. Suite à une forte offre, les sources actuelles de revenus ne permettent de se procurer de l’argent suffisant pour acheter les produits vivriers.
Avec l’épuisement des stocks et l’impact des violences sur les sources de revenus, les ménages pauvres résidents n’arrivent pas à des quantités suffisantes d’aliments pour satisfaire leurs besoins alimentaires. En outre, les résultats des évaluations rapides conduites dans des camps de déplacés de certains villages de la préfecture de Ouham par ACF et Solidarités International indiquent de fortes proportions de ménages qui ont une consommation alimentaire réduite à un plat par jour et les scores de consommations de niveau « pauvre ». Par conséquent, les ménages pauvres, situes principalement au Nord et au Nord-Ouest du pays, et les populations déplacées ont besoin d’assistance d’urgence pour éviter qu’ils ne s’engagent dans des stratégies de détresse en juin 2015 et pour que la situation d’insécurité en Crise (Phase 3 de l’IPC) en mars 2015 n’évolue vers la phase pire dans les mois à venir pour une minorité de la population locale et déplacées. La situation pourrait s’améliorer en fin septembre à la fin de période de soudure et avec les nouvelles récoltes.
Source : FEWS NET
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.