Download the report
-
Les résultats de l’analyse de l’insécurité alimentaire aigüe montrent que les ménages des régions du Centre, du Nord et de l’Est sont en Crise (Phase 3 de l’IPC) et ils y resteront jusqu’aux prochaines récoltes. Tandis que, ceux dans les régions du Sud et de l'Ouest, seront en Stress (Phase 2 de l'IPC) jusqu'à septembre.
-
Le faible approvisionnement des marchés et la volatilité des prix des denrées alimentaires sont venus exacerber la situation alimentaire déjà précaire suite à l’épuisement des réserves alimentaires des ménages plutôt que normal, à la perturbation des structures sociales de base et à l’insécurité civile persistante qui ne permet à ces derniers de diversifier leurs sources de revenu.
-
Plusieurs évaluations du Mécanisme Rapide de Réponse en avril et mai ont trouvé qu'un grand nombre des ménages ne dispose pas des semences à cause de pillage et/ou de l’autoconsommation. Par conséquent les semis pour qui devaient commencer normalement en mi-avril, sont retardés.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
---|---|---|
National
Zones traversées par la crise depuis décembre (Bamingui, Kemo, Haut Mbomou, MBomou, Basse Kotto, Ouaka et Vakagua) |
|
|
Malgré les sessions successives de pourparlers et l’appel du gouvernement à la retenue, la situation sécuritaire ne s’améliore guère car on observe toujours des actes de pillages, de vol et de viol obligeant par conséquent les déplacements continus des populations. Selon OCHA en date du 03 mai, le nombre total de personnes déplacées en République Centrafricaine est environ 206.000 personnes en plus de 49.000 réfugiés enregistrés dans les pays voisins (RDC, Tchad, Congo et Cameroun). La situation sécuritaire reste volatile et entrave les efforts humanitaires et aussi l'acheminement de l'aide aux populations déplacées dans les zones traversées par l'insécurité civile depuis décembre 2012 (Bamingui, Kemo, Haut Mbomou, MBomou, Basse Kotto, Ouaka et Vakagua). En outre, de nombreuses organisations humanitaires ont connu des pillages importants de leurs entrepôts, ceci pourrait ralentir par conséquent le redémarrage des programmes humanitaires. Toutefois, d’autres (CICR, MSF, PAM…) poursuivent leurs activités dans les zones d’intervention respectives mais avec un personnel réduit.
Parallèlement à la situation sécuritaire, la situation de sécurité alimentaire continue à se dégrader comparée au premier trimestre de l’année et reste plus accentuée dans les régions traversées par la crise de décembre 2012 et janvier 2013 où beaucoup des ménages lors des fuites ont souffert des pillages et de vol des réserves alimentaires et/ou des cultures sur pied. Par conséquent, les stocks alimentaires des ménages dans ces zones sont épuisés plus tôt que d'habitude.
Les marchés céréaliers sont caractérisés par une hausse des prix dans leur ensemble. La hausse observée est plus importante sur les marchés à l’intérieur du pays compte tenu de l’insécurité civile qui persiste limitant par conséquent l’approvisionnement régulier des marchés. Les résultats de l’évaluation conjointe de février 2013 ont signalé que le coût d'un panier de produits alimentaires en février 2013 a augmenté de 10 à 40 pour cent selon les régions du pays, par rapport à février 2012. Plusieurs évaluations du Mécanisme Rapide de Réponse en avril et mai ont prouvé que les prix des denrées alimentaires sont élevés et le pouvoir d'achat des ménages réduit 1, 2, 3. Par conséquent, les ménages ont des difficultés d'accès à la nourriture par des achats sur le marché.
Les images satellitaires montrent que la saison des pluies a commencé normalement en mars/avril avec les niveaux et la répartition des précipitations relativement normaux. Les prévisions de moyen terme ne démontrent aucune anomalie significative (ECMWF, IRI, NOAA) et FEWS NET suppose que la saison des pluies sera moyenne. Cependant, le lancement de la campagne est retardé par rapport à une année normale à cause des effets de la crise qui ont fait perdre aux populations les semences et autres intrants d’une part et de l’insécurité civile persistante d’autre part. A cet effet, les ménages récolteront un à deux mois plus tard qu'une année normale et par conséquence, la soudure dans ces zones serait prolongée comparée à une année normale.
Dans les régions du Nord, du Centre, et de l'Est, les réserves alimentaires sont quasi-inexistantes et les ménages avaient perdu presque tous leurs moyens d’existence et sont aussi privés de leur principale source de revenu faute de pouvoir commercialiser le coton récolté depuis décembre 2012. Ces difficultés d’accès aux aliments ont des conséquences défavorables sur l’état alimentaire des ménages et les contraignent à l’adoption de stratégies de survie (ex. consommation accrue des produits forestiers, la migration) plus accentuée qu’une année normale. A cet effet, l’analyse de l’insécurité alimentaire aigüe place ces régions en phase de Crise (Phase 3 de l'IPC 2.0) et ils y resteront jusqu’aux prochaines récoltes. Cependant, dans les régions du Sud et de l’Ouest du pays moins affectées par le conflit, les ménages pauvres resteront en Stress (Phase 2 de l'IPC) toute la période de soudure (mars-septembre).
A partir de septembre, grâce aux produits de récolte qui amélioreront la disponibilité alimentaire dans les régions du Sud et de l’Ouest et au revenu issu du salariat agricole pendant les récoltes qui renforcera les capacités d’achat, les ménages pauvres dans le plupart de le pays seront capables de subvenir à leurs besoins alimentaires et non alimentaires de base et seront par conséquent en l'insécurité alimentaire Minime (Phase 1 de l'IPC). Cependant, dans les zones du Nord et du Centre-Est ayant connu le retard dans le lancement de la campagne agricole et la timidité dans les interventions des acteurs humanitaires dans ces zones, les ménages pourront subvenir à leurs besoins alimentaire de base, mais seront incapables de s’engager dans les dépenses alimentaires non-essentielles et seront en Stress (Phase 2 de l'IPC) en septembre.
Source : FEWS NET
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.