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Résultats de Crise attendus dans un contexte d'insécurité persistante

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  • Messages clé
  • Contexte de la sécurité alimentaire
  • Anomalies actuelles des conditions de sécurité alimentaire en juin 2024
  • Suppositions clés sur les conditions atypiques de sécurité alimentaire jusqu’en janvier 2025
  • Résultats projetés les plus probables de l’insécurité alimentaire aiguë de juin 2024 à janvier 2025
  • Messages clé
    • FEWS NET estime que 500,000 à 749,999 personnes auront besoin d’assistance alimentaire humanitaire à partir du pic de la soudure de juin à août. La population dans le besoin est concentrée à l’est et au nord-ouest du pays, principalement dans les zones à forte concentration de Personnes Déplacées Internes (PDI), des réfugiés et des personnes victimes d’inondation. 
    • Des populations en Crise (Phase 3 de l’IPC) seraient observées dans les préfectures les plus touchées par le conflit, nottament le Haut-Mbomou, le Haute-Kotto, l’Ouham-Pendé, et la Vakaga. Ces zones de préoccupation abritent beaucoup de personnes deplacées internes (PDIs) et réfugiés, et les fréquentes attaques continuent de perturber le fonctionnement normal des marchés, les mouvements des populations, les activités agricoles ainsi que les autres activités génératrices de revenu comme la cueillette et la pêche.
    • Grâce aux récoltes en septembre, la situation alimentaire des ménages pauvres au centre et au nord, qui sont confrontés aux résultats de Stress (Phase 2 de l’IPC) ou pire, s’améliorera. Toutefois, les niveaux élevés des prix auxquels ils sont confrontés, ainsi que la faible capacité d’adaptation dont ils font preuve du fait de plsuieurs années de conflits ayant érodé leurs moyens d’existence, devraient les maintenir en phase stress malgré cette disponiblité des récoltes.
    • Les besoins d’assistance alimentaire resteront élévés jusqu’en janvier 2025. Les effets conjugués du conflit et de l’insecurité prolongé ainsi que des inondations saisonnières entraîneront des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë dans les zones les plus préoccupantes tout au long de la période du scénario.

    En savoir plus

    Les liens suivants fournissent des informations supplémentaires : 

    Contexte de la sécurité alimentaire

    En République centrafricaine, la majorité des ménages dépendent de l'agriculture pour leurs moyens d’existence. En plus de leur propre production agricole, les ménages dépendent fortement du travail agricole temporaire, de la vente de volaille et de petits ruminants, de la pêche et de la cueillette pour la consommation et la vente. À travers le pays, le manioc constitue l'aliment de base, récolté toute l'année (Figure 1). Dans la région méridionale, la période de soudure va d'avril à juin et la récolte de maïs et d'arachides commence en juillet. Dans le nord, la soudure s'étend de juillet à septembre suivie de la récolte du mil en octobre.

    La RCA a connu des conflits et une insécurité persistante, marqués par de fréquents coups d'État, des soulèvements militaires et un régime autoritaire. La situation s'est considérablement détériorée en 2013 lorsqu'une coalition de rebelles a renversé le président, entraînant de violents affrontements sectaires. Le pays reste en proie à l'instabilité, des groupes armés contrôlant de vastes territoires, notamment à l’est du pays. Parallèlement, la République centrafricaine est riche en ressources naturelles, ce qui a exacerbé les conflits alors que différents groupes se disputent le contrôle des mines. 

    Le conflit est le principal facteur de l’insécurité alimentaire aiguë en RCA. Malgré une pauvreté chronique répandue, amplifiée par des problèmes structurels comme le manque d'infrastructures et de services sociaux de base, l'insécurité alimentaire aiguë est globalement jugulée grâce à un environnement agro climatique favorable marqué par des précipitations régulières et abondantes. La plupart des ménages parviennent à répondre à leurs besoins essentiels en kilocalories et autres nécessités non alimentaires en l'absence d'un choc sévère. Cependant, l'insécurité civile qui limite l'accès aux champs, en entrainant une réduction et un abandon des surfaces cultivées, limite la capacité des ménages à se nourrir et à mener leurs activités génératrices de revenu. De plus, la baisse de la production agricole et les perturbations sur le fonctionnement normal des marchés entraînent une augmentation des prix des denrées alimentaires qui restreignent d’avantage l'accès des ménages à la nourriture.

    Outre les conflits, le pays subit fréquemment des chocs multiples, tels que les inondations saisonnières et d’une situation macroéconomique très instable. Les inondations qui culminent généralement entre mi-août et septembre, causent souvent des dommages aux infrastructures et aux biens des ménages. Le mauvais état des routes et l’isolement géographique de certaines populations, exacerbent les coûts de transport, et des prix des denrées alimentaires dans tout le pays et plus particulièrement dans les zones touchées par les conflits. Les opportunités économiques sont limitées, surtout dans les régions orientales peu peuplées et éloignées, ce qui fait que les ménages ont du mal à se remettre des chocs successifs. De plus, l'afflux de réfugiés des pays voisins comme les Soudans et la RDC, contribue à accroitre les besoins humanitaires tout au long de l’année.

    Figure 1: Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source: FEWS NET

    Anomalies actuelles des conditions de sécurité alimentaire en juin 2024

     Nationales

    • Les affrontements entre l’armée nationale et les groupes rebelles causent des déplacements de populations et des décès. Le conflit continue de perturber l'accès des ménages aux champs et à d'autres activités génératrices de revenu, nottament la cueillette, la pêche, et le petit commerce.
    • Le nombre de dépacés internes (PDI) demueure important malgré quelques retours volontaires dans plusieurs localités. Au 31 mars 2024, le nombre total de personnes déplacées internes (PDI) en RCA s’élève à 521,857 personnes. La plupart sont concentré dans les préfectures de l’Ouham (Kabo et Markounda), de la Nana-Gribizi (Mbrès), et du Mbomou (Bakouma).
    • La frontière entre le Tchad et la Centrafrique, qui est restée fermée depuis une dizaine d’année, aurait enfin été réouverte depuis le mois de mai 2024, à la suite d’un accord entre les deux pays. La circulation des personnes et des biens seraient présentement rétablit au niveau de la ville frontalière de Sido.
    • Depuis plusieurs semaines, des stations-services sont mal approvisionnées en produits pétroliers causant des difficultés de fonctionnement dans le transport et dans le quotidien des ménages centrafricains. Les organisations humanitaires sont aussi impactées par la pénurie de carburant, et sont contraint de réduire leurs opérations de ravitaillement et d’approvisionnement auprès des personnes vivant d’aide humanitaire. 
    • Une interdiction d’exportation de charbon de bois et de bois de chauffe est en vigueur depuis mai 2024. Cette mesure gouvernementale vise à lutter contre la déforestation et ses conséquences environnementales mais, devrait avoir des conséquences négatives sur les revenus de certains ménages vivant de cette activité, du moins à courte terme. Pour rappel, la vente charbon de bis et de bois de chauffe est une source de revenu très importante pour les ménages pauvres et qui contribue de façon significative à l’achat des biens alimentaires et non alimentaires.
    Figure 2: Prix moyens des aliments de base à Ndelé

    Source: FEWS NET utilisant les données PAM

    Zone de Préoccupation: Extrême Est du pays

    • En raison des fréquentes attaques de groupes rebels contre les positions de l’armée nationale FACA, les populations rencontre des difficultés à s’aventurer dans un rayon de plus de 10 kilomètre de leur domicile pour accèder à leurs parcelles de cultures et vaquer à leurs activités traditionnelles.
    • En raison de l'insécurité qui règne le long de la frontière, le trafic entre le Soudan et la République centrafricaine (RCA) a été fortement perturbé. Le Soudan approvisionne en produits alimentaires plusieurs villes de la RCA, notamment, Ndélé dans la préfecture de Bamingui-Bangoran et Birao dans la préfecture de la Vakaga. Cependant, les prix des aliments de base n’ont pas augmenté, selon les donnés de prix de PAM (Figure 2), reflétant la disponibilité des approvisionnements en provenance du Cameroun et de la RDC. 
    • Les affrontements au Soudan entre les forces armées soudanaises (SAF) et les forces de soutien rapide (RSF) qui se poursuivent continuent d’entrainer des déplacements massifs de population dans le nord est de la république centrafricaine. Depuis avril 2023, quelque 30 806 personnes déplacées de force du Soudan sont arrivées en RCA.

    Assistance alimentaire humanitaire

    • En 2024, le cluster Sécurité Alimentaire prévoit de fournir une assistance alimentaire à 1,5 millions des personnes en situation d’insécurité alimentaire aigue. Selon OCHA (à trvers financial tracking Service), au 10 mai 2024, une assistance a été porté a 376 000 personnes en RCA.
    Suppositions clés sur les conditions atypiques de sécurité alimentaire jusqu’en janvier 2025

    Suppositions nationales 

    • La production agricole pour la campagne 2024 dans les régions calmes devrait être moyenne conformément aux prévisions saisonnières qui annoncent une saison des pluies normale de juin à septembre avec des précipitations moyennes à superieurs à la moyenne. 
    • Les inondations pluviales et fluviales demeurent un risque dans plusieurs zones du pays. Des inondations localisées devraient intervenir entre juin et août, en particulier le long des cours d’eau et dans les grandes villes. Des inondations qui pourraient entraîner des pertes de cultures, de récoltes, de biens et matériels de production, d’infrastructures, voire des pertes en vies humaines dans certaines localités.
    • L’insécurité civile devrait persister dans certaines zones et continuer de perturber l’accessibilité et le fonctionnement des marchés et des services sociaux de base. Toutefois, la fréquence et l’ampleur des attaques devraient poursuivre leur tendance légèrement baissière au cours des prochains mois et favoriser ainsi, des vagues de retours volontaires de PDI.
    • Les perturbations dans l’approvisionnement en carburant du pays devrait se poursuivre dans le court et moyen terme, nonobstant les mesures prises par le gouvernement. Cela induirait la hausse des prix des produits pétroliers et la pénurie des hydrocarbures dans les station servives avec des conséquences sur la hausse des coûts de transport de marchandises, la hausse des prix des denrées alimentaires ainsi que le renchérissement des opérations humanitaires.
    • La réouverture de la frontière entre la RCA et le Tchad devrait permettre un approvisionnement plus régulier des zones du nord-ouest du pays en produits importés du Tchad.

    Suppositions sous-nationales pour Extrême Est du pays 

    • La crise au Soudan devrait continuer de drainer des milliers de refugiés dans l’extrême nord-est. 
    • Des incidents tels que les vols et braquages sur certains axes (axes Birao-Am Dafock, Boromata-Tchad et Boromata-Sikikédévont) devraient être observés et perturber l’approvisionnement des marchés de Birao et Ndélé notamment.

    Assistance alimentaire humanitaire

    Supposition nationale

    • L’assistance alimentaire humanitaire programmée devrait être exécutée normalement. Toutefois, au cours de la première moitié de nos perspectives (juin-septembre), elle pourait être retardée à cause de l’état des routes qui rendent l’accès difficile à certaines zones.
    Résultats projetés les plus probables de l’insécurité alimentaire aiguë de juin 2024 à janvier 2025

    Dans les zones de forte insécurité liée à la présence de groupes armés ou au grand nombre de personnes déplacées qui pèsent lourdement sur l'économie locale, telles que les sous-préfectures du Haut Mbomou et de la Haute Kotto, de nombreux ménages devraient être confrontés à une situation de Crise (Phase 3 de l'IPC) jusqu’en janvier 2025. Dans ces zones, les ménages ne peuvent accéder à leurs champs, cueillir, chasser ou pêcher que dans un rayon de 10 kilomètres (ou moins) autour de leurs villages, ce qui réduit considérablement leur capacité à satisfaire leurs besoins de consommation. D'autres ménages sont dans l'impossibilité totale d'accéder à leurs champs. Les ménages pauvres et des PDIs de ces zones devront probablement recourir à des stratégies d'adaptation telles que l'épuisement de leurs stocks de semences ou la vente des actifs productifs restants parce qu'ils n'ont pas assez d'argent pour acheter de la nourriture. Une partie des ménages les plus touchés par le conflit sera en situation d'Urgence (phase 4 de l'IPC). 

    Dans les zones de l’accalmie au sud, entre juin à septembre, l'arrivée des récoltes de maïs et d'arachides de juillet devrait faciliter les améliorations saisonnières de l'accès des ménages à la nourriture et aux revenus. Au nord, les récoltes du mil, de sorgho, de riz, et de manioc vont améliorer l’accès des ménages a la nourriture et aux revenus à partir d’octobre. Dans les deux zones, en plus de leur propre production, les ménages auront accès à un plus grand nombre de possibilités de travail agricole temporaire pendant la période des récoltes afin de gagner un revenu supplémentaire pour répondre à leurs besoins non alimentaires essentiels. En outre, les activités de cueillette, de chasse et de pêche, ainsi que l'exploitation artisanale de diamants et d'or, constitueront une source de revenus et de nourriture pour certains ménages pauvres, leur permettant de vivre avec une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l'IPC) jusqu’en janvier 2025. Les personnes les plus pauvres, dont les moyens de subsistance ont été érodés par plusieurs années de conflit, sont confrontées à des résultats Stress (Phase 2 de l'IPC) et luttent pour satisfaire leurs besoins non alimentaires essentiels jusqu’en janvier 2025.

    Citation recommandée: FEWS NET. République centrafricaine Mise à jour du suivi à distance Juin 2024: Résultats de Crise attendus dans un contexte d'insécurité persistante, 2024.

    Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.

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