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Depuis le début de l’année, des opérations d’assistance humanitaire ont été perturbées du fait de la persistance des violences de groupes armés qui pillent les entrepôts et braquent les convois humanitaires dans plusieurs préfectures.
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En cette période habituelle de soudure, l’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) touche les ménages déplacés et les ménages hôtes notamment dans les zones inaccessibles à l’aide humanitaire. L’accès aux champs est limité à cause de l’insécurité et les ménages ont davantage recours aux produits de cueillette pour ne disposer en général que d’un repas pas jour.
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La persistance et la recrudescence des exactions à l’encontre des populations pourront compromettre pour la cinquième année consécutive la production agricole et continuer à dégrader les moyens d’existence en raison des vols d’animaux, des incendies d’habitations et de cultures de rente et des déplacements limités des ménages pour développer d’autres activités génératrices de revenu.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
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National |
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La persistance de la précarité des conditions sécuritaires freine la dynamique de retour des PDIs. Les mouvements de population restent très dynamiques, au rythme des exactions de groupes armées actifs dans toutes les préfectures, en particuliers celles de Ouaka, Haute-Kotto, Nana-Grebizi, Ouham et Ouham-Pendé. Les infrastructures de santé et d’eau potable mises en place par le gouvernement et ses partenaires sont parfois abandonnées du fait des violences et les déplacés se retrouvent sur de nouveaux sites et accroissent la pression sur les ressources des familles d’accueil, entrainant des besoins d’assistance croissants.
Depuis le mois d’avril, la pluviométrie reste satisfaisante, même si de légers déficits de cumuls sont observés dans la plupart des préfectures par rapport à la moyenne des dix dernières années (figure 1). Les cumuls pluviométriques excédentaires à l’ouest du pays (préfecture de Ouham-Pendé, Nana-Maberé) pourraient conduire à des inondations avec la poursuite des pluies. Des pluies diluviennes survenues début juin à Bangui ont détruit 270 maisons laissant environ 2800 personnes sans abris.
Les déplacés dont les ressources ont été pillées ou incendiées, éprouvent très souvent des difficultés à relancer les activités agricoles par manque de semences et d’outils agricoles. Les champs de manioc abandonnés sont le plus souvent exposés aux dégâts des animaux. Par ailleurs, ceux qui ont des parcelles de culture éprouvent des difficultés à s’y rendre de peur de représailles des groupes armés.
Dans les zones de récents déplacements, les produits de cueillette constituent la principale source de nourriture. Pour survivre, les ménages adoptent des stratégies négatives, notamment la diminution du nombre de repas. Les évaluations multisectorielles conduites le mois passé par certaines ONGs (ACTED dans la préfecture de Mbomou et Action contre la faim dans la préfecture de Ouham) indiquent que plus de 80 pourcent des ménages (déplacés, retournés et hôtes) se contentent d’un seul repas par jour. Seul un tiers des ménages ont accès à l’autoproduction (manioc). Les autres dépendent des marchés et ont recours aux produits de cueillette (igname sauvage, fruits sauvages, chenilles et champignons). Par ailleurs, l’accès aux autres produits de premières nécessité (huile, savon, sel) est difficile en raison des prix élevés et des revenus limités.
Les ménages pauvres, en particulier les PDIs, comptent avant tout sur l’assistance humanitaire. Toutefois, les braquages de convois ou le pillage des entrepôts humanitaires par des hommes armés et les menaces sur les organisations humanitaires, conduisent parfois à la suspension des opérations d’assistance. De plus, certaines populations se réfugient dans des lieux reculés, inaccessibles aux humanitaires.
Ainsi, la détérioration de la consommation et des moyens d’existence et l’accès limité aux autres produits de première nécessité exposent les ménages pauvres à l’insécurité alimentaire aiguë de Crise (phase 3 de l’IPC), notamment dans les zones inaccessibles à l’assistance. Même avec la disponibilité de nouvelles récoltes à partir d’août-septembre, le manque d’accès aux champs du fait de la persistance des violences et les incendies de maisons ou de récoltes par les groupes armés continueront de maintenir au moins 20 pourcent des ménages en situation de crise alimentaire dans ces zones. En revanche, dans les zones accessibles par l’aide humanitaire, les ménages sont en insécurité alimentaire aiguë de Stress (phase 2 ! de l’IPC).
Source : FEWS NET/USGS
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.