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- La campagne agricole se poursuit avec les activités de préparation des champs, les semis et l’entretien des cultures dans un contexte de pluviométrie moyenne à bonne. Toutefois, en raison des difficultés d’accès aux champs à cause de la persistance du conflit qui pousse les ménages à réduire les superficies sous cultures, la production 2014/15 risque de chuter en dessous de la moyenne.
- Des ménages pauvres et déplacés dans les zones de conflit ont des sources de revenus et de nourriture inférieures à la moyenne limitent l'accès alimentaire par l'achat sur le marché. L’insécurité alimentaire de type Crise (Phase 3 de l’IPC) va se maintenir jusqu’aux prochaines récoltes en juillet au sud et en octobre au nord car les ménages n’arrivent pas à couvrir l’essentiel de leurs besoins.
- Des données récentes de réfugiés centrafricains au Cameroun indiquent des niveaux critiques de malnutrition aiguë et des niveaux de mortalité qui dépassent les seuils d'urgence. L’assistance humanitaire d'urgence est nécessaire pour ces zones afin de réduire les taux de la malnutrition et sauver des vies.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
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National |
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Ouham, Ouham Pendé, Kémo |
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Les affrontements entre groupes armés, les attaques et les violences sur des faits de banditisme et de tensions intercommunautaires dans les zones de Bangui et les régions du nord-ouest et du centre-ouest (ex. Ouham, Ouham Pendé, Kémo, Ouaka) continuent et maintiennent un nombre important de population en déplacement. Selon les estimations d'OCHA du 10 juin, le nombre de ces personnes déplacées se chiffrent à 551 600 dont Bangui et Ouham accueillent les plus importantes concentrations. En raison de la persistance du conflit, ces ménages demeurent limiter par rapport à leur mouvement et leurs stratégies normales de subsistance.
Selon l'analyse des images satellitaires (Figure 1), des pluies moyennes à excédentaires ont été enregistrées dans le pays du 1er avril au 30 mai, à l’exception du centre où il a été observé des déficits de pluies légers à moyens par rapport à la moyenne saisonnière de cinq ans sans incidence majeure sur le déroulement de la campagne. Ces conditions hydriques sont favorables pour la mise en place et le développement des cultures dans les zones de production du pays (maïs au sud et mil/sorgho au nord).
Par contre, en raison de la persistance du conflit civile, on tend vers une production 2014-2015 en dessous de la moyenne. En effet, la plupart des producteurs dans les zones de conflit ont un accès aux champs limité en plus de l’insuffisance des semences et des outils agricoles et un manque de capacités de traction animale en raison du vol / abattage des animaux. Bien que la FAO a offert des semences et des outils pour la campagne en cours à près de 53 000 ménages, surtout à Ouham et Ouham Pende étant les zones les plus vulnérables, les ménages dans les zones de conflit ont réduit les superficies cultivées et la production 2014/15 risque de chuter en dessous de la moyenne.
Les ménages dans ces zones poursuivent leurs stratégies de subsistance telles que, les travaux temporaires, la main d’œuvre agricole et le petit commerce. Toutefois, en raison de la faiblesse de ces sources de revenus par rapport à une année normale, les ménages n’arrivent pas à gagner les ressources nécessaires pour accéder suffisamment à la nourriture sur le marché et subvenir à leur besoin. En revanche, dans les régions du sud (ex Sangha et basse Kotto) où la situation sécuritaire est plus stable, la campagne agricole se déroule normalement grâce aux appuis des organisations humanitaires. Cela permet aux ménages de ces zones de poursuivre leurs stratégies habituelles de subsistance et couvrir leurs besoins vitaux.
Les flux des produits alimentaires entre le Tchad et la République Centrafricaine sont interrompus à cause de la fermeture de la frontière au Tchad en mai. Ces flux concernent le maïs, le manioc et le bétail de la RCA vers le Tchad et l’arachide, le riz et le sésame du Tchad vers la RCA. Cette situation s’est traduite par une hausse de plus de 20 pourcent pour l’arachide entre avril et mai sur les marchés de Bangui, Nana Mambere, Ouaka et Ouham. Toutefois, les prix de denrées alimentaires de base comme le maïs et le manioc sont restés globalement stables d’avril à mai avec des hausses légères saisonnières ne dépassant pas 15 pourcent. Comparés à mai 2013, il a été observé une hausse de 32 pourcent pour le manioc à Nana Gribizi à cause de la faiblesse des flux avec les autres provinces en lien avec la persistance de l’insécurité alors que la baisse de 31 pourcent à Bangui s’explique par la baisse de la demande en lien avec le faible pouvoir d’achat des ménages et la poursuite des interventions humanitaires au profit des ménages pauvres et déplacés.
Le PAM et ses partenaires ont distribué 3 100 tonnes de vivres pour 270 000 personnes à travers le pays pour le mois de mai 2014. Cependant même avec cette assistance, l’insécurité résiduelle continuent à limiter les stratégies normales de subsistances et d’accès aux nourritures des ménages dans les zones sous tension intercommunautaires à Bangui et les régions du nord-ouest et du centre-ouest. Cela se traduit par une situation d’insécurité alimentaire de niveau Crise (IPC Phase 3) qui va se maintenir tout au long de la période de soudure avec une alimentation peu variées (feuilles de manioc, tubercules et autres ignames sauvages) et des déficits de consommation en lien avec le faible pouvoir d’achat des ménages. Toutefois, l’ampleur de la crise pourrait s’atténuer et les zones de conflit pourraient se retrouver en Stress (Phase 2 de l'IPC) grâce à la consommation des légumes et des prémisses des récoltes en juillet au sud et en octobre au nord. Cependant, avec la production de 2014/15 en dessous de la moyenne, les stocks des ménages ne seront pas suffisants pour atteindre leur période normale de couverture (5 à 6 mois) ce qui aboutira à une soudure plus précoce et plus marquée que d’habitude avec un faible accès aux denrées alimentaires de base pour les ménages pauvres au cours de l’année 2015.
Le conflit en cours en RCA a conduit à des mouvements des populations vers les pays voisins, y inclut le Tchad, la RDC et le Cameroun et selon la mise à jour du PAM sur l’impact régional de la crise en RCA du 13 juin 2014, il y a 101 691 réfugiés enregistrés au Cameroun depuis janvier 2014. Un rapport de surveillance menée par Médecins Sans Frontières (MSF) en mai indique des taux de malnutrition aiguë et des taux de mortalité extrêmement élevés parmi les réfugiés centrafricains dans l'Est du Cameroun. Plus précisément, MSF rapporte que, entre le 12 au 18 mai 2014 la prévalence de la malnutrition aiguë globale et de la malnutrition aiguë sévère, à travers la mesure du périmètre brachial, parmi les enfants de 6 mois à 5 ans dans les camps Gado Badzere et Gbiti variaient de 41,5 à 44,9 pour cent et 9,3 à 15,7 pour cent, respectivement. De même, les taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans variaient de 3,1 à 5,4 par 10 000 personnes par jour, ce qui dépasse les seuils d'urgence. Ces estimations suggèrent un problème nutritionnel grave parmi ces populations et l’assistance humanitaire d'urgence est nécessaire pour ces zones de Cameroun afin de réduire les taux de la malnutrition et sauver des vies.
Source : FEWS NET
Source : USGS/FEWS NET
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.