Download the report
- Les résultats de l’insécurité alimentaire aigue à des niveaux de Crise (Phase 3 de l’IPC), y compris les déficits de consommation, sont attendus d'ici à la fin de la période de projection (juin 2014) pour plus de 20 pourcent de la population dans les zones de Bangui et les régions du nord-ouest et du centre-ouest.
- Les estimations de l'OCHA du 16 janvier, 2014 indiquent que 902 000 personnes déplacées (20 pourcent de la population totale) sont présentes en RCA, y compris 478 000 nouveaux déplacés à Bangui depuis le 5 décembre, 2013. Les évaluations récentes indiquent que ces ménages ont actuellement recours à des stratégies de survie extrêmes, comme sauter des repas ou la vente des biens actifs pour accéder à la nourriture.
- Pour les ménages pauvres qui n'ont pas été déplacées, leurs stocks alimentaires s'épuisent plus tôt que la normale en raison d'une mauvaise récolte de 2013/14 et des problèmes de vol. Par conséquent, la prochaine soudure sera un à deux mois plus tôt et plus dure que d’habitude. En autre, cet épuisement précoce des stocks provoquera un manque des semences pendant la prochaine saison agricole.
- Beaucoup d'agences humanitaires fournissent l’assistance, notamment aux populations déplacées à Bossangoa et à Bangui. Cependant, ces organisations constatent que les conditions de sécurité actuelles ont perturbé leurs pipelines d'approvisionnement de l'aide alimentaire et ont entravé leurs efforts de distribution.
Zone | Anomalies Actuelles | Anomalies Projetées |
---|---|---|
National | 902 000 personnes sont déplacées en RCA ce qui est équivalent à 20 pour cent de la population totale du pays. | Beaucoup de personnes déplacées dépendront en partie de l'aide humanitaire jusqu'au début des prochaines récoltes (juillet à octobre 2014, selon la zone). |
Les stocks des céréales pour les ménages pauvres sont à des niveaux au-dessous de la moyenne. | La prochaine soudure sera précoce (un à deux mois plutôt) et plus dure que d’habitude. Aussi, la relance de la prochaine campagne agricole 2014/2015 sera marquée par un manque de semences. | |
Le fonctionnement des marchés et les flux commerciaux sont perturbés. | Les offres seront limitées et en dessous de la moyenne sur les marchés locaux. Ce qui pourrait provoquer une hausse atypique des prix par endroits. | |
L'insécurité civile entrave les opérations humanitaires. | L'insécurité civile continuera à restreindre les programmes humanitaires dans le pays. |
Malgré la nomination d'un nouveau président par intérim, la violence et l'insécurité civile continuent en République Centrafricaine, particulièrement dans les régions nord-ouest et centre-ouest et à Bangui. Selon les estimations d’OCHA du 16 janvier, 2014, 902 000 personnes sont déplacées dans le pays dont plus de 478 000 à Bangui. Étant donné que la République centrafricaine a une population totale d'environ 4,5 millions de personnes, les déplacées représentent environ 20 pour cent de la population totale du pays. Selon une évaluation multisectorielle initiale rapide (MIRA) conduite en janvier 2014 par le PAM, l’OCHA, et les partenaires, la plupart des personnes déplacées à Bangui réside dans les camps, les abris, ou les familles d’accueil et comptent sur les cadeaux, les paiements en nature de la main d’œuvre, les échanges, et l'aide humanitaire pour couvrir leurs besoins essentiaux. Dans les provinces, la majorité de ces ménages se cachent dans la forêt et dépendent entièrement des assistances sociales (ex. dons) des populations locales.
L’insécurité a contribué aussi aux mauvaises récoltes de 2013/14 qui impactent les ménages pauvres qui ne se sont pas déplacés. Malgré une pluviométrie normale, la saison agricole dans la moitié ouest du pays, notamment à Mambéré-Kadeï, Lobaye, Ombella, Ouham, Ouham-Pende, Kaga, Bandoro et Sibut, a été perturbée par des déplacements, l'accès difficile aux champs, et le manque d'intrants agricoles. Cette production inférieure à la moyenne, combinée aux problèmes de vols, a amené les ménages à épuiser leurs stocks alimentaires plus tôt que la normale. L'évaluation de MIRA a constaté que 60 pour cent des ménages interrogés n’avaient pas de stocks alimentaires en janvier et les ménages qui ont encore des stocks, leurs stocks actuels ne vont pas dépasser entre deux semaines et un mois. Par conséquent, la période de soudure en 2014 est prévue d’être un à deux mois précoce et plus dure que d’habitude. Aussi, la relance de la prochaine campagne agricole sera probablement marquée par un manque de semences, qui pourrait entraîner les récoltes de 2014/15 au-dessous de la moyenne. Les perturbations des activités agricoles de cette année réduisent également les opportunités et les revenues de main d’œuvre agricole pour les ménages pauvres dans les régions rurales.
Les tracasseries routières, la fermeture des magasins dans la méfiance, et des actes de pillage et de banditismes ont perturbé les flux commerciaux à partir du Cameroun et des zones excédentaires vers Bangui. Par conséquent, l’approvisionnement des marchés est insuffisant par rapport à une année normale. Cette situation a engendré des hausses atypiques de prix entre novembre et décembre à Bangui de 8 pourcent pour le riz local décortiqué, 37 pourcent pour le manioc, 30 pourcent pour l’huile d’arachide et 78 pourcent pour l’arachide coque. Les hausses atypiques des prix, combinées avec des revenus au-dessous de la moyenne, ont réduit le pouvoir d'achat des ménages et ont limité l'accès aux aliments pour les ménages pauvres et les personnes déplacées.
L’absence d’un retour à la stabilité continue également d’altérer les efforts des acteurs humanitaires et cela aggrave par conséquent la vulnérabilité des populations affectées. Par exemple, le Programme alimentaire mondial (PAM) constate que beaucoup de leurs camions qui transportent l’aide alimentaire du Cameroun à la République centrafricaine sont bloqué la frontière en raison de points de contrôle et de l'insécurité civile. Cela a perturbé le pipeline d'aide alimentaire pour le PAM et par conséquent, la suspension de ses distributions de nourriture dans certaines localités ainsi que la diminution des rations.
Les résultats de la sécurité alimentaire aigue des ménages pauvres se détériore à cause des effets négatifs combinés du conflit sur les sources de nourriture et de revenus. Selon le MIRA, beaucoup de ménages ont changé leur alimentation pour des aliments moins chers et 90 pourcent des ménages interrogés ont réduit leur ration alimentaire à une fois par jour au lieu de trois en temps normal. En outre, la majorité des personnes déplacées à Bangui interrogées en janvier 2014 pour une évaluation de l'OIM ont indiqué qu'au cours des deux dernières semaines, ils ont réduit le nombre de repas qu'ils consomment par jour (91 pour cent), réduit leurs portions de nourriture (86-91 pour cent), ont passé plus d'une journée sans manger (78 pour cent), et ont vendu leurs biens à acheter de la nourriture (54 pour cent). Par conséquent, le risque de malnutrition que pourrait engendrer cette situation au niveau des enfants de moins de cinq ans augmente.
Pour les personnes déplacées et les ménages pauvres à Bangui et dans les régions du nord-ouest et du centre-ouest, les résultats de l’insécurité alimentaire aigue à des niveaux de Crise (Phase 3 de l’IPC), y compris les déficits de consommation et un épuisement accéléré des avoirs des moyens d’existence, sont attendus d'ici la fin de la période de projection (juin 2014). Les interventions d'urgence bien ciblées seront nécessaires afin d'éviter les déficits de consommation alimentaire et de rétablir les moyens d’existence.
Source : FEWS NET
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.