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Les ménages de l’extrême nord du pays, notamment dans les préfectures de la Vakaga et de l’Ouham, touchées par les inondations de l’hivernage dernier, ont perdu la quasi-totalité de leur production et de leurs biens. Compte tenu de leur accès limité à la nourriture et au revenu, ces ménages sont confrontés à une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC). La sécurité alimentaire est également en Crise dans les régions de l’est du pays du fait des exactions des groupes armés sur les populations locales, qui les empêchent de vaquer à leurs occupations et d’accéder à leurs sources de revenu et de nourriture.
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Dans les zones du sud-ouest et du centre où la relative accalmie préserve la sécurité, on observe une production de la campagne agricole 2022/2023 généralement moyenne à supérieure à la moyenne, grâce à des précipitations favorables. Les ménages dans ces zones sont en Stress (Phase 2 de l’IPC) car malgré leurs stocks alimentaires qui leurs assurent une alimentation suffisante, leurs moyens d’existence restent profondément fragilisés par une décennie de conflits.
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Le climat d'insécurité découlant de la persistance de la présence des groupes armés à travers le pays depuis 2013 perpétue les impacts négatifs sur les moyens d'existence déjà précaires et un accès peu fiable à la nourriture pour des milliers de ménages affectés, déplacés internes et réfugiés. Malgré une tendance générale à la baisse du nombre d'incidents et de fatalités dans le pays de novembre 2021 à janvier 2023, selon l'ACLED, la situation demeure instable dans certains endroits. Dans le Nord-ouest, les Forces armées centrafricaines font face à une recrudescence des attaques de groupes armés depuis la mi-décembre 2022.
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Depuis le début de l’année 2023, la fin à la subvention sur la vente des hydrocarbures par le gouvernement a fait grimper des prix des produits pétroliers, augmentant immédiatement les tarifs de transport et des prix des denrées alimentaires importées. Le gouvernement a cherché à réglementer les tarifs de transport en consentant une hausse moyenne de 50 pour cent. Toutefois, les ménages pauvres des zones urbaines auront un accès limité à une alimentation adéquate car ils dépendent essentiellement du marché pour leurs alimentation et sources de revenus du secteur informel—le petit commerce, la main d’œuvre non agricole et les activités artisanales.
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ZONE |
ANOMALIES ACTUELLES |
ANOMALIES PROJETÉES |
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Nationale |
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Au cours de la période mars à mai, une hausse saisonnière atypique des prix des denrées alimentaires importées et locales sera observée dans l’ensemble du pays en raison de l’augmentation des coûts de transport suite à l’augmentation des prix du carburant. Les ménages pauvres, qui ont un pouvoir d’achat totalement érodé, auront recours à des stratégies d’adaptation, telles que la vente de gibier ou de produits de cueillettes pour subvenir à leurs besoins de consommation.
Une dégradation du pouvoir d’achat des ménages urbains sera observée du fait de la baisse de revenu de mars à septembre. Les ménages pauvres urbains sont les plus durement touchés par la flambée des prix des denrées alimentaires en raison de leur dépendance aux revenus du secteur informel (activités de pêche artisanale, petit commerce, vente de la main d’œuvre et travail occasionnel) et aux achats de denrées alimentaires pour la consommation. Ils seront amenés à adopter des stratégies d’adaptations, telles que réduire le nombre de repas mangé par jour, emprunter de la nourriture ou compter sur l’aide des parents, d’amis ou d’autres membres de la communauté.
Les dernières prévisions saisonnières faites en janvier 2023 par the North American Multi-Model Ensemble (NMME) prévoient une saison des pluies 2023 moyenne et un démarrage normal pendant le mois de mars. Cela augure d’une campagne agricole 2023-2024 typique avec des productions agricoles projetées moyennes à supérieures à la moyenne. Les ménages auront un accès typique à la nourriture et à des revenus moyens tirés de la main d’œuvre agricole. Toutefois, la soudure agricole censée démarrée en avril au sud (préfectures de Sangha Maéré, Lobaye, Manbéré Kadei et Ombella Mpoko) et juin au nord (préfectures de la Vakaga, Bamingui-Bangoran et Haute Kotto), sera plus difficile qu’en année normale pour les ménages pauvres du fait de leur dépendance du marché pour leur approvisionnement en nourriture seront confronté à des prix plus élevés que la moyenne. En outre, l’insécurité dans ces préfectures, si elle persiste, pourrait avoir un impact sur les revenus des ménages qui dépendent de la main d’œuvre agricole. Ils seront contraints d’adopter plus précocement des stratégies d’adaptation de crise, telles que limiter les dépenses non alimentaires, retirer leurs enfants de l’école en raison des coûts associés ou vendre des animaux à un niveau qui compromet la durabilité de son cheptel.
Malgré certaines tendances positives, le rétablissement des moyens de subsistance reste limité. La détérioration du réseau routier, l'insécurité et les prix élevés du carburant contribuent tous à la faiblesse de l'approvisionnement du marché et à la hausse des prix des denrées alimentaires dans les zones enclavées. En outre, des inondations localisées qui ont causé des pertes de récoltes dans les préfectures de la Vakaga et de l'Ouham pendant l’hivernage en 2022. Les besoins d'assistance alimentaire devraient augmenter de février à mai 2023, lorsque les ménages pauvres épuiseront leurs stocks alimentaires et que les prix des denrées alimentaires commenceront à augmenter de façon saisonnière, surtout dans les zones plus affectées par les inondations et par l’insécurité.
Dans l'est, le nord-est et le centre (Vakaga, Ouaka, Haute-Kotto, Basse-Kotto, Mbomou et Haute-Mbomou), où les ménages ont été touchées par les conflits et les inondations, une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l'IPC) est attendue pendant la période de soudure de juin à septembre. La disponibilité alimentaire sera faible à mesure que les stocks alimentaires familiaux et commerciaux diminueront progressivement. L'accès à la nourriture sera limité à cause du faible pouvoir d’achat des ménages et des conflits affectant les activités des moyens d’existence. La disponibilité des aliments sauvages, ainsi que l'aide alimentaire devraient faire une différence significative, mais les routes impraticables pendant la saison des pluies rendront les livraisons de l'aide alimentaire plus difficiles et plus irrégulières
Citation recommandée : FEWS NET République Centrafricaine Mise à jour du suivi à distance février 2023 : L’augmentation officielle des prix des hydrocarbures a entrainé une flambée des prix des autres produits, 2023.
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.