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L'insécurité alimentaire s’est accru dans tout le pays en raison du conflit qui a entraîné de déplacements de populations et de perte des avoirs relatifs aux moyens d’existence. Le République Centrafricaine est actuellement en Stress (Phase 2 de l'IPC) mais risqueront de tomber en Crise (Phase 3 de l'IPC) d’ici mars.
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Malgré un cessez-le-feu, l’insécurité civile continue et on assiste toujours aux pillages et aux actes de banditisme dans les zones occupées par « SELEKA ». Cela a réduit les stocks alimentaires et des semences et a perturbé les activités de marchés. Dû au niveau faible des stocks de semences, les perspectives pour la campagne agricole 2013 ne sont pas bonnes dans les régions touchées par le conflit.
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Les prix des céréales ont connu une hausse moyenne de 30 pour cent comparée à la moyenne quinquennale à cause du faible niveau d’approvisionnement des marchés. Le niveau actuel des prix n’est pas de nature à garantir l’accès aux céréales par les ménages pauvres et très pauvres.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
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National |
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Le conflit entre la coalition rebelle « SELEKA » et les Forces Armées Centrafricaines (FACA) s’est intensifié depuis le 10 décembre 2012. Le cessez-le-feu qui était signé le 11 Janvier 2013 entre la coalition rebelle et le gouvernement a stabilisé la situation sécuritaire mais des actes de banditisme et de pillage continuent. Pour exemple, environ 4 000 tonnes des vivres étaient pillés dans les entrepôts du PAM à Bambari et à Kagabandoro et par conséquent PAM ne dispose de stock sur le terrain. En outre, beaucoup des ménages ont souffert des dégâts ou des vols des cultures sur pied selon les résultats de l’évaluation conjointe de la sécurité alimentaire menée en février. Cela signifie que ces ménages ont perdu une partie de leurs réserves alimentaires et leurs stocks des semences causant le niveau de ces deux types de réserves en-dessous de la normale pour cette période de l'année. Par conséquent, les perspectives pour la campagne agricole 2013 qui commencera en mars/avril ne sont pas bonnes dans les régions touchées par le conflit. Certains ménages ont également signalé des cas de vol des petits ruminants dont ils ont été victimes. Ceci réduira les revenus issus des produits animaliers dans les prochains mois.
Les marchés sont moins approvisionnés par rapport à une année normale à cette période dans les régions touchées par le conflit et l’accessibilité physique et économique des denrées alimentaires par les ménages pauvres devient de plus en plus difficile. Les flux internes de produits alimentaires des régions occupés par « SELEKA » vers Bangui et les régions de l'ouest sont relativement faibles à cause de la perturbation du réseau routier dû à des actes de banditismes et des barrages routiers. Il s'agit d'avoir un impact important sur l'approvisionnent des marchés dans tout le pays car 58 pour cent de la production agricole proviennent de la zone touchée par la crise. Par rapport à février 2012, on observe une hausse générale des prix des denrées. Dans la partie occupée par la « SELEKA », le coût d'un panier de produits alimentaires a augmenté de 10 pour cent par rapport à l'année dernière. Cette tendance haussière est aussi observée dans la zone sous contrôle de l’armée gouvernementale où le même panier de produits alimentaires a connu une hausse de 40 pour cent. Le niveau actuel des prix n’est pas de nature à garantir l’accès aux céréales par les ménages pauvres et très pauvres et les prix des denrées alimentaires poursuivront leur hausse jusqu’à la fin de la période de soudure au nord en septembre.
Le conflit a entraîné des nouveaux déplacements de populations. Pour exemple, l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) signale qu'une évaluation conjointe avec le Mercy Corps au début de février a montré que la plupart des villages le long de la route entre Grimari et Bambari (une distance d'environ 100 kilomètres) ont été complètement abandonnés à cause de l'insécurité civile. En outre, ce rapport a estimé que la RCA a environ 80 000 personnes déplacées internes à ce moment.
Les conditions sécuritaires limitent considérablement l’accès pour l'aide humanitaire. Toutefois, certaines ONGs reprennent timidement les activités sur le terrain mais les agences des Nations Unies ont interrompu temporairement les programmes d’assistance humanitaire dans la partie du pays touchée par le conflit. Un couloir humanitaire est en train d’être négocié avec les groupes sur le terrain et l’appui aux sinistrés par les agences des Nations Unies se fera dès l’ouverture du couloir.
La situation sécuritaire a eu un effet significatif sur la demande en main d’œuvre en réduisant considérablement les opportunités de travail comparées à leur niveau normal. Cette faible demande a entrainé à son tour une baisse du salaire journalier affaiblissant ainsi le pouvoir d’achat des ouvriers. Selon les résultats d'évaluation conjointe en février 2013, un ouvrier au lieu d’acheter avec son salaire journalier entre 5 et 6kg de cossettes de manioc en 2012, il ne peut acheter que 3kg du même produit actuellement. En outre, la commercialisation du coton n'a pas encore commencé dans les zones de conflit comme il le ferait normalement, ce qui contribue aussi à la réduction des niveaux de revenu des ménages.
La situation alimentaire des populations est restée marquée en ce mois de février par un contexte défavorable : faible disponibilité céréalière et restriction des importations (du Cameroun et du Tchad) et transferts des céréales. D’une façon générale, la disponibilité des principales denrées alimentaires reste faible et les réserves alimentaires des ménages sont au-dessous de la moyenne.
Au regard de la faible disponibilité céréalière et à la difficulté d’accessibilité aux denrées alimentaires, les ménages pauvres et très pauvres font de plus en plus recours aux stratégies comme la réduction de la quantité et de la qualité des repas et la consommation accrue des produits forestiers non ligneux. Par exemple, OCHA précise que selon les résultats préliminaires de l’évaluation rapide menée, 85 pour cent des personnes questionnées ont montré un changement de source de nourriture. A cet effet, les ménages sont actuellement en Stress (Phase 2 de l'IPC).
Entre mars et juin, la situation alimentaire sera préoccupante suite à la faible disponibilité alimentaire au niveau des ménages, au faible approvisionnement des marchés et son cortège de hausse continue de prix. En effet, la situation sécuritaire et politique ne sont pas favorables à un environnement économique propice malgré les accords de Libreville, d’où une crispation des échanges commerciaux. A cet effet, les ménages dans la zone touchée par le conflit auront de difficultés à subvenir à leurs besoins alimentaires de base sans épuiser les avoirs relatifs aux moyens d’existence et pourraient passer à la phase 3 de l’IPC (Crise) sans aucune assistance ou aide humanitaire.
Source : FEWS NET
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