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Les spéculations suites aux mesures restrictives du COVID-19 amplifient les prix sur les marchés

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  • PERSPECTIVE PROJETÉE À SEPTEMBRE 2020
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    • Aux niveaux élevés de prix des denrées alimentaires observés au cours des mois précédents, s’est ajouté les pratiques spéculatives sur les prix liés aux mesures restrictives en réponse au COVID-19. Ce qui détériore l’accès alimentaire des ménages pauvres dans toutes les préfectures du pays, en particulier dans les zones difficiles d’accès par l’assistance où les déplacés et ménages hôtes continueront d’être en insécurité alimentaire aiguë Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’en septembre.

    • La fermeture des frontières, bien que ne concernant pas le transport de marchandises, a engendré une réduction des flux entrants de produits alimentaires du fait des tracasseries routières et des délais de livraison plus long. Cette situation affecte négativement l’approvisionnement des marchés locaux. Si cela persiste, des ruptures dans l’approvisionnement sont à craindre lorsqu’on prend en compte la dégradation des routes pendant la saison des pluies.

    • Les cultures pérennes et la cueillette d'aliments sauvages devraient atténuer les résultats plus extrêmes, en plus de l'accès irrégulier à la distribution d'aide alimentaire aux personnes déplacés internes (PDI) et aux ménages hôtes dans les sites. Le début de la petite récolte en juillet et le début de la récolte principale verte en septembre, qui devraient rester limités par rapport à avant le conflit mais meilleurs que la moyenne quinquennale, joueront également un rôle dans l'amélioration de la disponibilité et de l'accès aux aliments.

    ZONE

    ANOMALIES ACTUELLES

    ANOMALIES PROJETÉES

    Nationale

    Pour limiter la propagation de COVID-19, le gouvernement de la RCA a mis en place des restrictions de mouvement, notamment la fermeture des écoles et des bars, l'interdiction des rassemblements de plus de 15 personnes y compris dans les transports publics. La frontière entre la RCA et le Cameroun reste fermée, avec des exemptions en place pour le commerce des produits essentiels.

    Les prix des denrées de base continuent d’être plus élevés comparativement à 2019. Les commerçants pratiquent la spéculation, en raison d’un ralentissement des flux commerciaux du Cameroun et entre les villes en raison des restrictions de mouvement, qui affectent l’approvisionnement des marchés.

    La MINSUCA a suspendu les mouvements non essentiels pour minimiser le risque de transmission du COVID-19 mais reste actif dans les zones d'insécurité. Au début de 2020, des événements de conflit sont principalement signalés dans le nord du pays (les préfectures de Vakaga, Haute-Kotto et Bamingui-Bangoran) et continuent entraînent de déplacements de population, des perturbations dans le fonctionnement des marchés locaux et la réduction de l’accès des ménages à leurs champs.  Entre janvier et avril, plus de 30 000 déplacés internes ont été enregistrés portant le nombre total de PDI à 702000 (OCHA, avril 2020).

    Bien qu'il y ait une incertitude concernant la trajectoire des cas de COVID-19 en RCA, on suppose que le nombre de cas augmentera. Pour limiter la propagation, il est supposé que le gouvernement de la RCA maintienne les restrictions de mouvement actuelles à court terme. Cependant, on suppose également que le gouvernement a une capacité limitée d'imposer des restrictions de mouvement plus sévères.

    La hausse atypique du niveau des prix pourrait s’observer jusqu’à la fin de la soudure en septembre, en raison de du faible niveau d’approvisionnement des marchés pendant la soudure et en raison de les comportements spéculatifs des commerçants et des perturbations des flux commerciaux pendant la saison des pluies.

    Les restrictions de mouvement de COVID-19 ne devraient pas affecter l'engagement des ménages ruraux pendant la saison de plantation 2020. Les mouvements de bétail transhumant devraient être assez normaux en raison des frontières poreuses.

    Bien que les prévisions saisonnières (PRESASS, 2020) indiquent des probabilités de précipitation moyennes à excédentaires entre juin et septembre, la production agricole de 2020 sera inférieure aux niveaux d'avant la crise en raison du conflit dans certaines localités, de l’accès limité aux intrants avec la baisse du pouvoir d’achat des ménages, et de la persistance de la maladie du manioc qui réduit les rendements. Cependant, en raison de l’amélioration relative dans la situation sécuritaire sauf dans les préfectures du nord, la production agricole de 2020 pourrait meilleurs que la moyenne quinquennale.

    PERSPECTIVE PROJETÉE À SEPTEMBRE 2020

    Au 29 avril, l'OMS avait confirmé 42 cas de COVID-19 en RCA. Selon l'évaluation du Ministère de la Santé et de la Population dans le Plan de Préparation et de Réponse au Coronavirus développé avec l'OMS et l'UNICEF, la RCA est très vulnérable à la propagation du COVID-19 en raison de ses frontières poreuses, de sa faible capacité de surveillance et de gestion des cas, et de la faible services d'eau et d'assainissement (UNICEF, avril 2020). Bangui et les préfectures du sud-ouest d'Ombella Mpoko, Lobaye, Nana-Mambere et Mambere-Kadei sont considérées comme particulièrement à risque.

    Bien que le gouvernement ait imposé des restrictions de mouvement afin de limiter la propagation, la plupart des activités de subsistance urbaines et rurales ne sont pas directement affectées. Cependant, selon les informateurs clés, les restrictions au nombre de personnes à transporter, ont pousser les conducteurs de taxi (bus et moto) à augmenter les coûts de plus de 60 pour cent. En outre, bien que le commerce de produits alimentaires soient formellement exemptées des restrictions de mouvement transfrontières, plus de contrôles sur l’état de santé des transporteurs et convoyeurs, procédures de franchissement des frontières plus difficiles, et les retards dans le chargement au niveau du port de Douala au Cameroun entrainent un allongement des délais de livraison des produits alimentaires. Pour certains transporteurs, les approvisionnements qui se faisaient deux fois par semaine avec le Cameroun, qui fournir l’essentiel des denrées importées, sont maintenant limités à un. En dehors des marchés frontaliers, la plupart des marchés du pays sont réapprovisionnés en denrées importées à partir de la capitale, d’où des disponibilités faibles par rapport à la normale.

    En conséquence, le principal impact indirect de la pandémie de COVID-19 est actuellement une tendance à l'aggravation des prix des denrées de base déjà élevés. Avant le début de la pandémie, les prix des denrées de base étaient déjà élevés malgré une production nationale supérieure à la moyenne en 2019, en raison des inondations de 2019, la persistance de la maladie sur le manioc (denrée de base) et les dégâts de champs de manioc enregistrés entre janvier et mars par suite des mouvements de transhumance. Ces facteurs ont impacté négativement les stocks des ménages et l’offre de denrées sur les marchés, entraînant un début précoce de la saison de soudure en mars. Maintenant, les pratiques spéculatives de la part des commerçants contribuent aussi à une augmentation atypique du niveau des prix comparativement à l’année passée. En avril, pour les produits importés, la hausse est d’environ 80 pour cent pour le riz, 50 pour cent pour le haricot et 30 pour cent pour l’huile alimentaire en moyenne sur les principaux marchés de référence.  Pour les produits locaux, la hausse est de 40 pour cent pour le maïs et le manioc et 60 pour cent pour le sorgho en moyenne sur les principaux marchés de référence. Les marchés de Bangui, Ndélé, Berberati et Zemio enregistrent les niveaux de prix les plus élevés. À Bangui, le niveau élevé est principalement lié à la forte demande, à Zemio et Berberati, il s’agit aussi des coûts de transport élevés. À Ndélé, en plus des coûts de transport, il faut relever le disfonctionnement du marché lié aux exactions des groupes armés.

    Étant donné que le fret humanitaire et la livraison d’assistance alimentaire sont exemptés des restrictions de mouvement, cela n’a pas encore perturbé de manière significative la fourniture d’aide alimentaire par le PAM. En février, le PAM a fourni 2 509 tonnes d'aide alimentaire et USD 1,3 million en espèces à 544 396 bénéficiaires. En mars, l'assistance alimentaire s'est probablement maintenue à des niveaux similaires ; cependant, les données de distribution ne sont pas encore disponibles. Les informations préliminaires du PAM indiquent l’assistance alimentaire a été fournie Au cours du mois passé, l’assistance alimentaire a été réalisée au profit des ménages hôtes et déplacés ainsi que les victimes d’incendie de maisons dans les sous-préfectures de Alindao, Mobaye, Obo, Birao, Ndélé et Bria.  Selon le PAM, l'aide alimentaire prévue de mai à aout devrait toucher au moins 25 pour cent de la population dans les préfectures de Vakaga, Haute-Kotto, Nana-Gribizi, Bamingui-Bangoran et Haut-Mbomou. Toutefois, en raison des exactions répétées de groupes armés, de la dégradation des routes pendant la saison des pluies et des restrictions de mouvements, cette assistance pourrait ne pas être régulière. Le PAM a particulièrement relevé les difficultés rencontrées pour prépositionner des aliments à Birao (Vakaga) avant le début de la saison des pluies en raison de la violence continue (WFP, Février 2020). En plus, il est à craindre des réductions potentielles de la capacité opérationnelle en raison de l'effet indirect de COVID-19.

    En somme, avec des stocks faibles, des hausses atypiques des prix et l’irrégularité de l’assistance, l’insécurité alimentaire aiguë Crise (Phase 3 de l’IPC) continuera de toucher les déplacés et ménages hôtes pauvres jusqu’en septembre dans les zones où l’insécurité perturbe périodiquement l’accès à la nourriture et aux sources de revenus. La baisse du pouvoir d'achat des ménages résultera à la fois des prix élevés des denrées alimentaires et de l'augmentation des dépenses de transport nécessaires à l'accès physique aux marchés ou aux activités de subsistance. La phase Crise (Phase 3 de l'IPC) touchera aussi certains ménages pauvres dans la capitale et environnant qui avaient déjà subi une dégradation de leurs moyens d’existence par suite de inondations et qui maintenant voient leur accès à l’alimentation se détériorer par suite de la baisse de leur pouvoir d’achat. Selon les informateurs clés, les pauvres en milieu urbain et ceux du milieu rural dans ces zones sont déjà contraints de réduire de deux à un le nombre de repas consommés par jour. Le recours aux produits de cueillette et aux produits de la chasse est en hausse en particulier dans les préfectures où les groupes armés sont actifs : Vakaga, Bamingui-Bangoran, Haute-Kotto, Basse-Kotto, Haut-Mbomou et Mbomou. L'assistance alimentaire irrégulier et la disponibilité d'aliments sauvages devraient réduire les déficits alimentaires plus grands, mais les déficits de consommation alimentaire devraient être plus importants au plus fort de la période de soudure en juillet / août dans les régions nordiques touchées par le conflit.

    Dans les préfectures du centre et du sud dépendant fortement de la capitale pour leur approvisionnement, la hausse des prix affectera aussi négativement l’accès alimentaire des ménages pauvres, exposant ces derniers à une situation d’insécurité alimentaire aiguë Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en septembre. Dans ces zones et dans les zones de production agricole de l’ouest, cependant, la disponibilité de cultures pérennes, le début de la récolte de maïs et d'arachide en juillet et le début de la récolte principale verte en septembre devraient empêcher des résultats plus graves en matière de sécurité alimentaire.

    Figures CALENDRIER SAISONNIER POUR UNE ANNEE TYPIQUE Saison des pluies : avril à octobre dans le sud et juillet à septembre dans le nord. Les semis : avril à juin. La récolte du

    Source : FEWS NET

    Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.

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