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L’épuisement précoce des stocks, la hausse des prix des denrées alimentaires de base et la baisse des revenus dégradent l’accès alimentaire des ménages pauvres et exposent les déplacés et les ménages hôtes pauvres à une insécurité alimentaire aiguë de crise (Phase 3 de l’IPC) et ce, jusqu’en en novembre.
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Bien que la saison des pluies ait commencé à temps dans certaines zones, l’accroissement du nombre de déplacés internes et la persistance des violences entre groupes armés et des représailles envers les populations civiles, vont réduire l’accès des producteurs à leurs champs. Comme pour les saisons passées, cela va affecter négativement les productions agricoles.
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En raison de l’insécurité, l’assistance humanitaire reste difficilement accessible aux populations. Les représailles, le racket des commerçants par les groupes armés et la forte pression des ménages sur les marchés entrainent la volatilité et la hausse des prix.
ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES | |
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National |
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Zones ayant une concentration élevée de déplacés |
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Depuis mi-mars, les régions de l’est, du centre et de l’ouest ont enregistré une pluviométrie légèrement supérieure à la moyenne et favorable à la mise en place des premiers semis de maïs et d’arachide à temps. En revanche, le sud enregistre une baisse du nombre de jours pluvieux. L’accès aux champs demeure en revanche difficile aussi bien pour les déplacés que pour les ménages hôtes. En effet, selon les résultats de la dernière enquête sur la sécurité alimentaire (ENSA, 2017), certaines régions du pays enregistrent une baisse du nombre de ménages pratiquant l’agriculture cette saison au regard des récentes vagues de populations déplacés dans la zone, notamment dans les zones ayant de fortes concentrations de déplacés.
Avec l’épuisement précoce des stocks, les ménages pauvres dépendent fortement des marchés pour leur alimentation. Cependant, les actes criminels sur les principaux axes routiers, l’imposition de taxes illicites (racket) aux commerçants et transporteurs et le mauvais état des routes entrainent des ruptures dans l’approvisionnement des marchés et la volatilité des prix des denrées de base. Dans la préfecture de Ouham-Pendé par exemple, les prix du manioc et du maïs ont augmenté de 90 % dans la ville de Paoua et de 54 % dans la ville de Bocaranga par rapport à la même période l’année passée.
Face au niveau élevé des prix sur les marchés, les ménages pauvres intensifient les stratégies habituelles d’obtention de revenu, à savoir l’offre de main-d‘œuvre agricole ou minière, la vente de produits de la chasse et de la cueillette et la vente de bois de chauffe. Toutefois, craignant les représailles des groupes armés, les populations limitent leur déplacement et n’arrivent pas à générer le niveau de revenu d’une situation normale.
La hausse du niveau des prix et la baisse des revenus diminuent l’accès alimentaire pour les déplacés et les populations hôtes pauvres, surtout dans les préfectures de l’est et du nord-ouest. L’assistance alimentaire touche une faible proportion de ménages (rapport d’analyse IPC, mars 2018) et reste limitée aux zones accessibles. Par conséquent, les ménages pauvres (déplacés et hôtes) seront confrontés à une insécurité alimentaire aiguë de crise (Phase 3 de l’IPC) pendant toute la soudure, c’est-à-dire jusqu’en septembre. La situation ne devrait pas se détériorer pendant cette période, car les premières récoltes de maïs, d’arachide et de feuilles seront disponibles dès le mois de juillet et renforceront la disponibilité alimentaire sur les marchés.
L’accès aux nouvelles récoltes pour les ménages pratiquant l’agriculture (environ 67%) dans les zones accessibles et la baisse saisonnière des prix contribueront à atténuer les difficultés alimentaires pour ces derniers. Néanmoins, dans les zones de forte concentration de déplacés (préfectures de Mbomou, de Haut-Mbomou, de Nana-Grebizi, de Ouham-Pendé, de Ouham), au moins 20% des déplacés et des populations hôtes ayant difficilement accès à leurs champs, pourront continuer d’être en crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu'en septembre.
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.