Download the report
-
La situation alimentaire en RCA reste encore marquée par une persistance de mouvements de populations fuyant les zones soumises à des attaques de groupes armés. En Mars 2015, le nombre de personnes déplacées est estime à 436 256 personnes contre 426 308 personnes en février 2015 et 390 718 personnes en novembre 2014. Les fortes proportions de personnes déplacées sont concentrées dans les préfectures de Ouham, Nana Gribizi, Ouaka, Ombelle Mpoko, Loubaye et Bangui.
-
Dans les préfectures situées au centre du pays, au Nord Ouest et au Sud, les ménages des personnes déplacées et leurs familles d’accueil sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë en phase de Crise (Phase 3 de l’IPC) en avril 2015 suite à la persistance des attaques qui empêchent les activités de chasse, de cueillette et aggravent la perte des moyens d’existence.
-
La crise sécuritaire qui continue pourrait même se traduire par une diminution des superficies emblavées et engendrer des baisses de la production vivrière en 2-3 années consécutives. La Crise (Phase 3 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë va continuer jusqu’au moins septembre pour les ménages déplacés et résidents affectés, avec même une probabilité d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) pour certains ménages les plus affectés.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
| |
---|---|---|---|---|
National |
|
| ||
Populations déplacées et familles d’accueil de Ouham, Ouham Pendé, Nana Gribizi, Ombella M’Poko, Ouaka, Nana Mambéré |
|
|
Selon la Commission Mouvement de Population, les personnes déplacées, estimées à 390 718 personnes en novembre 2014, sont passées à 426 318 personnes en février 2015 et à 436 256 personnes en mars 2015. Cette augmentation du nombre de personnes traduit une dégradation de la situation sécuritaire qui s’observe depuis le début de l’année. Les augmentations du nombre de personnes déplacées sont surtout observées dans les préfectures de Ouham, Ouaka, Nana Gribizi, Haut Mbomou, Haute Kotto, Ombelle Mpoko, Loubaye et Bangui. Dans certaines préfectures, la baisse de l’intensité des attaques s’accompagne de retour des personnes déplacées qui sont estimées en début mars 2015 à environ 95 000 personnes.
Suite au choc lié aux attaques et les déplacements de populations, Première Urgence-Aide Médicale Internationale (PU-AMI) a effectué une évaluation rapide dans la sous-préfecture de Amada-Gaza (préfecture de Mambéré Kadéi), en mars 2015. Dans cette zone, le manioc est un produit vivrier dont la production se fait en moyenne sur 0,25 hectares par ménage. La vente de main d’œuvre agricole, la cueillette et la chasse constituent les principales activités de moyens d‘existence des ménages pauvres. Cependant, les résultats de cette évaluation rapide ont montré que la fermeture de l’axe commercial vers le Cameroun en raison de l’insécurité et le départ des populations locales ont eu un impact à la fois sur les consommations alimentaires à court terme, mais également sur les perspectives agricoles de la zone. Seuls 52 pour cent des ménages ont accès à une terre cultivable. L’insécurité qui demeure à l’extérieur de la localité freine la libre circulation des ménages, notamment vers les zones de culture. Aussi, les déplacés n’ont plus accès à leur champs et leur vulnérabilité s’est accrue dans une localité où la disponibilité des vivres est réduite sur les marchés et les prix ont augmenté suite à des approvisionnements qui se font sur des axes routiers dégradés.
De plus, les populations n’ont plus accès à certains aliments comme la viande de bœuf suite au départ des éleveurs ayant quitté la localité début 2014 vers le Cameroun. Du coup la disponibilité des aliments d’origine animale a baissé entrainant une augmentation des prix des protéines animales. Le prix du poulet est ainsi passé de 1 000 XAF à un montant oscillant entre 3 000 et 4 000 XAF conduisant les ménages à transférer leur consommation sur de la viande boucanée jugée moins chère.
Les résultats de cette même enquête de PU-AMI, indiquent que la situation en termes de sécurité alimentaire s’est effondrée, en mars 2015 dans la mesure où 36 pour cent des ménages ont un score de consommation alimentaire faible contre 1% en juillet 2014. Bien que la propre production de manioc, la chasse et la pèche contribuent significativement dans la consommation alimentaire des populations dans une année typique, depuis le déclenchement du conflit, les ménages n’arrivent plus à avoir accès à ces ressources alimentaires.
Une évaluation multisectorielle dans la sous-préfecture de Kouango (région de la Ouaka) en février/mars 2015, aussi, fait état d’une rareté des produits alimentaires en général et en particulier ceux de première nécessité sur les marchés. La plupart des marchés de la sous-préfecture sont fermées. Les réserves alimentaires et les moyens de subsistance (semence, petits outillages) ont été incendiés et/ou pillées par les groupes armés. La persistance du conflit armé empêche le bon déroulement de la campagne agricole et les activités de moyens d’existence (chasse et cueillette) dans la zone depuis 2013.
Les conclusions d’une la mission conjointe CRS-DRC-FAO-Gouvernement, font état d’une fortes concentration d’animaux dans les zones du Sud-Est du pays alors qu’habituellement les fortes concentrations sont observées dans le Nord-Ouest. Les concentrations des troupeaux sont surtout notées sur des terres essentiellement en friches qui doivent être mobilisées pour la campagne agricole dans les semaines à venir. Cette situation pourrait créer une compétition accrue pour l’accès aux ressources naturelles et suite à la présence de quelques membres des ménages éleveurs conduisant les animaux, de nouveaux incidents avec des déplacements sont très probables.
Le conflit a significativement réduit les superficies emblavées pour la production de manioc et les disponibilités sur les marches ont diminué pour les mêmes causes. La persistance du conflit empêche les activités de cueillette et de chasse, pêche et entraine une augmentation des déplacés qui viennent s’ajouter aux populations locales dont les activités de moyens d’existence ont beaucoup diminué. Pour les populations déplacées accueillies dans des sites ou dans les familles et populations résidentes pauvres, la consommation alimentaire est difficile, réduite dans la plupart des cas a une à deux repas pris par jour. Les revenus des activités de moyens d’existence sont insuffisants et ne permettent pas de faire des dépenses alimentaires et de protection des moyens d’existence. Les zones qui abritent ces populations, sont et seront jusqu’en aout/septembre en situation d’insécurité alimentaire en phase de Crise (Phase 3 de l’IPC), avec même une probabilité d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) pour certains ménages les plus affectés.
![Calendrier Saisonnier pour une Année Typique](/sites/default/files/CAR%20Jan_fr_1.png)
Source : FEWS NET
![](/sites/default/files/arcgis-maps/2015-Q2-1-1-CF-en.png)
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.