Download the report
-
La campagne agricole se poursuit normalement avec les récoltes de maïs et d’arachide dans le sud et la cueillette dans les autres parties du pays. Toutefois, dans certaines zones l’apport de ces produits sur les sources de nourriture et de revenu est marginal en raison des difficultés de déplacement des ménages affectés par le conflit et les difficultés d’accès aux champs. La plupart des ménages traversent une période de soudure difficile avec l’épuisement précoce des réserves alimentaires depuis mars 2016.
-
Selon les estimations d’OCHA, 383.314 personnes restent en déplacements au 30 juin 2016, soit une baisse de 14 pour cent depuis décembre 2015 suite à une relative amélioration de la sécurité malgré des poches d‘insécurité comme à Bangui et dans les préfectures du Sud-Ouest, du Centre et du Nord-Ouest. Les faibles pouvoirs d’achat et les déficits de consommation alimentaire observés aussi bien chez les familles hôtes que les ménages pauvres résidents vont maintenir la situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’au moins janvier 2017.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
---|---|---|
National
|
|
|
Les déplacés, retournés, et familles hôtes du Nord-Ouest, du Centre, et du Sud-Ouest |
|
|
Les exactions de groupes armés et affrontements intercommunautaires résiduels continuent à rendre préoccupante la situation sécuritaire surtout dans les zones de Bangui et dans les préfectures du Sud-Ouest, du Centre et du Nord-Ouest. Toutefois, selon les estimations d'OCHA de juin 2016, le nombre total de déplacés continue de diminuer depuis le début de l’année et se situe à 383.314 personnes suite aux retours progressifs enregistrés à la faveur de l’accalmie sécuritaire relative dans les localités d’origine. Cependant, l’aide humanitaire doit être maintenue pour permettre à ces ménages de subvenir à leurs besoins.
La campagne agricole se déroule normalement depuis son installation en avril avec des hauteurs de pluies, qui sont supérieurs à la moyenne quinquennale, et favorables pour le bon développement des cultures (Figure 1). D’ores et déjà, les récoltes de maïs et d’arachide ont commencé au Sud du pays et viennent renforcer les disponibilités des ménages et réduire leur vulnérabilité en cette période de soudure. Toutefois, les opportunités de revenus à travers la main d’œuvre sont en dessous de la moyenne à cause de la réduction des superficies mises en valeur consécutive à l’abandon des champs de cultures par les populations en déplacement et les difficultés d’accès aux champs pour les populations résidentes. A cela s’ajoute le retard dans la mise en place des intrants lié à l’insécurité. Cela pourrait aussi impliquer une baisse de la production agricole pour la troisième année consécutive.
Les autres activités génératrices de revenu telles que la vente des produits de cueillette, la vente des animaux, la vente des cultures de rente comme le café et le cacao et les petits travaux temporaires procurent des revenus inférieures à la moyenne en raison de la perturbation des circuits de commercialisation des produits dus à l’insécurité sur les routes. Les effets d’une soudure plus marquée et plus longue sur le pouvoir d’achat combinés aux effets de l’insécurité se traduisant par une baisse des revenus venant des activités génératrices telles que la vente de cueillette et la chasse. Selon les informations recueillies auprès d’ONG intervenant dans certaines zones de Ouaham, Ouaham Pende, Ouaka, Nana-Mambere et Mambere-Kadei soumises au conflit, la plupart des ménages sont obligés d’accroitre leur consommation des aliments moins cher comme les feuilles de manioc, les tubercules et autres ignames sauvages ou de réduire le nombre de repas de 1 à 2 fois par jour au lieu de 3 en temps normal.
La situation nutritionnelle reste préoccupante en cette période hivernale dans la plupart des zones de moyen d’existence avec un risque élevé d’aggravation dans un contexte de disfonctionnement des services de soins et du système de surveillance nutritionnelle.
Malgré la période typique des récoltes, les sources de revenus et de nourriture sont encore limitées pour la majorité des ménages pauvres à cause des récoltes estimées en dessous de la moyenne pour la troisième année consécutive, des perturbations des opportunités économiques locales et des circuits commerciaux ainsi que la dégradation du pouvoir d’achat. Suite à des déficits de consommation dans les ménages les plus affectées, notamment les déplacés et les ménages pauvres résidents à Bangui et dans les régions du Nord-Ouest, du Sud, et du Centre-Ouest, la situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) va persister jusqu’au moins janvier 2017.

Source : FEWS NET/USGS
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.