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La situation sécuritaire du pays reste toujours précaire malgré l’annonce du cessez-le-feu unilatéral pour l’armée centrafricaine et ses alliés par le Président centrafricain le 15 octobre 2021. Le pays reste fortement instable avec la reprise des exactions par les groupes rebelles dans les régions agricoles du Sud-Est, le Nord, le Nord-Est et l’Ouest du pays. Par exemple, selon des informateurs clés et la radio Ndékéluka, les affrontements se sont poursuivis dans la sous-préfecture de Bocaranga dans l’Ouham-Pendé, forçant les populations à fuir vers le Cameroun.
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Les premières récoltes débutées en octobre sont jugées moyennes par rapport à la l’année précédente avec toutefois des niveaux inférieurs à la moyenne dans les zones de conflits et/ou d’accès difficile, en grande partie sous occupation des groupes armées. La présence des groupes armés et leurs exactions sur les populations rendent l’accès aux champs et aux récoltes difficiles pour les paysans. Cette situation sévit notamment dans les préfectures de Nana-Mambéré, Ouham, Ouham-Fafa, Ouaka, Basse-Kotto et Mbomou.
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Les flux externes en denrées alimentaires de base sont moyens et les flux internes restent moyens à Bangui et dans le centre-est du pays mais ils sont inférieurs à la moyenne dans la majeure partie du pays et pour cela il y a un faible approvisionnement des produits importés et locaux sur les marchés. Les mauvaises conditions sécuritaires du pays, l’accès difficile aux champs, la dégradation des routes et des axes commerciaux, les restrictions de déplacement de la population (interdiction de se déplacer au-delà de 5 km des villes depuis plus de deux mois et couvre-feu) et les tracasseries au niveau des corridors commerciaux, affectent fortement la disponibilité et l’accessibilité des produits alimentaires de première nécessité. Les prix des produits importés (riz, haricot blanc, les produits alimentaires congelés comme le poisson, le poulet de chair, et autres produits de première nécessité) sont toujours élevés sur la majorité des marchés. Cependant les prix des produits agricoles locaux (maïs, manioc, riz local et arachide) sont en baisse grâce aux récoltes en cours.
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La situation alimentaire en RCA demeure fragile et les difficultés d’accès aux récoltes ont conduit à une énorme détérioration des moyens d’existence des populations pauvres entraînant une baisse du pouvoir d’achat. Beaucoup de ménages pauvres recourent aux produits de la cueillette pour subvenir à leurs besoins alimentaires minimums (chenilles séchées, champignons séchées, gnetum, igname sauvage). Le couvre-feu actuel (22 heures à 5 heures) en vigueur depuis août 2021, mis en place par les autorités gouvernementales sur l’ensemble du territoire continue encore plus de réduire et limiter la réalisation des activités génératrices de revenus, (principalement les secteurs informels et tertiaires) pour les populations pauvres.
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Les derniers résultats de l’analyse IPC pour la classification de l’insécurité alimentaire aiguë, conduite en septembre 2021, estime qu’environ une grande partie de la population notamment les ménages pauvres hôtes, les PDI dans les préfectures du Nord, du nord-ouest et du sud-est seront en insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l’IPC) en 2022 du fait principalement de l’épuisement précoce des stocks et des faibles niveaux de revenus, de la détérioration de la sécurité et de la recrudescence des violences armées dans ces régions du pays.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.