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La saison de soudure a commencé tôt dans l'est de la RCA, marquée par l'épuisement des stocks alimentaires des ménages de sa propre production et la hausse des prix des denrées alimentaires. La phase de Crise (Phase 3 de l'IPC) persiste dans les zones touchées par les conflits, où le fonctionnement du marché reste compromis et les activités génératrices de revenus sont souvent perturbées par le conflit. Dans ces zones, la dégradation de l’accès alimentaire entraine une intensification du recours des ménages pauvres aux produits de cueillette comme igname, patate sauvage, et mangues.
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Depuis les deux derniers mois, la situation sécuritaire est restée préoccupante dans les zones de Birao, Ndélé, Bria et Kaga-Bandoro où les groupes armés continuent leurs exactions, provoquant plus de 13500 nouveaux déplacés internes et plus de 3000 autres réfugiés dans le Soudan voisin. Outre les groupes armés, les transhumants en provenance du Cameroun et du Tchad, entrainent le long des couloirs de passages des destructions de champs et des incendies. Au cours de ce mois de mars, environ 41 maisons et 38 champs ont été incendiés dans la zone de Bouca, Batangafo et Kabo dans la préfecture de l’Ouham. Néanmoins, dans les préfectures de l’ouest plus calmes, le programme de rapatriement volontaire du HCR se poursuit avec 661 retours facilités depuis le début de l’année.
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En cette période de forte dépendance des ménages des marchés, l’insécurité et la maladie du manioc qui sévit dans les zones de production de la Kémo limitent l’approvisionnement des marchés. Par ailleurs, ce trimestre a été plus chaud que d’habitude, ce qui a affecté négativement la production maraichère. Par conséquent, les prix des denrées de base demeurent au moins 50 pour cent plus élevés en mars que l’année passée, notamment sur les marchés de Ndélé, Bangui, Kaga-Bandoro et Berberati. A Ndélé en particulier, les prix ont doublé pour tous les produits alimentaires.Par contre, l’assistance alimentaire délivrée dans les préfectures de Haute-Kotto (Bria), Mbomou (Bangassou), Haut-Mbomou (Obo) et Ouaka (Bambari), a contribué à une baisse des prix de 25 à 50 pour cent excepté le riz importé dont le prix est en hausse sur la plupart des marchés.
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La maladie de COVID-19 qui touche le pays avec six cas confirmés à la date du 30 mars pose des risques importants pour la santé, la sécurité alimentaire et les conditions de sécurité. Le taux d’infection potentiel de COVID-19 en RCA est très préoccupant à court et à moyen terme, en raison des infrastructures de santé publique, d’eau et d'assainissement très limitées, du conflit en cours et de la capacité limitée des autorités à appliquer des mesures de prévention. Les restrictions actuelles comprennent une interdiction de deux semaines d’entrée des étrangers, qui exempte les travailleurs des ONG, et la suspension des mouvements non critiques de la MINUSCA.
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Le 18 mars, le Cameroun a fermé toutes ses frontières pour limiter la propagation du COVID-19. Bien que la fermeture des frontières prise par le Cameroun ne concerne que les personnes et n’inclut pas le commerce des produits alimentaires, il est possible que les tracasseries soient exacerbées et que les procédures d'entrée ralentissent le flux officiel des importations, entraînant une baisse de l'offre sur certains marchés à moyen terme, comme le riz, le haricot, et la viande de poulet. Une baisse des stocks et une hausse des prix pourraient alors être observées, diminuant davantage le pouvoir d’achat des ménages dépendant du marché pendant la période de soudure.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.