La soudure se poursuit au nord alors qu’au sud le deuxième mois de récoltes soulage

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Au nord du pays, le pic de la soudure continue, car les réserves alimentaires s’épuisent et les premières récoltes n’arriveront que dans 2 à 3 mois. La plupart des ménages pauvres doivent acheter la quasi-totalité de leur nourriture. Cependant, l’accès physique du marché est très difficile du fait du mauvais état des routes pendant la saison des pluies et les prix élevés des denrées alimentaires affectent la capacité des ménages à répondre à leurs besoins alimentaires. Cette situation est pire dans les zones touchées par le conflit où l’approvisionnement des marchés et le déplacement des populations sont perturbés. Les ménages pauvres et déplacés font face à des difficultés d’accès à la nourriture et aux revenus étant donné que l'accès aux champs, aux possibilités de travail et aux aliments sauvages est nettement inférieur à la moyenne. Ils sont contraints à vivre une insécurité alimentaire aigüe Crise (Phase 3 de l’IPC) et certains ménages récemment déplacés et populations réfugiées susceptibles de se trouver en situation d'Urgence (Phase 4 de l'IPC) en l'absence d'assistance humanitaire jusqu’en janvier 2025.
Alors que la soudure se poursuit dans la partie nord du pays, dans le reste du pays, les récoltes de maïs, haricots, arachides, manioc, patates douces, et riz pluvial, qui ont démarrées depuis le mois dernier, se poursuivent. Ces récoltes permettent à une bonne partie des ménages de couvrir leurs besoins essentiels alimentaires, sans avoir recours à des stratégies d’adaptation négatives, et d’être en insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en janvier 2025. Cependant, dans les zones de conflit, comme le Haut-Mbomou, les récoltes, bien inférieures à la moyenne, ne devraient qu'apporter des améliorations marginales à l'accès à la nourriture et aux revenus des ménages. Leurs réserves alimentaires s'épuiseront rapidement dans un délai maximum de 2 à 3 mois, et leur accès à la cueillette, la chasse ou la pêche resteront très limité, souvent dans un périmètre de sécurité de moins de 10 kilomètres. Les ménages pauvres et déplacés seront confrontés à une situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’en janvier 2025 avec une proportion de la population en Urgence (Phase 4 de l’IPC).
Le conflit au Soudan continue provoquer l’afflux de réfugiés en RCA. Selon OCHA, plus de 28 000 réfugiés soudanais sont arrivés en RCA depuis le début de la crise en avril 2023, la majorité s’installant dans la préfecture de Vakaga. Au début d'Août 2024, malgré les conditions d'accès difficiles pendant la saison des pluies, plus de cent réfugiés soudanais ont été enregistrés au camp de Korsi (Vakaga). Bien que leur nombre soit inférieur à celui des réfugiés soudanais au Tchad, en Libye et au Sud-Soudan, leur nombre est très important par rapport à la population locale de Vakaga, qui est très peu peuplé (environ 83.000 personnes). Ces afflux exercent une forte pression sur les ressources limitées et les opportunités de travail locales. De plus, les éleveurs qui migrent normalement en mi-juin depuis les zones de pâturage d'été en RCA vers les pâturages de la saison humide au Soudan ont connu des retards cette année en raison de la crise. Selon les informateurs clés, le retard de la transhumance aurait exacerbé des conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Les retours volontaires des personnes déplacées dénotent une amélioration de la situation sécuritaire dans certaines parties du pays. Selon UNHCR, depuis le début de l'année 2024, 12 203 centrafricains sont retournés en RCA et en 2023, ils étaient plus de 1 220 personnes retournées volontaires que les acteurs humanitaires ont eu à accompagner. Notamment, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé depuis le mois dernier de lever l’embargo sur les armes qui avait été imposé à la République centrafricaine (RCA) lors du coup d'État de 2013. Il convient de noter que bien que le niveau de violence ait diminué depuis l'accord de paix de 2019, un conflit intense et l'insécurité persistent dans la Vakaga, le Haut-Mbomou, l'Ouham-Pendé et le Haute-Kotto, à cause de la présence de divers groupes armés.

Citation recommandée: FEWS NET. République centrafricaine Mise à jour des messages clés Août 2024: La soudure se poursuit au nord alors qu’au sud le deuxième mois de récoltes soulage, 2024.

Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.