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L’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) est concentrée dans les foyers de tensions sécuritaires

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  • Messages clé
  • Contexte de la sécurité alimentaire
  • Anomalies actuelles des conditions de sécurité alimentaire en octobre 2025
  • Résultats actuels de l’insécurité alimentaire en octobre 2025
  • Suppositions clés sur les conditions atypiques de sécurité alimentaire soutenant le scénario le plus probable jusqu’en mai 2026
  • Résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë de mai 2026
  • Annexe 1 : Principales sources de preuves utilisées dans cette analyse
  • Annexe 2 : Approche analytique de FEWS NET expliquée
  • Annexe 3 : Calendrier saisonnier
  • Annexe 4 : Un examen plus approfondi du conflit dans la région de Tillabéry et ses impacts sur les résultats de la sécurité alimentaire
  • Messages clé
    • D’octobre 2025 à mai 2026 dans les régions de Tillabéry, de Diffa et dans le nord-ouest de Tahoua, des résultats de Crise (Phase 3 de l’IPC) seront observés suite aux conflits et à l’insécurité. Les attaques des groupes terroristes continuent de forcer les populations à se déplacer, abandonnant leurs sources de nourriture et de revenus, notamment les champs de cultures, les animaux et autres activités de moyens d’existence. Des faibles proportions de populations font face à l’Urgence (Phase 4 de l’IPC), notamment les ménages pauvres affectés par les inondations et l’insécurité.
    • Le nombre de personnes en besoin d’assistance alimentaire devraient diminuer de manière saisonnière d’octobre jusqu’à la période post-récolte, tout en restant supérieur à la moyenne. Les besoins augmenteront dès février avec l’épuisement des stocks, atteignant un pic en mai avant la soudure agricole.  La population la plus préoccupante est constituée par des ménages pauvres et très pauvres des zones d’insécurité, les déplacées et les victimes des inondations.
    • Des résultats de Minimale (Phase 1 de l’IPC) seront observés dans le reste des zones entre octobre 2025 et janvier 2026, grâce aux récoltes estimées similaire à la moyenne quinquennale et aux stocks de l’année précédente, maintenant les tendances baissières des prix et améliorant l’accès des ménages agricoles et agropastorales à la nourriture et aux revenus. Les ménages pastoraux bénéficient aussi de bonnes conditions alimentaires grâce à la production laitière et à la valeur marchande du bétail.
    • Entre février et mai 2026, des résultats de Stress (Phase 2 de l’IPC) seront généralisés. Les stocks alimentaires vont s’épuiser tout comme les ressources pastorales et le pouvoir d’achat sera réduit au strict minimum d’aliments compte tenu du niveau élevé des prix sur les marchés.

    L’analyse présentée ici est basée sur les informations disponibles au 22 octobre 2025.

    Contexte de la sécurité alimentaire

    Depuis 2015, la propagation de l’insécurité au Sahel, notamment au Mali, s’est étendue à d’autres pays de la région du Liptako-Gourma. Au Niger, les groupes Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) et l’État islamique dans la province du Sahel (EI Sahel) mènent des attaques dans les régions de Tillabéry et Tahoua depuis 2017 et dans la région de Dosso depuis 2023, tandis que l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), anciennement le Boko Haram, est le principal auteur des attaques dans la région de Diffa depuis 2015. Enfin, les bandits organisés qui exploitent la porosité des frontières entre le Niger et le Nigeria, représentent la principale menace dans la région de Maradi. Les incursions et attaques de ces groupes terroristes ont entraîné d’importants déplacements de population, l’abandon des terres agricoles et des pertes de bétail, affectant gravement les moyens d’existence des ménages. De plus, ces attaques ont perturbé le fonctionnement et l’accès aux marchés, entravant les flux de produits alimentaires internes et transfrontaliers. 

    Les ménages pauvres en milieu rural dépendent de l’élevage et des travaux agricoles comme source de revenus et d’alimentation. La production céréalière domine dans les zones de moyens d’existence agricoles et agropastorales, principalement le mil et le sorgho. La période d’octobre à décembre correspond à la saison des récoltes, durant laquelle les stocks des ménages sont reconstitués et durent généralement entre quatre et six mois. Les prix des denrées baissent saisonnièrement, réduisant la dépendance des ménages aux marchés. De janvier à mai, les ménages auront accès aux produits maraîchers. Dans les zones pastorales, les ménages comptent sur la vente de bétail comme source de revenus et sur les marchés pour leur alimentation. La disponibilité des pâturages en octobre, après la saison des pluies, qui améliore les conditions physiques des animaux, contribue à augmenter la valeur marchande du bétail. En raison d’une production agricole structurellement faible, le Niger dépend des pays de la sous-région comme le Nigeria et d’autre pays comme la Thaïlande pour l’importation de certaines céréales, notamment le riz. Les moyens d’existence agricoles et pastoraux sont vulnérables aux chocs climatiques, comme les inondations saisonnières, qui perturbent les activités, les services essentiels et l’accès aux marchés.

    Le contexte politique et économique récent du Niger a été marqué par les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à la suite du coup d’État de juillet 2023, ainsi que par la fermeture subséquente des frontières avec le Nigéria et le Bénin. Ces mesures ont limité l’importation de produits alimentaires et l’exportation de bétail vers le Nigéria. Bien que la levée des sanctions en février 2024 ait permis la reprise des échanges commerciaux avec le Nigéria, le Niger maintient toujours la fermeture de ses frontières avec le Bénin, détournant ses échanges commerciaux sur une route plus longue et coûteuse à partir du Togo et via le Burkina Faso. En janvier 2025, le Niger, aux côtés des deux autres membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Mali et le Burkina Faso, a officiellement quitté la CEDEAO.

    En savoir plus

    Les liens suivants fournissent des informations supplémentaires :

    Anomalies actuelles des conditions de sécurité alimentaire en octobre 2025

    Figure 1

    Personnes en déplacement forcé au Niger en septembre 2025

    Source: UNHCR

    La persistance de l’insécurité continue de perturber les activités économiques dans plusieurs localités du pays où les populations fuient les attaques des groupes terroristes. Bien que le nombre d’incidents reste stable par rapport à l’année passée, les actions des groupes terroristes s’étendent à de nouvelles zones et sont plus meurtrières en 2025. 

    Les exactions de JNIM et l’EI Sahel contre les populations civiles et les forces de sécurité se concentrent dans les régions de Tillabéry, Tahoua et Dosso avec Tillabéry qui concentre près de 60 pour cent du total des incidents de sécurité. Dans la région de Tillabéry, les attaques des groupes terroristes sont plus intenses et plus fréquentes dans les départements situés dans l’extrême nord-ouest. Bien que les chiffres absolus demeurent largement inférieurs à ceux observés à Tillabéry, la région de Dosso a enregistré une augmentation de 195 pour cent des incidents sécuritaires et de près de 600 pour cent du nombre de décès par rapport à la même période l'année dernière.

    Dans la région de Diffa, les activités de l’ISWAP se poursuivent, mais suivent une tendance à la baisse permettant une amélioration du fonctionnement des marchés et l’accès aux champs par rapport aux années passées.  

    Dans la région de Maradi, l’insécurité liée aux incursions de groupes de bandits armés se manifeste par des vols d’animaux et d’enlèvements de personnes pour demandes de rançons, mais ces incidents sont plus localisés et moins fréquents qu’au cours des dernières années, permettant l’amélioration des flux d’animaux et de denrées alimentaires.

    Le nombre des réfugiés et les personnes déplacées internes (PDI) dus aux conflits, est similaire à celui de l'année dernière, bien que les effets cumulatifs sur les possibilités d'emploi et de revenus demeurent significatifs. En septembre, UNHCR estime 938 429 personnes déplacées au Niger, dont 431 464 réfugiés et demandeurs d’asile et près de 460 000 PDIs (Figure 1). Les PDIs sont majoritairement concentrés à Tillabéry (48 pour cent), Diffa (32 pour cent) et Tahoua (12 pour cent), avec la plupart vivant dans des sites spontanés et leur présence crée une forte compétition dans l’accès aux revenus et à la nourriture. Les réfugiés et les demandeurs d’asile sont à 60 pour cent originaires du Nigéria, à 29 pour cent originaires du Mali et à 10 pour cent originaires du Burkina Faso. Ces déplacements perturbent les opportunités de revenus saisonniers à la suite d’une aggravation du déséquilibre entre l’offre qui augmente avec la présence des déplacés et la demande de main d’œuvre restant stable.

    La production globale en céréales et de produits de rente est estimée moyenne, d’après la Direction des Statistiques du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage. Les précipitations de juillet à septembre ont été globalement moyennes, avec des cumuls supérieurs à la moyenne quinquennale dans plusieurs localités dont Zinder, Maradi, Diffa, et ouest Tillabéry, entraînant l'inondation des terres agricoles, la perte de bétail et des décès. De plus, dans les régions de Tillabéry, Tahoua, Dosso, et Diffa, de longues pauses pluviométriques ont provoqué des retards de semis et des avortements de cultures dans environ 20 pour cent des villages agricoles selon la Direction des Statistiques du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Des pauses pluviométriques de 10 à 20 jours en septembre, assimilables à un arrêt précoce des pluies, ont compromis le développement végétatif et les récoltes des cultures dans les semis tardifs. Malgré la production agricole moyenne globale dans le pays, il existe des déficits localisés avec la réduction des superficies emblavées dans certaines zones en raison de l’abandon des champs dans les villages agricoles à Tillabéry et Diffa. 

    Les récoltes en cours permettent aux ménages agricoles et agropastoraux un accès à des revenus accrus à travers la vente de récolte et la main d’œuvre agricole. Les prix saisonniers des produits de base et de rente inférieurs à la moyenne s'expliquent par leur bonne disponibilité. Outre les stocks de report issus de la précédente campagne, le gouvernement a mis en place une interdiction de sortie des céréales et du niébé, sauf au Burkina Faso et au Mali. L'augmentation des revenus avec la récolte, conjuguée à la baisse des prix, a entraîné une augmentation de leur pouvoir d'achat. Le programme de vente à prix modéré de céréales a mobilisé 30 000 tonnes par mois au bénéfice de 300 000 ménages, soit 2.1 millions de personnes bénéficiaires et 100 kg par ménage. Pour les ménages pastoraux, la vente de bétail constitue la principale source de revenus pour les ménages éleveurs avec des prix au-dessus de la moyenne actuellement et des termes de l’échange bétail-céréales globalement favorables aux éleveurs par rapport à la moyenne quinquennale. Cependant, les ménages pauvres des régions touchées par des conflits sont confrontés à une baisse de la production agricole, à des prix alimentaires relativement élevés et à une diminution de leurs revenus en raison de leur incapacité à accéder à leurs champs et le vol de leur bétail.

    Assistance alimentaire humanitaire

    Le gouvernement et ses partenaires humanitaires dont le PAM ont élaboré un Plan de Réponse Humanitaire fondés sur les Besoins (PRHB) pour soutenir 2,1 millions de personnes dont 1,1 million à prendre en charge par les partenaires humanitaires. Compte tenu de la faiblesse des financements, seulement 347 525 bénéficiaires ont été touchés, soit une baisse de 70 pour cent. Pour la partie gouvernementale, l’assistance alimentaire sous forme de distribution gratuite ciblée a touché 143 000 ménages, soit 1 million de personnes bénéficiaires d’une ration de 100 kg de céréales par ménage pendant les mois d’août et septembre 2025 sauf dans les zones d’insécurité.  Un plan d’urgence a été élaboré suite aux inondations et sa mise en œuvre durant le mois d’août 2025 a permis de distribuer 100 kg de céréales par ménage sinistré.

    Résultats actuels de l’insécurité alimentaire en octobre 2025

    Une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) prévaut dans les régions de Tillabéry, Diffa et dans l’extrême nord-ouest de la région de Tahoua. Dans la région de Tillabéry, la plupart de la région de Diffa et la partie nord-ouest de la région de Tahoua, l’insécurité prive les populations de leur production agricole et agropastorale dont elles dépendent pour leur alimentation et leurs revenus. Ainsi, les ménages pauvres n’ont pas accès à une alimentation suffisante et n’ont pas les revenus pour s’en procurer. Le déplacement de populations provoqué par l’insécurité entraîne une extension de l’insécurité alimentaire dans les zones d’accueil car en plus d’augmenter la pression démographique sur les ressources alimentaires des ménages hôtes, la présence des personnes déplacées accroit l’offre de main d’œuvre et réduit les revenus journaliers. Ainsi, une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) affecte les personnes pauvres déplacées et non déplacées des zones d’insécurité de la majorité des départements de la région de Tillabéry et des départements de Tillia et Tassara dans la région de Tahoua. Suite aux effets conjugués des inondations sur leurs productions agricoles et leurs pouvoirs d’achat des denrées alimentaires, une faible proportion de ménages affectées par les conflits évolue en Urgence (Phase 4 de l’IPC). Selon les informateurs clés, les stratégies employées par les ménages pauvres et déplacés dans ces régions face aux déficits alimentaires sont celles de la réduction du nombre des repas et les ventes des actifs productifs possédés, l’exode permanent des bras valides, le départ de ménages entiers et l’engagement dans la mendicité. 

    En raison de l’évolution récente du conflit, Stress (Phase 2 de l’IPC) prévaut chez les ménages pauvres au département de Goudoumaria à Diffa et celle de Tillabéri à Tillabéry. À Tillabéri, la pression sécuritaire a entraîné l’abandon des champs, réduisant l’accès aux récoltes et aux revenus. À Goudoumaria, selon les informateurs clés, la reprise d’activités comme la production de sel est observée grâce à la baisse de la tension sécuritaire, mais les ménages restent en Stress (Phase 2 de l’IPC) en raison de la dégradation prolongée des moyens d’existence.

    Une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) domine dans les zones agricoles et agropastorales sans conflit avec toutefois des faibles proportions de personnes en insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC). La majorité des zones de moyens d’existence agricoles et agropastorales du pays expérimentent d’une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) en raison des récoltes en cours estimées moyennes due à une saison agricole de bonnes conditions climatiques et sécuritaires. Les récoltes des produits céréaliers et de rente permettent aux ménages de reconstituer leurs stocks qui constituent les principales sources de nourriture et de revenus, y compris pour les ménages pauvres qui trouvent de bonnes opportunités de gagner des ressources alimentaires saisonnières. La consommation alimentaire est adéquate avec les produits agricoles disponibles et les revenus des ventes des produits de rente et de la main d’œuvre agricole. 

    Toutefois, dans ces zones, une faible proportion de ménages pauvres sinistrés des inondations, sont en insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) à cause de la destruction de leurs cultures et la dégradation de leurs moyens d’existence par les inondations. Ces ménages dépendent des marchés pour leur alimentation, avec un revenu disponible réduit en raison des dépenses non alimentaires liée la reconstruction des abris. Les effets combinés de ces dépenses urgentes conduisent à une réduction de leur pouvoir d’achat des aliments sur les marchés et un déficit dans leur consommation alimentaire. Selon la direction de la nutrition, le nombre total des admissions d’enfants malnutris dans les Centres de Récupération Nutritionnelle Intensive (CRENI) et dans les Centres de Récupération Nutritionnelle en Ambulatoire pour les Sévères (CRENAS) est de 555 245 cas pour la période de janvier à août 2025 contre 322 514 cas pour la même période de 2024, soit une hausse de 72 pour cent. Les nombre de cas les plus élevés sont enregistrés dans les régions de Maradi et Zinder, qui représentent plus de 50 pour cent des admissions d’enfants malnutris sévères, sont aussi celles les plus affectées par les inondations. 

    Dans la région de Dosso et le sud-ouest de la région de Maradi, les conflits n’entraînent pas une perturbation significative des activités de moyens d’existence alors ne provoquent pas des déficits alimentaires. Les ménages vivent en majorité dans une situation d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC).

    Une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) domine dans les zones pastorales. Les impacts des bonnes conditions hydriques se traduisent par une bonne production et disponibilité des pâturages et des points d’eaux. Les animaux sont dans un bon état d’embonpoint qui favorise une bonne production laitière et des revenus pour les éleveurs qui accèdent aux produits alimentaires en quantités suffisantes pour leur consommation alimentaire. 

    Suppositions clés sur les conditions atypiques de sécurité alimentaire soutenant le scénario le plus probable jusqu’en mai 2026

    Figure 2

    Prix observés et projetés pour le mil à Maradi, Niger

    Source: FEWS NET avec les données du Système d’Information sur les Marchés Agricoles (SIMA)

    • Les conflits se poursuivront durant la période d’octobre 2025 à mai 2026, avec une intensification attendue des attaques menées par le JNIM et du EI Sahel contre les populations civiles et les forces de sécurité dans les régions de Tillabéry, Tahoua et Dosso. La région de Tillabéry restera l’épicentre de l’activité militante, tandis que Dosso connaîtra les plus fortes augmentations relatives des violences.
    • Malgré la production agricole estimée globalement moyenne, les fortes précipitations ont occasionné des inondations dans les régions affectées de Dosso, Maradi, Zinder, Tahoua et Tillabéry, ce qui conduira à une baisse des productions en riz et en maïs dans les zones basses.
    • L'économie du Niger devrait connaître une croissance du PIB supérieure à 6 pour cent en 2025 et 2026, selon les projections du Fond Monétaire International (FMI) et de la Banque pour l’Investissement et le Développement de la CEDEAO (BIDC), soutenue par la hausse de la production pétrolière, les investissements dans les infrastructures et un rebond de l'agriculture. L'inflation devrait reculer autour de pour cent en 2025 et en 2026, soutenue par de meilleures récoltes et un resserrement monétaire, tandis que la hausse des recettes pétrolières devrait contribuer à réduire les déficits budgétaire et extérieur.
    • Néanmoins, la volatilité des prix du pétrole, la fragilité de la mobilisation des recettes non pétrolières, la persistance des pressions sécuritaires et la vulnérabilité aux chocs climatiques pourraient compromettre la stabilité et une croissance inclusive (Banque Mondiale). En plus, les tensions vont persister dans les relations avec le Bénin et avec les autres pays membres de la CEDEAO et les organisations régionales et internationales, notamment la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et l’Union Européenne. Ces tensions vont continuer de perturber les relations commerciales, notamment les importations des denrées alimentaires, sanitaires et nutritionnels qui vont toutefois continuer à travers le port de Lomé.
    • Le maintien de la fermeture de la frontière avec le Benin va continuer de contraindre les échanges commerciaux entre le Niger et le Bénin. Les produits importés comme le maïs, le riz, et les fruits et légumes ainsi que les produits d’exportations du bétail, de l’oignon, niébé et arachide seront les plus concernées. Cette situation va continuer d’entraver les offres de produits alimentaires sur les marchés du Niger et réduire les approvisionnements en denrées alimentaires par rapport à la moyenne. La persistance de la dépréciation du naira maintiendra les exportations de bétail et des produits de rente vers le Nigeria à des niveaux réduits par rapport à la moyenne.
    • Les prix des denrées alimentaires et des produits de rente vont rester élevés par rapport au pouvoir d’achat, mais inférieurs par rapport à l’année passée et à la moyenne (Figure 2) en raison d’une amélioration de l’offre intérieure et une demande de consommation et d’exportation de plus en plus faible. Les prix des animaux vont rester moyens à supérieurs à la moyenne à la suite du bon état d’embonpoint et la demande des pays côtiers, comme la Cote d’Ivoire, le Togo et le Ghana, qui sera soutenue à la faveur de l’appréciation du cédi au Ghana et des périodes de forte consommation de viande notamment le Ramadan et la Tabaski. 

    Assistance alimentaire humanitaire

    • Les assistances alimentaires seront irrégulières et de très faibles couvertures géographiques par rapport aux besoins énergétiques des populations à cause des contraintes de financement et les mesures sécuritaires. Les mesures sécuritaires prises par les autorités, notamment l’exigence d’escortes militaires dans les régions de Tillabéry, Diffa, Tahoua, Maradi, et Dosso, aggravent les difficultés de mise en œuvre des plans de réponse car elles réduisent l’espace pour les déplacements des acteurs humanitaires et augmentent les coûts d’opérations. Ces difficultés seront exacerbées par la réduction continue du financement humanitaire, qui devrait se poursuivre pendant la période d’analyse mais qui réduit davantage l’assistance alimentaire.
    Résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë de mai 2026

    L’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) va persister dans les régions de Tillabéry, Diffa et dans l’extrême nord-ouest de la région de Tahoua. D’octobre 2025 à mai 2026, la situation sécuritaire va continuer de perturber les activités de moyens d’existence et des marchés en plus d’entrainer des déplacements continus des populations. L’insécurité n’a pas permis les activités agricoles de se dérouler dans certains villages et donc les populations feront face à des déficits successifs de production agricole et vont dépendre des marchés malgré les prix qui seront très hauts comparativement à leur pouvoir d’achat. La consommation alimentaire sera réduite et très pauvre, constituée d’aliments sauvages qui vont provoquer un accroissement du nombre du nombre d’enfants souffrant de malnutrition sévère. Ces ménages feront face à une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) et parmi eux une faible proportion composée de ceux qui sont en outre touchés par les effets persistants des inondations se trouvera dans une situation d’Urgence (Phase 4 de l’IPC). Une proportion plus élevée se trouvera en Urgence (Phase 4 de l’IPC) à partir de février 2026, mais restera tout de même en dessous de 20 pour cent. 

    L’insécurité alimentaire va rester en Minimale (Phase 1 de l’IPC) en octobre 2025 jusqu’en janvier 2026 dans les zones agricoles et agropastorales avant d’évoluer en Stress (Phase 2 de l’IPC) en février à mai 2026. 

    D’octobre 2025 à janvier 2026, les stocks céréaliers des ménages qui seront soutenus par les produits agricoles de contre-saison vont assurer la consommation alimentaire et satisfaire leurs besoins énergétiques. Ils seront en insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC).

    De février à mai 2026, les stocks des ménages pauvres seront épuisés et ils dépendront des marchés pour l’achat de produits de consommation. Les prix des produits alimentaires seront dans leur tendance saisonnière à la hausse et les revenus de la main d’œuvre agricole de contre-saison seront suffisants pour les achats d’aliments mais ne vont pas couvrir les dépenses liées à leurs moyens d’existence et ils seront dans une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC). Cependant, certains ménages, notamment ceux sinistrés des inondations, continueront de dépendre des marchés où les prix élevés limiteront leur accès aux denrées alimentaires. Pour couvrir leurs besoins énergétiques, ils feront recours à la réduction du nombre de repas et à la ration des repas par jour. Ainsi, l’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) persistera pour cette faible proportion de ménages pauvres sinistrés des inondations. 

    Dans la région de Dosso et le sud-ouest de la région de Maradi, les incidents sécuritaires vont produire des effets importants sur les activités de moyens d’existence et sur les flux et activités commerciaux. Une insécurité alimentaire en Stress (Phase 2 de l’IPC) sera observée chez les ménages pauvres des zones de production maraichère à cause d’une baisse de la production et des revenus saisonniers consécutive à une limitation de l’accès aux sites de production. 

    L’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) va dominer dans les zones pastorales jusqu’en mars 2026 avant de tendre vers une insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) en avril à mai 2026.  D’octobre 2025 à mars 2026, les pâturages et les points d’eaux seront suffisamment disponibles permettant une situation d’accès aux ressources pastorales aux animaux dont la production de lait et la valeur marchande vont permettre aux ménages éleveurs d’accéder aux denrées alimentaires et aux revenus. Les ménages auront alors un accès suffisant aux aliments et aux revenus pour se maintenir en situation d’insécurité Minimale (Phase 1 IPC). Toutefois, les ménages pauvres de toutes les zones pastorales dont les animaux dépendent des ressources pastorales des zones de repli affectées par l’insécurité feront face à une insécurité alimentaire en Stress (Phase 2 de l’IPC). Leur pouvoir d’achat sera réduit à la suite de la diminution des ressources pastorales locales et l’inaccessibilité des zones de repli qui va détériorer l’état d’embonpoint, la production laitière et les revenus pastoraux. 

    D’avril à mai 2026, les ressources pastorales locales vont s’épuiser et l’insécurité va restreindre la mobilité des troupeaux. Cela va se traduire par la perte de l’embonpoint des animaux, la rareté du lait et la baisse des revenus des ventes des produits pastoraux. Les prix sur les marchés des produits alimentaires seront très élevés alors les ménages dépendent des marchés toute l’année pour leur consommation alimentaire. Le pouvoir d’achat des ménages pauvres en baisse significative va se limiter à l’achat d’aliments en quantités très réduites par rapport aux besoins de consommation alimentaire et non alimentaire. Leur situation alimentaire va se dégrader en Stress (Phase 2 de l’IPC) globalement.

    Annexe 1 : Principales sources de preuves utilisées dans cette analyse
    Preuves SourceFormat des donnéesÉléments d'analyse de la sécurité alimentaire 
    Evolution campagne agropastoraleMinistère de l’agriculture et de l’élevage, Institut National de la Statistique (INS), AGRHYMETQualitativeEstimations de production, baisse des rendements et niveau de son impact sur l'offre et les prix des denrées alimentaires sur les marchés   
    Etat des conditions d’élevage et du mouvement du bétailDirection du Suivi des Ressources Pastorales, de l’Alimentation et de la Gestion des RisquesQualitativeLa disponibilité et l’accès aux ressources pastorales et leurs impacts sur l’état d’embonpoint, la production laitière, et les revenus pastoraux
    Projection de prix Estimations de FEWS NET avec données de Système d’Information sur les Marchés Agricoles (SIMA) et du Système d’Information sur les Marchés de Bétail (SIM Bétail)QuantitativeTendance anticipée des prix et impacts sur l’accès aux aliments, les revenus et sur le pouvoir d’achat.
    Analyse et projections de conflitACLED

    Qualitative

    Quantitative

    Données sur la situation sécuritaire et la tendance et implications sur les populations
    MacroéconomieINSFMIBIDC, et la Banque Mondiale

    Quantitative

    Qualitative

    Données et informations sur la croissance, les facteurs macroéconomique, l’inflation générale et alimentaire et implications sur le pouvoir d’achat des ménages 
    Assistance alimentaireCellule Crise Alimentaire, PAM, Food Security ClusterQuantitativeDonnées sur le plan humanitaire, sur les quantités distribuées et le nombre de personnes bénéficiaires
    Agro-climatologie  National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA)QuantitativeDonnées satellitaires sur la situation et l’évolution de la saison agricole
    Profils de moyens d’existencesFEWS NETQualitativeSources typiques de nourriture et de revenus dans les zones de moyens d’existence 
    Marchés et évolution des prixINS, SIMA et SIM Bétail

    Quantitative

    Qualitative

    Données et informations sur l’offre, la demande et les prix des produits alimentaires et impact sur l’accès aux aliments
    InondationsComité National de Prévention et Gestion des Inondations

    Quantitative

    Qualitative

    Données cartographiques des inondations et incidences sur les productions agricoles et pastorales 
    NutritionMinistère de la santé publique QualitativeDonnées sur les cas d’enfants admis dans les centres de récupérations nutritionnelles et incidence sur la prévalence de la malnutrition
    Personnes en déplacements forcésUNOCHAUNHCRQuantitative et qualitativeDonnées sur les déplacements forcés selon les localités et les périodes 
    Annexe 2 : Approche analytique de FEWS NET expliquée

    L’alerte précoce en cas d’insécurité alimentaire aiguë nécessite de prévoir les résultats futurs plusieurs mois à l’avance afin de donner aux décideurs suffisamment de temps pour budgétiser, planifier et répondre aux crises humanitaires attendues. Toutefois, en raison des facteurs complexes et variables qui influencent l’insécurité alimentaire aiguë, il est impossible de faire des prévisions définitives. Le développement de scénarios est une méthodologie qui permet à FEWS NET de répondre aux besoins des décideurs en élaborant un scénario « le plus probable » du futur.

    Les principes clés du processus d’élaboration de scénarios de FEWS NET incluent l’application du cadre de réduction des risques de catastrophe et une approche basée sur les moyens d’existence pour évaluer les résultats de l’insécurité alimentaire aiguë. Le risque d'insécurité alimentaire aiguë d'un ménage dépend non seulement des dangers (comme une sécheresse), mais aussi de sa vulnérabilité face à ces dangers (par exemple, le niveau de dépendance à la production de cultures pluviales pour sa nourriture et ses revenus) et de sa capacité d'adaptation (qui prend en compte à la fois la capacité du ménage à faire face à un danger donné et le recours à des stratégies d’adaptation négatives qui nuisent à la résilience future). Pour évaluer ces facteurs, FEWS NET fonde cette analyse sur une solide compréhension approfondie des moyens d’existence locaux, qui sont les moyens par lesquels un ménage répond à ses besoins fondamentaux. Le processus d’élaboration de scénarios de FEWS NET prend également en compte le Cadre des moyens d’existence durables ; les Quatre dimensions de la sécurité alimentaire ; et le Cadre conceptuel de la nutrition de l’UNICEF, et est étroitement aligné sur le cadre analytique de la Classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire (IPC).

    Comment FEWS NET analyse-t-il les résultats actuels de l’insécurité alimentaire aiguë ? FEWS NET évalue dans quelle mesure les ménages sont susceptibles de satisfaire leurs besoins caloriques minimaux. Cette analyse fait converger les preuves des conditions de sécurité alimentaire avec celles de la consommation alimentaire au niveau des ménages et de changement des moyens d’existence. FEWS NET prend également en compte les preuves disponibles sur l'état nutritionnel et la mortalité, en évaluant si celles-ci reflètent les impacts physiologiques de l'insécurité alimentaire aiguë. FEWS NET utilise l’échelle de Classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) en cinq phases, mondialement reconnue, pour classer les résultats actuels de l’insécurité alimentaire aiguë. De plus, FEWS NET applique le symbole de « ! » pour désigner les zones où la Phase de l’IPC cartographiée serait probablement pire d'au moins une Phase sans les effets de l'assistance alimentaire humanitaire en cours.

    Comment FEWS NET élabore-t-il ses suppositions clés pour le scénario le plus probable ? Une étape clé du processus d'élaboration de scénarios de FEWS NET consiste à développer des suppositions fondées sur des preuves sur les facteurs influencent les conditions de sécurité alimentaire. Cela inclut les dangers et anomalies susceptibles d'affecter l'évolution de l'alimentation et des revenus des ménages au cours de la période de projection, ainsi que les facteurs affectant l'état nutritionnel. FEWS NET développe également des suppositions sur les facteurs censés se comporter normalement. Ensemble, ces suppositions forment la base du scénario « le plus probable ». 

    Comment FEWS NET analyse-t-il les résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë ? En utilisant les suppositions clés soutenant le scénario « le plus probable », FEWS NET projette les résultats de l’insécurité alimentaire aiguë en évaluant l’évolution de la capacité des ménages à satisfaire leurs besoins caloriques minimaux au fil du temps. FEWS NET fait converger les attentes concernant la trajectoire de la consommation alimentaire et les changements dans les moyens d’existence au niveau des ménages avec l’état nutritionnel et de la mortalité au niveau de la zone. FEWS NET classe alors les résultats de l’insécurité alimentaire aiguë.  Enfin, FEWS NET utilise le symbole de « ! » pour désigner les zones où la Phase de l’IPC serait probablement plus sévère d’au moins une Phase sans les effets de l’assistance alimentaire planifiée, qui devrait être financée et livrée.

    Comment FEWS NET analyse-t-il l'aide alimentaire humanitaire ? L’assistance alimentaire d’urgence (en nature, en espèces ou en vouchers) peut jouer un rôle clé dans l’atténuation de la sévérité de l’insécurité alimentaire aiguë. Les analystes de FEWS NET intègrent toujours les informations disponibles sur l’assistance, bien que ces informations varient considérablement selon les zones géographiques et au fil du temps. Conformément aux protocoles IPC, FEWS NET utilise les meilleures informations disponibles pour évaluer où l'assistance est « significative » (définie par au moins 25 pour cent des ménages dans une zone donnée recevant au moins 25 pour cent de leurs besoins caloriques grâce à l'assistance). En outre, FEWS NET analyse les impacts probables de l’assistance sur la sévérité des résultats, comme détaillé dans les orientations de FEWS NET sur L’intégration de l’assistance alimentaire humanitaire dans l’élaboration de scénarios

    Annexe 3 : Calendrier saisonnier

    Source: FEWS NET

    Annexe 4 : Un examen plus approfondi du conflit dans la région de Tillabéry et ses impacts sur les résultats de la sécurité alimentaire

    Figure 3

    Personnes en déplacement forcé à Tillabéry en septembre 2025

    Source: UNHCR

    La région de Tillabéry est située à l’ouest du Niger, dans la zone des trois frontières partagées avec le Mali et le Burkina Faso. Elle est le théâtre des recrudescences des violences dues aux attaques répétées des groupes terroristes principalement l’EI Sahel et le JNIM. Alors que les attaques suivaient historiquement une tendance saisonnière, diminuant pendant la saison des pluies, elles ne diminuent plus selon les saisons suite à un engagement accru de combattants locaux maitrisant de mieux en mieux le terrain. Les violences contre les civils et les forces de défense de sécurité se poursuivent en 2025 dans une tendance à la hausse. 

    Les populations sont exposées à de multiples risques, incluant les attaques des convois, les enlèvements, le vol de bétail, les menaces physiques et psychologiques et les pillages de commerces par les groupes terroristes. Ces violences forcent les populations à se déplacer, à la recherche de zones jugées plus sûres comme les chefs-lieux de région et des départements. Ainsi, la région de Tillabéry compte au total 303 379 personnes en déplacements forcés dont 221 717 PDIs, 39 271 réfugiés venant principalement du Mali et du Burkina Faso et 42 371 demandeurs d’asile (Figure 3).

    L’agriculture et l’élevage sont les principales activités de la zone de moyens d’existence concernée. Les céréales (mil, sorgho et riz) et les produits de rente (niébé, sésame et riz) sont les plus produits. L’insécurité civile persistante pousse les populations à abandonner leurs champs et périmètres irrigués, ce qui réduit la production et les revenus issus de la vente des produits agricoles. Les abandons ont concerné 93 villages agricoles, soit 4 pour cent des villages agricoles de la région, correspondant à 11 pour cent de la superficie régionale en mil, sorgho, niébé et arachide selon la Direction des Statistiques du ministère de l’Agriculture et l’Elevage.

    Les populations, notamment les ménages pauvres et très pauvres, tirent leurs revenus en cette période principalement de la vente de main d’œuvre temporaire, de l’auto-emploi (fabrication de briques et vente de charbon et du bois), de la vente de bétail et de récoltes. Ces activités qui sont les principales sources des revenus typiques pour les ménages pauvres sont de moins en moins pratiquées dans la zone suite à l’insécurité grandissante qui a forcé le déplacement des ménages, y compris les ménages nantis demandeurs de la main d’œuvre et des produits de l’auto-emploi. Dans les zones d’accueil de Tillabéry, les revenus de la main agricole et de l’auto-emploi ont significativement baissé pour les populations déplacées et hôtes suite à une offre en forte hausse consécutive à l’offre additionnelle des déplacés. 

    L’espace pastoral se rétrécie de plus en plus à cause de l’insécurité qui oblige les troupeaux à se concentrer au centre et sud de la région plus sécure alors qu’habituellement à cette période ils sont au nord dans la zone pastorale. Cette présence précoce de troupeaux plus nombreux que la moyenne va entraîner un épuisement plus rapide des ressources pastorales dans cette bande agropastorale et agricole alors que la zone pastorale va demeurer inaccessible aux animaux et aux éleveurs. Cela va provoquer une détérioration de la qualité physique des animaux, de leur productivité et leur valeur marchande. Le nombre d’animaux va aussi diminuer à cause des vols et pillages. Étant donné que le conflit entrave l'accès des acteurs et des vendeurs aux points de vente et aux routes commerciales, notamment pour les exportateurs nigérians, la fermeture de certains marchés et le dysfonctionnement d'autres entraîneront une baisse des prix des animaux et une réduction des revenus des agriculteurs.

    Les achats sur les marchés sont les principales sources de nourriture pour les ménages pauvres mais les prix sont très élevés pour leur pouvoir d’achat. Leurs revenus saisonniers sont très faibles à cause d’une suroffre causée par la concurrence entre les ménages pauvres locaux et les PDIs. Les quantités de nourriture dont le pouvoir d’achat permet d’acquérir sont inférieurs aux besoins énergétiques. Les activités de vente de main d’œuvre et des produits artisanaux sont intensifiées mais procurent de faibles revenus à cause de leur faible demande locale et l’absence de demande extérieure. Le capital bétail est épuisé suite aux ventes massives de détresse pour acheter la nourriture et aux vols par les groupes terroristes. Certains ménages ont dû vendre tout leur bétail et les autres ont vu tout leur bétail volé. Comme alternative, dans ces zones agricoles et agropastorales, les ménages pauvres s’adonnent ainsi à des activités telles que le travail domestique (pileuse, boy/bonne), la collecte et la vente de produits forestiers et artisanaux et la mendicité pour augmenter les revenus qui restent toutefois insuffisants pour couvrir les besoins de dépenses alimentaires. 

    Les ménages pauvres résidents et les ménages pauvres déplacés font face à des déficits importants dans leur consommation alimentaire qu’ils cherchent à combler en envoyant leurs membres mendier de la nourriture et de l’argent. Toutefois, les écarts de consommation alimentaires sont observés et les ménages pauvres et déplacés dans les zones de moyens d’existence agricoles, agropastorales et pastorales de la plupart des départements de la région sont en insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC). Une faible proportion des ménages atteint les résultats d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) dont les bras valides ont migré et ceux qui n’ont plus d’animaux suite aux ventes successives et aux vols.

    En perspective, un nombre plus important de ménages pauvres résidents et de ménages pauvres déplacés vont continuer de faire face à des déficits importants de consommation alimentaire suite au manque de stocks alimentaires propres et à la faiblesse des revenus de main d’œuvre face à des prix des denrées alimentaires largement au-dessus de leurs capacités financières. L’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) persistera chez la majorité des ménages résidents et déplacés dont une faible proportion feront face à l’Urgence (Phase 4 de l’IPC).   

    Citation recommandée: FEWS NET. Niger Perspectives sur la sécurité alimentaire Octobre 2025 - Mai 2026: L’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) est concentrée dans les foyers de tensions sécuritaires, 2025.

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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