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Réduction significative de l’étendue et de l’ampleur de l’insécurité alimentaire

Réduction significative de l’étendue et de l’ampleur de l’insécurité alimentaire

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    • Globalement, la sécurité alimentaire se caractérise par une amélioration significative due à une campagne agricole et pastorale estimée bonne à très bonne. Cette amélioration de la sécurité alimentaire se traduira par une diminution de presque 50 pour cent par rapport à 2011 qui a enregistré près de 6 millions de personnes identifiées vulnérables à l’insécurité alimentaire selon les résultats de l’enquête conjointe sur la vulnérabilité alimentaire.

    • Le niveau d’insécurité alimentaire se généralise globalement au niveau national en IPC Phase 1 : minime  en octobre-décembre et continue en janvier-mars dans la majeure partie du pays. Au moins 80 pour cent de la population dans les zones auront suffisamment d’accès aux céréales pour satisfaire leurs besoins alimentaires.

    • La poursuite des pluies régulières ont finalement permis une production globalement moyenne à bonne dans la plupart des departments de Tillaberi, Ouallam, Tera et Filingue.  Pourtant, la surveillance est nécessaire dans les communes deficitaires qui n’ont pas bénéficié d’une saison excedentaire ou un début précoce de la soudure est possible et pourrait se traduire à IPC Phase 2 : Stress sans la mise en oeuvre à temps, à partir de janvier, du plan de soutien du gouvernement.

    • Dans les zones riveraines du fleuve Niger les productions agricoles sont estimées nulles à médiocres suite à l’excès d’eaux. Les ménages pauvres dépendant des activites rizicoles sont actuellement en IPC Phase 2 : Stress à cause des pertes de production et de revenus.  On attend une amélioration à IPC Phase 1 (minime) suite à la récolte des produits de saison sèche entre decembre et mars.

    Présentation nationale
    Situation actuelle

    La situation alimentaire courante est marquée par une amélioration sensible typique de la sécurité alimentaire dans plusieurs zones du pays à la faveur des récoltes des céréales et des cultures de rentes et la disponibilité des pâturages dont la production est généralement bonne. La distribution historique estimée de la pluviométrie 2012 et les autres données d’observations et des sattelites sont similaires à celles de 2008, une année qui a enregistré une production totale de près de 5 millions de tonnes de mil, sorgho, maïs et fonio, soit une production brute par habitant de 347 kg et un rendement brut d’environ 500 kg par hectare. Compte tenu des appuis significatifs en semences au bénéfice des ménages déficitaires, de la régularité des pluies et de la situation phytosanitaire globalement calme, on pourrait s’attendre à une augmentation d’au moins 10 pour cent des superficies emblavées en 2012 par rapport à celles de 2008 qui étaient d’environ 10 millions d’hectares.

    Selon les premières estimations faites par la direction des statistiques du ministère de l’agriculture, la campagne agricole dégage un résultat prévisionnel de plus de 5 millions de tonnes de céréales sèches (mil et sorgho), soit un niveau de production largement supérieur à celui de 2011 et similaire à 2008 et 2010 qui ont enregistré une production de céréales locales de 5 et 5.3 millions tonnes respectivement. Les productions attendues en niébé, arachide, sésame et souchet sont aussi estimées bonnes par rapport à celles de 2011 et comparables à la production moyenne estimée à 1-2 million de tonnes. En dehors de petites quantités provenant des achats des éleveurs et des ménages déficitaires, la plus grande quantité de la nourriture consommée actuellement dans les zones agropastorales et agricoles est issue de la production propre comme en année normale.

    L’endettement des ménages pauvres est jugé plus élevé que d’habitude suite au déficit céréalier de l’année passée. L’octroi de crédit aux pauvres est une stratégie développée par les commerçants pour déstocker (octroi de crédits) et reconstituer rapidement (recouvrement en nature des crédits) en cas bonne allure de la campagne agricole comme celle de cette année. Ainsi, même si la production et les disponibilités céréalières brutes sont globalement bonnes, le remboursement des dettes contractées, qui se fait soit à travers la réalisation de travaux agricoles dans les champs des nantis sans contrepartie, soit à travers des prélevements effectués sur les stocks, va engendrer une réduction des disponibilités de produits dans les ménages.  En effet, cette année compte tenu de la précocité de la période de soudure qui a démarré en avril/mai au lieu de juin/juillet en année normale, les dettes contractées par les ménages pauvres et très pauvres pourrait atteindre jusqu’à deux fois le montant d’une année moyenne et leur remboursement demande non seulement la réalisation de travaux agricoles sans salaires et le payement en nature effectué sur le stock céréalier. Toutefois, dans toutes les zones, sauf dans certaines poches situées dans les zones de préoccupations de Tillabéri, Ayorou, Filingué, Ouallam et Téra,  la production agricole de cette année est jugée d’etre supérieure à la moyenne et les revenus tirés de la vente de niébé sont plus hauts de 56 à 100 pour cent que le revenu procuré en moyenne sur les 5 dernières années. Ainsi,  le surplus de production agricole comparé à la moyenne et la forte valeur marchande du niébé vont contribuer à atténuer les effets des remboursements des dettes sur la durée des stocks qui va être plutot normale, c'est-à-dire 3 à 4 mois.

    La situation relative aux marchés est caractérisée par une augmentation normale de l’offre céréalière des producteurs excédentaires et des commerçants consécutivement aux bonnes récoltes en perspective. Pour le moment aucun phénomène anormal n’affecte le fonctionnement des marchés dont les approvisionnements bénéficient d’ailleurs du taux d’échange Naira-FCFA favorable à l’importation du Nigeria. La différence de prix entre le Niger et les pays frontaliers encourage aussi les importations, et l’approvisionnement actuel des marchés surtout en mil et maïs venant du Nigéria et du Bénin.

    La demande de céréales par les ménages éleveurs et agropastoraux et les commerçants pour la reconstitution de leurs stocks, n’est pas très sensible et les prix sont dans une tendance de baisse saisonnière normale de 5 à 13 pour cent par rapport aux mois passés malgré qu’ils sont plus élevés de 12 à 45 pour cent que la moyenne nominale des cinq ans sur la plupart des marchés. Toutefois, on note une faible présence des producteurs dans les transactions de céréales compte tenu des bonnes productions de cultures de rente enregistrées même dans les zones considérées déficitaires. Le pouvoir d’achat des ménages y compris des pauvres et très pauvres est renforcé par les ventes de cultures de rente, dont le niébé qui procure un prix plus hauts que le prix moyen aux producteurs qui arrivent à épargner les stocks céréaliers et à payer les dettes.

    Les inondations enregistrées suites aux fortes pluies des mois d’août et septembre ont concerné près de 600 000 personnes en 2012 contre 300 000 personnes sinistrées en 2010 qui est aussi une année concernée par les inondations. La grande majorité (60 pour cent) des populations victimes des inondations sont situées dans la zone de production de riz de la vallée du fleuve Niger, principalement dans les régions de Tillabéri et Dosso. Les évaluations faites par FUCOPRI en septembre 2012 indiquent des inondations sur près 10 000 hectares de riz pluvial et irrigué, soit une perte estimée à 27 000 tonnes sur une production moyenne attendue de 80 000 tonnes, représentant en équivalent monétaire 5 milliards de FCFA. Le riz étant une culture de rente, il s’échange normalement contre les céréales traditionnelles, notamment le mil, alors les termes d’échange riz à mil vont être probablement au dessus de la normale en octobre-décembre. Suite aux inondations un vaste programme d’assistance humanitaire a été mis en œuvre en faveur des populations sinistrées dont principalment celles situées dans la vallée du fleuve Niger. Les actions humanitaires conduites par le gouvernement et les partenaires ont pu couvrir les besoins alimentaires des 511 000 personnes victimes des inondations intervenues en août et septembre 2012.  Les ménages pauvres et très pauvres qui vivent actuellement dans des ménages d’accueil ou dans des logements précaires, ont pu disposer d’assistance humanitaires dont les effets positifs sont suffisants pour couvrir les besoins alimentaires jusqu’en décembre mais feront face à une crise de logement dans les 2 à 3 mois à venir.

    Les fortes incidences du paludisme et du choléra ont eu des conséquences sur l’état nutritionnel des enfants, notamment à Tillabéri et Tahoua. En fin septembre 2012, la direction de la surveillance et de réponse aux épidémies a notié 869 cas de choléra et 850 485 cas de paludisme contre respectivement 728 cas et 650 260 cas enregistrés en septembre 2011. Sous l’effet conjugué de la mauvaise qualité des eaux consommées suite aux inondations, des pratiques culturelles inappropriées et de l’incidence des maladies saisonnières, la situation nutritionnelle se manifeste par des admissions des cas de malnutrition en augmentation de plus de 100 pour cent que la normale, même dans des foyers non traditionnels.

    Les résultats d’une mission d’évaluation de la campagne conduite en septembre 2012 par les services techniques du ministère de l’élevage indiquent une bonne production de pâturage qui est meilleure à celle de 2011 dans toutes les zones du pays. La situation pastorale se caractérise par une hausse de la demande du bétail avec des prix plus élevés qui se situent au dessus de la moyenne de 16 à 24 pour cent, principalement pour les petits ruminants (bélier) dont la valeur marchande profite significativement de la situation favorable liée à la demande pour la Tabaski de fin octobre et les sacrifices de fin d’année en novembre/décembre.

    Les actions d’assisitances alimentaires inscrites dans le plan soutien du gouvernement sont terminées en fin septembre comme prévu, mais 16 000 tonnes sont en vente depuis septembre dans le cadre du 8ème et dernier tour des opérations des vente à prix modéré planifié pour la période de février à septembre 2012. Les assisitances alimentaires au titre de l’année 2013 seront mises en œuvre normalement à partir de février-mars 2013 àprès les évaluations de la vulnérabilité alimentaire et l’élaboration du nouveau plan de soutien en décembre/janvier. Cette année, la programmation du gouvernement pour la reconstitution du stock national de sécurité en 2013, porte sur 75 000 tonnes dont les achats doivent avoir lieu en janvier/février 2013.

    Les assistances alimentaires d’urgence sont en cours au profit d’une population actuellement estimée a 61 406 réfugiés maliens au Niger. Ce programme d’assistance alimentaire exécuté par UNHCR en collaboration avec le gouvernement du Niger et les agences humanitaires dont le PAM va continuer jusqu’en fin décembre 2012 et sera complété à partir de janvier 2013 par un programme complétaire qui prend en compte les besoins additionnels de 60 000 réfugiés maliens qui seront identifiés plus précisement suite à une enquête biométrique qui sera conduite en novembre 2012.

    La situation relative au criquet pèlerin se caractérise par la reprise des opérations de prospections dans l’Aïr et le Tamesna où des ailés matures et immatures, des transiens matures et immatures, des ailés solidaires et transiens en reproduction ont été rencontrés mais en faible densité sur les sites au cours du mois d’octobre 2012 et les opérations de lutte ont porté sur plus 6 000 hectares infestés dans l’Aïr, le Tadress et le Tamesna. Toutefois, même s’il existe des possibilités d’accouplement et ponte des individus solitaires, la dégradation des conditions écologiques laisse supposer les mouvements vers les habitats au nord d’Afrique sont amorcés.

    Suppositions

    Le scenario le plus probable de la securite alimentaire d’octobre à mars 2013 se basent sur des suppositions fondamentales par rapport à l’évolution du contexte nationale, qui sont :

    • L’appréciation de la campagne agricole sur la base des indicateurs de suivi indique des prévisions de récoltes céréalières exceptionnelles de l’ordre de 5 à 6 millions de tonnes et 1 à 2 millions de tonnes pour les cultures de rente, similaire ou meilleure que l’année 2008/09. Ce niveau de production permettra aux ménages de reconstituer les stocks céréaliers et réduire l’impact des dettes prises en 2011/12.
    • L’épuisement normal des stocks producteurs en décembre et une hausse de la demande de céréales sur les marchés en janvier-mars.
    • Le menace des criquets pelerins est en diminution et ne vas pas probablement causer des pertes ou dégâts signicatifs sur les cultures en déssèchement avancé.
    • La demande de main d’œuvre pour les travaux de récoltes de céréales et pour les travaux d’entretien des cultures irriguées sera normale à bonne dans les zones productrices entre octobre-décembre et janvier-mars vu les bonnes perspectives des récoltes agricoles et les appuis importants attendus pour la campagne de cultures irriguées.
    • Entre janvier et mars 2013, les opportunités d’emplois rémunérateurs se créeront à un niveau plus important que d’habitude dans les zones avoisinantes des departements innondés avec la reconstitution des infrastructures et équipements détruits par les fortes pluies et les travaux sur les aménagements hydro agricoles et les sites de cultures irriguées. Les ménages pauvres dans ces zones seront capables d’accèder à la nourriture vendue aux marchés malgré les pertes rizicoles.
    • L’epuisement normal du stock national de sécurité en octobre  et la reconstitution des stocks des coopératives auront lieu normalement en janvier/février. Ce processus de reconstitution aura comme conséquence une augmentation de la demande sur les marchés d’approvisionnement et des tendances à la hausse des prix pendant cette période.
    • L’intensification normale des importations de céréales (mil, maïs) du Nigéria et Bénin en janvier-mars assurera l’approvisionnement régulier des marchés en général pendant la periode de perspective.
    • Une tendance normale en janvier-mars à la dégradation de la situation nutritionnelle dans les zones traditionnellement affectées (Maradi, Zinder), aussi bien que dans des zones normalement en meilleur état nutritionnel, telles que les zones urbaines et peri-urbaines.
    • On attend une forte augmentation de la demande des petits ruminants pour les fêtes de Tabaski et de fin d’année, avec le pic en octobre-novembre avec des termes de l’échange très favorable aux éleveurs.  Les revenus tires de la vente de bétail permettront aux ménages pauvres de faire face aux dépenses surtout celles relatives au payement des dettes. 
    • Le renforcement des revenus le long du fleuve Niger suite à la seconde campagne de cultures irriguées de riz en  décembre-juin permettra aux ménages pauvres l’acces normal aux aliments.
    • Une bonne disponibilité d’eau  permettra de mettre en valeur 100 000 hectares (augmentation de 10% par rapport a 2011) et d’augmenter la production de cultures de rente irriguées de  500 000 tonnes en équivalent céréalier en 2013, une augmentation de 40 pourcent par rapport a 2011.
    • La demande de la paille et du bois sera normale en zone urbaine pour toute la periode de scenario.
    • Le gouvernement maintiendra son engagement de diminuer le prix du carburant  579 F par litre à 540 F par litre à partir de janvier 2013, ce qui pourrait contribuer à atténuer les prix des transports et des denrées alimentaires. 
    • La saison de la méningite et la rougeole entre janvier/février et avril augmentera les dépenses ménagères et la malnutrition. Le pic des épidémies de la rougeole commence en mars et sera plus accentué cette année avec l’état nutritionnel plus fragile que d’habitude
    • Le plan de soutien du gouvernement pour la période de février-mars 2013 sera exécuté comme prévu et sans problème de financement, et livra une quantité moyenne d’assistance alimentaire aux populations à risque d’insecurite alimentaire sévère.  Dans une année normale, le gouvernement met en place 50 000 à 60 000 tonnes de céréales pour la distribution gratuite et la vente à prix modéré.  Cette annee, le gouvernement va probablement fournir une quantité moyenne de 75 000 tonnes pour l’aide alimentaire.
    • Le programme d’assistance d’urgence des partenaires humanitaries va continuer au profit des réfugiés maliens au Niger. Comme dans les autres pays (Burkina, Mauritanie), les enquêtes biometriques ont abouti à de fortes réductions du nombre des refugiés.  Alors, même dans le cas des nouvelles arrivées entre octobre et mars, on prévoit suffisamment d’assistance pour satisfaire leurs besoins alimentaires à condition que ces flux soient graduels.  Les résultats de l’enquête biométrique serait disponible en novembre/décembre.
    • Des cas d’inondations ont été enregistrés avec des dégâts sur les sites maraîchers et sur les équipements et infrastructures laissant supposer que les dépenses et la demande de main d’œuvre pour la reconstitution des infrastructures et équipements détruits par les inondations seront plus importantes que d’habitude pendant la période du scenario.
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    Suite aux bonnes récoltes en perspectives, les disponibilités céréalières seront globalement bonnes dans le pays entre octobre et mars. Ces disponibilités vont permettre une consommation alimentaire suffisante dans presque toutes les zones d’octobre à décembre. On estime cette année que le nombre de personnes vulnérables à l’insecurite alimentaire sera proche de la moyenne qui est d’environ 3 à 4 millions de personnes qui seront surtout concentrées dans les zones de Ayorou et Tillabéri. Le niveau de l’insecurité alimentaire sera à son pic normal après mars, en juillet, août et septembre dans les zones de Tillabéri due  largement aux deux années de déficit de production agricole.

    Areas of Concern

    Zone agropastorale de Tillabéri, Téra, Ouallam et Filingué

    Situation actuelle

    Apres une installation timide de la campagne agricole entre mai et juillet, la situation s’est nettement améliorée en août et septembre avec des pluies régulières et fortes qui ont continué jusqu’en fin septembre/début octobre favorisant une amélioration significative de l’état des cultures qui étaient en retard de croissance. Ces améliorations notées sur le plan du développement des cultures couplées à une situation phytosanitaire globalement calme ont permis, selon les estimations faites par la mission conjointe gouvernement/partenaires de septembre 2012, une production agricole de mil et sorgho globalement moyenne à bonne dans les départements de Ouallam, Téra, Filingué et Téra mais médiocre à Tillabéri et Ayorou où la situation des cultures n’a pas enregistré d’évolution positive significative à cause du retard semis et de la pauvreté des sols qui ont caractérisé la campagne agricole 2012 dans ces localités. Les cas localisés d’inondations enregistrés n’ont pas eu d’impacts significatifs sur les cultures et ne doivent pas réduire les productions attendues.

    Les productions globalement bonnes sont attendues pour les céréales, les cultures de rente et les pâturages, à l’exception des départements de Tillabéri et Ayorou. Toutefois, suite à des journées de travaux passées dans les champs des nantis en contrepartie des dettes contractées, les réductions des superficies emblavées vont se traduire pour les ménages pauvres et très pauvres dans les communes deficitaires par des baisses de productions agricoles. Selon les organisations paysannes, il y’a des options qui permettent de différer le remboursement des dettes à la fin des récoltes et payer en nature sur le stock céréalier mais sans intérêt. Tous ces modes de remboursement des dettes cycliques des pauvres et très pauvres se traduisent par une réduction des stocks céréaliers nets destinés à la consommation dans les zones ou la production n’etait pas excedentaire. La securite alimentaire est caractérisée actuellement par un approvisionnement régulier des marchés avec des stocks producteurs qui s’améliorent au fur et à mesure les récoltes se généralisent. L’offre sur les marchés est essentiellement constituée par le niébé vendu en priorité. Dans tous les cas, une solidarité fonctionne pour les pauvres et très pauvres qui ont en générale accès au crédit sans intérêt selon la capacité de remboursement et aux dons en nature des plus nantis. La situation liée aux animaux se caractérise par des pâturages et des eaux d’abreuvement suffisants pour l’alimentation des animaux dont l’état d’embonpoint s’est significativement amélioré pour occasionner des prix et des termes de l’échange favorables aux éleveurs et une bonne production et consommation de lait. Même si les pauvres n’ont pas d’animaux à vendre, la solidarité dont ils bénéficient est plus forte avec des bons termes de l’échange.

    Suppositions
    • L’epuisement des stocks serait 2-3 mois précoce en décembre/janvier dans certaines localités de la région de Tillabéri.  Comme resultat, les ménages pauvres seront obligés de recourir aux marchés en janvier-mars.
    • On attend que les prix des céréales seront en tendance de baisse saisonniere mais restent hauts par rapport au niveau typique pour la saison en octobre-décembre
    • La migration saisonnière serait normale entre décembre à mars avec des transferts d’argents aux niveaux normaux
    • La bonne disponibilité et vente de résidus des cultures offrira une source de revenue plus important que normale d’octobre jusqu‘à mars.
    • Les menages pauvres beneficieront de la disponibilité et la vente de bois/paille d’octobre à mars pour procurer des revenus moyens.
    • Grâce aux bonnes conditions pluviometriques en 2012, on attend une production supérieure à la moyenne  des cultures irriguées de légumes de décembre à mars pour la consommation et la commercialisation.
    • La demande de main d’œuvre agricole serait plus elevee que normale pour les travaux de récoltes de céréales d’octobre à décembre et pour les travaux d’entretien des cultures irriguées et de construction des infrastructures et équipements effondrés suite aux inondations avec des salaires supérieurs à la moyenne de janvier à mars
    • Le prix de la main d’œuvre agricole sera normale entre octobre et décembre et de janvier à mars pour les cultures irriguées.
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    En gros, cette année, à la faveur des bonnes productions des cultures de rente dont le niébé qui se vend encore bien sur les marchés et dont les superficies ont augmenté grâce aux appuis en semences apportés par l’Etat et ses partenaires, les revenus permettent aux ménages pauvres et très pauvres de renforcer leurs stocks et de disposer des quantités de céréales suffisantes en novembre-décembre sans dépendre de l’assistance externe (IPC PHase 1 : Minime). Cependant la sécurité alimentaire est préoccupante pour la minorité de ménages très pauvres et les ménages n’ayant pas de cultures de rente et qui doivent rembourser les dettes avec leurs stocks de mil dont la durée va sensiblement diminuer. Le payement des dettes n’aura pas un impact significatif sur le niveau des stocks et la couverture des besoins de consommation à la faveur des revenus tirés de la vente de niébé dont les prix sont plus élevés cette année et permettent aux ménages pauvres et très pauvres de rembourser les dettes tout en épargnant leurs stocks céréaliers qui arrivent couvrir les besoins alimentaires en octobre-décembre. Le niveau d’insécurité alimentaire sera en phase 1 de l’IPC2.0 : insécurité alimentaire minime en octobre-décembre.

    La bonne production fourragère aura pour conséquence une baisse de la demande locale et des prix de la paille mais les revenus globaux gagnés seront normaux suite à une augmentation des quantités vendues. Les bonnes disponibilités en eaux constituent de conditions favorables pour une demande soutenue et une revalorisation de la main d’œuvre locale et de la migration pendant toute la période de janvier-mars/avril. A la faveur de ces conditions hydriques favorables, les ménages vont bénéficier d’une période plus longue de disponibilité de produits maraichers qui vont améliorer leurs revenus et leur régime alimentaire en février-mars jusqu’en avril 2013. 

    En janvier, les stocks vont s’épuiser normalement et les ménages pauvres et très pauvres auront recours en janvier-mars aux marchés pour leur alimentation. L’intensification des ventes de bois et paille et la vente de main d’œuvre sur les sites de cultures irriguées couplés aux transferts normaux de la migration et les assistances en février-mars vont permettre une alimentation suffisante aux ménages pauvres et très pauvres en janvier-mars 2013. L’insécurité alimentaire qui était en IPC Phase 1 : Minime  en octobre-décembre va continuer en janvier-mars. Toutefois, une réduction de la durée des stocks sera enregistré suite au payement des dettes par la minorité de ménages très pauvres qui n’ont pas de cultures de rente à vendre et qui doivent opérer le remboursement des dettes sur les stocks médiocres ou en travaillant pour les nantis. Si les programmes de soutien du gouvernement ne se mettent pas en place à temps à partir de janvier, cet épuisement des stocks pourrait se traduire par des déficits alimentaires et une soudure précoce.  Alors, une surveillance constante dans ces communes est nécessaire.

    Zone rizicole de Tillabéri, Dosso et Niamey

    Situation actuelle

    La situation est caractérisée par une population vivant des cultures rizicoles et maraichères sous pluie et en irrigué qui assurent plus 80 pour cent des revenus et environ 30 pour cent de l’alimentation. Enp lus, pour la diversification alimentaire tous les ménages du Niger dépendent de la production issue de cette zone, qui n’est pas normalement une zone deficitaire. Les populations sont essentiellement tributaires de la culture du riz même si la plupart des ménages pauvres cultivent aussi des champs de mil ou de sorgho sur les sols dunaires et élèvent quelques bétails sous forme d’embouche. Pour les pauvres, estimés à plus de 70 pour cent des ménages, le riz se révèle une culture plus fiable (à cause de l'irrigation) que les céréales pluviales à cause du caractère aléatoire des pluies. Mais, les fortes pluies qui entrainent la destruction des rizières sans digues protectrices et les sites de productions horticoles sont les facteurs qui rendent davantage les ménages vulnérables. En année normale, les principales sources de revenus sont la vente du riz entre octobre et décembre, des produits horticoles et la vente de bétail dont la production n’est pas déficitaire normalement.

    Avec les inondations intervenues en août et septembre 2012 suite à la montée des eaux du Fleuve Niger sur les superficies emblavées pour la production horticole et rizicole, plus de 50 pour cent de la production nationale est perdue selon les organisations paysannes, ce qui se traduit par une perte de revenus de plus de 5 milliards contre 600 millions de FCFA en 2010. Des pertes en équipements et infrastructures ont été enregistrées avec des faibles capacités financières propres pour la reconstruction des maisons effondrées. Toutefois, on note une bonne disponibilité en eau pour conduire la seconde campagne de cultures irriguées et des appuis attendus de la FAO pour exploiter les potentialités.

    Compte tenu de la baisse de la production, on assiste à une baisse de l’offre locale et une hausse des prix des productions horticoles (laitue, choux, tomate) de 40 à 50 pour cent sur le marché de Niamey depuis le mois septembre. Chez les ménages pauvres, on assiste à une baisse de la consommation des produits horticoles et surtout une réduction des sources de revenus depuis le mois d’août à cause des inondations sur le riz dont la production procure des revenus aux ménages pauvres. Les ménages pauvres ont ainsi perdu plus de 80 pour cent de leurs revenus annuels de la production horticole mais ont bénéficié d’une assistance alimentaire d’une quantité de 100 kg de céréales et de légumineuses par ménage et par mois en août et septembre et 25 000 F par ménage en octobre.

    Suppositions
    • La production de riz des campagnes sèches sera stable avec un rendement de 5-6 tonnes/ha. La superficie totale des aménagements est estimée à 7.500 ha et une production annuelle moyenne de 40 MTs.
    • On n’attends pas une continuation d’assistance humanitaire pour les zones rizicole inondees entre octobre et mars, mais les programs sociaux recommenceront apres janvier.
    • Les pauvres et tres pauvres vont dependre sur les marchés et de l’assisitance externe en octobre-décembre alors que la zone est normalement en sécurité alimentaire. 
    • On attend un bon fonctionnement des marchés en octobre jusqu’en mars mais avec des hausses anormales de 5 à 10 pour cent observées sur le prix du riz suite aux pertes de production de la campagne hivernale
    • Faible demande de main d’eouvre sur les rizières en octobre-décembre et forte baisse des revenus et des achats de céréales par les ménages pauvres et très pauvres, limitant acces alimentaire.
    • Reprise de la demande normale pour les travaux de la campagne en saison sèche de riz irrigué et de cultures horticoles et mairaichères en janvier-mars et augmentation normale par rapport à octobre-décembre des revenus en janvier-mars suite à la campagne irriguée et les activités de pêche en amélioration en janvier-mars.
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    La bonne perspective alimentaire dans les zones agropastorales ne se presente pas dans les zones de production rizicole, telles que  Tillabéri, Ayorou, Téra, Kollo et Gaya car la production n’est pas bonne dans les zones rizicoles affectées par de fortes inondations qui ont détruit le riz irrigué et pluvial et ont soumis  les ménages pauvres et très pauvres dépendants des assisitances humanitaires pour couvrir leurs besoins alimentaires en octobre-décembre.  La demande et la valeur de la main d’œuvre vont fortement diminuer en octobre, novembre et décembre, mais les ménages pauvres et très pauvres trouvent les opportunités d’emplois rémunérateurs pour les travaux agricoles de mil et sorgho. Ces revenus sont complétés par des assistances humanitaires apportées par le gouvernement et les partenaires aux populations victimes des inondations et grâce à ces ressources, l’insécurité alimentaire qui devrait être plus élevée s’est maintenue à IPC Phase 2 : Stress pendant la période d’octobre et cette tendance va se poursuivre jusqu’en décembre.

    Le retrait des eaux et la libération des champs de cultures céréalières (qui sont généralement des sites de cultures irriguées) en décembre vont s’ajouter à la bonne disponibilité des eaux et des intrants pour une normalisation de la campagne de production horticole et rizicole en saison sèche de décembre/janvier à mai/juin.  A partir de janvier et le début de la récolte rizicole de la contra saison, suite aux bonnes disponibilités en eaux et en intrants fournis par le gouvernement et les partenaires, la production de cultures irriguées sera bonne et va renforcer les disponibilités et les revenus dans les zones rizicoles qui vont connaitre une normalisation de la situation agricole et une production normale de riz au cours de la campagne de saison sèche en janvier-mars. Ces disponibilités de cultures de rente vont venir s’ajouter  aux disponibilités céréalières en janvier-mars 2013 et vont permettre une consommation alimentaire suffisante. A la faveur de ces conditions qui seront réunies, la production horticole en saison sèche qui représente 30 pour cent de la production annuelle en année normale va augmenter de 20 pour cent et représenter 50 pour cent de la production normalement attendue.  Les revenus gagnés sur les sites de riz irrigué, de maraichage et des emplois pour les travaux de reconstruction des digues de protection, de la vente de légumes et de la vente de poisson issu des activités de pêche, et les actions d’assistances alimentaires identifiées dans le cadre du plan de soutien du gouvernement à partir de février vont permettre de disposer de ressources nécessaires pour accèder aux alimentaires sans dépendre de l’assistance externe. Ces activités procurent des revenus et constituent des sources de diversification du régime alimentaire du jeune enfant dont la santé et la nutrition seront en nette amélioration en janvier-mars.  Alors, entre janvier et mars, les ménages pauvres et très  pauvres seront  in IPC Phase 1 : Minime insecurite alimentaire.

    Evenements qui pourraient changer les scenarios

    Zone

    Evénement

    Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire

    National

    Augmentation de l’ampleur et de l’étendue du conflit malien

    • Limitation des flux des produits
    • Augmentation du nombre des refugiés plus que prévu
    • Hausse de la demande sur les marchés
    • Hausse des prix des céréales
    • Déficit dans l’accès alimentaire pour les ménages pauvres urbains et ruraux
    • Prévalence de la malnutrition au dessus de la normale à partir de mars

    Faibles opportunités d’emplois en janvier-mars suite à des baisses des superficies mises en valeur pour les cultures irriguées.

    • Baisse des revenus
    • Déficit alimentaire pour les ménages pauvres fortement dépendant de la vente de main d’œuvre
    • Prévalence de la malnutrition aigue à un niveau anormal à partir février

     

    Zone agropastorale de Tillabéri, Téra, Ouallam, Filingué

    Livraison  tardive des programmes de soutien (apres janvier)

    • Vente massive de bois et paille en janvier-mars, entrainant une baisse des prix en dessous de la moyenne
    • Epuisement rapide des stocks céréaliers des ménages pauvres en novembre-décembre, déficit alimentaire à partir de janvier et sur toute la période de la perspective pour les ménages urbains pauvres

    Baisse anormale importante des prix des cultures de rentes entre janvier-mars

    • Vente massive des céréales par les ménages pauvres en octobre-décembre, entrainant une baisse des prix en dessous de la moyenne
    • Epuisement rapide des stocks céréaliers des ménages pauvres en novembre-décembre, déficit alimentaire à partir de janvier

    Zone riveraine du Fleuve Niger

    Montée exceptionnelle des eaux du Fleuve Niger en novembre-décembre jusqu’en février-mars suite à une crue locale anormale

    • Inondations des sites de cultures irriguées
    • Baisse importante de la production des fruits et légumes en irriguée et de la production en irrigué de riz et hausses des prix des mêmes produits
    • Baisse des revenus des producteurs maraîchers
    • Baisse de la demande de main d’œuvre sur les sites et des prix de la main d’œuvre des migrants saisonniers
    • Insécurité alimentaire pour les ménages dépendant des produits du maraîchage

     

    Appui insuffisant en intrant et en matériel

    • Réduction des superficies emblavées
    • Baisse de la production horticole et des revenus des ventes
    • Insécurité alimentaire modérée à haute pour les ménages pauvres
    Figures Calendrier saisonnier pour une année typique Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source : FEWS NET

    Carte des résultats actuels de la sécurité alimentaire, octobre 2012 Carte des résultats actuels de la sécurité alimentaire, octobre 2012

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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