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Des hausses significatives des prix des produits de consommation qui limitent l’accès alimentaire.

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  • CONTEXTE NATIONAL
  • EVENEMENTS QUI POURRAIENT CHANGER LES SCENARIOS
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    • Les marchés sont approvisionnés en denrées alimentaires de base mais à une intensité inferieure à la normale. La hausse des prix sur les principaux marchés, observée depuis octobre 2020 persiste à un niveau actuellement supérieur à la moyenne saisonnière et pourrait continuer avec une plus grande ampleur dans le pic de la période de soudure. 

    • Les semis sont réalisés dans 26 pour cent des villages agricoles et agropastoraux du pays au 20 juin 2021 contre une moyenne de 64 pour cent des villages. Toutefois, les productions anticipées a partir d’octobre seront moyennes à la faveur d’une cumul pluviométrique moyenne à au-dessus de la moyenne.

    • La zone pastorale est dans le pic de la période de soudure mais les anomalies observées actuellement sont globalement comparables à celles d’une situation normale. Toutefois des situations atypiques sont observées dans les zones pastorales affectées par l’insécurité, il s’agit notamment de la réduction de la mobilité des troupeaux, la forte concentration dans les parties sécurisées et les vols d’animaux.

    • L’insécurité continue d’entraver le fonctionnement typique des moyens d’existence et des marchés et provoquent une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) dans les zones de Tillabéry et Nord Tahoua où l’espace humanitaire est réduit suite aux mesures sécuritaires et aux menaces d’attaques terroristes. L’insécurité alimentaire de Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) persistera à Diffa et Maradi grâce à l’assistance alimentaire qui sera fourni pendant toute la période de projection.

    CONTEXTE NATIONAL

    Situation actuelle

    La situation sécuritaire dans l’ouest du pays continue de se détériorer par rapport à l’année précédente. L’État Islamique du Grand Sahara (ISGS) continue de mener des attaques meurtrières persistantes contre les populations civiles le long des frontières avec le Mali et le Burkina Faso, et en particulier dans les départements de Banibangou, Ouallam, Tillia. Alors que le nombre d’attaques de l’ISGS reste au même niveau que ceux enregistrés en 2020, le nombre de civils tués dans les régions de Tillabéri et Tahoua au cours des cinq premiers mois de 2021 représente déjà 75 pour cent de ceux enregistrés sur les 12 douze mois de 2020.

     Les attaques continuent contre les populations civiles et le pillage et le vol des actifs productifs des ménages dans la région de Tillabéri ont entraîné une augmentation du nombre de déplacements internes. Cela a été le cas notamment à Anzourou (Tillabéri) où une seule attaque contre la population civile, a déplacé au moins 11 000 personnes le 15 mai 2021. Ces populations ont regagné leurs villages sous escorte militaire après des opérations militaires de sécurisation de leurs zones mais elles se trouvent dans une situation marquée par la perturbation de leurs moyens d’existence.

     L’analyse de la situation selon les cas du COVID-19 montre une baisse des cas et la fin de la nouvelle vague de transmission de la maladie des mois de janvier, février/mars 2021. Les campagnes de vaccination en cours dans le pays même si le taux de couverture reste encore faible, le maintien des mesures sociales et sanitaires et l’obligation de test des voyageurs au départ et à l’arrivée à l’aéroport continuent de maintenir l’évolution à la baisse, mais les risques d’une nouvelle vague sont aux autres variants du virus observé actuellement en Inde. A partir du 17 juin, le gouvernement a réouvert ces frontières terrestres au vu de la tendance à la baisse des cas positifs de COVID-19. Au même moment, les campagnes de vaccination de masse continuent et le nombre de personnes vaccinées est environ 250,000 personnes, soit 1 pour cent de la population totale.

    Le début de la saison agricole d’hivernage est comparable à l’année dernière. Les premières pluies ont permis d’effectuer des semis partiels dans plusieurs zones agricoles du pays. Sur les 13 068 villages agricoles suivis par la direction des statistiques, 26 pour cent ont effectué les semis de mil au 20 juin 2021 contre 61 pour cent en 2020 et 64 pour cent en moyenne à la même période. Le taux de réalisation des semis est certes faible en comparaison avec la moyenne mais la période normale des semis jusqu’en fin juin pour certaines zones et mi-juillet pour d’autres zones laisse le temps de réaliser un niveau de semis normal dans la saison.

    Les disponibilités céréalières sont moyennes à la faveur de productions agricoles en hivernage estimées moyennes, des stocks comparables à la moyenne et une production agricole en saison sèche jugée moyenne pour le riz local et les cultures maraichères. Dans le pays, les disponibilités sont aussi moyennes grâce aux stocks privés des commerçants et publics du gouvernement. 

    Selon les données du système de surveillance pastorale de ACF, en avril/mai 2021, la situation est favorable en termes de disponibilité de végétation (disponibilité pâturage) sur quasiment l’ensemble des zones pastorales suivis de Tillabéry, Tahoua, Zinder, Maradi et Diffa  où le stock de pâturage est moyen ou supérieur à la normale calculée sur la période 2000-2021. Toutefois, le stock de pâturage est jugé inférieur à la normale 2000-2021 dans la zone centrale de Maradi, centre Ouest Zinder et sur le sud de Diffa à cause de la présence des animaux des zones insécures et ceux du Nord Nigéria.

     

    La concentration des animaux est jugée moyenne avec toutefois, de fortes concentrations signalées dans les parties sécurisées des zones de conflit de Diffa, Tahoua et Tillabéry où il a été noté des arrivées précoces d’animaux en provenance des zones frontalières du Mali et du Burkina Faso suite aux attaques qui ciblent de plus en plus les civiles et leurs biens.

    Les marchés à bétail sont bien animés avec des offres se situant au-dessus de la moyenne. La demande quant à elle, est diminuée de celle destinée à l’exportation suite aux difficultés des flux transfrontaliers consécutifs à l’insécurité. Les prix des petits ruminants sont moyens avec la hausse de la demande saisonnière pour les besoins d’embouche en perspective de la fête de Tabaski en juillet 2021. Toutefois, les prix des gros ruminants sont inférieurs à la moyenne à cause de la baisse de la demande à l’exportation qui affecte plus le gros bétail.

    L’état d’embonpoint des animaux est jugé moyen à bon au cours de cette période d’Avril à Mai 2021 avec une situation sanitaire du bétail globalement calme, même si quelques cas de suspicion de maladies pasteurellose et clavelée ont été signalés et pris en charge par les services étatiques de l’élevage.

    Globalement, le fonctionnement des marchés se caractérise par une offre inférieure à celle de l’année passée et à la moyenne. Cela est dû à la faiblesse des flux du Nigeria consécutive à la dépréciation du naira et la baisse estimée de la production causée par les baisses des superficies suite aux inondations et l’insécurité dans le Nord Nigeria. La demande dans sa composante consommation est stable à la faveur de la production nationale estimée globalement moyenne. Toutefois la demande institutionnelle est supérieure à la moyenne à cause d’un plus grand besoin de reconstitution des stocks et des achats institutionnels plus importants.

    Les prix sont à des niveaux plus élevés que la moyenne saisonnière à cause de l’offre inférieure à la moyenne, des flux perturbés par les baisses de productions dans certains pays d’importation, des conflits et des restrictions au niveau des frontières. Ces prix élevés sont aussi le résultat des couts élevés d’importation sur le marché international et sur les marchés sous-régionaux du Bénin, Burkina Faso et Mali. Le prix de la principale céréale au niveau des marchés des principales zones de production est en hausse de 20 à 46 pour cent comparée à la moyenne quinquennale.  Ces niveaux de prix limitent un accès des ménages pauvres aux aliments, notamment ceux qui augurent des revenus moyennes qui ne peuvent compenser la hausse des prix. Cependant, les termes de l’échange chèvre/céréales restent favorables aux ménages pauvres pastoraux, qui ont 5 à 8 petits ruminants en moyenne, leurs permettant d’accéder aux achats typiques sur le marché.  

    La situation nutritionnelle au Niger reste préoccupante avec la conjugaison de facteurs défavorables comme les conflits et la violence armée ayant entraîné des déplacements massifs des populations limitant considérablement l'accès pour ces derniers aux services sociaux de base y compris les programmes de nutrition et à l’assistance humanitaire. Selon les résultats de l’enquête nationale de nutrition selon la méthode SMART, en octobre 2020, la prévalence de la Malnutrition Aigüe Globale (MAG) est de 12,7 pour cent. Cette prévalence est au-dessus du seuil élevé de 10 pour cent fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière de santé publique. Quant à la prévalence de la malnutrition aigüe sévère, elle est de 2,6 pour cent dépassant le seuil critique de 2 pour cent de l’OMS. La MAG affecte plus les garçons (15,1 pour cent) que les filles (10,4 pour cent) de même elle touche plus les enfants de 6 à 23 mois (18,9 pour cent) que ceux de 24 à 59 mois (9,1 pour cent). Au niveau régional, la prévalence de la MAG varie de 9,0 pour cent à Dosso et Tillabéri à 19,3 pour cent à Diffa. Les prévalence les plus élevées ont été enregistrés à Diffa (19,3 pour cent), Zinder (14,9 pour cent) et Agadez (14,8 pour cent).

     

    L’analyse de l’état de la réponse humanitaire apportée en janvier-mars 2021 indique que sur 1 300 000 personnes ciblées dans le pays, 600 000 personnes sont atteintes, représentant 47 pour cent des personnes ciblées. L’assistance cible notamment les personnes déplacées internes et les réfugiés.

    Résultats de la sécuritaire alimentaire : La plupart des ménages pauvres dans le pays font face à une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 IPC). Toutefois, les ménages pauvres dans les zones agricoles et agropastorales du pays font face a une insecurite alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) du fait de l’épuisement des stocks et le faible pouvoir d’achat de céréales dont les prix, significativement en hausse, ont réduit l’accès alimentaire. Les effets du COVID-19 se sont aussi traduits par une baisse des opportunités d’emploi pour les migrants dans les centres urbains du pays et dans les pays limitrophes où les débuts de récession économique n’ont pas permis de gagner de revenus comme d’habitude et du coup certaines dépenses surtout celles non alimentaires seront diminuées notamment avec les dépenses devenues plus importantes pour les ménages.

    Dans les zones pastorales, au pic de la soudure pastorale en juin, la dégradation saisonnière de l’embonpoint des animaux et la baisse d’accès aux produits laitières affectent négativement les revenus des ménages pauvres dans la zone, en dépit des prix globalement moyennes. Ces ménages se retrouvent dans une insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC).

    La situation alimentaire dans les zones d’insécurité est en Stress ! (Phase 2 ! IPC) dans les régions de Diffa et de Maradi à la faveur d’une bonne couverture des besoins par les assistances alimentaires. Cependant la situation est plus critique dans le Nord des régions de Tillabery et Tahoua où l’insécurité alimentaire en Crise (Phase 3 IPC) à cause des déficits alimentaires et de protection qui ne sont pas atténués par l’assistance humanitaire qui couvre une faible proportion des ménages dans le besoin suite aux difficultés d’accès humanitaires provoquées par les conflits et l’insécurité. 

    Suppositions

    Le scenario le plus probable de la sécurité alimentaire de juin 2021 à janvier 2022 se base sur des suppositions fondamentales, par rapport à l’évolution du contexte national, qui sont:

    • Perspectives sur la situation sécuritaire :  La situation sécuritaire prévalant actuellement dans les régions de Tillabery, Tahoua, et Diffa va persister avec toutefois une accalmie en juillet-août-septembre du fait de l’impraticabilité des routes en saison de pluies, entravant ainsi les mouvements des milices armées et par conséquent une baisse des attaques.  A partir d’octobre 2021, les attaques vont reprendre au même rythme que celui observé au cours des mois de janvier, février et mars 2021 et se poursuivre jusqu‘en Décembre 2021/janvier 2022 suite au retrait des eaux de surfaces qui améliorera la praticabilité des voies.
    • Les perspectives sur la situation relative au COVID 19 : Les cas de COVID-19 qui seront confirmés vont continuer d’évoluer à la baisse mais les risques d’une nouvelle vague sont aux autres variants du virus, tel que le variant Delta.  Ainsi, les effets attendus sur les moyens d’existence des ménages et sur les opportunités économiques du pays seront faibles par rapport à la situation observée l’année passée à la même période. Malgré cette régression de la maladie jugée par la diminution des cases confirmés dans tout le pays y compris en milieux urbains, les effets rétroactifs sont encore observés sur les sources de revenus de certaines catégories de ménages. Toutefois, à la faveur de la réouverture des frontières terrestres du Niger, les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration durement affectés par cette fermeture des frontières, vont reprendre et créer des opportunités d’emplois et de revenus pour les travailleurs migrants et pour les catégories pauvres des ménages urbains.
    • Prévisions pluviométriques : Sur la base des prévisions saisonnières agro hydro-climatiques pour les pays de la zone soudano sahélienne d’avril 2021, élaborées par les centres climatiques régionaux (AGRHYMET, ACMAD), la saison des pluies 2021 serait globalement humide avec des quantités de pluies équivalentes à supérieures aux moyennes saisonnières de la période 1981-2010 sur le Sahel Centre et Est dont le Niger, un démarrage précoce à normal, une fin tardive à normale, des séquences sèches à tendance plus longues en début de saison et moyennes vers la fin, et des écoulements globalement moyens à supérieurs. Les séquences sèches longues en début de saison pourraient retarder l’installation des cultures et de la biomasse fourragère. Ces déficits hydriques pourraient aussi engendrer des pertes de semis, perturber les cycles de croissance des cultures et favoriser le développement d’insectes ravageurs des cultures, retarder la remontée des transhumants vers le Nord, prolonger la période de soudure pour les animaux et provoquer des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Les inondations prévisibles seront associées a des maladies liées à l’eau qui vont avoir des incidences sur la situation nutritionnelle des enfants.
    • Perspectives des inondations : En effet, avec ces cumuls de pluies estimés globalement supérieurs à la moyenne attendue sur la bande sahélienne et des écoulements moyens à excédentaires prévus dans la plupart des bassins fluviaux, les risques d’inondations sont élevés avec ses conséquences sur les cultures pluviales, les animaux et les biens matériels des populations dans tout le pays et particulièrement dans les régions de Tillabery, Niamey, Dosso, Diffa.
    • Perspectives des invasions acridiennes : Malgré cette situation globalement humide attendue pour la saison des pluies 2021, selon le bulletin de la FAO sur le criquet pèlerin, il n’est pas attendu une incursion de criquets venant d’ailleurs. Des adultes isolés signalés, pourrait y voir un développement local mais pas dans des proportions à nuire significativement aux cultures.
    • Perspectives sur les impacts de la dépréciation du naira :  La dépréciation continue du Naira par rapport au F/CFA va soutenir le transfert des denrées de base comme le mil et le sorgho en provenance du Nigéria et renforcer leur disponibilité sur les marchés locaux du Niger sur toute la période de projection. Toutefois, les disponibilités seront inférieures à la moyenne en cas d’une éventuelle baisse successive de la production agricole au Nigéria. Par ailleurs, les échanges du bétail et des cultures de rente du Niger vers le Nigeria pourraient bénéficier de la levée de la fermeture de la frontière du Nigeria mais la dépréciation du naira pourrait amoindrir l’incitation des commerçants importateurs et exportateurs d’investir dans ces échanges dont les volumes pourraient se situer à des niveaux inférieurs à la moyenne de la période.
    • Perspectives pour la production agricole et des cultures de rente : Avec ces indicateurs de suivi de la saison agricole qui indiquent des probabilités d’un déroulement normal de la saison agricole et pastorale, il y a des perspectives de bonnes à moyennes production agricole et pastorale ainsi que des cultures de rente sauf dans les zones affectées par l’insécurité où des baisses seront observées. Toutefois, les anomalies prévues pourraient se traduire par des impacts négatifs sur la production agricole et les moyens d’existence des populations.
    • Situation pastorale et perspectives sur la transhumance et de l’embonpoint du bétail :   La situation pastorale s’améliorera a partir de juillet avec la régénération des pâturages, permettant de maintenir l’embonpoint des animaux et la disponibilité laitière à un niveau moyen. . La situation sanitaire du bétail restera globalement calme avec quelques cas de maladies comme la pasteurellose et la clavelée signalés au niveau de certains sites sentinelles. Cependant, ces conditions favorables pourraient se dégrader suite aux effets conjugués des inondations et de la persistance de l’insécurité au Nord des régions de Tillabéry et Tahoua ainsi que dans la région de Diffa où les vols de bétail et les attaques des milices armés continuent de perturber la transhumance et l’accès aux ressources en pâturages et en eaux pour les animaux. Les tracasseries routières et le payement des faux frais par les éleveurs aux frontières vont aussi constituer aussi un facteur limitant la transhumance transfrontalière du bétail à partir de décembre 2021. En outre, cette situation va se greffer a celle liée à l’insécurité pour créer des espaces de pâturage réduits pour les animaux.
    • Perspectives de la main d’œuvre : Main d’œuvre agricole : Les travaux agricoles vont concerner les cultures sous pluies à partir de juin jusqu’en septembre pour les travaux de labour et d’entretien et seront suivis par les travaux de récoltes à partir d’octobre jusqu’en janvier 2022. Compte tenu des prévisions de début normal de la saison des pluies, on s’attend à une offre supérieure à la moyenne suite à une offre additionnelle provenant des petits commerçants et les migrants dont les activités sont perturbées par les effets du COVID 19. La demande va rester moyenne mais les prix payés seront inférieurs à la moyenne à cause d’une offre plus importante que la moyenne.  Revenus urbains : Suite à la réouverture des frontières des frontières terrestres du Niger, il y a certes le maintien des mesures sanitaires contre le COVID 19, il y’aura une normalisation de la demande et des prix du travail occasionnel dans les unités hôtelières et de tourisme avec la reprise de la fréquentation des touristiques et autres visiteurs qui seront juste astreints au respect des mesures en vigueur contre le COVID 19. Revenus de la migration : La migration interne et transfrontalière pourrait avoir lieu en octobre/novembre 2021 comme d’habitude et le nombre de migrants et les revenus qui seront gagnés seront au-dessus de ceux de l’année passée mais inferieurs à la moyenne quinquennale à cause des effets rétroactifs des mesures sur les mouvements en lien avec le COVID 19 et de la modification des destinations consécutive à l’insécurité dans certains pays d’accueil. Revenus de l’auto-emploi : Les opportunités d’auto-emploi locales telles que la vente de paille, de bois et de produits artisanaux seront exploitées pour générer des revenus permettant l’achat des produits de première nécessité et satisfaire les besoins vitaux. Toutefois, l’élargissement géographique des attaques terroristes pourraient limiter l’accès à ces produits forestiers et artisanaux et diminuer les quantités vendues par les ménages situés dans les zones d’insécurité. 
    • Offre sur le marché : L’offre de céréales va continuer d’évoluer à la baisse par rapport à l’année passée et à la moyenne à cause de la faiblesse des flux du Nigeria. Les couts élevés d’importation sur le marché international et sur les marchés sous-régionaux du Bénin, Burkina Faso et Mali consécutifs aux mesures restrictives liées au COVID-19 et une baisse consécutive de la production au Nigéria, pourraient conduire à une diminution de l’offre qui sera surtout réduite dans les zones soumises aux conflits et a l’insécurité des régions de Diffa, Tillabery et Tahoua.
    • Demande sur le marché : La demande institutionnelle atypique qui va continuer jusqu’en fin juin avant d’évoluer à la normale à partir de juillet jusqu’en janvier 2022.  Pour la demande locale, elle va rester moyenne malgré la fin des stocks mais à cause des prix qui resteront très élevés jusqu’en janvier 2022.
    • Flux de produits alimentaires : Les flux internes vont se maintenir normalement durant toute la période du scénario grâce aux récoltes moyennes et aux nouvelles récoltes prévues à partir d’octobre 2021. A partir de juin jusqu’en septembre 2021, les flux transfrontaliers en provenance du marché régional des pays comme le Benin, le Togo, le Ghana, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso et le Mali se sont intensifiés et vont contribuer à approvisionner les marchés locaux du Niger. Toutefois, avec la fermeture des frontières liée au COVID-19 et les conflits dans le bassin du Lac Tchad et dans la région du Liptako-Gourma, les flux vont rester perturbés, et les délais vont devenir plus longs et les couts de transactions plus élevés que la moyenne.
    • Prix des produits alimentaires : Les prix vont rester plus élevés jusqu’en septembre 2021 avant d’évoluer à la baisse selon la tendance saisonnière normale à partir d’octobre 2021 jusqu’en janvier 2022 tout en restant à des niveaux au-dessus de la moyenne à cause de l’offre inférieure à la moyenne, des flux perturbés par les baisses de productions dans certains pays d’importation, des conflits et des restrictions au niveau des frontières.
    • Prix du bétail : A partir de juin 2021, les prix des petits ruminants pourraient connaitre une hausse par rapport à la moyenne quinquennale grâce à la forte demande locale et à partir d’octobre jusqu’en décembre 2021 et janvier 2022, les prix vont rester hauts selon la tendance saisonnière suite à l’exportation dans les pays côtiers pour supporter les fêtes de Noël et de fin d’année en décembre.
    • Perspectives sur les interventions humanitaires : Les interventions humanitaires par l’Etat et ses partenaires sont en cours et vont devenir très importantes en juin-juillet jusqu’en septembre pour des réponses à la soudure qui sera caractérisée par des sinistres causés par les inondations et les conflits. Ces assistances alimentaires ont été planifiées dans le cadre d’un plan global de soutien aux populations vulnérables ciblées pour recevoir des interventions sous plusieurs modalités dont les opérations d’assistance en vivres en raison de 100 kg de céréales et 10 kg de légumineuses ou en cash, soit l’équivalent des montants distribués en nature. Ces distributions seront fournies par ménage et par mois au profit de 1 623 000 personnes dont celles sinistrées des inondations, celles affectées par la hausse des prix des produits, celles affectées par les effets du COVID 19 et celles des zones affectées par les conflits.

    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    La situation alimentaire va évoluer à un niveau d’insécurité alimentaire en Stress (Phase 2 IPC) en juin-septembre 2021 pour la majorité des groupes des ménages pauvres des zones agricoles et agropastorales qui, en plus de l’épuisement des stocks, feront face à des prix élevés des produits et un déclin du pouvoir d’achat qui vont même provoquer des déficits alimentaires chez des portions de ces groupes, malgré les assistances alimentaires qui seront distribuées dans les zones agricoles et agropastorales où elles ne pourront pas atteindre 20 pourcent des ménages.

    La situation nutritionnelle se dégradera davantage pendant la période de soudure (juin, juillet, août) en raison des difficultés d’accès à une alimentation suffisante pour les ménages pauvres.De plus, les inondations et les eaux stagnantes liées aux précipitations qui sont observées habituellement pendant cette période constituent des nids pour la prolifération des germes pathogènes et exposeraient davantage les enfants à une crise sanitaire liées au paludisme, à la diarrhée, au cholera...etc., et pourraient avoir un impact négatif sur l’état nutritionnel de ces derniers. Aussi, les groupes spécifiques comme les enfants de moins de 5 ans vont vivre une situation de « Crise » nutritionnelle avec des taux de prévalence élevés du fait des facteurs alimentaires telles que des déficits alimentaires dans certains groupes de ménages, facteurs sanitaires défavorables (insuffisances des activités de prévention et de prise en charge, accès limité aux services sanitaires) et mauvaises conditions d’hygiènes.

    Dans la plupart du pays, l’augmentation de disponibilité céréalière avec les récoltes à partir d’octobre et la baisse saisonnière des prix, qui vont toutefois rester au-dessus de la moyenne, vont améliorer l’accès aux aliments des ménages pauvres. Une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) va prévaloir jusqu’en janvier.

    Dans la zone pastorale, une insécurité alimentaire en Stress (Phase 2 de l’IPC) sera observée jusqu’en mi-juillet 2021 suite aux difficultés d’accès aux pâturages dans la zone Nord où la saison s’installe normalement en juillet/aout. Cette situation va évoluer en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 IPC) a partir de juillet jusqu’en janvier 2022 grâce aux améliorations et au renforcement des conditions pastorales locales. Toutefois, les difficultés saisonnières vont prévaloir et s’aggraver avec les conditions de mobilité réduites dans les zones d’insécurité de juin-septembre 2021 et d’octobre 2021 à janvier 2022 dans les zones soumises aux conflits et aux attaques terroristes et l’insécurité alimentaire va persister en Crise (Phase 3 IPC).

    Les personnes déplacées et les ménages hôtes de toutes les zones dans les régions de Diffa, Tillabery, Tahoua et Maradi, où l'insécurité civile a perturbé les moyens d’existence et a conduit à un accès difficile aux aliments et à une dépense accrue aux aides humanitaires. L’insécurité alimentaire sera en Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) dans les régions de Diffa et Maradi où le contexte sécuritaire permet un accès aux acteurs humanitaires et en Crise (Phase 3 de l’IPC) dans les parties nord des régions de Tillabery et Tahoua où la situation sera aggravée par l’accès limité des acteurs humanitaires.

    EVENEMENTS QUI POURRAIENT CHANGER LES SCENARIOS

    Événements possibles au cours des huit mois à venir qui pourraient changer le scénario le plus probable.

    Zone

    Evénements

    Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire

     

     

     

     

    National

    Plus forte tension sécuritaire

    • Réduction significative des flux des produits de consommation, de rente et d’animaux,
    • Diminution de la migration et des transferts
    • Réduction de l’espace humanitaire
    • Augmentation du nombre de personnes en Crise (Phase 3 de l’IPC) alimentaire.

    Recrudescence des cas COVID et reconduction des restrictions contre le COVID-19.

    • Baisse significative des revenus aussi bien dans les milieux ruraux qu’urbains conduisant à une insécurité alimentaire des ménages dépendant des activités informelles.

    Retard dans l’installation de la campagne agricole et déficit pluviométrique

    • Baisse de la production agricole et pastorale
    • Baisse des approvisionnements des marchés suite a une rétention des stocks par les spéculateurs
    • Hausse des prix des produits de consommation
    • Augmentation du nombre de zones et de ménages en insécurité alimentaire

    Invasion acridienne

    • Réduction de la production agricole de saison sèche
    • Réduction des fourrages verts des bords des cours d’eaux et dans les zones de bas-fonds
    • Baisse de la demande et des revenus de la main d’œuvre agricole
    Figures Seasonal Calendar for a Typical Year Seasonal Calendar for a Typical Year

    Source : FEWS NET

    Figure 1

    Source : ACLED data

    Figure 2

    Source : UNHCR

    Figure 3

    Source : Gov/FSC/Partenaires

    Figure 4

    Source : Gov/FSC/Partenaires

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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