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Une période de soudure pastorale particulièrement difficile est attendue

  • Perspectives sur la sécurité alimentaire
  • Niger
  • Février - Septembre 2016
Une période de soudure pastorale particulièrement difficile est attendue

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  • Messages clé
  • Contexte nationale
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    • Après un bon niveau de récolte en céréales en 2015/16, les marchés sont bien approvisionnés avec des aliments de base et la disponibilité alimentaire dans les ménages agricoles reste bonne. La plupart des ménages agricoles dans le pays devraient maintenir un bon accès alimentaire jusqu’en septembre 2016 correspondant à une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC).

    • Dans plusieurs zones pastorales, avec moins de disponibilités de pâturages suite à une insuffisance du fourrage produit après les pluies de 2015, l’alimentation des animaux avec les aliments achetés va commencer tôt et durer plus longtemps que d’habitude et va se traduire par une forte pression sur les revenus des ménages éleveurs. Cette situation engendre le Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’au moins en juillet 2016.

    • L’insécurité alimentaire aiguë la plus élevée, Crise (Phase 3 de l’IPC) sera observée dans la région de Diffa soumise à l’insécurité civile. La continuation du conflit Boko Haram limite l'accès des ménages aux moyennes d’existence et restreint l'accès aux marchés.


    Contexte nationale
    Situation actuelle

    Avec une production céréalière prévisionnelle nette en 2015 estimée à 4 651 123 tonnes et des stocks initiaux de céréales d’environ 141 000 tonnes, les disponibilités en céréales s’élèvent à 4 791 709 tonnes contre 4 119 577 tonnes en 2014 et 4 607 592 tonnes en moyenne. Les disponibilités de céréales par rapport aux besoins de consommation humaine dégagent un excédent de plus 229 000 tonnes.

    Cette période de février 2016 coïncide aussi avec la campagne de cultures irriguées de légumes qui se poursuit à la faveur d’une disponibilité en eaux pour l’irrigation et des appuis fréquemment obtenus des partenaires. Ces cultures horticoles qui sont aux stades de maturité/récolte dans tous les bassins de production avec des productions espérées moyennes, offrent de grandes opportunités de diversification de la consommation alimentaire et constituent de sources de revenus pour les ménages pauvres vendant leur main d’œuvre agricole.

    La production de cultures de rente en 2015 est estimée à 1 858 190 tonnes pour le niébé, 463 413 tonnes pour l’arachide, 33 959 tonnes pour le sésame, 68 160 tonnes pour le souchet, 37  411 tonnes pour le voandzou, et 157 289 tonnes de gombo, soit un total de 2 665 308 tonnes de produits de rente produits contre 2 204 674 tonnes en moyenne pour les 5 ans passes et 2 234 482 tonnes en 2014.

    Les exportations de cultures de rente vers le Nigeria, principal pays de destination, pourrait enregistrer un repli par rapport aux années passées suite à la chute de la valeur du Naira. Les prix de vente se situent à des niveaux inférieurs à leur moyenne saisonnière pour le niébé surtout dans les zones de forte production, notamment la région de Zinder.

    La situation de l’offre et de la demande de céréales est actuellement équilibrée. Les offres sont constituées aussi bien de céréales que de produits de rente en majorité provenant de la production locale, sauf dans les zones déficitaires où les céréales sur les marchés sont entre 30 et 50 pour cent en provenance des importations des pays comme le Nigeria, le Benin, le Togo et le Burkina Faso. Les importations dominent fortement surtout pour le maïs et sur certains marchés pour le sorgho. La demande locale est moyenne à la faveur de la présence des stocks paysans et de la fin de la reconstitution des stocks par les ménages éleveurs. La demande commerciale est aussi faible suite aux incertitudes concernant la tendance que va prendre la demande mais aussi l’avenir de la parité entre la Naira et le FCFA. Les effets conjugués des anticipations négatives des commerçants sur les perspectives tendancielles de la demande liées surtout à cette baisse de la valeur de la Naira et la dégradation de la situation sécuritaire dans la sous-région du Lac Tchad ont amené les commerçants à maintenir les volumes de leurs stocks à des niveaux justes suffisants pour la demande de consommation. Dans ce contexte de faiblesse de la demande locale et d’absence de spéculation commerciale, les prix des céréales sont soumis à une pression à la baisse par rapport aux moyennes saisonnières et même par rapport à l’année passée, sauf dans la région de Diffa où les couts de transactions très élevés contribuent à augmenter les prix sur les marchés.

    Les présentations des animaux sur les marchés ont fortement diminué sur les marchés situés dans les zones à déficit fourrager et où les animaux ont précocement migré vers les zones du Sud agricole et agropastorale à la recherche de zones fournies en pâturages et en points d’eaux pour l’abreuvement. Dans la région de Diffa, compte tenu des problèmes sécuritaires, les animaux sont vendus sur les marchés plus proches de la région de Zinder comme Soubdou dans le département de Gouré. Dans la région de Tillabéri, les offres d’animaux sont fortement constituées d’animaux venus du Burkina Faso et du Mali.

    Malgré le déficit fourrager où la mauvaise qualité du pâturage disponible dans certaines zones, les compléments alimentaires apportés aux troupeaux destinés à la vente permettent de maintenir leur état d’embonpoint et leur valeur marchande a un niveau favorable. La demande locale pour l’embouche et pour l’abattage par les bouchers est moyen mais elle est faible pour l’exportation. Toutefois, la demande par les acteurs étrangers est forte sinon supérieure à la moyenne pour les espèces comme les camelins qui rentrent dans le circuit de consommation. Les animaux gardent encore des prix globalement stables mais inferieurs à la moyenne à cause d’une demande en diminution pour les exportations vers les pays comme le Nigeria où les incitations d’achat à l’exportation ont chuté suite à la parité Naira/FCFA défavorable à la Naira. Une amélioration de la situation est attendue en juillet avec l’émergence de conditions pastorales favorables consécutives à l’installation de la saison qui va occasionné un bon état d’embonpoint des animaux dont la demande locale pour l’embouche en perspective de la fête de Tabaski va faire augmenter les prix.

    Les insuffisances de la production de pâturages, estimées à 9 355 617 tonnes de matières sèches par rapport aux besoins des animaux résidents, vont engendrer un accroissement des utilisations fourragères des résidus des cultures et de la paille de brousse. Cette situation va entrainer une forte demande des aliments bétail avec pour corollaire une pression à la hausse des prix sur les revenus des ménages éleveurs. Cette situation pourrait continuer d’affecter négativement les pouvoirs d’achat de céréales des ménages éleveurs jusqu’en juin et à partir de juillet, à la faveur d’une installation définitive de la saison dans la zone pastorale, la situation va se stabiliser.

    Dans la région de Diffa, le mouvement de population persiste à cause de la continuation du conflit Boko Haram qui provoque des déplacements qui concernent 270 000 personnes en décembre 2015 dans la région. Pour la plupart des ménages déplacés, les actions humanitaires pourraient permettre de couvrir les besoins alimentaires mais des déficits seront observés dans la diversité alimentaire. Dans la région de Tillabéri, on estime les réfugiés maliens à 50 000 personnes accueillies dans plusieurs camps repartis dans les départements de Ayorou, Ouallam et Filingué.

    Les résultats de l’enquête nutrition couplée à l’Enquête Nationale sur les Indicateurs Socio-Economiques et Démographiques (ENISED), qui a été conduite entre 11 août et 9 septembre 2015, ont estimé la prévalence nationale de la malnutrition aigüe globale chez les enfants de 6 à 59 mois à 15.0 pour cent (95% IC : 13,6-16,6) selon l’indice Poids-pour-Taille exprimé en z-score de <-2 et/ou œdème. Les régions qui présentent une prévalence supérieure à la moyenne nationale sont celles de Dosso (15,5 pour cent, 95% IC : 12,0-19,9), Maradi (16,7 pour cent, 95% IC : 13,2-20,9), Diffa (17,1 pour cent, 95% IC : 12,6-22,6) et Zinder (18,0 pour cent) alors que la prévalence moyenne quinquennale de ces mêmes régions est respectivement de 13,54 pour cent, 16,02 pour cent, 15,78 pour cent et 14,26 pour cent. Avec une situation insécurité alimentaire relatif calme et des épidémies de sante limitées, il est attendu que la situation nutritionnelle a évolué de manière similaire à la moyenne saisonnière. Les cas dépistés de malnutrition en janvier 2016, estimes à environ 55 123 enfants, sont un peu au même niveau que les cas enregistrés en janvier 2015.

    Les moyens d’existence sont constitués par la propre production de céréales et de produits horticoles qui assurent l’accès aux aliments et aux revenus pour les ménages agricoles et agropastoraux. Les ménages pauvres, particulièrement,  ont un accès typique aux revenus grâce à la vente de pailles qui coutent 2 à 3 fois plus chers que le prix moyen dans la zone pastorale. La main d’œuvre agricole sur le site maraicher procure des revenus dont les montants estimés à 1 500 à 2 000 FCFA par jour sont comparables à la moyenne. Les opportunités de gardiennage existent comme d’habitude et procurent des revenus moyens.

    Suppositions

    Les scenarii les plus probables de la sécurité alimentaire de février à septembre 2016 se basent sur des suppositions fondamentales par rapport à l’évolution du contexte national, qui sont :

    • A la faveur d’une bonne disponibilité en eaux et des appuis de l’Etat et de ses partenaires, le déroulement de la campagne de production agricole en saison sèche sera normal en février-avril/mai 2016 et les productions attendues seront moyennes avec une contribution moyenne aux revenus et à la diversification alimentaire des ménages ;
    • Les stocks céréaliers issus des récoltes agricoles vont permettre aux ménages agricoles et agropastoraux de consommer et couvrir leurs besoins alimentaires sans recourir aux marches pendant une durée comparable à la normale sauf dans les zones déficitaires à Diffa, Tillabéri, et Tahoua où une diminution sensible des réserves céréalières sera observée plus tôt que la période moyenne ;
    • Les importations de céréales du Burkina Faso, du Bénin et du Mali se maintiendront normalement. Cela va contribuer à maintenir un approvisionnement suffisant des marches dans presque tout le pays. L’offre de céréales sera normalement suffisante sur les marches entre février-septembre 2016, mais sera entachée par l’insécurité au Nigeria qui va entrainer une perturbation des circuits d’importations de céréales surtout dans la région de Diffa. Ces importations pourraient même bénéficier du taux d’échange favorable à une augmentation ;
    • L’offre d’animaux et de produits maraichers va suivre la tendance normale de février à septembre 2016 suite à une situation alimentaire favorable ;
    • La demande de céréales, et de produits horticoles va suivre son rythme normal à l’exception de celle des ménages des zones déficitaires de Diffa, Tillabéri, et Tahoua où elle sera précoce ;
    • La demande d’animaux et de produits de rente sera affectée par la situation défavorable de la Naira qui n’est pas incitative pour la présence et les achats par les commerçants exportateurs ;
    • Globalement un niveau de prix sur les marchés moins élevés que ceux de 2014/15 et similaires à la moyenne quinquennale est attendu, avec une augmentation saisonnière d’ici septembre. Toutefois dans certaines zones, notamment dans Diffa et Nord Tillabéri, des prix plus élevés que cette moyenne seront observés à cause des déficits enregistres ;
    • On s’attend que la situation nutritionnelle évolue de manière similaire à la moyenne saisonnière avec des dégradations cycliques liées aux maladies comme la méningite et le cholera en février-avril/mai et au paludisme en juin/juillet-septembre, et aussi bien de la situation alimentaire vers la période de soudure de mars-juin (zones pastorales) et juin-septembre (zones agricoles) ;
    • Les résultats des premières analyses prévisionnelles indiquent une installation normale de la prochaine saison pluvieuse de 2016 en mai/juin avec des cumuls moyens ;
    • Les revenus des ménages seront au niveau moyen et seront constitués de la vente de foin pour l’élevage en février-juin 2016, de la vente de main d’œuvre les travaux agricoles de saison de sèche et de saison hivernale en avril/mai-septembre, les ventes d’animaux pour les fêtes de Ramadan et Tabaski en juin/juillet et août/septembre ;
    • La migration pour la main d’œuvre aura lieu normalement en janvier/février et le retour en avril/mai 2015 avec des revenus moyens issus des transferts a la faveur d’une situation sociopolitique calme dans les pays d’accueil qui offrent des opportunités d’emplois migrants.
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    Sur la base des données disponibles sur les indicateurs, le niveau d’insécurité alimentaire aiguë qui domine dans la majorité des zones de moyens d’existence est Minimale (Phase 1 de l’IPC) en février et entre mars et septembre 2016. Grace à la bonne disponibilité alimentaire après les récoltes moyennes de 2015/16, les prix d’achat des céréales moyennes, les revenues au moins normale pour la main d’œuvre, l’exode, le petit commerce, et les revenus globalement moyens pour la vente des animaux dans de nombreuses zones, la plupart des ménages ont un accès alimentaire typique et suffisant, et maintiennent leur protection des moyens d’existence. Toutefois, les ménages pauvres situés en zone pastorale, dans les régions de Tahoua et Zinder particulièrement, seront soumis à des déficits de moyens d’existence suite à pluviométrie atypique 2015 et le développement des pâturages limitée. Plusieurs zones pastorales du Niger peuvent rester en Stresse (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en juin sinon septembre 2016. Dans la Région de Diffa, les effets de la continuation du conflit Boko Haram maintiendra les résultats Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) et Crise (Phase 3 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë.

     

    Pour plus d'informations sur les perspectives des zones de préoccupation, veuillez, s'il vous plaît, cliquer en haut de la page pour télécharger le rapport complet.

    Figures

    Figure 2

    Calendrier Saisonnier pour une Année Typique

    Source: FEWS NET

    Carte des résultats actuels de la sécurité alimentaire, Février 2016

    Figure 2

    Carte des résultats actuels de la sécurité alimentaire, Février 2016

    Source: FEWS NET

    Figure 1. Prix de détail nominal du mil à Maradi

    Figure 3

    Figure 1

    Source: FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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