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Niger résumé d’analyse situationnelle marché et sécurité alimentaire

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  • Contexte général des marchés
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    • Les besoins d’importation cette année sont inférieurs à 600,000 tonnes, significativement bas que les importations commerciales  estimées par FEWS NET en 2009/10, la plus récente année de crise.

    • Le comportement inhabituel des prix n’est pas signe de crise ni de dysfonctionnement des marchés. C’est, en fait, le résultat d’une augmentation du coût de production, du retard significatif dans les récoltes, de l’augmentation du coût de transport du NIgéria suite à l’insécurité civile et à la suppression des subventions du prix du pétrole, et l’anticipation d’une demande institutionnelle plus importante que d’habitude.

    • Malgré les prix des céréales 20-40 pour cent supérieurs à la moyenne, les ménages très pauvres et pauvres arrivent à accèder aux aliments en janvier (pas d’observation d’effet de substitution, des stratégies d’addaptation irreversibles, etc.) Les revenus pourraient avoir augmenté plus que les prix des produits.

    • Toutefois, une augmentation saisonnière des prix à partir d’avril provoquera probablement un accès alimentaire insuffisant pour remplir les besoins alimentaires minimums au moment du pic entre juillet-septembre surtout dans les zones ayant subi des chocs de production (zones agropastorales de l’ouest du Niger) et dans le sud de Tessaoua.

    Contexte général des marchés

    Les marchés sont supposés repondre à une production agricole qui est localement inférieure significativement à la moyenne, surtout dans les régions de Tillabéri et Tahoua. Selon les données définitives des statistiques agricoles, la production céréalière n’est pas significativement inférieure à la moyenne dans les régions de Zinder, Diffa, ou Maradi. Les résultats définitifs de la campagne 2011/12 (pour laquelle il y a un consensus technique) indiquent une production totale brute céréalière de 3.628.384 tonnes enregistrés en mil, sorgho, mais, fonio et riz. Cette production dégage un déficit brut en autosuffisance céréalière nationale estimé à 692.502 tonnes.

    Dans une année typique, le Niger importe environ 400.000 tonnes (circuits commerciaux formels et informels) et 50.000-100.000 tonnes en assistance alimentaire. Le bilan céréalier comporte des stocks significatifs de repport issus de l’année récord de 2010/11. Les estimations faites par le CILSS,  FEWS NET, le PAM et le FAO pendant la mission d’evalutation des marchés en janvier, indiquent des stocks transfrontaliers significatifs au Benin et Nigeria. En 2009/10, l’année de crise la plus récente au Sahel, FEWS NET a estimé les importations commerciales à 900.000 tonnes. Cela signifie que, la production et les disponibilités céréalières dans la sous-région constituent des conditions favorables pour répondre aux besoins d’importation au Niger.

    Les stocks commerçants ont été suffisamment reconstitués pour répondre aux éventuelles demandes institutionnelles. Les stocks publics sont en cours de reconstittution pour une prévision estimée à 80 000 tonnes contre un niveau estimé à 50 000 tonnes en moyenne.

    L’augmentation des prix au moment typique de la récolte n’est pas un indicateur de crise. Elle s’explique d’abord par le retard des récoltes d’un à deux mois du fait du prolongement de la saison. Le lancement des appels institutionnels significativement précoces, soit en septembre/octobre (bien avant les récoltes venues en retard cette année) au lieu de novembre/décembre en année normale , a aggravé la demande commerciale en anticipation de fortes demandes institutionnelles. Ces comportements ont engendré une demande supérieure à la moyenne pour la période alors que le niveau d’approvisionnement des marchés était inférieur à la moyenne. Les prix sont néanmoins dans une tendance de stabilité en janvier par rapport aux mois précédents.

    Les flux céréaliers internes et transfrontaliers fonctionnent bien et sont plus importants que d’habitude. Malgré les troubles sociaux en cours au Nigéria, principal pays de provenance du mil importé, les marchés sont régulièrement approvisionnés. L’Algérie est aussi un pays par excellence d’approvisionnement de certaines régions en patte alimentaire (coucous, macaroni,…).

    En générale, les prix des céréales sont actuellement 20-40 pour cent supérieurs à la moyenne et à la même période de 2011. Ces prix en janvier sont comparables au niveau habituellement observé en période de soudure. Ils reflètent l’augmentation du coût de production (plusieurs ressemis avec une augmentation du prix de la main d’œuvre de 20-30 pour cent par rapport à l’année dernière) et l’augmentation du prix de transport du Nigeria du fait de l’arrêt des subventions du prix du carburant et de l’augmentation des risques résultant de l’insécurité civile.

    FEWS NET suppose que la stabilité des prix observée en janvier continuera jusqu’en avril/mai. Une évolution à la hausse pourrait être observée à partir de juin avec des rythmes de 5 pour cent jusqu’en juillet/août. A ce rythme, les prix du mil aura un pic d’environ  227 à 229 XOF/kg en juillet/août. 

    Les ménages accèdent actuellement aux céréales préférés (principalement le mil), soit avec les stocks propres, soit sur les marchés malgré les niveaux des prix très élevés. Les prix des principales céréales de substitution (maïs et sorgho) sont, en générale, significativement inférieurs à ceux du mil et stable ou en baisse (c.à.d. ne démontrent pas un effet de substitution). Les marchés confirment d’autres évidences observées, comme l’augmentation des revenus par rapport à l’année passée et l’absence d’un grand mouvement précoce de la migration de la main d’œuvre en octobre (le pic des départs en exode est en janvier/février en moyenne).

    Les principales sources d’alimentation et de revenus pour les ménages sont la vente de main de la main d’œuvre, la pêche, la vente de la paille/bois, la vente de bétail, l’exode et le petit commerce. Pour le moment, aucune anomalie n’est observée au niveau de ces indicateurs tendant à affecter négativement la disponibilité ou la consommation alimentaire et les revenus. L’exode représente un facteur important de l’économie des ménages. Cet indicateur va certainement améliorer les revenus par rapport à l’année 2011 (année de crise Libyenne) mais reste au moins stable par rapport à la moyenne. Il a été même constaté que des entrepreneurs libyens envoient de l’argent aux migrants nigériens pour faciliter leur retour en Libye. En plus de cet indicateur, la vente de paille et de briques sont des stratégies qui procurent assez d’argent aux ménages.

    Les prix des activités génératrices de revenus sont supérieurs à la moyenne. Le salaire journalier non-qualifié est passé  d’environ 1000 XOF en 2010/11 à 1500 XOF en 2011/12 (augmentation de 50 pour cent). Une brique en banco est vendue à 20 XOF contre 15 XOF en moyenne et la charge de paille d’un âne est actuellement vendue à 3500 XOF contre 2000 XOF à la même période de 2011 (augmentation de 75 pour cent). Le prix du bois tout comme celui de la paille est environ 50 pour cent plus élevés que leurs niveaux moyens suite à la demande supérieure à la moyenne et à la baisse des températures (fort demande de bois). La bonne production maraichère (oignon, laitue, choux, carotte, tomate) constitue une source importante de nourriture et de revenus pour les ménages pauvres jusqu’au mois d’avril 2012 même si les prix se situent à un niveau inférieur de 15 pour cent par rapport à la moyenne. Ces revenus tirés de la vente des produits de rente sont globalement moyens à la faveur de la production qui est 2 à 36 fois plus importante que celle d’une année moyenne. En plus de la migration des bras valides, qui est légèrement intensifié cette année, ces produits de rente sont les sources de revenu les plus importantes pour les ménages pauvres et très pauvres dans le pays. En générale, ces revenus ont augmenté plus que les prix des principales céréales.

    La pratique de la migration est normale et aucun mouvement de ménages entiers n’est observé. Les autres stratégies d’adaptation sont aussi normales. En effet, contrairement à 2009/2010 où pendant la même période il a été constaté plusieurs femmes en mouvement à la cherche du travail domestique ou de pilage mil, cette année ce phénomène n’est pas encore constaté. Une portion des migrants libyens sont retournés en Libye. En effet, du 1 novembre 2011 au 3 janvier 2012, OCHA a notifié 9 192 migrants retournés en Libye. Ceux qui ont la capacité d’adaptation sont restés et investissent dans plusieurs domaines d’activités économiques.

    La disponibilité du fourrage est moyenne grâce à une mesure d’interdiction informelle des chefs cantons qui refusent tout ramassage abusif de la paille dans les jachères et les enclaves pastorales. Toutefois, de fortes pluies ont été enregistrées au cours de la seconde décade de février et pourraient se manifester par une forte réduction de la valeur nutritive du disponible fourrager dans les régions de Tillabéri et Dosso qui ont reçu de grandes quantités de pluies.

    L’offre et la demande des animaux sont normales. Pour le moment, on n’observe pas de mouvement anormal d’ animaux. Le déplacement se fait comme d’habitude des zones de déficit fourrager aux zones de production moyenne. L’embonpoint des animaux est acceptable et les prix sont élevés par rapport à la moyenne et stables par rapport à la même période de 2011 surtout pour les gros ruminants.

    La situation nutritionnelle est calme. Le nombre d’admissions reste le même ou inférieur par rapport à 2011 et à la moyenne des cinq dernières années. La situation sanitaire reste normale.

    Zone de Tillabéri, Filingué et Téra 

    Les besoins d’importation additionnels cette année sont principalement localisés dans les zones agropastorales des régions de Tillabéri et Tahoua, dont approximativement 60 pour cent des personnes sont très pauvres et pauvres. Le recours aux marchés en janvier représente près de 100 pour cent des sources de nourriture contre 40 à 60 pour cent en moyenne en décembre. Cela fait suite à l’épuisement précoce des stocks ménagers de l’autoproduction en décembre-janvier au lieu de mars-avril normalement. Les prix en décembre sont à un niveau plus haut que la moyenne, les revenus pour acheter les aliments sont restés stables, ce qui suppose des termes de l’échange en baisse en comparaison avec la moyenne. Cela conduit à des dépenses alimentaires plus élevées que la normale, mais la consommation alimentaire globalement normale grâce aux assistances.

    La proportion des aliments importés sur les marchés de la zone en janvier était environ 20 pour cent plus importante en 2009/10 que cette année. Cela indique que les commerçants apprécient le gap de production agricole d’être moins important cette année qu’en 2009/10. Les approvisionnements sont réguliers à la faveur des déstockages des commerçants dont les niveaux des stocks sont bons cette année et les producteurs dans les pays d’approvisionnement (Bénin) qui vont vendre les stocks pour payer la main d’œuvre qui sera utilisée dans les transactions du coton en janvier jusqu’en avril/mai. A partir de juin/juillet jusqu’en septembre les approvisionnements seront renforcés par les ventes qui seront opérées par les producteurs excédentaires locaux pour payer la main d’œuvre locale pour les travaux agricoles et les ventes à prix modérés du gouvernement. Sur les marchés qui seront bien approvisionnés, les prix vont rester hauts avec des pics en juillet et août.

    Marchés des produits générateurs de revenu

    La migration est pratiquée par 30 à 60 pour cent de personnes plus que d’habitude. Les actifs ont migré vers Niamey, mais aussi le Nigéria, le Ghana,  le Togo et la Côte d’ Ivoire. Il a aussi été observé des migrations d’actifs dans les zones aurifères du Niger de l’ouest, où de nouveaux sites sont mis en exploitation en 2011. Le nombre de migrants sera en augmentation par rapport à la moyenne mais la demande de travail migrant va rester identique d’où plus de 20% ne vont pas trouver de travail migrant. Ce nombre élevé de migrants va se traduire par une absence de bras valides dans certains ménages pour bénéficier des revenus en nature et en espèce des programmes de cash et food for work.

    L’offre de produits maraîchers est forte et les prix sont stables et similaires aux niveaux de l’année passée. Mais compte tenu de la mauvaise pluviométrie et des attaques parasitaires, les produits de cueillette tels que les jujubes et les feuilles de baobab sont moins disponibles, la demande est restée stable et les prix se situent à 1000 XOF contre 750 XOF en 2011 le sac de feuille de baobab. On suppose que les revenus de cette activité restent similaires à ceux d’une année typique.

    La mauvaise pluviométrie s’est manifestée par une production médiocre de biomasse et une faible disponibilité de la paille de brousse dont l’offre est fortement en baisse pour une demande en forte hausse et des prix qui passent du simple au double, soit 1000 XOF contre 500 XOF la botte de paille l’année passée. L’offre de bois est plus importante que la moyenne ; les fortes baisses des températures cette année ont favorisé une forte demande du bois de chauffe et une augmentation de son prix qui passe de 4000-5000 XOF/charrette asine l’année passée à 7000-7500 XOF cette année. L’offre de main d’œuvre est forte pour les travaux de récoltes du riz irrigué mais la demande et les prix du travail journalier sont faibles suite à la mauvaise production de la campagne en hivernage.

    L’offre de volaille (poule, coq et pintade) est plus importante que celle d’une année moyenne et les prix sont restés moyens, soit 1500 XOF à 2000 XOF par sujet.

    L’impact du conflit au Mali

    Les conflits sociopolitiques au Mali se manifestent par un afflux des troupeaux maliens vers le Niger et le retour des animaux des éleveurs partis en transhumance au Mali. Cette situation va provoquer un épuisement plus précoce des ressources fourragères disponibles surtout au Nord Tillabéri.

    Assistance

    Les ménages de cette zone ont aussi bénéficié de programmes de cash for work qui, cette année, ont démarré plus tôt que la normal, en novembre et décembre, dans le cadre d’un plan gouvernemental d’urgence. Les réponses en cours des organisations humanataires et du gouvernement au bénéfice des populations vulnérables des 3 départements se résument comme suit :

    • Appui à la production maraîchère en novembre 2011-janvier 2012, soit 2 mois plus tôt que la normale
    • Food for work : 270 tonnes en novembre-janvier, soit 3 mois plus tôt que la normale;
    • Programme de relèvement au profit des ménages victimes des inondations, démarré en novembre jusqu’en septembre;
    • Distribution de 240 chèvres à 120 bénéficiaires en novembre;
    • 6 tonnes aliments bétail en décembre,
    • Appui en intrant à 480 producteurs en novembre;
    • Reconstruction des habitats effondrés aux 55 ménages en décembre,
    • Cash for work de 270 256 000 XOF en novembre 2011 -janvier 2012

    Ces réponses sont inscrites dans le cadre d’un programme d’urgence de 3 mois, soit de novembre à janvier et ont permis une amélioration de la diversité alimentaire et une augmentation des revenus.

    Résumé du scénario de la sécurité alimentaire à septembre 2012

    Les revenus des ménages (vente de bétail, de volaille, de bois, de paille…) et les assistances alimentaires vont rester stables, normaux mais compte tenu de la hausse anormale et soutenue des prix des céréales, des déficits seront enregistrés dans les quantités achetées et consommées surtout par les ménages pauvres et très pauvres en janvier jusqu’en avril/mai. Avec le retour des migrants et l’augmentation conséquente des besoins de consommation alimentaire, les quantités achetées et consommées seront plus réduites en juin, juillet et août.

    Les taux de malnutrition des enfants dans cette zone sont évalués à 13 pour cent en octobre 2011, inférieur aux niveaux d’octobre 2010. Les admissions des enfants malnutris aux centres nutritionnels continuent à suivre les tendances typiques de stabilité relative à légère augmentation. On ne s’attend pas à des augmentations signalant la soudure qu’à partir d’avril. 

    Les ménages pauvres et très pauvres seront en « stress » alimentaire en février/mars/avril jusqu’en mai/juin avec des tendances à la dégradation et un niveau « crise » pourrait être observé suite à de fortes réductions dans l’accès et la consommation alimentaires consécutifs aux niveaux insuffisants des assistances alimentaires et aux prix des céréales plus élevés que la moyenne entrainant des termes de l’échange travail rémunéré contre céréales. Cette situation sera entachée dans la zone par des taux anormalement élevés de malnutrition des enfants.

    Les brèches critiques d’information

    • Impacts sur les sources de revenu et d’alimentation des populations locales des tensions sociales au Nigéria et au Mali
    Figures Calendrier saisonnier pour une année typique Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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