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Crise attendue entre juillet et septembre dans certaines zones

Crise attendue entre juillet et septembre dans certaines zones

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    • Les stocks de récoltes inférieures à la moyenne et les mauvaises conditions pastorales combinés aux prix des aliments de base du marché anormalement élevés provoquent une insécurité alimentaire aiguë dans une grande partie du pays. Une bonne partie des zones agricole, agropastorale et pastorale seront en Stress (IPC Phase 2) d’ici septembre. Cette insécurité alimentaire va même atteindre Crise (IPC Phase 3) entre juillet et septembre pour certains ménages pauvres, surtout ceux de Ouallam.
    • Ce sont les ménages pauvres de la zone pastorale et ceux des zones agricoles et agropastorales de Tillabéri (Ouallam), Diffa (Diffa, Mainé Soroa), Tahoua (Tahoua, Illéla), Zinder (Magaria, Mirriah) et Maradi (Mayahi) qui auront des difficultés pour assurer les dépenses non alimentaires en avril-juin. En juillet-septembre, cette insécurité alimentaire va persister pour tous les ménages pauvres de la zone pastorale de Nguigmi et pour quelques ménages des zones agropastorales et agricoles de Tillabéri, Tahoua, Zinder et Maradi.
    • Malgré la régularité des approvisionnements des marchés, et une évolution des prix suivant la tendance saisonnière normale, les céréales vont continuer à coûter plus chères que la moyenne des prix de la série des cinq dernières années mais seront relativement stables par rapport à ceux de l’an dernier. Les perturbations des flux commerciaux en provenance du Nigeria vont persister avec pour corollaire des prix supérieurs à la moyenne qui seront observés jusqu'en septembre.
    Contexte Nationale
    Situation actuelle

    Les résultats définitifs sortis de l’évaluation de la campagne agricole d’hivernage 2013 publiés en février 2014 par la direction des statistiques du ministère de l’agriculture indiquent que les disponibilités nettes en céréales se situent à 3 739 083 tonnes. Ces disponibilités sont composées de la production céréalière nette évaluée à 3 645 264 tonnes et de stocks initiaux de 93 819 tonnes. Si on ajoute à ces disponibilités, les importations commerciales et les aides alimentaires externes prévues de plus de 534 500 tonnes, la balance entre l’ensemble de ces disponibilités et les besoins de consommation dégage un excédent céréalier estimé à plus de 255 000 tonnes correspondant à une disponibilité céréalière annuelle de 246 kg par personne. Toutefois, comme en année moyenne, on observe que le Niger est fortement dépendant de ces importations pour assurer les disponibilités en riz et blé dont la demande est surtout forte dans les centres urbains. Ces importations sont aussi importantes pour les céréales sèches (mil, sorgho, maïs, fonio) car le surplus céréalier enregistré dans les principales zones de productions agricoles n’est pas très significatif pour assurer le transfert suffisant vers les zones de déficit. Les régions où ces importations vont jouer un rôle prépondérant sont celles de Niamey, Agadez, Diffa, Tillabéri et Zinder suite à une production locale significativement insuffisante comparée aux besoins de consommation des populations.

    Ces disponibilités sont aussi renforcées par les produits issus des récoltes des cultures maraichères en cours dans toutes les régions du pays. Mais avec les fortes chaleurs qui ont commencé plus tôt cette année et la faible disponibilité en eaux pour l’irrigation, la campagne de culture irriguée tire à sa fin. Toutefois une production équivalente à 400 000 tonnes de céréales est attendue, soit une production supérieure à la moyenne.

    Malgré la bonne disponibilité globale des stocks de production au niveau national, certaines régions ont, cependant, enregistré des récoltes nettement inférieures à la moyenne. Les ménages dans ces zones de moyennes d’existence agricoles et agropastorales ont connu des déficits de production agricole suite à une mauvaise répartition des pluies pendant la saison des pluies 2013. Ces ménages pauvres font recours aux achats sur ​​les marchés un à trois mois plus tôt cette année pour répondre à leurs besoins de consommation suite à un puisement plus précoce que d’habitude de leurs stocks issus des récoltes.

    Les disponibilités en pâturage en zones pastorales sont très faibles surtout dans les zones ayant enregistré des déficits de production fourragère comme celles de Abalak et de Nguigmi. La transhumance pratiquée typiquement par 10 à 20 pour cent des animaux, selon les espèces, est perturbée suite à la crise sociopolitique au Nigéria. La pression sur le faible disponible fourrager a aussi augmenté à cause de l’arrivée des troupeaux de certains éleveurs du Nigéria dans la région de Diffa qui est déjà une zone déficitaire suite aux baisses importantes des précipitations de la campagne passée. Le mouvement des animaux à la recherche de zones fournies en pâturages et en points d’eaux se fait plus entre les régions du pays qu’entre le Niger et les pays voisins. Cette situation se traduit par un début précoce, depuis février, et prolongé de la soudure en zones pastorales. La vente commerciale et sociales d’aliments bétail à des prix réduits de 50 pour cent par rapport au prix normal, en cours, contribue à améliorer la disponibilité alimentaire pour les animaux et éviter une dégradation significative de leur état d’embonpoint.

    La situation des marchés se caractérise par une offre dont les acteurs sont principalement les commerçants qui ont des stocks suffisants pour satisfaire la demande de consommation et qui ne rencontrent pas encore de problèmes sur les marchés sources d’approvisionnement. Les stocks publics destinés aux ventes subventionnées dont la première phase de 9 500 tonnes, est lancée en mars 2014 dans toutes les régions. Cette situation de normalisation du fonctionnement des marchés céréaliers a été confirmée par les résultats de l’évaluation des marchés et sécurité alimentaire conduite en février 2014 conjointement par CILSS/FAO/PAM/SIM/FEWS NET. Cette mission a pu constater un rétablissement des flux entre le Niger et les pays voisins dont le Nigéria qui a enregistré une bonne production cette année contrairement à l’année passée où les mauvaises productions combinées au conflit ont perturbé ces flux. Les marchés sont aussi bien approvisionnés en produits horticoles/maraichers qui sont actuellement dans leur de pic des prix compte tenu de la diminution progressive de leur offre consécutive à l’approche de la fin de la période de forte production. Concernant, le commerce de bétail, il profite du retour des commerçants exportateurs du Nigéria. L’offre d’animaux est moyenne en général, elle est même bonne pour les bovins qui sont surtout concernés par le déstockage stratégique à cause de leur vulnérabilité consécutive au déficit fourrager.

    Les prix de tous les produits sont hauts si on les compare à leur moyenne quinquennale. Pour les céréales (mil, sorgho, maïs), des niveaux plus élevés de 20 à 40 pour cent sont observés sur les marchés dont principalement ceux d’Agadez, Diffa, Nguigmi, et Zinder pour le mil et le Sorgho. Depuis les perturbations des flux du Nigéria en 2012/13, ces prix ont maintenu leur évolution à la hausse par rapport à leur moyenne. Les prix des animaux sont aussi élevés par rapport à leur moyenne avec des hausses variant entre 18 et 30 pour cent selon les espèces d’animaux.

    La mise en œuvre du plan social du gouvernement a connu un démarrage de son volet vente de céréales à prix modéré.

    Les moyens d’existence des ménages sont actuellement constitués par les revenus des ventes d’animaux, de main d’œuvre agricole (sur les sites irriguées et pour la préparation des champs de cultures pluviales), des cultures maraichères, de paille/bois, des produits artisanaux et de la migration. Le niveau de ces revenus est généralement typique pour la plus parte de pays. Quant aux dépenses, la plus grande proportion est consacrée aux achats de céréales par les ménages qui deviennent de plus en plus majoritaires avec l’épuisement des stocks issus de la production propre. Suite à la hausse qui est plus élevée pour les céréales que pour les autres produits, le pouvoir d’achat de céréales est en diminution pour les ménages qui vendent les produits comme la paille et le bois. Au même moment, l’équivalent céréalier des animaux est en augmentation, globalement, de 20 à 30 pour cent pour les ménages vendeurs d’animaux.

    Suppositions

    Les scenarii les plus probables de la sécurité alimentaire d’avril à septembre 2014 se basent sur des suppositions fondamentales par rapport à l’évolution du contexte national, qui sont:

    • Les stocks des petits producteurs sont épuisés plus tôt qu’en année moyenne. Par conséquent, la demande sur les marchés sera en augmentation suite à un accroissement du nombre des ménages et au Jeun de Ramadan en juillet/août.
    • Une disponibilité suffisant des produits est attendue sur les marchés où les offres seront assurées par les commerçants avec des produits sur les marchés qui sont majoritairement importés du Benin, Nigéria, Mali et Burkina Faso. On n’attend pas une fermeture officielle des frontières et les flux commerciaux entre le Niger et les pays sources d’approvisionnement (Benin, Burkina Faso et Mali) seront plus importants que la normale pour combler les déficits de la disponibilité céréalière sauf les flux en provenance du nord-est Nigéria.
    • Les prix évoluent selon la tendance saisonnière mais restent toujours plus que la moyenne quinquennale. Et même avec cette tendance saisonnière, les marchés moins chers (Maradi) peuvent afficher environ 250 FCFA le kilo de mil et les marchés plus chers sont susceptibles d’afficher environ 350 FCFA le kilo de mil en juillet-août 2014.
    • La reconstitution du stock national de sécurité, en cours jusqu’en fin avril, en vue des interventions de vente à prix modéré et de distribution gratuite de vivres, va atteindre le niveau programmé.
    • Le plan de soutien du gouvernement pour la période du scénario ne sera pas exécuté comme prévu suite à un problème de financement, et certains volets de ce plan ne seront pas exécutés, y compris le cash/food for work et le cash transfert.
    • La production des cultures irriguées et de décrue va prendre fin en avril-mai avec des résultats moyens à la faveur des appuis en semences et en équipements.
    • Les récoltes des cultures irriguées de riz en saison sèche auront lieu en mai-juin et comme il n’ya pas eu de choc majeur durant cette campagne la production sera moyenne et va renforcer la sécurité alimentaire des ménages des zones riveraines.
    • La campagne agropastorale va commencer en mai/ juin et se devrait dérouler normalement selon les résultats des prévisions saisonnières des pluies. La demande et prix de main d’œuvre pour les travaux de préparation des sols en juin 2014 et pour l’entretien et les récoltes des cultures pluviales seront normaux dans les zones productrices en juillet-septembre 2014 à la faveur des conditions pluviométriques estimées favorables pour la campagne agricole.
    • Les ressources pastorales resteront en dessous de la moyenne jusqu’en juin dans les zones affectées par le déficit fourrager. Les eaux de surface seront suffisamment disponibles pour les animaux en juillet-septembre et la disponibilité fourragère sera importante dans les zones pastorales à la faveur d’une saison de pluies estimée normale.
    • La production et la consommation de lait seront normales en juillet-août-septembre 2014 grâce à la reprise de ressources pastorales.
    • Les prix des animaux vont rester stables jusqu’en juin mais vont connaitre une hausse normale à partir de juillet jusqu’en septembre 2014 à la faveur de l’amélioration de l’embonpoint des animaux et une forte demande d’embouche pour la Tabaski en août-septembre. Les termes d’échange animaux/céréales seront en baisse de 15 à 30 pour cent par rapport à la moyenne en avril-juin 2014 mais seront normaux à hausses en juillet-septembre 2014.
    • La migration et les revenus des transferts seront normaux à supérieurs suite au nombre plus élevé des exodants vers les centres urbains du Niger et vers les pays traditionnels d’accueil où les conditions économiques et politiques se sont améliorées à l’exception du Nord-est du Nigéria et de la Libye qui seront moins attrayant à cause des crises sociopolitiques dans ces pays.
    • La situation nutritionnelle, avec l’épuisement total des stocks céréaliers des ménages, la fin des cultures irriguées, les fortes prévalences des maladies saisonnières (paludisme, choléras, méningite), il faut s’attendre à une détérioration typique saisonnière de la situation nutritionnelle en juin-septembre.
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    Entre avril-juin 2014, les stocks céréaliers des ménages pauvres et très pauvres seront épuisés ainsi que les produits des cultures de rente irriguées qui vont devenir rares sur les marchés et dans la consommation alimentaire. Ainsi, les achats de céréales sur les marchés vont constituer au cours de cette période la principale source d’approvisionnement en céréales pour les ménages pauvres et très pauvres. Durant cette période, ces céréales seront suffisamment disponibles sur les marchés. Les prix qui vont continuer à évoluer à la hausse par rapport à la moyenne, étant donné que la demande des ménages est forte, vont constituer le principal facteur limitant pour les acheteurs qui sont plus dépendants des achats sur ​​le marché cette année. Ces ménages pauvres ne disposeront que des revenus globalement moyens gagnés avec la vente de bétail, de la main d’œuvre agricole, des ventes de bois, de paille et des produits artisanaux. Suite aux prix fortement élevés des céréales en comparaison avec les revenus, le nombre de zones avec une forte proportion de ménages en insécurité alimentaire aiguë de Stress (IPC Phase 2), va augmenter en avril-juin par rapport à la période de janvier-mars. Ces ménages seront situés dans les zones pastorales des départements de Nguigmi, Abalak, Ouallam et dans les agricoles et agropastorales de Ouallam, Tahoua, Magaria, Mainé Soroa, Diffa, Tillabéri.

    En juillet-septembre 2014, les prix des céréales vont continuer leur évolution saisonnière se traduisant par des niveaux de prix jamais atteints au cours des cinq années passées. Les sources de revenus vont se comporter normalement, sauf les prix d’animaux qui vont profiter de leur bon état d’embonpoint et de la forte demande consécutive aux besoins d’embouche pour la Tabaski. Cette situation va se traduire par une amélioration de la situation alimentaire dans les zones pastorales qui vont évoluer vers une insécurité alimentaire aiguë Minimal (IPC Phase 1), sauf dans certaines zones de Diffa et Zinder où la baisse significative des revenus des ventes des animaux à l’exportation va maintenir les revenus des ménages pauvres à un niveau seulement suffisant pour les dépenses alimentaires. Au même moment, les zones agricoles et agropastorales restent en Stress (IPC Phase 2) avec de nombreux ménages en Crise (IPC Phase 3), surtout à Ouallam.

    Zones De Préoccupation

    Dans la zone agropastorale de Tahoua

    Situation actuelle

    Les principales activités économiques de la zone reposent sur l’agriculture et l’élevage. Après la principale campagne des céréales et cultures de rente, les cultures irriguées sont généralement pratiquées dans la saison sèche. Les stocks de la propre production des ménages pauvres durent généralement jusqu'à février/mars et le reste de l’année de consommation les ménages dépendent des achats sur ​​les marchés pour leur consommation.

    Suite à une mauvaise répartition des pluies au cours de la principale campagne agricole, les récoltes des ménages ont été significativement affectés. La production agricole disponible la campagne agricole de cette année, dégage un déficit léger d’environ 8 000 tonnes dans le département de Tahoua. Cela se traduit par un épuisement des stocks des ménages pauvres et très pauvres depuis 2 à 3 mois, soit en décembre/janvier contre février/mars normalement. Les prix d'achat des céréales sont à des niveaux plus élevés de plus de 20 pour cent par rapport à la moyenne suite à cette baisse de production.

    La campagne de cultures irriguées d’oignon et autres légumes se poursuit avec toutefois une forte diminution des superficies mises en valeur. En effet, suite à la faible recharge de la nappe phréatique consécutive au déficit pluviométrique et du coup une faible disponibilité en eau pour les cultures irriguées, les superficies emblavées en cultures irriguées sont estimées à 1900 hectares contre une prévision initiale de 33 000 hectares en 2014 et une réalisation de 31 000 hectares en 2013. La culture de l’oignon constitue une importante source de revenus et contribue à la sécurité alimentaire et financière des ménages producteurs. Le prix moyen de 14 000 FCFA le sac de 120 kg d’oignon, traduit une hausse de 18 à 25 pour cent en mars par rapport à la moyenne des 5 ans à cause d’une baisse de la production cette année.

    Les revenus de la main d’œuvre agricole pour les cultures irriguées connaissent une baisse compte tenu de la faible demande consécutive à la baisse des superficies emblavées occasionnées par la réduction des disponibilités en eaux pour l’irrigation.

    L’élevage porte principalement sur les petits ruminants, les bovins, et la volaille. La demande interne et à l’exportation et l’offre de bétail sur les principaux marchés de la zone sont normales. La variation des prix des animaux par rapport à leur moyenne et à leur niveau de 2013 dépendant des espèces. Les bovins, notamment les taureaux présentent des prix qui sont inférieurs à la moyenne et à 2013 de moins de 10 pour cent alors que les béliers et les boucs procurent des prix supérieurs à la moyenne de 20 à plus 30 pour cent en mars 2014.

    Les assistances institutionnelles sont en cours pour la vente à prix modéré de céréales (mil, sorgho, maïs et riz), mais n’ont pas encore commencé pour les cash/food for work ou cash transfert.

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire décrit d’avril à septembre 2014 se base sur les hypothèses suivantes:

    • Que les stocks des ménages pauvres sont épuisés depuis décembre-janvier au lieu de mars/avril normalement, une poursuite de forte demande de céréales entre avril et septembre est attendu.
    • Bien que les marchés resteront suffisamment fourni et suite à la demande élevée des ménages pour les céréales, les prix resteront, entre avril et septembre 2014, en hausse de plus de 15-30 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale.
    • En avril jusqu’en juin les prix des animaux devraient diminuer de 5 à 10 pour cent par rapport aux mois passés suite à la dégradation de l’état d’embonpoint plus que d'habitude et cela va provoquer une baisse des termes de l’échange de plus 15 pour cent par rapport au niveau des mois passés et 10 à 20 pour cent par rapport à la moyenne.
    • Il y’aura plus de vente d’animaux que d’habitude avril-juin pour faire face aux dépenses alimentaires plus intensive.
    • Les revenus tirés des cultures irriguées resteront en bas en mai et finiront à partir de juin.
    • Le ramassage et la vente de la paille entre avril-juin par les ménagés pauvres seront intensifiés plus qu’en année moyenne avec des prix qui seront globalement moyens.
    • Les revenus de la migration vers la Côte d’Ivoire vont augmenter de 10-20 pour cent par rapport à la moyenne suite à l’augmentation du nombre de migrants par ménage.
    • La main d’œuvre pour les travaux de préparation des sols en avril-mai et les travaux d’entretien des cultures pluviales entre juin et septembre devrait être normale compte tenu de l'attente d'une saison des pluies normale cette année.
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    L’épuisement des stocks et des produits maraichers continue à maintenir le forte recours aux marchés jusqu’en septembre. Les prix des aliments de base seront en hausse par rapport à la moyenne pendant toute la période du scénario. Les aliments sauvages vont constituer une source complémentaire de nourriture. Les revenus de la vente des animaux, de la main d’œuvre, de la paille/bois vont favoriser l’accès aux aliments. Ainsi, les ménages pauvres et très pauvres ne vont pas connaitre un déficit alimentaire mais un déficit de protection des moyens d’existence et seront en insécurité alimentaire du Stress (IPC Phase 2) en avril-juin.

    Entre juillet et septembre, la demande de consommation va augmenter avec le retour des migrants et le Jeun de Ramadan. Cette situation va conduire à une augmentation du nombre de zones en Stress (IPC Phase 2) mais la contribution des assistances alimentaires gouvernementales vont permettre au plus grand nombre de ménages de consommer les quantités suffisantes de céréales. Toutefois, on pourra observer noter la présence d’une minorité de ménages pauvres qui, même avec les assistances sociales auront des déficits dans la consommation alimentaire en juillet-août que leur dépendance du marché à un moment de prix anormalement élevés dépassera leurs revenus. Cette minorité des ménages en Crise (IPC Phase 3) ne doit pas dépasser le 20 pour cent des ménages de la zone nécessaire pour classer la zone en Crise.

    Dans la zone pastorale de Nguigmi

    Situation actuelle

    Dans cette zone où la pluviométrie varie de 100-200mm, l’économie repose essentiellement sur l’élevage. Les pauvres et très pauvres disposent en moyen de 1-2 gros ruminants, 4-6 petits ruminants et quelques têtes de volailles. Les principales sources de revenus portent sur la vente d’animaux, la vente de produits animaux, le gardiennage de troupeau, la vente de bois/charbon, la vente de la paille et les transferts des exodants. Les aliments consommés proviennent des achats, de leurs propres produits animaux, des dons/Zakat et des payements en nature. Les dépenses des ménages sont constituées par les achats de vivres (mil et sorgho), les achats de nourriture pour les animaux en avril-mai-juin, les remboursements des crédits et les dépenses sociales (fêtes et autres événements sociaux).

    La situation des ménages actuelle est caractérisée par :

    • un épuisement rapide du pâturage lié à un déficit de 101 893 tonnes de matière sèche enregistrée dans cette zone du département de Nguigmi mauvaise répartition des pluies au cours de la dernière saison des pluies ;
    • une forte concentration des animaux au bord du lac Tchad par rapport à la normale suite à l’arrivée massive des troupeaux du Nigéria et la perturbation de la transhumance qui concerne en moyenne 18 pour cent des animaux de la région de Diffa ;
    • un tarissement des marres temporaires et l’abreuvement des animaux se poursuit au niveau des puits, fourrage ou du lac à cause de la rareté des points d’eaux ;
    • une dégradation progressive de l’embonpoint des animaux plus forte que normale due au déficit fourrager mais sans risque de mortalité; et
    • une amélioration de la disponibilité céréalière des ménages par les cultures de décrues de maïs au tour du lac où les récoltes sont encours.

    Pour les marchés, ils sont caractérisés par :

    • un approvisionnement des marchés par le maïs local pendant que le mil et le sorgho proviennent essentiellement du Nigéria où le problème sécuritaire conduit à un dysfonctionnement des circuits normaux ;
    • une hausse des prix du mil et du sorgho respectivement de 36 pour cent et 15 pour cent en mars 2014 par rapport à la moyenne quinquennale liée à l’insécurité civile au Nigéria qui entrave les échanges commerciaux entre la zone et le Nigéria; le prix du maïs est en hausse suite au retard des récoltes et de le forte demande des autres régions du pays (Zinder) ;
    • une diminution des exportations des camelins vers la Libye de plus de 30 pour cent par rapport la normale et une baisse des prix de ces animaux de 20 pour cent par rapport à la moyenne ; et
    • une baisse des prix des de 16 pour cent pour le taureau en mars 2014 par rapport à la même période de 2013. Ces prix restent élevés de 5 à 35 pour cent par rapport à la moyenne des 5 ans et stables par rapport à 2013 pour le bouc et le bélier en mars 2014.

    La situation des moyens d’existence est marquée par :

    • une baisse des termes de l’échange chameau/mil en mars 2014 de 3 pour cent par rapport à l’année passée à la même période ;
    • une baisse de plus de 40 pour cent des transferts des exodants par rapport à la moyenne suite aux problèmes sociaux dans les pays de migration (Nigéria et Libye) ;
    • une baisse des revenus du gardiennage des troupeaux à cause d’une faible demande pour la transhumance en raison de conflit au Nigéria ; et
    • les revenus tirés de la vente de paille sont moyens à la faveur d’une compensation de la baisse des quantités vendues par un doublement des prix de vente.

    Dans la région de Diffa, le nombre des déplacés est estimé, en Janvier 2014, à 37,332 personnes localisées surtout dans les départements de Bosso/Nguigmi, Diffa et Mainé Soroa. Ces personnes, en provenance du nord Nigéria, sont actuellement passées à environ 40 0000 personnes selon l’UNHCR.

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire décrit d’avril à septembre 2014 se base sur les hypothèses suivantes:

    • Les flux des céréales selon les axes habituels continueront à être perturbé suite au conflit au Nigéria, et se feront un détour vers Zinder, ce qui va pousser les prix surtout des céréales à la hausse en avril-septembre.
    • La production moyenne de culture de décrue de maïs sur le lac Tchad permet de stabiliser le prix du maïs entre avril-juin et, en juillet-septembre, les prix vont évoluer selon la tendance saisonnière.
    • On s’attend à une continuation de la faible disponibilité de fourrages avec une diminution significative par rapport à la normale en avril-juin suite à l’arrivée des troupeaux du Nigéria. La situation va se normaliser entre juillet et septembre que le pâturage commence à repousser normalement après la prochaine saison des pluies qui est prévu pour être typique.
    • Entre avril-Juin, les prix des animaux seront en baisse à cause de la faible demande Nigériane et la détérioration de l’embonpoint des animaux. De ce fait et en regardent les prix des céréales en hausse, les termes d’échange vont rester en baisse de 10-20 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale.
    • Les revenus du gardiennage resteront aussi en baisse jusqu’en septembre suite à la continuation de la faible demande par rapport à la normale.
    • Compte tenu de la saison des pluies normale prévue, une demande et des prix normaux de mains d'œuvre pour les cultures pluviales et de décrue au sud de la région en juin-septembre 2014 est attendu. Les revenus de la main d’œuvre du poivron et des ventes de paille et bois/charbon sont à leurs niveaux moyens en avril 2014.
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    En avril-juin 2014, les ménages pauvres et très pauvres vont vendre plus d’animaux que d’habitude suite à la pression des besoins de consommation de céréales et des prix des animaux qui sont inferieurs à la moyenne. Par rapport à une année moyenne, ils auront moins de transfert d’argent, moins de revenus du gardiennage et doivent manger et nourrir leurs animaux à cause du déficit fourrager enregistré dans la zone. Les prix des céréales qui seront plus hauts que la moyenne va conduire les ménages à un faible pouvoir d’achat avec pour corollaire des déficits de protection de moyens d’existence et que la zone est en Stress (IPC Phase 2) insécurité alimentaire aiguë. Toutefois, il y aura une minorité de ménages très pauvres qui seront en Crise (IPC Phase 3), qu’ils commencent à éprouver des déficits de consommation. Cette minorité de ménages, bien que en moins que la proportion nécessaire pour classer la zone, éprouvent des difficultés plus fort de conditions des termes de l'échange inférieures à la moyenne.

    Entre juillet et septembre, les conditions pastorales locales vont s’améliorer et se normaliser, mais les ruptures des échanges avec la Libye et le Nigéria, qui sont les principaux pays importateurs de bétail de la zone, vont se manifester par une perte importante des revenus des ventes et des transferts. Ainsi, même s’il n’y aura pas de ménages en Crise et que le nombre de ménages en Stress va diminuer, une proportion importante de ménages dans cette zones va continuer à minimiser les dépenses non alimentaires au profit des dépenses pour l’achat des aliments de base et resteront en Stress (IPC Phase 2).

    Dans la zone agropastorale de Ouallam

    Dans cette zone les différents indicateurs de sécurité alimentaire continuent à évoluer comme prévus étant donné les hypothèses décrites dans le Rapport d'Outlook de janvier 2014. Entre avril et juin, les prix des céréales resteront hauts mais la baisse de la demande consécutive au départ massif en migration et les transferts des migrants permettent de disposer de moyens suffisants pour couvrir les besoins alimentaires avec toutefois, des insuffisances qui seront constater dans la couverture des besoins non alimentaires pour une grande majorité des ménages. Stress (IPC Phase 2) va caractérisée globalement la sécurité alimentaire de la zone durant jusqu’en juin.

    Toutefois, entre juillet et septembre, la demande de consommation sera plus forte et les moyens pour y faire face seront réduits suite aux prix élevés des produits. Malgré l'ajout des revenus saisonniers à partir d'un début typique attendu de la campagne agricole, la majorité de ménages pauvres sera dans l’incapacité de couvrir la totalité de leurs besoins alimentaires et non alimentaires. Ces ménages seront en Crise insécurité alimentaire aiguë en cette période de juillet à septembre 2014.

    Événements qui Pourraient Changer les Scenarios

    Table 1. Événements possibles dans les six prochains mois qui pourraient changer les scenarios ci-dessus

    Zone

    Evénement

    Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire

    National

    Augmentation de prix des céréales plus élevés que prévu entre juin-septembre

    Les difficultés plus grandes à répondre aux besoins alimentaires pourraient conduire à des déficits de protection de moyens d’existence ou des légers déficits de survie attendus dans certains endroits.

    Mauvaise installation de la campagne hivernale 2014-215

    • Rétention des stocks céréaliers par les grands producteurs et les commerçants
    • Baisse des revenus des travaux pour les préparations des champs.

    Faible mise en œuvre du plan national d’assistance

    • Faible niveau d’atténuation des difficultés alimentaires
    • Persistance des situations d’insécurité alimentaire

    Troubles sociopolitiques supplémentaires au Nigéria avec pour corollaire une amplification des mouvements de populations

    • Augmentation du nombre des refugiés plus que prévu
    • Augmentation de la demande de céréales, de l’offre de la main d’œuvre, et des prix plus important que prévu
    • Pouvoir d’achat moins que prévu avec des déficits de protection de moyens d’existence

    Zone agropastorale de Tahoua

    Forte demande de céréales plus importante que prévu ou flux des produits alimentaires limités des pays d’importations

     

    Limitation des flux des produits et augmentation des prix des céréales supérieur aux attentes

    Fortes inondations pendant la campagne agricole

     

    • Pertes des cultures et des biens
    • Baisse de la demande de main d’œuvre

    Zone pastorale de Nguigmi

    Renforcement des mesures de fermeture des frontières avec le Nigéria

    • Arrêt des flux
    • Augmentations des prix

    Fortes mortalités des animaux plus que prévue par manque de fourrage ou zoo sanitaire

     

    • Diminuer en capacité de négocier pour les besoins alimentaires
    • Dégradation des moyens d’existence

     

    Figures Calendrier Saisonnier pour une Année Typique Calendrier Saisonnier pour une Année Typique

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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