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Lauations faites sur le terrain, sur la sécurité alimentaire dans la soudure de 2012.ario le plus probable, avec une possible auAu niveau national, les admissions des enfants malnutris aux centres de santé ont augmenté 67 pour cent entre février et mars. Cette tendance est normale pour le premier trimestre. Au niveau départemental, les augmentations significatives et continuelles sur plusieurs mois sont considérées comme signe d’insécurité alimentaire aiguë.
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Contrairement aux suppositions faites en janvier, les animaux transhumants ne sont pas partis ou sont précocement de retour à cause des conflits au Mali et au Nigéria. L’épuisement des ressources pastorales est plus rapide qu’attendu. Cependant, les résultats de l’insécurité alimentaire seront toujours entre Phase 2 : Stress et Phase 3 : Crise de l’IPC 2.0.
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La surproduction des produits maraîchers et la chute du prix ne posent pas un problème d’accès alimentaire sauf dans la zone des cultures maraichères de l’Aïr des départements de Arlit et Tchirozérine. La zone est fortement dépendante de la production de l’oignon dont le bas prix a engendré le non-paiement généralisé des pauvres qui travaillent dans les champs.
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Les commerçants ont informé FEWS NET que l’augmentation du prix de mil sur les marchés de gros, de plus de 20 pour cent entre février et mi-avril, est le résultat de l’achat par les agences humanitaires de 30,000 tonnes de céréales. Comme effet d’une demande institutionnelle plus importante qu’attendue, les prix des céréales augmenteront à un rythme plus accru que la norme saisonnière qui était attendue en janvier entre avril et juin.
Selon les résultats définitifs de la campagne agricole d’hivernage 2011, publiés par la direction des statistiques du ministère de l’agriculture en fin mars, la production disponible par habitant est de 188 kg contre un besoin de consommation de 231 kg, soit un déficit de 43 kg. Les stocks paysans de report sont estimés à 113 034 tonnes, soit une disponibilité alimentaire de 7 kg par habitant. Selon les évaluations à mi-parcours faites par les services du ministère de l’agriculture, l’équivalent céréalier des cultures maraichères est de 320 540 tonnes, soit une production brute de 20 kg par habitant. Ainsi, en ajoutant toutes ces contributions, le rapport entre les besoins et les disponibilités alimentaires brutes par habitant, indique un faible déficit de disponibilité céréalière nationale estimé à -16 kg par habitant contre un surplus moyen de 29 kg par habitant estimé pour les cinq dernières années. Les prévisions d’importations commerciales, cependant, sont évaluées à environ 400 000 tonnes, soit un équivalent de 25 kg par habitant. La capacité d’importation pourrait être même sous-estimée. A la faveur donc du bon fonctionnement des marchés et aux conditions sous-régionales, pour le moment, favorables aux importations vers le Niger, les disponibilités alimentaires sont suffisantes et même en excès de la demande de consommation.
Cette année, suite l’arrivée de 26 540 refugiés maliens venus par vagues successives depuis le début janvier 2012, il y’a une demande de consommation additionnelle d’environ 460 tonnes par mois. Les besoins alimentaires de ces réfugiés sont actuellement remplis par les organisations humanitaires.
Contrairement aux suppositions faites en janvier 2012, une grande partie des animaux transhumants ne sont pas partis ou sont précocement de retour en mars/avril au lieu de juin/juillet comme d’habitude à cause des conflits au Mali et au Nigéria. Le taux de dégradation des ressources pastorales est significativement plus rapide qu’estimé en janvier 2012. L’impact de cette présence inattendue des animaux transhumants n’est pas encore significatif au regard de l’état d’embonpoint globalement acceptable avec une balance relative entre la demande et l’offre de bétail sur les marchés.
Les prix de vente des animaux, tels que publiés par le système d’information sur les marchés à bétail (SIMB) pour le mois de mars 2012, évoluent de manière stable par rapport à leurs niveaux des mois passés et ils sont supérieurs à ceux de la moyenne saisonnière se traduisant par des termes de l’échange bouc par rapport au mil qui se situent, à des niveaux plus élevés de 10 à 17 pour cent par rapport à la moyenne des 5 dernières années. L’offre de lait est jugée en baisse de 50 pour cent par rapport à la moyenne et le prix est deux fois plus élevé que son niveau moyen, cela laisse supposer qu’il n’ya pas de changements significatifs sur les revenus de la vente de lait.
Les marchés céréaliers fonctionnent bien en générale (les transferts des prix entre marchés sont rapides et les niveaux d’approvisionnement sont moyens à bons). Les prix sont globalement stables par rapport au mois passé mais, ils ont atteint, en mars 2012, des niveaux situés entre 206 et 260 XOF par Kg pour les céréales sèches (sorgho, maïs et mil), soit des augmentations variant entre 16 et 38 pour cent par rapport au niveau de la moyenne saisonnière. Ces prix évoluent à la hausse de 2 à 4 pour cent au cours des semaines de ce mois d’avril 2012. Cependant, dans les marchés tertiaires des zones à risque d’insécurité alimentaire et isolées—surtout dans les zones agropastorales de Tillabéri, dans les zones de l’Aïr, et à l’ouest de la zone pastorale—la faiblesse de la demande fait que l’approvisionnement n’est pas parfois aussi fort que nécessaire.
Toutefois, la demande est plus forte pour le mil qui est la principale céréale consommée au Niger. Cette situation est évidente quand on regarde la différence observée sur les marchés qui affichent des prix plus élevés pour le mil local par rapport au mil importé du Nigéria et aux autres céréales locales. Pendant ce mois d’avril, l’accès alimentaire est assuré principalement par la vente des produits maraîchers, de la paille, du bois et de la main d’œuvre. La chute des prix des produits maraichers, surtout de l’oignon suite à la suroffre constitue un obstacle à l’accès alimentaire dans les zones de forte production, notamment dans les zones des montagnes de l’Aïr.
La première phase du programme de soutien aux populations vulnérables, soit de novembre 2011 à janvier 2012, a permis d’assister 105 000 ménages dont 70 000 ménages avec du cash et 35 000 ménages avec du food contre travail, soit un équivalent financier distribué de 7 milliards 875 millions de FCFA.
Les admissions des enfants malnutris aux centres de santé a augmenté significativement (67 pour cent) entre février et mars. Cependant, cette augmentation n’est pas forcement atypique. En moyenne entre 2007 et 2011, les admissions ont doublé entre janvier et mai. Parfois le grand saut a eu lieu plus tôt (2007, 2008, 2011) dans le premier trimestre, et parfois plus tard (2009, 2010). Aussi, le nombre absolu des admissions, quoique plus élevé que dans le passé, n’est pas forcement atypique (approximativement 22,000 cas de malnutrition aiguë sévère en mars 2011 et mars 2012). Nos recherches sur le terrain indiquent que les changements d’un mois à un autre peuvent être dus aux différences significatives dans le rapportage, le dépistage, ou l’assistance d’un mois à un autre. Si, cependant, les tendances nationales observées entre février et mars continueraient en avril et au delà, ce serait signe d’une tendance anormale. Ces tendances d’augmentations significatives et continues entre janvier et mars s’observent dans certains départements, notamment dans la région de Tillabéri et par endroit ailleurs. Ces augmentations sont probablement le résultat des niveaux plus élevés de l’insécurité alimentaire aiguë et sont considérées dans les analyses et cartographie de cette Perspective.
Les scénarii suivants se basent sur des suppositions fondamentales par rapport à l’évolution du contexte nationale, qui sont :
- Les pouvoirs au Mali gardent le statu quo avec pour corollaire plus de banditisme à la frontière nord avec le Niger mais sans grands mouvements additionnels de populations[1] ni de grands changements des flux transfrontaliers des céréales ou du bétail ;
- La sécurité et les flux informels des céréales se sont améliorés significativement au Nigeria depuis sa fermeture unilatérale des frontières, quoique le niveau des flux ne soit pas arrivé aux niveaux avant-fermeture. Il est important à noter que les tubercules, ses produits dérivés, et les produits maraîchers ne sont pas affectés par cet embargo.
- Plus important c’est l’achat au Nigeria par les agences humanitaires de 30 000 tonnes de céréales (sur 70 000 sollicités) sur les marchés de gros du Nigeria. Les commerçants ont cité cet achat comme la raison de l’augmentation du prix du mil au Nigeria de 6000 à 6200 Naira en fin février à 7500 en avril (plus de 20 pour cent). Cette demande institutionnelle va, fort probablement, soutenir des niveaux élevés des prix des céréales des marchés de gros et entrainer une augmentation des prix plus accentuée qu’attendu dans le Sahel, au moins jusqu’au moment des ouvertures des stocks commerciaux avec le démarrage normal de la saison pluvieuse en juin.
- Une installation normale de la saison pluvieuse en zones agricoles et agropastorales en mai/juin et en zone pastorale en juillet/août et progrès de la saison comme d’habitude ;
- Les marchés seront bien approvisionnés à la faveur de flux internes et externes, avec une intensification des importations entre avril et juillet par rapport à mars ;
- Les opérations de vente de céréales à prix modéré vont se dérouler normalement en avril et juin et seront couplées aux distributions gratuites ciblées et au blanket feeding en juillet, août et septembre dans les zones identifiées par le gouvernement en insécurité alimentaire;
- L’assistance va continuer pour les refugiés entre juin et septembre. La pression de la demande, qui sera occasionnée par la présence des refugiés maliens, le retour saisonnier des migrants en mai/juin et le Jeun de Ramadan (mi juillet-mi-août), va engendrer une hausse anormale des prix en juin, juillet, août et septembre avec des augmentations saisonnières de 5 à 10 pour cent seront enregistrées en cette période ;
- Une forte augmentation de la demande des petits ruminants en prévision de la fête de Tabaski en octobre avec un pic en septembre. Les prix des petits ruminants seront supérieurs de 25 à 35 pour cent à la moyenne à partir de juillet;
- La demande locale de main d’œuvre sera normale entre juin-septembre pour les travaux agricoles ;
- Entre avril et mai 2012, les opportunités d’emplois rémunérateurs se créeront comme d’habitude avec les programmes de cash et food for work ;
- La production du riz local et irrigué sera normale en juin/juillet dans les régions riveraines du Fleuve Niger et des grands cours d’eaux ;
- Les admissions des cas de la malnutrition aiguë au Niger entre juin et septembre seront supérieures à celle observée actuellement, selon les tendances typiques. Vu l’augmentation de la capacité de prise en charge et de rapportage, le nombre des admissions national sera aussi supérieure à celui de l’année passée pour toute la période de la prévision. La prévalence de la malnutrition aiguë globale sera supérieure aux niveaux de fond (déjà supérieurs aux seuils d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé) dans les zones identifiées à risque d’insécurité alimentaire aiguë de Phase 3 : Crise de l’IPC.
Globalement, grâce aux assistances alimentaires qui viennent compléter les stratégies locales normales d’adaptation, l’insécurité alimentaire se situe en avril 2012 en Phase 2 : « Stress » de IPC version 2.0. La Phase 3 : « Crise » de IPC 2.0 sera notée dans le Nord et la zone agropastorale de Tillabéri et dans la zone pastorale suite aux déclins des revenus comparativement aux prix élevés des produits de consommation en mai, juin et dans la zone agricole de Tessaoua, Magaria et Matameye en plus du Nord et Centre des départements de Tillabéri, Téra, Ouallam et Filingué surtout au pic de la soudure agricole et agropastorale en juillet, août et septembre (Figures 2 et 3).
La zone agropastorale des départements de Filingué, Ouallam, Tillabéri et Téra
A la date du 5 avril 2012, 26 650 réfugiés et 2 390 retournés sont rentrés au Niger depuis le 25 janvier 2012. Le taux des nouveaux arrivés est entre 25-300 par jour pendant les mois de février et mars 2012. La concentration se fait à Abala/Filingué, Ayorou/Tillabéri, Sinégodar et Mangaïzé/Ouallam. Leur alimentation est essentiellement assurée par l’Etat et les organismes humanitaires. Un impact significatif sur les marchés céréaliers, de bétail et de la main d’œuvre n’est pas encore observable car les prix sont stables par rapport à la décembre/janvier mois précédant l’arrivée des refugiés. Les différentes actions d’urgence menées au profit des refugiés sont suffisantes en quantités et qualités pour les sites de Ayorou et Mangaïzé. Le site de Abala reçoit du riz au lieu de mil et se trouve être le mieux doté en équipements d’hygiènes et d’assainissement. Pour le moment la vulnérabilité se pose en termes des influences de la situation sanitaire surtout sur la malnutrition pour les réfugiés des sites de Ayorou et Mangaïzé.
Les marchés des céréales
Les marchés sont très bien approvisionnés en céréales. Les niveaux d’approvisionnement sont plus que la moyenne de 10 à 20 pour cent en liaison avec la demande ménagère suite à la mauvaise production agricole de 2011/12 dans la zone. Les marchés d’Ayorou (Tillabéri) et Mangaïzé (Ouallam) sont régulièrement approvisionnés par les commerçants Nigérians qui ravitaillent les marchés à hauteur de 50 à 80 tonnes de céréales par marché et par semaine. Ces marchés sont aussi les principales sources d’approvisionnement des commerçants Nigérians en bétail et des localités où la demande de céréales est plus forte que dans les autres régions du pays compte tenu du plus grand déficit enregistré.
Les marchés fonctionnent normalement pour la satisfaction de la demande de céréales. La demande de consommation est aussi restée forte suite aux déficits enregistrés dans la région. Les marchés présentent, toutefois, des prix relativement stables par rapport aux mois précédents mais restent plus élevés de 20 pour cent à 30 pour cent par rapport à la même période de 2011 et à la moyenne quinquennale. Les aliments de consommation de base sont principalement le mil et le riz local (dans les villages riverains). Dans les départements de Ouallam, Filingué, Tillabéri et Téra où la production du mil (aliment de base) était très mauvaise, les prix sont très hauts mais n’ont pas connu une évolution spectaculaire au cours des trois premiers mois de l’année car les prix des aliments de substitution tels le sorgho et le maïs affichent des niveaux inférieurs à ceux des aliments de base (mil, riz local).
Les prix des sacs de 100 kg de mil et de sorgho à la troisième semaine de mars 2012 sont respectivement de 21 500 XOF et 20 000 F à Ayorou (Tillabéri) contre 25 000 XOF et 23 000 XOF en Décembre 2011. Cette situation est aussi favorisée par une bonne production rizicole importante par rapport à l’année passée. Le riz dans certaines localités contribue à environ 60 pour cent à la consommation alimentaire des ménages riverains où 30 pour cent à 70 pour cent de la production est consommée.
Les sources de revenu
Dans plusieurs localités de la région et surtout au sud de la zone, il y’a une forte production de cultures maraîchères dont principalement la pomme de terre, l’oignon, la laitue, la tomate, le chou, la patate douce. La bonne production a été favorisée par la mise en valeur de plus de 40 pour cent de superficie que la normale, un appui important (30-50 pour cent supérieure aux niveaux typiques) en intrants agricoles (semences de pomme de terre, semences de maïs, semences de niébé, boutures de manioc, de patate douce, d’oignon, tomate, chou, laitue etc.), d’engrais, du petit matériel aratoire et de motopompes. Ces différents appuis et l’engagement de la population ont permis d’augmenter la production de 20- 60% par rapport à la moyenne. Avec la bonne production, il y a une suroffre sur les marchés et une diminution de 20-60 pour cent des termes de l’échange des produits maraîchers par rapport à l’année passée (Figure 4). Ainsi, des stratégies de conservation de ces produits sont adoptées dans presque toutes les zones de forte production pour affronter la période de soudure. Ces stocks peuvent couvrir un à deux mois de consommation alimentaire selon les ménages producteurs. Les petits ruminants (ovins et caprins) sont les animaux possédés par les ménages pauvres (soit 3 à 4 têtes par ménage) et font partie des moyens d’existence. La vente des animaux permet à un ménage de se procurer 50 kg de mil en vendant un bouc et 100 à 150 kg de mil en vendant un bélier contre 100 à 200 kg par bouc et 300 à 400 kg par bélier en moyenne.
L’assistance
Aussi, des opérations de vente à prix modéré ont été organisées dans tous les départements et communes de la région en deux phases, soit 2 605 tonnes exécutées en février 2012 et 3 385 tonnes en mars 2012. Actuellement le niveau du stock national de sécurité au titre de la région de Tillabéri se situe à 7 545 tonnes de céréales en ce qui concerne la Réserve Alimentaire Stratégique qui est un stock gouvernemental généralement mobilisée pour les situations d’urgence pour intervenir sous forme de distribution gratuite. Les opérations de vente à prix modéré seront menées selon un rythme de 3 385 tonnes par phase dans les prochains mois. En plus de ces ventes à prix modéré, des activités de cash for work et food for work sont conduites, au cours desquels plus de 800 millions de francs CFA et plus de 22 442 tonnes de céréales sont distribué aux ménages participants de la région de Tillabéri.
Les résultats de la sécurité alimentaire en avril 2012
L’accès aux aliments a été fortement amélioré en mars par la vente des produits maraichers et des actions d’atténuation menées par l’Etat et les partenaires. Globalement la majorité des ménages consomme régulièrement et en quantité suffisante les aliments les plus consommés dans la région notamment le mil, le riz local, le maïs et le sorgho. Toutefois, les aliments de base sont principalement le mil et le riz local (dans les villages riverains du Fleuve Niger) et les aliments de substitution sont le maïs et le sorgho. Pour le moment la demande est faible pour ces aliments de substitution, ce qui pourrait expliquer le niveau inférieur de leurs prix en comparaison avec ceux du mil et du riz.
Le taux de malnutrition enregistré dans la région pendant l’enquête d’octobre 2011 est de 13.1 contre 16.1 à la même période de 2010. Toutefois, le nombre de cas d’enfants malnutris dépistés dans les centres de santé montre des augmentations significatives en mars par rapport aux mois précédents et à la même période de 2010 considérée comme année de crise alimentaire.
Toutefois, les cas d’enfants malnutris sont en fortes augmentations en mars 2011 (une année considérée globalement sans insécurité alimentaire aigue) comparé à ceux de mars 2010 (année d’insécurité alimentaire aigue) et cette situation donne une évidence supplémentaire que les facteurs de la malnutrition ne sont uniquement alimentaires. Selon les responsables de la santé, ces fluctuations des cas sont liées dans la plupart des cas à des dépistages de masse organisés dans certaines localités de la région. C’est le cas du département de Ouallam où un dépistage de masse a été organisé en mars 2012. Une diminution ou augmentation des cas d’enfants malnutris est observée selon les mois en fonction de la présence ou non des aliments thérapeutiques à distribuer. Il a été constater que les mères amènent régulièrement les enfants dans les centres quand les enfants reçoivent leur ration journalière. Aussi, la santé des enfants reste un facteur aggravant de leur situation nutritionnelle.
La zone sera considérée en Phase 2 : “Stress” alimentaire du fait qu’au moins 20 pour cent des ménages dépendent des assistances alimentaires pour couvrir leurs besoins alimentaires.
Les achats ont commencé plus tôt que d’habitude et les marchés seront la source principale de nourriture jusqu’en septembre. En juillet, août et septembre, les assistances alimentaires vont renforcer l’accès alimentaire mais n’arrivent pas à couvrir tous les besoins de tous les ménages pauvres et très pauvres suite à l’arrivée des refugiés qui ne sont pas pris en compte dans le plan gouvernemental de soutien aux ménages vulnérables. Donc les assistances alimentaires ne vont pas significativement entrainer une baisse de la demande de céréales qui va rester à un niveau haut durant la période de mai, juin jusqu’en septembre suite au retour des migrants, à l’arrivée des réfugiés et les besoins de consommation dus au Jeun de Ramadan. Sur les marchés qui seront bien approvisionnés, les prix vont rester hauts avec des pics en juillet et août. L’accès aux aliments sera déficitaire jusqu’en septembre et des détériorations seront observées pour les enfants dont 11 à 16% seront malnutris pendant cette période et même au delà. Les programmes cash et food for work, de distribution gratuite ne vont pas cibler les refugiés et donc seront insuffisants ou leur couverture faible ne permettront pas à tous les pauvres et très pauvres de disposer de revenus et/ou de nourriture suffisants.
L’insécurité alimentaire qui va se situer au niveau « crise » en juillet, août et septembre car les assistances seront insuffisantes compte tenu du nombre plus élevés que la moyenne de ménages vulnérables dans cette zone et les prix de la main d’œuvre seront normaux alors que cette ressource constitue en cette période la seule source de revenus de ménages qui seront plus nombreux que la moyenne.
Les ménages pauvres et très pauvres seront en « stress » alimentaire en mai-juin à la faveur d’une consommation alimentaire complétée par l’assistances. En juillet août et septembre, les ménages pauvres et très pauvres seront confrontés à de fortes réductions dans l’accès et la consommation alimentaires suite à la forte demande et les niveaux plus élevés que la moyenne des prix des céréales qui ne permettent aux ménages de disposer des quantités suffisantes pour satisfaire leurs besoins même avec l’assistance alimentaires.
Les taux de mortalité ne vont pas dépasser les seuils normaux compte des progrès réalisés dans la prévention des maladies. Toutefois, au rythme actuel de l’évolution de la situation nutritionnelle, une augmentation de 50 à 100% des admissions des cas malnutris, on pourrait s’attendre à des hausses significatives suite à l’avènement des maladies saisonnières. Ainsi, la zone pourrait se situer en phase 3 IPC 2.0 “crise” en juillet, août et septembre.
La zone pastorale des départements de Abalak, Tchintabaraden et Tanout
Cette zone de préoccupation regroupe environ 483 000 personnes, soit 38 pour cent de la population totale de la zone pastorale des transhumants et de nomades. L’économie de cette de zone repose essentiellement sur l’élevage (bovin, ovin, caprin et quelques camelins) et la pluviométrie annuelle varie entre 100-200 mm. Les achats représentent 40 à 90 pour cent des sources d’alimentation dans une année typique. Les revenus des ménages pauvres proviennent typiquement de la vente d’animaux (avril-mai/juin) et produits laitiers (juin-décembre), vente de paille (avril-juin), de bois (avril-juin), gardiennage d’animaux (juin-décembre).
Actuellement, la zone se caractérise par une faible disponibilité fourragère du fait de la charge plus importante que d’habitude consécutive au retour précoce des animaux dans la zone. Le système d’entraide/solidarité communautaire des dons Habbanayé[2] ne fonctionne pas comme d’habitude compte tenu de la réduction du cheptel d’environ 30 pour cent suite à la décapitalisation consécutive à la crise pastorale de 2010. Les ménages pauvres et très pauvres sont en Phase 2 de l’IPC : « Stress » en mai à la faveur des aides alimentaires, des revenus de la vente de paille et de bois et des achats effectués avec les ventes d’animaux. A partir d’août jusqu’à septembre, l’installation de la saison sera définitive en zone pastorale, la production fourragère va s’améliorer ainsi que l’état d’embonpoint des animaux dont la valeur marchande va augmenter ainsi la production de lait. Alors quoique les conditions environnementales sont pires qu’attendus, elles ne constituent pas un changement significatif en termes des résultats de la sécurité alimentaire.
La zone des cultures maraichères de l’Aïr des départements de Arlit et Tchirozérine
La population de cette zone est estimée à 287 000 personnes, cette zone qui comprend le massif de l’Air a une l’économie reposant essentiellement sur la pratique de l'agriculture irrigué. L’oignon et de la pomme de terre constituent les cultures maraichères de rente mais l’oignon est le produit qui a la plus grande valeur dans cette zone. Les revenus proviennent essentiellement de l’oignon) mais aussi du travail rémunéré, de la vente de bois, de paille et de petit bétail. Des investissements plus importants que la moyenne ont été faits pour la production de l’oignon (achats d’intrants agricoles et de main d’œuvre salariée) pendant cette campagne en cours.
Ces conditions favorables de production ont conduit à une surproduction de l’oignon (30 à 50% plus que la moyenne) et une demande interne et externe très faible (70% des exportations habituelles de l’oignon ont diminué). Cette situation a provoqué une mévente de l’oignon et une baisse significative des prix. Les termes de l’échange oignon/mil ont diminué 70 pour cent par rapport à leurs niveaux de 2011 à la même période. Comme effet, il y’a la non récupération des investissements effectués par les ménages riches et moyens, qui n’ont pas payé la main d’œuvre des ménages pauvres et très pauvres. Ce manque à gagner à l’heure actuelle compromet la capacité des ménages très pauvres et pauvres à accèder au marché comme d’habitude.
Tableau 2. Evénements moins probables dans les prochains six mois qui pourraient changer les scenarios ci-dessus.
Zone | Evénement | Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire |
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National | Installation tardive et/où mauvais déroulement de la saison des pluies | Les commerçants retiendraient leurs stocks, provoquant une augmentation plus importante qu’attendu des prix des céréales surtout entre juin-septembre. L’embonpoint et les prix des animaux seraient pire que d’habitude, surtout entre mai, juin, et juillet. |
Forte appréciation de la Naira au Nigéria | La demande au Nigeria des céréales et des animaux du Niger augmenteraient. | |
Mesures restrictives des flux céréaliers | Les flux vont mal fonctionner avec comme conséquences des baisses des disponibilités sur les marchés et des flambées des prix | |
Attaques acridiennes | Des infestations importantes des criquets sont observés en Algérie et en Libye. Les attaques acridiennes entre mai-juillet provoqueraient une baisse de la disponibilité de fourrage et multiples ressemis des cultures de la grande saison. Des attaques acridiennes entre août et octobre/novembre provoqueraient des vastes dégâts des cultures. | |
Zone Agropastorale de Filingué, Tillabéri et Téra. | Assistance alimentaire plus forte qu’attendue | Forte couverture des programmes, amélioration aux revenus et aux aliments par rapport aux attentes |
Retour de la paix au Mali et rapatriement des refugiés | Normalisation de la demande de céréales ; prix en hausse légère par rapport à la moyenne
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Zone pastorale de l’ouest | Inondations, ruptures des routes | Mauvais approvisionnement des marchés de ravitaillement de la zone ; hausse exceptionnelle des prix des denrées |
Zone des cultures maraichères de l’Aïr | Intervention externe pour payer à des prix rémunérateurs l’oignon | Amélioration du pouvoir d’achat des producteurs ; remboursement des impayés aux travailleurs |
Bonne production de pomme de terre et de maïs en avril/mai | Vente à prix concurrentiels des produits et augmentation des revenus des producteurs | |
Subvention de la prochaine campagne | Réhabilitation de la zone ; production de l’oignon selon le cycle normal de la zone |
[1] FEWS NET est mandaté d’analyser et communiquer les perspectives sur la sécurité alimentaire. Cette supposition se base sur des consultations intenses avec les communautés de pratique au Mali et dans la région. Cependant, l’analyse du conflit tombe hors du domaine de FEWS NET.
[2] Habbanayé c’est de confier la charge d’une génisse ou chèvre à une personne pour qu’elle dispose de la première ou des deux premières mise-bas.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Source : SIMA, FEWS NET
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.