Download the report
-
Grâce aux récoltes en cours qui présagent d’une production nationale moyenne à bonne, les disponibilités et l’accès alimentaires des ménages agricoles et agropastoraux sont bons et assurent la satisfaction de leurs besoins alimentaires. En plus, la plupart des ménages éleveurs profitent de bons termes des échanges bétail/céréales pour accéder à des quantités de céréales suffisantes pour leur consommation alimentaire sans impacter négativement leurs moyens d’existence.
-
Dans presque tout le pays, la situation se stabilise à l’insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) en novembre 2014. Cette tendance va persister jusqu’en mars 2015 grâce à l’accès alimentaire qui va évoluer favorablement.
-
Toutefois, la sécurité alimentaire des ménages dans la région de Diffa restera préoccupante, particulièrement pour les retournés/refugiés du Sud de la région et les pasteurs de Nguigmi. Les ménages pauvres concernés seront en Stresse ! (Phase 2 ! de l’IPC) insécurité alimentaire jusqu’en mars 2015 grâce aux assistances humanitaires.
Les récoltes des céréales pluviales sont en cours et les appréciations qualitatives faites par la mission conjointe FEWS NET/Agrhymet et les résultats de l’analyse conjointe SAP/PAM/FAO/FEWS NET/Oxfam de la vulnérabilité alimentaire des ménages, indiquent des productions agricoles moyennes à bonnes en perspectives au niveau national. Les résultats sont surtout estimés moyens à bons dans les régions de Maradi, Dosso, Tahoua et Zinder ainsi que dans la zone agricole Sud de la région de Tillabéri. Dans la région de Diffa et dans des zones localisées de Zinder et Tillabéri, la production sera en baisse à cause d’un retard d’installation de la saison agricole. Néanmoins, beaucoup de ces ménages sont urbains ou pastoraux qui d’habitude ne produisent pas des quantités suffisantes de céréales. Parmi ces ménages dont la production agricole ne va pas couvrir les besoins alimentaires, certains auront toutefois de bonnes productions de niébé et ont des potentialités pour la production agricole irriguée.
La production agricole de contre-saison dont la culture de riz irrigué, le long du fleuve Niger, le poivron, le maïs et le niébé sur la Kamadougou Yobé et le Lac Tchad, l’oignon et d’autres produits horticoles dans plusieurs parties du pays où l’on doit se servir de l’exhaure pour l’irrigation. Cette agriculture de contre-saison a commencé le long du fleuve Niger et de la Kamadougou et des cours d’eau saisonniers, ainsi qu’autour de la multiplicité de mares bien remplies (même dans les zones de déficit de production hivernal). A la faveur des bonnes disponibilités en eaux pour l’irrigation et des appuis en intrants attendus du gouvernement et des partenaires, les superficies des cultures irriguées seront au moins moyennes ainsi que les productions attendues. Les populations des zones agricoles déficitaires en campagne agricole d’hivernage peuvent donc recevoir un revenu supplémentaire non-négligeable avec la vente typique des deux-tiers ou trois-quarts des produits de rente récoltés. Toutefois, ces ventes profitent beaucoup plus aux paysans plus aisés qui ont les moyens d’attendre pour que les termes de l’échange entre les produits de rente et les céréales augmentent dans les 4 à 6 mois plus tard.
Le niébé (une des importantes cultures de rente) est actuellement le produit le plus présenté sur les marchés avec un prix national moyen de 212 FCFA par kg en octobre 2014. Le bon prix de vente de niébé vas permet d’accéder, en moyenne nationale, presque 20 pour cent plus de mil par rapport au 2013 et en moyenne à la même période. La situation de l’équivalent céréalier du niébé est différente selon les marchés avec des quantités de mil variant de 91 kg/100 kg niébé sur le marché de Loga à plus 200 kg/100 kg niébé sur les marchés de Nguel Kolo (Diffa), Gaya (Dosso), Tillabéri (Tillabéri), Magaria, Matameye et Tanout (Zinder).
D’une manière générale, le pays dispose de pâturage et de sous-produits agricoles pour nourrir les animaux à la faveur d’une production moyenne de fourrage en zones pastorales. En dépit de cette disponibilité fourragère globalement suffisante, les zones agropastorales et pastorales de la région de Diffa, des départements de Tchintabaraden, Tillia et Tassa accusent un déficit de production de pâturage qui va amener les éleveurs à se déplacer plus précocement vers les zones mieux fournies en ressources fourragères. Le pâturage disponible sera efficacement utilisé à la faveur d’une disponibilité en points d’eaux bien remplis par les importantes pluies enregistrées.
Les ventes d’animaux et de sous-produits du bétail permettent d’acheter de céréales par les ménages pastoraux qui arrivent à gagner un (1) à deux (2) sacs de 100 kg de mil en vendant un seul (1) bouc adulte contre 80 à 100 kg en moyenne sur les cinq ans. Toutefois, dans la région de Diffa et surtout dans la zone pastorale de Nguigmi où les animaux élevés sont en majorité des chameaux, la faible demande à l’exportation vers la Libye se traduit par des prix bas à la vente et des termes de l’échange défavorables aux éleveurs qui sont actuellement dans une tendance d’érosion du capital bétail.
Le comportement des indicateurs de sécurité alimentaire confirment les perspectives sur la sécurité alimentaire projetées pour la période d’octobre 2014 à mars 2015.
L’accès et la consommation alimentaires seront globalement assurés par les stocks des ménages qui, dans leur majorité ont bien récolté et auront des revenus moyens gagnés de la vente des produits de rente et des animaux. L’évolution des moyens d’existence sera globalement bonne avec les bons termes des échanges qui permettent de vendre des quantités réduites de produits et de gagner plus que la moyenne et avec les bonnes perspectives de production de cultures irriguées et les conditions sociopolitiques favorables pour la migration. Au niveau national, l’insécurité alimentaire va se situer globalement en Minimale (Phase 1 de l’IPC) au moins jusqu’en mars 2015.
Toutefois, la situation des sources de revenus et de nourriture va continuer de se détériorer dans la région de Diffa, surtout dans la partie pastorale de Nguigmi, suite à une exploitation plus que la normale des animaux pour faire face aux besoins de financement des achats de céréales. Ces stratégies des moyens d’existence vont permettre de couvrir les besoins en novembre-décembre 2014 avec Stress (Phase 2 de l’IPC) de l’insécurité alimentaire. Compte tenu de la persistance de la dégradation des moyens d’existence en janvier-mars 2015 les ménages auront des difficultés à disposer de moyens suffisants pour couvrir leurs besoins alimentaires en l’absence d’assistance et ils seront en Stress ! insécurité alimentaire aiguë (Phase 2 ! de l’IPC).
La situation est plus préoccupante dans le Sud de la région de Diffa où la recrudescence du conflit armé lié à Boko Haram entraine une amplification de mouvements de populations vers le Niger. A la faveur de la poursuite des programmes d’assistance pour les réfugiés, le Sud de Diffa restera en Stress (Phase 2 ! de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.