Download the report
-
Les récentes attaques de Boko Haram dans les iles du Lac Tchad et les mesures sécuritaires ont provoqué une nouvelle vague de populations en déplacement interne. Ce flux de populations vient augmenter le nombre de personnes en Stress alimentaire (Phase 2 de l’IPC) dans le sud de la région de Diffa où cette Phase d’insécurité va persister jusqu’en septembre 2015 suite aux assistances alimentaires.
-
Dans les zones pastorales de Zinder, Tahoua, Tillabéri, les animaux ont pu garder l’embonpoint et leur valeur marchande grâce aux appuis en aliments bétail et les ménages ont pu se maintenir en Stress (Phase 2 de l’IPC). Pour la zone pastorale de Diffa, la Crise (Phase 3 de l’IPC) persiste à cause des impacts de l’instabilité en Libye et dans la zone du Lac Tchad sur les moyens d’existence et les marchés.
-
Dans les zones agricoles et agropastorales du pays, globalement les ménages arrivent couvrir les besoins alimentaires et non alimentaires. Cependant dans quelques zones agropastorales et agricoles de Zinder et Tillabéri, des il y aura les ménages pauvres en situation de Stress (Phase 2 IPC) entre mai et septembre à cause des stocks épuisés et des prix élevés.
Dans les départements agricoles et agropastoraux, les préparatifs des champs sont en cours dans l'attente du début de la saison des pluies 2015. Les travaux concernent essentiellement les défrichages et les semis certains cas. Toutefois on observe une installation un peu tardive de la campagne agricole par rapport à la même période de 2014 où 21 pour cent des villages agricoles ont semé à la première décade mai contre moins de cinq pour cent cette année.
Avec l’épuisement progressif des stocks propres, les marchés constituent la source principale pour l’alimentation en céréales des ménages dans plusieurs zones du pays. Les revenus issus de la vente des animaux, de bois/ paille, de séko, de produits horticoles et les transferts restent largement moyens. Les appuis en semences améliorées ont permis d’augmenter les superficies et la production des produits horticoles avec toutefois des baisses des prix de vente entrainées par l’augmentation de l’offre. Le prix du sac du poivron, par exemple, soit 5000-7000 XOF en avril 2015, signifie une baisse de plus de 20 pour cent par rapport à 2014. Les prix des autres sources de revenus sont restes stables, c’est le cas de la main d’œuvre pour le défrichage des champs dont la valeur monétaire en mai 2015 est similaire a celle de 2014, soit entre 750 XOF et 1000 XOF par jour de travail.
Le prix moyen national des animaux, est globalement stable en avril 2015 par rapport au mois passé et à la même période de 2014. Il est plus haut d’environ 15 pour cent que la moyenne quinquennale pour les taureaux, les béliers et les boucs. Toute fois dans les zones de déficit en ressources pastorales, notamment ceux de Ouallam, de Nguigmi, d’Abalak des baisses d’environ 10 à 20 pour cent sont enregistrées en avril 2015 pour les taureaux et pour le bouc par rapport à la même période de 2014.
La situation des marchés de céréales est caractérisée par un approvisionnement régulier en produits alimentaires. Les offres sont principalement constituées par celles des commerçants importateurs et des ventes à prix subventionnés de 10.365 tonnes dans les différentes communes du pays. Une stabilité des prix des produits alimentaires voire des baisses sont observées sur la majorité des marches sauf sur le marché de Ouallam où une hausse de six pour cent est note en comparaison avec la moyenne quinquennale. Toutefois, suite à l’épuisement des réserves alimentaires et fourragères et le recours systématique à l’achat d’aliments et de fourrages, les ménages pauvres des zones agricoles et agropastorales des régions de Zinder, Tahoua et Tillabéri, ont des capacités limitées a supporter les autres charges financières surtout les dépenses liées à l’achat de semences.
La situation alimentaire des ménages dans la majeure partie des zones pastorales et agropastorales de Nguigmi, Zinder, Tahoua et Tillaberi, s’est sensiblement dégradée eu égard aux conditions défavorables caractérisées par un épuisement plus rapide que normal des sources d’alimentation et d’abreuvement du bétail. La détérioration des termes de l’échange au détriment du ménage éleveur et l’achat systématique de fourrage constituent de pressions supplémentaires sur les ressources financières des ménages pauvres. Les ménages éleveurs dans le département de Nguigmi sont soumis à une situation alimentaire plus préoccupante a cause des effets de la crise en Libye sur les revenus de la vente d’animaux auxquels viennent s’ajouter les dysfonctionnements des marchés et des moyens d’existence dans le Lac Tchad.
Les nouveaux développements du conflit lié à Boko Haram dans la région de Diffa provoquent une amplification du mouvement de populations. Les mouvements sont devenus plus importants et concernent environ 25.000 personnes qui ont quitte les îles du Lac Tchad suite aux mesures sécuritaires prises par les autorités.
Le comportement des indicateurs de sécurité alimentaire confirme les perspectives sur la sécurité alimentaire projetées pour la période d’avril à septembre 2015 sauf la région de Diffa où plus de personnes pourraient être en situation d’insécurité alimentaire suite aux nouvelles vagues de déplacement de populations.
Une hausse saisonnière typique des prix des céréales sera enregistrée et ne va pas constituer de contrainte majeure pour les ménages des zones agricoles et agropastorales, disposant de revenus moyens, pour accéder aux aliments et pouvoir faire des dépenses non alimentaires. Toutefois, suite à une plus longue période d’achat de céréales, les ménages pauvres des zones agricoles et agropastorales déficitaires des régions de Tillabéri et Zinder, ne pourront pas disposer de moyens financiers suffisants pour effectuer des dépenses non alimentaires en juin/juillet jusqu’en septembre 2015. Ainsi, même si l’insécurité alimentaire restera globalement Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en juin 2015 pour la majorité des zones du pays, il y’aura des zones localisées dans les départements de Ouallam, Magaria, Matameye et Gouré ou des ménages seront dans une phase d’insécurité alimentaire plus élevée.
Les ménages des zones pastorales de Tillabéri, Tahoua et Zinder seront en déficit de moyens pour effectuer tous les dépenses essentielles non alimentaires jusqu’en juin/juillet et feront face à Stress (Phase 2 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë. Cependant, à partir de juillet, ils pourront accéder à plus de revenus pour couvrir toutes les dépenses grâce à la revalorisation des animaux fortement demandés pour le Ramadan et la Tabaski.
Suite aux effets des conflits en Libye et au Nigeria sur les moyens d’existence et sur les marchés, les ménages pauvres de la zone pastorale de Nguigmi ne pourront pas couvrir leurs besoins alimentaires et seront en Crise (Phase 3 de l’IPC) avec des déficits dans leur consommation alimentaire essentielle. Dans le sud de la région de Diffa, les personnes déplacées dont le nombre est en nette augmentation vont venir s’ajouter aux ménages locaux pauvres qui dépendent et qui vont dépendre des assistances jusqu’en septembre pour satisfaire pour besoins alimentaires. Les populations locales et déplacées de cette zone seront en Stress (Phase 2 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë au moins jusqu’en septembre.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.