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Les activités saisonnières génératrices de revenus telles que la production maraichère, la fabrication de briques et la pêche se déroulent normalement et offrent des opportunités de revenus normaux aux ménages pauvres. La plupart de ces ménages arrivent à couvrir leurs besoins essentiels et vont rester en insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’au moins mai 2018.
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Les déficits fourragers sont estimés à plus de 12 millions de tonnes de matières sèches, notamment à Nguigmi (Diffa), Abalak (Tahoua) et Aderbisnet (Agadez) pour la troisième année consécutive. Cette situation va provoquer une soudure pastorale précoce et plus marquée que d’habitude (février/mars au lieu de mars/avril). Cela pourrait impacter les revenus des ménages pastoraux et se traduire par une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) dès mars 2018.
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Malgré la bonne disponibilité des produits agricoles issus des dernières récoltes, les prix restent élevés à cause de la forte demande pour la reconstitution des stocks institutionnels et commerçants. Les prix du bétail restent en dessous de la moyenne quinquennale bien que des hausses de plus de 80 pourcent soient observées en octobre et se poursuivent sur certains marchés, induisant une amélioration des termes d’échange et un meilleur accès alimentaire.
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Dans la région de Diffa, la situation de Stress (Phase 2 ! de l’IPC) subsiste grâce à l’appui humanitaire, mais devrait basculer en Crise (phase 3 de l’IPC) en l’absence d’assistance humanitaire entre janvier et mai 2018, les principales sources de revenu et de nourriture étant perturbées à cause de l’insécurité civile. La zone de cultures irriguées de poivron se trouve déjà en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC), jusqu’au moins mai 2018.
La présence de mares permanentes et semi-permanentes en décembre favorise les cultures maraichères, dont les récoltes sont en cours (melon, chou, laitue, carotte, tomate etc.), renforçant la disponibilité et la diversification alimentaires tout en permettant aux ménages d’accéder à des revenus normaux tirés de la main d’œuvre agricole (1 500 à 2 000 francs par jour par personne). Les ménages pauvres profitent aussi de la disponibilité en eaux de surface pour la fabrication de 200 à 250 briques en moyenne par jour vendues pour la construction de maisons à raison de 35 à 50 francs par brique. Cela favorise également les activités normales de pêche dont les produits constituent un apport en protéines dans la consommation alimentaire des ménages. Les autres activités saisonnières telles que le petit commerce, l’artisanat, la vente de lait, la vente de paille et de bois de chauffe se poursuivent normalement et procurent des revenus normaux.
Pour la troisième année consécutive, le niveau du pâturage est en dessous de la moyenne dans la zone pastorale. Cependant ce déficit n’a pas pour le moment d’effets significatifs sur l’embonpoint des animaux ni sur leur valeur marchande.
Les nouvelles récoltes renforcent la disponibilité alimentaire des ménages et sur les marchés. Les prix sont restés généralement stables entre octobre et novembre, mais des hausses de 41 pourcent pour le maïs et de 19 pourcent pour le mil ont été observée à Maradi à cause de la forte demande. Des hausses de plus de 30 pourcent comparés à l’année passée et à la moyenne persistent pour le mil à Diffa et Nguigmi, le maïs à Diffa et Maradi et le sorgho à Diffa à cause de la baisse des flux commerciaux consécutive au conflit et au taux du Naira qui entravent les importations de produits en provenance du Nigéria. Concernant le bétail, les exportations vers le Nigéria ont augmenté récemment grâce à l’amélioration du taux de change. Des hausses de plus de 80 pourcent ont été observées entre octobre et septembre pour le taureau à Tamaské, Tahoua et le bouc à Tanout, Zinder. Cela améliore les termes d’échanges et induit un meilleur accès alimentaire pour les éleveurs.
La relative accalmie dans la crise sécuritaire de Boko Haram permet une reprise timide des activités saisonnières et la poursuite des interventions humanitaires qui contribuent à atténuer le degré de vulnérabilité des ménages pauvres et déplacés, mais ces revenus sont largement en dessous de la moyenne à cause de la persistance du conflit dans la zone. Selon la Direction Régionale des Refugies et de l’Etat Civil, 250 000 personnes restent encore en déplacement dans la région. Dans la zone de production de poivrons, la perturbation des moyens d’existence notamment la diminution des revenus provenant de la culture du poivron placent la zone en Crise (Phase 3 de l’IPC).
Les hypothèses du scénario FEWS NET le plus probable pour la période d’octobre 2017 à mai 2018 n’ont pas changé.
Les conditions de sécurité alimentaire vont rester favorables à une consommation et diversité alimentaires acceptables et à des activités normales de moyens d’existence dans la plupart des zones où la majorité des ménages vont satisfaire leurs besoins vitaux et vont rester en insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’au moins mai 2018.
Les déficits fourragers estimés à plus de 10 941 003 tonne de matières sèches par les services de l’Elevage, auront des effets qui vont se faire sentir en février/mars au lieu de mars/avril avec une soudure pastorale plus longue et plus marquée que d’habitude. Les conditions de sécurité alimentaire en zones pastorales seront alors difficiles à partir de mars car les animaux vont perdre leur embonpoint et leur valeur marchande surtout dans la zone pastorale des transhumants des régions de Tahoua, Zinder, Agadez, et Maradi. Cela va se traduire par des ventes de plus d’animaux pour se procurer des quantités suffisantes de céréales pour s’alimenter et pour les dépenses nécessaires à l’entretien des animaux. La sécurité alimentaire pour les ménages pauvres pourrait se détériorer en Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de mars 2018.
Malgré l’assistance humanitaire, les effets du conflit civil seront significatifs sur les principales sources de nourriture et de revenus des ménages pauvres déplacés de la région de Diffa qui ne seront pas en mesure d’accéder à une alimentation suffisante sans recours à des stratégies de crise. Les ménages éleveurs pauvres ainsi que ceux dépendant de la production de poivron seront dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’au moins mai 2018, ce qui va se manifester par des stratégies telles que la mendicité et la vente massive des animaux reproducteurs.
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.